Dig It! # 23
Pagans
Sit'n'Spin
King Khan
Deniz
Tek & Scott Morgan live au showB, Toulouse
PAGANS
* (...) Ça commence comme une éternelle
histoire de kids qui trompent l'ennui des 70's en matant Ghoulardi ou les
Three
Stooges à la télé et vibrent sur les autres Stooges,
le Velvet ou les Stones. Le premier groupe de Mike Hudson s'appelait les
Mad Staggers (1974) et reprenait "Play With Fire" et "Steppin' Stone".
Le suivant, Venus In Furs (75), maltraitait "White Light/White Heat"
et "Sweet Jane", ils avaient seize ans (les Pagans reprendront plus tard
"There She Goes again"). Puis ce furent les Pawns (76), ils jouaient
dans des bars de bikers tenus par la maffia locale, le Velvet était
toujours sur la liste des reprises, tout comme les Kinks ou les New
York Dolls. Puis vint 1977 et tous furent emportés par l'irrésistible
vague punk naissante vers un univers excitant et frappadingue où
les bad boys romantico-destroy avaient les cheveux courts et se défonçaient
à tout ce qui leur tombait sous la main. Le "No Future" avait
de la gueule en ce temps-là... Ils changèrent de nom pour
celui, davantage dans l'air du temps, des Pagans (inspiré
par le texte d'un poète local que Mike Hudson avait remarqué
dans le Cleveland News) et découvrirent rapidement les vertus
de quelques cocktails punks aussi efficaces qu'élémentaires
(gin/poppers...). On allait voir ce qu'on allait voir. Leur premier
single, "Six and Change" fut un des trois hits flamboyants de l'époque
à Cleveland, avec "Sonic Reducer" et "Final Solution". Le
groupe se sépare une première fois fin 79. Il faudra attendre
trois ans pour qu'ils se décident à remettre le couvert,
c'est l'époque du fameux Pink Album. La reformation ne tiendra
pas longtemps, à peine quelques mois. Le guitariste Mike Metoff
(alias Tommy Gunn) rejoint les Cramps (où joue déjà
son cousin Nick Knox) à Los Angeles et devient "Ike Knox" pour quelque
temps. Finalement les Pagans se réacoquineront en 86, enregistreront
l'album live Godlike Power Of The Pagans et jetteront définitivement
l'éponge en 89.
Quelques Pagans manquent aujourd'hui à l'appel
(comme le batteur Brian Hudson, frère de Mike, mort dans un accident
de
bagnole en 91). Mike Metoff est toujours là lui, vous connaissez
sans doute l'album de Motherfucker 666 (sur Get Hip! en 96) où il
tient la gratte aux côtés de Jeff Dahl avec la légendaire
section rythmique des early Lazy Cowgirls (Clark/Telligman). Le
"super-group" y reprend une rareté des Pagans "All Our Friends",
c'est Metoff qui chante. D'autres groupes se sont livrés à
l'exercice de la reprise Païenne, les Meatmen, Teengenerate
("Six and Change"), les Pleasure Fuckers ("Haven't Got The Time"), les
Creamers ("Not Now No Way"), les New Bomb Turks ("Eyes Of Satan", avec
les Hellacopters et Jostone aux choeurs) et tout récemment
les Cellophane Suckers ("Angela")... Par ailleurs une série de EP's
hommage aux Pagans a commencé à voir le jour sur Sonic
Swirl Rds, label de Cleveland, il y a trois ans. (...)
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SIT'N'SPIN
(...)
D.I : Les groupes américains aiment beaucoup l'Espagne habituellement...
S'n'S : Ah Madrid... Spain is number one ! En plus on a quelques
morceaux en espagnol sur la set-list. En fait ça s'est bien passé
à peu près partout en Europe. A Marseille par exemple c'était
vraiment top... mais en Espagne c'est la fiesta permanente avec du
rock'n'roll partout ! T'as pas le droit de rentrer dormir, surtout à
Madrid, ils ne te lâchent pas de la nuit... On s'est bien éclaté
avec nos potes de Gruta 77. On a déambulé de bars en
bars dans un quartier (Malasaña -nda) où on croisait sans
arrêt des gens qui étaient au concert quelques heures
plutôt, ils nous faisaient un triomphe dans la rue en hurlant. En
Allemagne y'a eu de bons moments aussi, des salles remplies, comme
au Engelsberg Club à Erfurt, tout le monde dansait et criait...
D.I : Des trucs moins agréables ?
S'n'S : Amsterdam. Mauvaise soirée. Un squatt... Merci
aux gens qui nous ont logé... On a connu plus propre... On s'est
beaucoup gratté les jours suivants... Pourtant des squatts
"politisés" on en connaît quelques-uns à New-York,
mais ceux d'Amsterdam...
D.I : A part les clubs, les squatts et les autoroutes, vous
avez eu le temps de voir quelque chose ?
S'n'S : La tour de Pise ! Grosse émotion ! Et à
Rome on a eu le temps de faire les touristes, de visiter le Colisée
et tout...
D.I : Vous reprenez le "High School" du MC5 et vous faites
aussi bien du Hillbilly que de la Country... Vous êtes plutôt
des "filles de la ville" ou "de la campagne ?
S'n'S : Plutôt de la ville et de la banlieue . Mais on
est fasciné par les hillbillies, la culture du Sud... On aime la
country-music, des gens comme Hank Williams, Patsy Cline, Buck Owens...
La country était plus radicale à leur époque. On a
un penchant pour le 50's rockabilly également, avec une touche
de garage et d'énergie 77. (...)
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KING
KHAN
"UN VIEUX SLIP DE GG ALLIN..."
D. It ! : Je me souviens avoir lu il y a deux ou trois ans,
dans le fanzine danois Moshable, un compte rendu de tournée des
Hellacopters. C'était écrit par un américain qui les
accompagnait et il avait des mots assez durs pour un certain Blacksnake
lors de l'étape de Montréal... Ca te rappelle quelque chose
?
K. K. : Ouais, ils étaient en tournées avec
les New Bomb turks, de bons potes à moi... Je trainais dans les
backstages, et étant l'incroyable serpent que je suis, j'ai emballé
la seule hot chick du périmètre. Les Hellacopters, des gens
à peu près aussi charmants qu'un vieux slip de GG Allin,
ont voulu sortir dans un bar à strip-tease après le concert.
J'ai suivi, et ma nouvelle copine aussi... Evidemment on s'est retrouvé
dans le plus malsain des bouges à strip de Montréal où
les filles étaient tellement maigres qu'on aurait dit des squelettes
dansants. Bon, j'ai commandé plusieurs tournées pour moi
et ma chickee baby, on s'est bien éclaté pendant que les
Hellacopters en étaient réduits à se masturber mutuellement.
Les Turks se marraient, et quand il a fallu partir, comme je n'avais pas
un rond, c'est les Hellacopters qui ont payé... Si c'est pour ça
qu'ils me détestent, je crois qu'ils n'ont pas tout pigé
dans le rock... Peut-être qu'ils devraient se contenter de faire
des reprises de Kiss et être vraiment heavy. Je préfère
encore Entombed... Je déteste le rock'n'roll factice sous
toutes ses formes, et un groupe qui me traite de trou-du-cul parce que
je bois leurs bières et je pique leurs gonzesses... hé bien
mon gars, ils peuvent aller se faire foutre... On doit jouer avec eux bientôt
au Danemark, j'suis impatient de remettre ça...
(...)
D.I : Le premier album des Spaceshits, Winter Dance Party, a été
enregistré aux Coyote Studios de New-York par Al Caiati et
produit par Mariconda. De plus, Andy G des Devil Dogs y fait quelques
apparitions... Tout pour faire un parfait disque Crypt en somme,
pourtant il est sorti sur Sympathy...
K.K. : Tim "Emulsifier" Warren nous a appelé quand est
paru notre premier 7" EP (sur Rat City Rds en 95 -nda-), il voulait sortir
un truc. Quand on a eu terminé notre "démo huit-tubes
super-boostés", on lui a expédié ça et il a
déclaré que ça ressemblait trop à du
Dion (pas Céline. Celui des Belmonts -nda-). Pour nous c'était
plutôt un compliment mais malheureusement ça lui restait en
travers du cul, euh, de la gorge... Long Gone John de Sympathy nous
a appelé après avoir entendu cette démo et nous a
proposé de nous installer chez lui et d'élever ses
huit enfants. On lui a répondu qu'on préférait qu'il
nous adopte comme ses petits-enfants et qu'ainsi on pourrait se consacrer
aux Kukamongas.
D.I : ?!?
K.K. : Les Kukamongas sont une tribu perdue d'enfants du Rock'n'Roll
qui se réunissent au Canada. Je crois qu'on est treize. Les
seuls qui portent le tatouage rituel sont, à part moi, Max Danger
des Deadly Snakes, Oily Chi des Del Gators et "Work with me Annie"
des Sexareenos. Les trois règles de base des Kukamongas sont :
1) Nothing is True
2) Everything is Bullshit
3) I will never know Anything
Je travaille en ce moment sur la bible Kukamonga, notre dieu
s'appelle Chango Macho, The alleged God of Buena Aspiritus. La légende
dit qu'il a fait l'amour à treize femmes et engendré treize
enfants mi-dieux mi-humains destinés à jouer la plus pure
des musiques du plaisir sur la planète... On voyage comme
des songwriters soufis et un jour on mettra l'industrie du disque à
genoux. Long Gone John est un des grands-pères Kukamongas...
D.I : Heu... Revenons aux Spaceshits, C'était quoi
l'idée derrière le premier album ? Quelque chose comme du
"speed garage-punk lo-fi" sans solos ou presque ?
K.K. : Le premier album était surtout sous l'influence
d'abus divers... Pour moi les Spaceshits étaient une putain de famille.
Winter Dance Party était une sorte de "party record" pour
délinquants juvéniles aimant se défoncer, courir les
filles et danser toute la nuit jusqu'à finir en gerbant sur
la mère de Skid Marks (le batteur ! -nda-). A ce moment-là,
les trucs qui nous influençaient le plus c'était le
Garage 60's et le R'n'B, le Punk 77, le "greaser rock" 50's, l'album Soul
Food des Oblivians, le Goes Way Out de Supercharger et plein de trucs
des Devil Dogs. On adorait le rock'n'roll, Mark et moi n'avions que dix-neuf
ans au moment de l'enregistrement. Après cette session, mon
nom a changé de Blacksnake en Eyeballs et Skid Marks est devenu
Tony Chonko après avoir rencontré Candy Del Mar.
D.I : Le tempo ralentit un peu sur le deuxième album,
Misbehavin, et c'est moins lo-fi, y'a des solos et une ambiance
parfois soul-punk, ou même gospel comme sur "Turn Off The Radio".
Que s'est-il passé ?
K.K. : On en a eu marre de voir des mecs slammer à nos
concerts. On voulait voir des filles bouger, danser, faire le "shake 'n'
shimmy", le "watusi", le "hully-gully", etc... Je crois qu'à
ce moment-là on est passé de la phase "délinquants
juvéniles" à la phase "je ressemble à un fermier
mais je suis un lover", un truc qui arrive à tout le monde quand
la puberté s'achève. On est retourné à des
racines plus R&B, on a pris pas mal de LSD... et on a trouvé
les filles, elles nous attendaient devant le portail doré du R&B,
là-haut dans le ciel... Oh it was soooo beautiful.
D.I : Et après ça quelle aurait été
la nouvelle direction des Spaceshits si le groupe ne s'était pas
séparé ? A propos,
pourquoi avoir arrêté ?
(...)
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DENIZ
TEK & SCOTT MORGAN
(...) Premier rappel, Scott annonce : "A Birdman song" et Deniz balance
les premiers riffs de "New Race". C'est la guerre des
classiques et ça va vite. Tout le groupe chante, même
les Italiens et le public. Au premier rang on a du mal en empêcher
Lo Spider de sauter sur scène. Une cover saignante des Stooges ("I
Got A Right") pour étaler tout le monde et c'est fini... Sauf que
le public ne l'entend évidemment pas de cette oreille (ni
de l'autre d'ailleurs, déjà rudement mise à l'épeuve)
et hurle, crie, tempête et se déchaîne jusqu'à
ce que l'équipe sonique, épuisée mais ravie, reprenne
les planches d'assaut pour un deuxième rappel. Ils sont torse-nu
(les vieilles idoles sont bien conservées, surtout Deniz) et trempés
des pieds à la tête, la température dans le Show B
commence à flirter avec les sommets. Et ça ne risque pas
de baisser puisque le riff/solo infernal de "T.V Eye" commence à
vriller les tympans et à faire se dresser les poils sur les
bras. On dirait une sorte de Pacs idéal, un fantasme Motor City
livré à domicile, un cocktail Birdman/ Stooges toujours
actif et efficace après toutes ces années. A chaque break,
les bras se lèvent dans le bar plein à craquer, certains
lèvent les deux. Puis c'est la fausse fin, trois secondes de répit
et le riff se remet à tournoyer, c'est reparti comme en 70.
Scott, casquette vissée sur la tête, brandit sa gratte au-dessus
de sa tête et s'approche une dernière fois du micro :
"Thank you". Là c'est vraiment fini. Le public amorce une approche
vers le stand de disques... sauf qu'y en a pas. Dans le feu de l'action,
Rawky a oublié un truc... Comme y'a pas mal de demandes, il improvise
une table avec quelques singles et CD's (surtout du matériel
de Scott Morgan et un CD un tantinet expérimental de Mr Tek. (...)
Même soirée vue par Deniz Tek (c'est toujours extrait de Dig
It 23)
(...) We finally go on. For a first gig it's pretty good. Most of the
songs are played too fast. But Pippo's energy is exceptional. For
some reason the previous band threw peanuts at the crowd and the stage
is slick with thousands of crushed up peanut shells. Our endings
are rough, but no one cares. The crowd is going off. It's brutally hot
and we are completely soaked in sweat. We end with a couple of encores.
There is a surprise ending of "TV Eye"... totally free form, no one knew
where it would go until it got there. We are done. We go to the kitchen
to dry off and sign a few things. Laurent the photo man from Bordeaux is
there and we take a few shots. Now, bone tired, packed up the amps and
got out of there around 2am.
I am elated to be in this band. All are great guys. I have known Romano
best, since he has taken DTG and Deep Reduction around Italy numerous
times. I knew Pippo and Stefano from our tour with A10, and know Scott
from Ann Arbor all the way back to Rendezvous days. Rauky has been a pal
since the first DTG trip to Europe in '95. All are my good friends, but
this is the first time we have all been together on the same road.
We are staying at the house of a guy named Yves, who is in a local
band. When we arrive there tired and ready to sleep there is of course
a party going on in full blast. I end up hanging out in the kitchen, where
you usually meet the best people at parties. After a couple of hours
I manage to get away and sleep. Three hours later it's time to go. I get
up, face the painful sun, get coffee.
27 Avril
I get up 9h30, according to the prearranged plan...Romano and the van
finally arrives at 12h30... (...)
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