Je retrouve chez eux cette recherche de la pierre philosophale qui transforme la vie, cette envie d'aller creuser des pans de l'histoire du rock avant qu'il commence à se perdre. Le tronc commun c'est les sixties et leurs héritiers. Harry Rags, Effervescing Paintbox... Les noms même résonnent comme des manifestes, avec leurs clins d'œil aux Kinks ou à Syd Barrett. Pour eux, la culture rock est avant tout un antidote à l'électro-snobisme, au punk bourrin et à la morosité ambiante. Elle est un melting pot où ils se retrouvent sans aucun souci de chronologie, sans chercher à savoir si c'est "vieux" ou "moderne". Ils se moquent éperdument d'amener "quelque chose de neuf", de "révolutionner le rock", ils veulent faire du bruit et participer au chaos rock & roll, et détail important, ils ne se revendiquent pas forcément du "punk". Finie l'époque où l'étiquette était une référence obligée pour être crédible ?
Joe Strummer peut reposer en paix, les Harry Rags, Effervescing Paintbox ou Busted Electric Noise sont l'incarnation vivante de la chanson du Clash, "Garageland". Des potes qui se retrouvent aux concerts des uns et des autres, et, quand ils ne jouent pas ensemble, se prêtent le matos, copains comme cochons, et passent les soirées à picoler et refaire l'histoire du rock. Pour la plupart, ils se connaissent depuis le lycée, faisant mutuellement leur "culture musicale" en s'échangeant les disques. Se retrouver aux concerts a fait le reste.
En même temps qu'ils s'abîmaient les doigts sur leurs
instruments, ils faisaient partie de la faune qui s'agitait devant la scène
du Fantômas où se produisaient les groupes garage ou punk
rock amenés là par Lo', frontman du Jerry Spider Gang et
chroniqueur dans ces pages. Parfois insolents, ils regardent d'un air moqueur
les "vieux" rockers qui les toisent parfois d'un peu haut, mais la relève
est bien là et, chose nouvelle, c'est une génération
qui n'a pas grandi dans le giron de Dig It !, excepté pour le guitariste
des Harry Rags qui a poussé dedans. Et pour cause, c'est mon fiston
et je l'amenais souvent aux concerts que Dig It ! organisait à la
salle FMR ou au Bikini dans les 90's.
Jouer live s'inscrit donc dans la continuité. Pourtant,
aller aux concerts ou partager une culture musicale ne poussent pas nécessairement
à grimper sur une scène, je connais beaucoup d'amateurs éclairés
des sixties qui se contentent d'écouter passivement leurs dis-ques,
fiers de leur culture et du "bon goût" qui leur tiennent lieu de
philosophie. Si pour les HR ou les EPB, la scène s'inscrit dans
la logique, l'élément déclencheur reste les... Libertines.
Pour les Busted, ce sont surtout les concerts des Hives et de Flash Express.
The Harry Rags représentent sûrement le mieux ce croisement entre l'éternelle culture rock et le présent. Pas punk, pas garage, pas psyché, pas 60's, pas... Et tout ça en même temps quand même. Profondément urbain, leur rock tendu les inscrit dans la filiation du CBGB, évoquant parfois les Neon Boys ou les Voidoids de Richard Hell. Ce qui ne les empêche pas pour autant de reprendre le très british "Teenage Kicks" des Undertones. L'époque a changé mais le fond reste le même, les Harry Rags puisent leurs racines dans ce que le rock and roll a de plus digne : le punk 60's, les mods, le punk new yorkais et celui de 77, avec une oreille attentive pour les fifties ou le vieux ska. Véritable b(r)ouillon de culture où les Sonics côtoient Johnny Cash et Chuck Berry, où les Cramps trinquent sans problème avec les Libertines ou The Jam. Capables aussi de vous dresser une liste de groupes actuels qu'ils écoutent et d'aller s'encanailler dans des soirées soul ou garage sixties et de balancer sur scène les riffs de "Slow Death" ou "Pipeline" entre deux verres.
La colonne vertébrale des Harry Rags est formée
de Bastien et Karl qui se sont rencontrés dans la cour du lycée.
Classique.
Bastien : "Je faisais de la guitare tout seul dans mon coin,
j'en avais marre et quand on s'est rencontré avec Karl, on a parlé
de musique, des concerts qu'on avait vus et on a eu envie de faire un truc
ensemble. On ne voulait pas se contenter de jouer dans nos piaules et de
voir les groupes sur scène. On s'y est mis. Dans le groupe, je chante".
Ils récupèrent l'ami Guitoune,
rencontré dans les concerts et facilement repérable à
son look dandy, veste cintrée et boots de rigueur. Il ne se fait
pas longtemps prier pour battre le rythme et, après deux mois de
répèts, ils se retrouvent en première partie des Speedometers.
Premier concert, pas toujours en place, mais l'urgence de la scène
et leur impétuosité fait (presque) oublier les plantons.
Après quelques changements de personnel
et des discussions animées, la formation se stabilise avec l'arrivée
de Gab à la guitare et de Brice à la basse. Dernièrement,
ils ont assuré la première partie des Babyshambles à
Toulouse où ils ont reçu un accueil chaleureux alors que
le public était là pour Pete D. Depuis, ils mettent de nouvelles
chansons en place.
L'histoire des Effervescing Paintbox est plus
sereine, ils se connaissent depuis le lycée et font leur culture
musicale en s'échangeant mutuellement les cd qu'ils découvrent.
Alexandre : "Pour nous, les Beatles c'est une histoire
affective, ils nous parlent plus que le rock festif... Après on
a creusé, on a cherché l'album parfait, la chanson parfaite
et le son de guitare parfait. Et à force de chercher, on est devenu
des tarés du truc. Au début, on a commencé super large
et on a pris un entonnoir. On est ancré dans les années 1960.
On a écouté les Libertines, les Corral ou les Strokes, ils
nous parlaient, ils sont actuels mais ils avaient ce truc des années
60, les fringues, l'esprit de ces années-là".
Sébastien : "C'est une chanson pour chaque
tranche de vie."
Alexandre : "La suite est logique,
on s'est retrouvé à monter le groupe avec l'envie d'apporter
une pierre supplémentaire à l'édifice. Au lieu de
s'emmerder le dimanche, c'était mieux d'aller répéter.
C'est l'idée bête, pour quoi ne pas faire quelque chose ensemble,
dans le même esprit. On est en première et une fois en vacances,
on a décidé de monter un groupe. Ce qui nous a poussés
à aller sur scène plus vite que prévu, ce sont les
Harry Rags, ça nous a dynamisés. A leur premier concert,
ils n'étaient pas tout à fait calés mais ils avaient
l'esprit. Quand ils font la première partie des Babyshambles, ça
donne envie d'aller plus vite. Et si les Busted n'avaient pas monté
un groupe, ce n'est pas dit qu'on en aurait monté un. On est avant
tout des amis. Quand on n'est pas juste quatre dans un coin à faire
les choses, ça induit un esprit de cohésion, c'est dynamisant".
Les Effervescing Paintbox sont entièrement voués
à la pop anglaise des 60's, Beatles et Syd Barrett en tête,
et sur scène ils reprennent "Steppin Stone", la version des Monkees,
pas celle de Paul Revere & The Raiders, mais ils la font comme un folk
rock énergique avec parfois des envolées acid-rock tout en
restant toujours très mélodique. De la bande, ce sont eux
qui ont les arrangements les plus ciselés et ça ne doit pas
être toujours évident de faire des chœurs dans des bars enfumés
nez à nez devant des rockers plus habitués à s'agiter
sur des brûlots garage punk.
Alexandre : "On aime les chansons, et le revers de la médaille
c'est la scène, on a deux ou trois chansons qui bougent, le reste
c'est des ballades plus ou moins rythmées et c'est vrai que c'est
dur de les inclure dans un set. Bon, en même temps ça peut
provoquer un déclic dans la tête des gens".
Le troisième groupe de la bande c'est Busted
Electric Noise. En fait, ils sont les premiers à s'être
formés. Sous le nom de Mister Bent, ils étaient plutôt
punk rock, mais l'arrivée de Pierre, batteur de son état,
correspond à un changement d'orientation où la fréquentation
assidue du Fantômas a une influence indéniable. Ils découvrent
une musique qui est souvent absente des colonnes de la presse officielle,
un rock crade, lo-fi, avec des guitares stridentes enregistrées
à la va vite.
Bastien : "Un jour, j'ai acheté un numéro de Punk
Rawk et sur le cd il y avait un titre duJerry Spider Gang qui nous a bien
plu et on a vu qu'ils étaient de Toulouse. On s'est mis à
scruter les murs de la ville, à l'affût de la moindre affiche,
pour essayer de les voir en concert et on est tombé sur le Fantômas.
La première fois, on a halluciné ! Un bar rock où
on pouvait découvrir des groupes qu'on aimait vraiment !"
La première démo laissait présager du bruit.
Un rock & roll high energy avec de la wah-wah à tout va et des
guitares un peu bavardes, mais la deuxième marque un tournant, fruit
de leur fréquentation assidue des concerts évoqués
plus haut, et si sur scène ils reprennent "No Fun", ils sonnent
désormais plus garage.
Pierre : "Entre nous, on appelle ça de la déflagration.
On joue davantage un garage crasseux influencé par les Soledad Brothers
ou Flash Express. Ce n'est pas toujours à fond, on prend le temps
et on va davantage à l'essentiel, on épure, on raccourcit
les solos. Quand on voit les groupes au Fantômas, on se sent moins
bourrins, sinon on se rapproche plus des trucs à la Dig It ! que
de la scène actuelle. Les Strokes, Razorlight ou Arctic Monkeys
ne nous excitent guère. Personnellement j'écoute beaucoup
de pop comme les Corrals ou les Bees".
The time they are a changin' ? S'ils sonnent le glas de ce gros
garage lourdaud qui lorgne vers le hard à la AC/DC, ils vont me
réconcilier avec la scène garage.
Et l'entente mutuelle ?
Pierre : "Deux d'entre nous vivent en coloc avec des Effervescing,
c'est une histoire d'amitié. Chacun fait sa musique mais on écoute
aussi la musique qu'ils aiment. Les Harry Rags ont une culture bien différente
de la nôtre, j'allais chez Guitoune écouter Syd Barrett et
quand ils font un concert, on y va, on va se voir mutuellement".
Je ne sais pas ce que ça va donner, les résultats sont encore embryonnaires, mais avec ces trois groupes, le rock and roll se refait une jeunesse à Toulouse en drainant un nouveau public. Et plutôt qu'y voir une simple mode ou un truc de petits bourges, réjouissons-nous de ce boucan qui vient des garages et des bars, ne boudons pas ce plaisir. Entre les cigarettes kinkies, les boîtes effervescentes et le bruit électrique, la ville rose est en train de virer au rouge. Alors let's go !
Et signalons aussi, même s'ils sont absents cette fois, l'existence des Garçons Sauvages qui, j'espère, seront bientôt partie prenante de cette agitation. Fans des Heartbreakers et des Dogs, ils y ont leur place. A part un concert avec les Spurts et les Harry Rags, je ne sais pas trop s'ils jouent beaucoup mais ils viennent récemment de faire leur première demo produite par le chanteur/guitariste des Spurts. On attend...
Guitoune : "Ça a commencé avec les Beatles
que mon père écoutait, au début je n'aimais pas beaucoup
mais j'étais très petit. Et un jour je me suis rendu compte
que c'était ce qui me plaisait vraiment, je ne sais pas comment...
Ensuite en écoutant la radio, j'ai découvert pas mal de groupes
qui m'intéressaient par leurs chansons et leur style. Ils appartenaient
tous aux années soixante. Rolling Stones, Pink Floyd, les Kinks....
Et j'ai vu un film dont j'ai oublié le titre, y'avait "You Really
Got Me" au sommaire de la b.o. J'ai passé un an à trouver
qui la jouait. Après je me suis intéressé aux groupes
garage qui en découlaient. Ça a commencé à
être l'explosion dans ma tête. Par le biais de la musique,
j'ai découvert cette époque. Il y avait quelque chose de
particulier, une liberté que nous n'avons plus aujourd'hui et un
côté je m'en foutiste, extravagant, avec une certaine classe
qui m'a beaucoup plu. J'ai commencé à m'habiller comme ça.
En quatrième, je portais des boots alors que la mode était
aux nike. Je mettais des pantalons pattes d'éléphants trouvés
dans le grenier de mes grands-parents alors que ce n'était à
la mode que pour les filles. Je trouvais ça marrant et j'étais
pleinement conscient du décalage avec l'époque. Vestimentairement,
j'ai évolué au fur et à mesure de la découverte
d'autres groupes. Mais pour moi, l'apogée c'est certainement Brian
Jones. Que les groupes actuels s'habillent pareil, ça ne m'a pas
gêné bien au contraire, ça m'a rassuré, j'avais
l'impression de ne plus être seul. En revanche ce qui me gêne,
c'est que ça devienne une mode sans que les gens sachent vraiment
ce que ça représente, sans s'intéresser à cette
musique, à cette culture.
Pour les groupes actuels, j'ai découvert tardivement leur
existence car je m'étais un peu enfermé dans ce carcan des
60's. Ce que j'entendais à la radio ne me plaisait pas et je les
ai zappés, je ne m'en rendais pas compte. Je les ai découverts
bien plus tard avec les gens de mon futur groupe et avec des membres des
Effervescing Paintbox, notamment Richard et Sébastien qui m'ont
parlé des Libertines et des Strokes. Avant de rencontrer Richard
à la fac, je ne connaissais personne, je n'avais personne à
qui parler, ça a été un soulagement pour moi.
J'ai rencontré Karl des Harry Rags au concert de Chuck
Berry en février 2005. J'y étais allé avec mon père
et des potes qui sont aujourd'hui les E.P.B. Ce sont eux qui me l'ont présenté
et on a évoqué la formation éventuelle d'un groupe.
On s'est revu deux ou trois semaines après, lors de la conférence
de Patrick Eudeline à la Médiathèque Associative.
On a posé alors les bases de la formation du groupe. Dans la musique
j'avais déjà pas mal attendu et j'avais vraiment envie de
me lancer. Le premier à me l'avoir proposé est Karl. En discutant
avec lui, je me suis aperçu qu'il avait une culture musicale qui
m'intéressait beaucoup. Non seulement elle ressemblait pas mal à
la mienne, mais elle la complétait. Il y a quelque chose qui passait
bien entre nous, on s'est lancé et on a bien fait.
Je me suis mis à la batterie car c'est le son qui m'a
toujours attiré dans la musique et c'est aussi celui qui me paraissait
le plus accessible. Quand j'écoute du rock, c'est le truc qui me
fait le plus bouger, le plus swinguer, avant les guitares bien qu'elles
soient indissociables. Quand j'étais petit je jouais du saxo, je
trouvais l'instrument joli mais je me suis rendu compte très vite
que c'est la batterie que je voulais jouer. L'occasion ne s'était
jamais présentée et peut être que je n'avais pas non
plus le courage de me lancer. Quand Karl m'a proposé d'en jouer,
même si je n'avais jamais joué, j'ai dit oui tout de suite.
J'étais prêt à le faire.
La scène toulousaine ? Je ne réalise pas trop,
de plus en plus de gens viennent à nos concerts. La vague "retour
du rock" en France y est pour beaucoup mais je ne pige pas vraiment tout
ça. Je ne suis pas inscrit dans une mode précise, contemporaine.
Avec les autres groupes, on avait de bonnes relations avant,
c'est juste la continuité. Depuis, le fait qu'on joue tous dans
des groupes, ne nous a pas cassés, au contraire, ça nous
resserre et ça nous oblige à avoir plus de contacts entre
nous. En se stimulant réciproquement, ça nous pousse à
aller plus loin. Je trouve très bien cette histoire à trois
groupes, c'est une machine plus grosse qu'un des trois groupes tout seul,
c'est un groupe qui réunit les trois".
Karl : "J'ai fait ma culture musicale très tôt.
Pour être honnête j'ai commencé par le rap français.
Et puis mon père a commencé à laisser traîner
des cd, bien en évidence, comme s'ils n'étaient pas rangés.
Et il m'en parlait en m'expliquant ce que ça représentait,
musicalement autant que culturellement. J'avais un résumé
de tout ce que peut comporter un disque : une expression, une vision, une
attitude. Ça m'a beaucoup plu. Cette musique, c'était le
punk 77 anglais, Clash, Sex Pistols, Undertones pour les Irlandais et des
américains comme Johnny Thunders, les Ramones... De là, j'ai
plongé dans les 60's. Ça c'est fait au coup par coup avec
les conseils de mon père et au fur et à mesure des rencontres
ou des soirées. Ma découverte du rock'n'roll ne s'est pas
faite seulement par les disques, j'ai baigné dedans très
jeune, j'ai vu les White Stripes, j'avais quatorze ans. Avant les Harry
Rags, j'ai commencé par jouer de la batterie mais je n'étais
pas devant. Il fallait que je sois devant pour tout capter. Je pensais
que derrière la batterie, je ne pourrais pas profiter de toutes
les sensations que le public pouvait dégager ou de ce qui pouvait
émaner de moi. C'est pour ça que j'ai fait de la guitare.
A force d'aller aux concerts je ne pouvais pas QUE rester dans le public
et je me suis dit que j'en étais capable. Il fallait que je sois
acteur de ça, j'avais vraiment envie de jouer. J'avais déjà
commencé à organiser des soirées mais ce dont j'avais
envie c'était d'être sur scène.
Au début, j'ai commencé la guitare tout seul. C'est
Youn qui m'a appris à jouer. Youn (Shoo Chain Brothers, Starshit
-nda) est un pilier de la scène garage et un baroudeur qui a beaucoup
voyagé. C'est quelqu'un de vraiment formidable que je tiens à
remercier plus que tout. Parce qu'au-delà de me donner le goût
simple de la guitare, il m'a appris plein de trucs à côté.
Il m'a appris à faire sonner mon instrument à ma manière,
que jouer de la guitare c'était toute une culture, un style de vie.
Après c'est moi qui ai tracé, qui me suis délié
les doigts.
On voyait que ça bougeait pas mal au niveau de la scène
Libertines et consorts. Tous ces groupes-là étaient la suite
de ce que je pouvais aimer. Les guitares revenaient devant et ça
ne sonnait pas typiquement anglais. C'était un mélange de
toutes les cultures que je pouvais aimer, de tous les différents
styles de Rock & Roll. C'était concentré et ça
me plaisait. Mais celui qui m'a donné envie de jouer dans un groupe,
c'est Johnny Thunders, et bien avant que les Libertines soient connus.
On s'est dit qu'on pouvait participer à l'histoire même si
on est qu'un énième groupe de la longue série. Pour
ma part dans 40 ans je pourrai me regarder dans une glace sans être
rongé par la honte ou le remords, et ça c'est le plus important
!".