C’était un des DVD stars dans les rayons des
supermarchés à Noël dernier. Filmé avec une certaine
sobriété (et trente-six caméras quand même),
en super-8 et en 16 mm, d’où des couleurs et des contrastes saisissants,
Under Blackpool Lights présente l’intégralité
de leur concert dans la petite ville britannique de Blackpool en janvier
2004, sans le moindre bonus. Vingt-six morceaux qui recouvrent les quatre
albums et rappellent à ceux qui en douteraient qu’ils n’ont pas
volé leur succès. Meg, la batteuse aux pieds nus, n’est pas
très démonstrative mais Jack tient la scène comme
un lutin shooté au speed polonais, maltraitant sa gratte, bondissant
sur un piano, la voix toujours aussi envoûtante. Les ambiances s’enchaînent
: riffs et beat pachydermiques ("Astro"), arpèges cristallins ("Truth
Does’nt Make A Noise"), garage rugueux (le "Outlaw Blues" de Dylan qui
se mue en "Jack The Ripper"), retour aux sources (adaptations de Leadbelly
et de Son House)... Des hits à la pelle et de vrais moments de grâce
comme la rengaine seventies de Dolly Parton, "Jolene", reprise en coeur
par le public. Ce titre - à l’origine en face B d’un picture-disc
paru en 2000 - est d’ailleurs sorti sur un single accompagné d’un
autre extrait du concert, "Do", un morceau du premier album qu’ils avaient
joué ce soir-là à la demande du groupe de première
partie, Blanche, leurs compères de Detroit.
www.whitestripes.com
XL Recordings Ltd, 1a Codrington Mews, London, W11 2EH - www.xlrecordings.com
GUITAR
WOLF
Red Idol
Gaffe au double effet Guitar Wolf : leur DVD Red Idol tue les tympans
et les yeux. C’est une compil d’une quinzaine d’extraits de concerts et
de vidéos signées de leur réalisateur attitré,
le cintré Tetsuo Takeuchi. Images trafiquées, montage stroboscopique
et rythme frénétique, le tout allié au rock’n’roll
primitif et sauvage du trio japonais : c’est un vrai déluge sensoriel.
On souffle un peu avec des bouts d’interviews et des messages parfois fendards
de quelques fans de renom (Eric Oblivian, Jon Spencer, Tim Kerr, Manfred
Jones des Woggles ou Michael Lucas des Phantom Surfers). Plus d’une heure
d’attitude maximum, de potards à onze et d’images inénarrables
: l’entrée sur scène, recoiffage de bananes et poses héroïques
; la bande-annonce de Wild Zero, nanar gore où les têtes de
zombies éclatent à tout va ; ou la vidéo sur la plage
du slow “I Love You OK”. Comme dit le bluesman Boogie Boy Ikuto : “Guitall
Woulf ? Lock’n’Loll !” (www.guitarwolf.net
-- www.narnackrecords.com)
NASHVILLE
PUSSY
Keep On Fuckin' In Paris !
Keep On Fuckin' In Paris ! présente l’intégralité
du concert donné par Nashville Pussy au Trabendo à Paris
fin 2002. Un très bon son et une tripotée de caméras,
ils ont mis le paquet. Un montage un peu speedé quand même...
quelques plans larges qui durent plus d’une demi-seconde, c’est pas mal
aussi. Le groupe est en grande forme et délivre son message heavy,
lubrique et mal peigné avec sa foi habituelle. Riffs applatissants,
headbanging effréné, guitares débridées, danses
de cowboys, et la “guitar-héroïne” Ruyter qui finit par se
rouler par terre en petite culotte. En bonus on a droit à un diaporama
et à un reportage anecdotique en coulisses qui la montre dans la
même tenue, bouteille de rouge à la main, faire le tour des
loges en versant des coups à tous ceux qui traînent. Du p’tit
lait pour les fans. (www.nashvillepussy.com)
HELLACOPTERS
Goodnight To Cleveland
Merde, je me suis fait avoir comme un bleu. Ces DVD,
ça coûte la peau des fesses et en plus faut surveiller les
zones et les formats. "La nécessaire segmentation des marchés"
vous répondrait sans doute un ponte de l’industrie musicale. Arnaque
ouais ! Bref, j’ai bondi sur Goodnight To Cleveland un docu sur
les dix dernières dates de la tournée US 2002 des Hellacopters.
Il est “All Region” mais format NTSC. Et bien sûr il ne passe pas
sur mon lecteur. Et je suis obligé de le mater coincé devant
l’ordi. En plus, je m’ennuie. C’est un road movie mollasson qui nous promène
de Cleveland à New York. Paysages pluvieux filmés par la
vitre du bus, soundcheck, lessive à l’hôtel, rencontres avec
les fans, interviews, séance photo durant laquelle Nicke confie
en souriant d’un air gêné : “Je me demande si j’ai démarré
le rock’n’roll pour ça...”. Quelques moments de rigolade mais rien
de marquant. Et surtout de misérables extraits de concerts de trente
secondes pour chaque ville. Frustration totale. Heureusement les bonus
présentent quelques morceaux live en entier : “Baby Borderline”
et “No Song Unheard” à Hoboken, six titres à New York dont
“Search & Destroy” à quatre guitares avec l’appui des Gaza Strippers,
le même lors d’un festival en Suède filmé de derrière
la batterie sur fond de fumigènes et de soleil couchant, avec Howlin’
Pelle des Hives au chant, qu’on n’entend et ne voit qu’à peine,
et des vidéos au son désastreux de leurs tout débuts
(le furieux “Another Place” dans les backstage du festival Hutsfeld en
1996, et surtout l’impayable “Killing Alan” tiré d’un show de 95
en Suède pour lequel ils s’étaient habillés en robes
à fleurs et arboraient des couettes du plus bel effet !). (www.hellacopters.com)
THE BEST OF FLIPSIDE VIDEO VOL 1
Le fanzine Flipside commence à rééditer
sa série de vidéos live. The Best Of Flipside Video Vol 1
rassemble les VHS numéro 1 et 6 initiales. Une plongée brutale
dans le punk californien du milieu des années 80 avec les Dickies,
les Weirdos, Bad Religion et Circle Jerks. Les couleurs
bavent pas mal et le son est moyen, mais le show clownesque et fulgurant
des Dickies, ou l’ambiance surchauffée du concert des Circle Jerks
valent largement le coup d’oeil. Deux extraits live de D.O.A. et des Dead
Kennedys en bonus. (Flipside, PO Box 60790, Pasadena CA 91116, Etats-Unis)