Tremblez amateurs de thé au jasmin et de pop éthérée, le deuxième album de ce gang du Minnesota est une véritable tornade. Entrés en studio dans le but d’enregistrer un single pour Estrus avec le producteur maison Tim Kerr, ils ont mis en boîte Straight 'Til Morning en quatre jours, et à entendre la frénésie qui transpire de ce disque, ça a dû être un sacré spectacle. Furieux mix de boogie hard à la AC/DC et de punk virulent à la Candy Snatchers, arrosé de déchirades de guitares gratinées, de choeurs musclés et de refrains marquants, l’album s’écoute d’une traite et vous laisse impitoyablement sur les genoux... Mis à part un ou deux titres ultra-speedés et un chanteur qui éructe parfois comme s’il allait gerber (il a quitté le groupe depuis). De quoi réconcilier les fans de punk purs et durs et ceux qui se laissent tenter par le heavy punk, les solos flamboyants et le gros rock sudiste.
midnightevils@hotmail.com
Estrus Rds, P.O. Box 2115, Bellingham, WA 98227 USA -- www.estrus.com
THE STITCHES
Twelve Imaginary Inches
TKO
Ces Californiens ne sont pas très productifs mais chaque rondelle est un must. Depuis le mini-album 8X12, ils ont peaufiné leur son, entre les Buzzcocks pour le côté punk 77 classieux et les Heartbreakers pour le groove rock’n’roll, en y ajoutant une très "tendance" touche new wave (zigouigouis électroniques et riffs saccadés). “2 O’ Clock Shakedown”, “Automatic”, “Pick Me Up”, “Electroshock Carol”... Le résultat dépote et Twelve Imaginary Inches sorti par TKO contient suffisamment de hits instantanés pour figurer en haut de la pile du trimestre. On peut aussi guetter le picture disc live You Better Shut Up And Listen paru sur What Else.
TKO Rds, 3126 W. Cary St no 303, Richmond, VA 23221, USA -- www.tkorecords.com
www.thestitches.com
THE LAUNDERETTES
Shaken And Disturbed
Big Dipper Rds
Le (presque) girl group du moment vient encore de Scandinavie. On avait repéré leur premier EP sur Sneakers, le label norvégien au goût sûr. Après une poignée de singles (dont un produit par Euroboy de Turbonegro) The Launderettes passent l’examen du premier album avec brio. Formé de quatre charmantes Norvégiennes et d’un guitariste grec exilé à Oslo qui masque derrière ses lunettes noires sa satisfaction d’être si bien entouré, le quintet pratique un garage rock vigoureux et classy, nourri d’influences sixties et pop. La voix rappelle celle des Headcoatees, le son de guitare est foutrement puissant mais maîtrisé, les mélodies accrochent... Shaken And Disturbed, sorti sur Big Dipper Rds, offre en plus de quelques plages marquantes (“Turn Around”, “Porn Star”, “Let’s Go”) de bonnes versions de “Nobody But Me” et de “Rebel Love”, le tube du EP. En vieux mâle lubrique, j’imagine que leur tournée avec les Finlandaises Ultra Bimboos devait valoir le coup d’oeil. On les colle de près.
THE BLACK LIPS
S/T
Bomp!
Houla, attention, ça démarre garage trash déviant un brin halluciné, et ça barre assez vite vers le blues parodique zébré de guitares dissonnantes, le proto-punk zarbi et inquiétant, les divagations bruitistes ou la country déglinguée, évoquant tour à tour les Cannibals, les Cheater Slicks, les Country Teasers ou les early Cramps, voire Shockabilly. Vous l’avez compris, les Black Lips sont des agités du ciboulot, des jeunes branleurs qui n’ont peur de rien, et dont les concerts sont réputés torrides et chaotiques. Mais ce premier album sans titre paru sur Bomp ! est dédié à la mémoire de leur chanteur-guitariste Ben Eberbaugh, mort l’an dernier à l’âge de vingt-deux ans, ce qui douche l’humeur joyeuse que provoquent leurs délires.
THE BLACK KEYS
The Big Come Up
Alive Rds
C’est le sous-label de Bomp !, Alive Rds, qui
a sorti le premier album (The Big Come Up) de ce nouveau duo batterie-guitare.
Ça pullule en ce moment, il est vrai que tous les Baassistes sont
en fuite. Foin de lo-fi, The Black Keys font fièrement apparaître
sur la pochette la mention High Fidelity. Leur approche sobre mais énergique
des vieilles racines blues a tapé large, s’attirant des critiques
élogieuses des magazines Rolling Stone ou Mojo. Normal, le batteur
groove, le chanteur/guitariste a une voix magnifique et tire des sons lumineux
de sa guitare triplophonique (?!). Le duo d’Akron aborde avec un égal
bonheur le blues rapeux et lancinant (“Busted”), le R&B et la soul
(“Do The Rump”, “I’ll Be Your Man”, “Heavy Soul”), les bizarreries spatiales
(“240 Years Before Your Time”) et même les Beatles période
psychédélique avec une version osée mais réussie
de “She Said She Said”.
Leur deuxième album (Thickfreakness) est déjà
paru sur Fat Possum, le précieux label du Mississippi qui abrite
de vieux bluesmen du delta comme T-Model Ford et Jr Kimbrough, un gage
de confiance. Ils ont récemment traversé l’Atlantique pour
tourner en Angleterre (“Aux chiottes les “freedom fries”, on ira faire
un tour à Paris” proclamaient-ils sur leur site). Une nouvelle hype
en vue ? Ceux-là le méritent.
www.theblackkeys.com
Alive Rds, POB 7112, Burbank, CA 91510, USA -- www.alive-totalenergy.com
THE BAND FROM PLANET X
Wigs For Sale
Strange Strange Rds
Houlà, encore des zarbis ! The Band From Planet X (appelez-les BFPX) viennent en fait de Kitchener, Ontario, Canada (“Quelle que soit l’hypothèse la plus plausible” précise-t-on) et affirment incarner “les Ramones et les Cramps jammant dans un garage de la planète Mars en regardant des films d’horreur et de SF”. Voilà une définition très claire, mais je remplacerais bien les Ramones par disons... les Modern Lovers, ou même les B 52’s par moments. Leur deuxième album, Wigs For Sale, propose une sorte de garage rock sautillant, minimaliste et décalé, aux guitares discrètes, soutenu par un orgue acidulé et lancinant, qui tire vers le garage punk (“My Girl", "Formaldhydie”), la country (“The Thing”) ou la new wave disjonctée (“What I Was Doing Then”), et comprend quelques pépites imparables (“Wigs For Sale, Rooms For Rent”, “Bloody Mary”, “Amazonia”...). Etonnant, fendard, et en tout cas bien barré. Un petit côté Exploders aussi, en plus cheap. à suivre.
Strange Strange Rds - The Band From Planet X, 92 Avalon Pl., Kitchener,
ON N2M 4N7,
Canada -- www.geocities.com/bfpx
THE COOL JERKS
This Is It
Soundflat
A ne pas confondre avec leurs homonymes de Memphis, ces Cool Jerks-là sont basés à Brême, formés d’anciens Die Lowländers et Trashmonkeys, et ont pour ambition de nous plonger dans le 60’s beat teuton. Ils jouent même sur du matos vintage allemand (mais des amplis anglais) et poussent deux ou trois chansonnettes dans la langue de Goethe, qui est aussi rock’n’roll que l’Occitan. Le reste de leur premier album This Is It devrait convenir aux fans des Dukes Of Hamburg ou des Kaisers. C’est dire que le tempo est souvent speedé, le son carton (bien sûr entièrement analogique), et que ça swingue sévère. Ajoutez quelques jolies mélodies vocales beatlesiennes, un peu de surf, une belle pochette annotée avec humour, et vous aurez toutes les raisons de vous pencher sur les nouveaux protégés du label Soundflat Rds.
Soundflat Rds c/o Marco Traxel,
Zülpicher Str. 31, 50674 Cologne, Allemagne
www.soundflat.de
THE EXPLODING HEARTS
Guitar Romantic
Screaming Apple
The Exploding Hearts sont des kids de Portland, Oregon, qui lorgnent vers la frange la plus pop du punk de la fin des seventies, comme les Boys ou les Criminals de Sylvain Sylvain, avec une petite touche mod/rythm’n’blues. Leur premier album, Guitar Romantic vient de paraître sur l’impeccable label de Cologne, Screaming Apple. Ils ne s’embarrassent pas de subtilités de production, le son est garage pur jus, et l’énergie prime. Reste une dizaine de petites pépites power pop punk balancées avec une fraîcheur et un enthousiasme roboratifs. (www.explodinghearts. com)
Screaming Apple Rds, Düstemichstr. 14, 50939 Cologne, Allemagne
www.screaming-apple-records.de
LARSEN # 19
Lux et Ivy sont en couverture du numéro
19 du fanzine Larsen, livré avec un EP tribut aux Cramps qui tient
la route (66, bien sûr). Le fanzine au format 45t est comme d’habitude
empli d’une flopée de courts articles couvrant un large panorama
garage/rock’n’roll/R&B : la scène de Detroit avec les Detroit
Cobras, Gore Gore Girls, Come Ons, les français Magnetix, Blutt,
Hang Left Devil ou les Falcon’s (un orchestre lorrain des années
soixante qui se fringuait comme les Beatles de Sgt Pepper !), le roi du
boogaloo Johnny C., Rex Garvin, King Khan, les Del Gators, The Datson Four,
etc. Avec en plat de résistance une anthologie des reprises fifties
des Cramps et une interview de Francis Falceto, spécialiste de la
soul éthiopienne par Jacques Amsellem (Splash Four/Volt).
Le EP contient six covers des Cramps : “Human Fly” cryptique
à souhait (par la fanfare allumée des Dead Brothers), l’inquiétant
“Beautiful Garden” (Magnetix), “Save It” (The Gorgeous), “Kizmiaz” (Hang
Left Devil et The Torso Twisters), et “Can’t Find My Mind” par The Intercontinental
Playboys, dans une version généreusement hypnotique
et hantée.
On retrouve cet étonnant combo des antipodes sur un single
de Larsen, le label cette fois. “I Lost My Head” montre que les Cramps
sont la première et principale influence des Intercontinental Playboys
(allez prononcer ça sans bafouiller après deux pétards
et trois bières), mais “Just Turn On” est un tube immédiat
et prenant dans un registre différent, à la Velvet/Modern
Lovers/Subsonics. “Bedroom Analyst” est tout aussi irrésistible
dans une veine punk groove à la Sour Jazz. Apparemment les rois
du “Voodoo Sexabilly” n’ont pas sorti grand chose d’autre à part
un mini album six titres sur Full Toss. On envoie un espion à Sydney
et on vous tient au courant.
Le groupe maison de Larsen, The Slow Slushy Boys, est lui à l’affiche d’un 45t sur Soundflat. Deux titres soul dont le fringant “Shotgun Boogaloo”, avec cuivres et tout le tralala. Ambiance Royal Beat Conspiracy... Pas de quoi remuer les plus punks d’entre vous, mais c’est la classe !
Larsen, 116 Rue du Crey, 73230
St Alban Leysse -- www.larsen.asso.fr
GARAGE BAND REVISITED # 4
Après le morceau totalement inédit,
pourquoi pas un fanzine qu’on n’a jamais eu entre les mains... On peut
toujours dire que le numéro 4 de Garage Band Revisited est un pavé
de 116 pages concocté du côté du Havre, qui dispose
d’un sommaire en béton rayon garage et power pop : Mike Spenser
parlant des early Cannibals, les Royal Nonesuch, Joey Skidmore, les Stoneage
Hearts, Chesterfield Kings, Maggots, Get Lost ! etc. C’est quand même
vendu 25 euros, mais accompagné d’un CD plutôt réjouissant,
et qu’on a entendu.
On y retrouve quelques raretés tirées
des archives de l’inévitable Mike McCann (deux titres par les Cannibals
: “Well Respected Man” des Kinks et “Send Me A Postcard” - une cover cryptique
de “I Wanna Be Your Dog” enregistrée en 86 et le saignant “Papa
Oom Mow Mow” des Lost Ghost), les Dogs en concert dans une version magnifique
de “Death Lane”, les Ultra 5 reprenant “Sympathy For The Devil” (dommage
qu’ils aient oublié le solo !), les Stoneage Hearts et leur “Kimberly”
qui évoque furieusement les Hoodoo Gurus, les garagistes australiens
Sheek The Shayk ou les Vietnam Veterans planant pendant vingt minutes sur
“The Trip” de Kim Fowley.
GBR - Soubielle Patryck, 59 Rue Ed. Meyer, 76620 Le Havre
THEE MICHELLE GUN ELEPHANT
Rodeo Tandem Beat Specter
Alive Rds
Cet énième album du gang japonais ne convaincra sans doute que les fans endurcis, bien qu’il contienne un des noms de morceaux les plus saugrenus de l’histoire du rock : “Citroën No Kodoku” (!), qui ne désigne pas une vieille DS avec des feux arrières bousillés mais signifie : “La Solitude de la Citroën” (!!). Bon, à part ça, c’est l’habituel mix garage-pub rock-groove-rockab, tranchant et sophistiqué, hypnotique et mélodique, chanté en japonais, sous une pochette un peu arty. Comme souvent, les titres les plus pop sont les plus marquants (“Abakareta Sekai”, “The Redhead Kelly”). On recommandera plutôt aux néophytes l'album Gear Blues, édité sur Munster en double 25 cm. (Alive Rds -- http://www.TMGE.co.jp).
DETROIT GREASE VOL1
Une nouvelle série de compilations dédiée au grand Andre Williams vient de voir le jour. Detroit Grease Vol 1 rassemble certains de ses premiers 45t sur Fortune et donc un paquet de classiques (“Going Down To Tijuana”, “Bacon Fat”, “Jail Bait”...) et quelques titres plus obscurs. La compil est bien foutue, accompagnée de notes autobiographiques (je me demande si je ne les ai pas déjà lues quelque part), et trois autres volumes sont parus sur un mystérieux label opportunément dénommé Detroit. A conseiller à ceux qui veulent découvrir les premières oeuvres R&B et Doo Wop du “ Black Godfather” à l’époque où on l’appelait “Mr Rythm”, ainsi qu’à ceux qui n’en ont jamais entendu parler. Les initiés trieront les inédits et feront le compte des doublons avec les nombreuses anthologies déjà sorties ici ou là pour voir si ça vaut le coup.
LOCAL OAFS - MUSIC/NINJA - DYKE HARD
The Local Oafs sont au punk rock ce que l’aboiement
du pittbull est au gazouillis du pinson. Trente secondes de rage pure et
de distorsion sauvage et on passe au titre suivant. Epique ! Derrière
on discerne des morceaux genre GG Allin des débuts, ou Angry Samoans
sous speed. Ils en ont placés neuf sur le split EP Essen Sie Punk
? avec les Music/Ninja. Ceux-là expédient un punk rock carrément
civilisé en comparaison, du punk 77 avec son d’époque. Mention
à “Just Killing Time” et sa guitare slide. (Strandad Sjöbuse
Rds - http://vanishingvanity.cjb.net
- http:// localoafs.cbj.net --
http://musicninja.cjb.net)
Six morceaux seulement pour la face des loufoques
Local Oafs sur le split Mortal Combat avec Dyke Hard, des petites frangines
qui ne s’en laissent pas compter et qui en balancent six aussi, moins féroces
mais tout aussi déterminés. (Cage Match Rds - http://fukktown.cjb.net
-- www. nkpghc.com/dykehard)
Tout ce beau monde m’a l’air de venir de Suède, et j’ai
fini par me souvenir que Mike McCann nous avait chaudement recommandé
le EP TBA des Local Oafs. C’est le groupe de Kalle, le boss de Subway Star.
Apparemment ça marche fort pour eux et les concerts s’accumulent.
Amis fans du trash punk lo-fi déjanté, c’est la plus magistrale
explosion de tympans depuis les Superhelicopter. Sur ce, finalement, je
vais aller me siffler un thé au jasmin et souffler un peu. Et me
remettre le dernier Turbonegro.
Arrivés à la fin de ce deuxième album des Clone Defects (Shapes Of Venus), vous aurez peut-être l’impression de n’avoir rien compris... Ne retenant de ce KaOs que la voix sensuelle de Timmy Vulgar et le son de Fender barbelé. Et soyez-en certains, le groupe sera arrivé à ses fins. Tous les morceaux commencent normalement -le plus souvent comme des tubes potentiels- et au milieu ça dérape : un break incongru, des choeurs décalés, des solos de guitares désaccordées qui s’entremêlent... J’ADORE ! Et quel étrange mélange : Pagans, Groovies, Stones, Saints, Seeds (“Procrastination Babys”), etc... C’est Jim Diamond qui a lié la sauce et à en juger par la production vous pouvez le considérer comme le cinquième membre du groupe. Un des meilleurs trucs du trimestre, pour sûr ! (In The Red Rds, PO Box 208, 118 W.Magnolia Blvd, Burbank, CA 91506. USA. <www.intheredrecords.com>)
LE NOMBRE
Ce disque des Québecois Le Nombre commence très fort avec le survitaminé “J’ai Besoin d’un Appareil”. Gros son, cuivres à la RFTC, choeurs, orgues, solos tendus... Du bel ouvrage. Et puis tout s’érode petit à petit, surtout à cause du chant en français et des textes qui n’arrivent pas à me captiver... Pire je trouve qu’ils “ringardisent” la musique du groupe alors que les morceaux sont généralement plutôt bons et joliment envoyés (vous n’auriez pas un voisin nommé Tricky Woo ?). Enfin allez dire à des Québecois qu’ils font fausse route en usant de la langue de Molière, hummmm... Et puis cette reprise d’Higelin... NON !!! (Blow The Fuse Rds, CP 47613, Montréal, Qc H2H 2S8, Canada. <http://bonsound.com/blowthefuse>).
BIG MIDNIGHT
Everything For the First Time
Alive Rds
A peine la fin des Richmond Sluts prononcée, le chanteur Shea Roberts et le bassiste Chris Beltran remontaient Big Midnight, entourés de trois acolytes dont une choriste black. Là où les Sluts nous rappelaient des Stones “punkifiés”, Big Midnight nous la joue carrément “plus vrais que les vrais” ! Et pas forcément la période la plus évidente... Bon c’est pas foncièrement gênant mais il est évident qu’il y a une ambition commerciale derrière tout ça (j'vous parle même pas de la ballade à la Oasis !?!)... Mais tiens, ça me vient, ne seraient-ils pas les dignes héritiers du mouvement paisley underground qui agita les campus californiens au début des eighties (Long Ryders, Giant Sand, Three O’Clock...) ? (Everything For the First Time -Alive Rds, PO Box 7112, Burbank, CA 91510, Etats-Unis - www.alive-totalenergy.com / www.bigmidnight.com)
DISASTER Rds
Putain comment je vais arriver à me dépatouiller de ce disque des Ruiners. Ces fous dangereux venus de Détroit mélangent tout... Le punk, la new-wave, le garage, la disco, le psychobilly... Comme indiqué sur la bio, c'est peut-être “le groupe parfait pour animer vos boums”. Enfin si vous aimez la sueur, le stupre et le sang ! Rien que la pochette est éloquente, avec Rick Ruiner (le chanteur) sorte de croisement entre Iggy et Kim Fowley, à moitié nu, couvert de sang et entouré des Ruinettes, les choristes en guêpières ou soutifs en fourrure... L’album est produit par Jim Diamond et Mick Collins et je suis persuadé que ces deux-là n’auraient laissé leur place à personne pour mettre au monde cet hybride. Moi j’y ai personnellement retrouvé des traces de : Weirdos, Cramps, B52’s, Revillos, Ennio Morricone, Kim Fowley, Devo, T. Rex, Monks, Stooges, Pretty Things, Alan Vega, Dirtbombs, JSBX, Bangles, Screaming Jay, White Flag, Siouxsie & the Banshees, Flipper, Gary Glitter, Kiss, Lou Reed, Oblivians, Honeymoon Killers, Misfits, Damned, B. Convy... Vous pouvez jouer aussi... (How’s That Grab Ya ? - www.theruiners.com)
Le label californien a lui aussi son groupe hi-energy, et il s’appelle Discontent. Ces quatre tatoués viennent d’Orange County et distillent un mix de Devil Dogs/Nine Pound Hammer (“Shakes”) avec de trucs plus street-punk (les choeurs) et des solos 70’s. C’est plutôt réjouissant si l’on arrive à intégrer la voix du chanteur, entretenue au Jack Da. à noter que c’est le boss du label lui-même, Duane Peters, qui s’est chargé de la production.
Disaster Rds, PO Box 7112, Burbank,
CA 91510, Etats-Unis - www.disasterrecords.com
NEW BLOOD
Même si l’intitulé de cette compilation anglaise nous fait doucettement rigoler (The New Rock’n’Roll), il faut reconnaître que la plupart des groupes rassemblés sont excellents. On connaissait déjà les Catheters, Mooney Suzuki, McLusky, les Hives, Les D4, Les Datsuns (dans une version inédite de “M.F. From Hell”) ou les Flaming Sideburns, mais on a découvert tout un bataillon de nouveau groupes : une grande majorité d’Anglais comme Love As Laughter (excellent morceau mais quel nom de merde !), Divine Brown, les furieux Speed Killers et leur excellent “Jesus Died So We Could Ride” ou les expatriés portugais Parkinsons, plus quelques Américains comme Vue (les voisins des Pattern, eux aussi présents sur cette compil. avec une version différente du “She’s a Libra” du dernier album)... Vingt-deux groupes en tout, et pratiquement rien à jeter. (New Blood (the new rock n roll volume 2) - Artrocker Rds - www.artrocker.com)
FATAL FLYING GUILLOTEENS
Get Knifed
Estrus
Leur précédent effort sur le label de Bellingham nous avait laissés plutôt tiède. Trop tordu et masturbatoire pour nos esprits. Et bien avec Get Knifed, les Guillotines n’ont pas changé leur lame, entre blues destructuré, noisy ou émo-garage... Et oui j’étais bien obligé de l’inventer celle-là. Je les qualifierais d’At The Drive-In du lo-fi. Enfin en toute honnêteté, c’est pas si désagréable que ça à écouter, faut juste être préparé. Bien sûr c’est produit par Tim Kerr et l’emballage est superbe. (Get Knifed - Estrus Rds, PO Box 2125, Bellingham, WA 98227 - www.estrus.com)
FORGOTTEN BOYS
Je vous parlais dans le n° précédent de ces fantastiques Brésiliens. Ils viennent tout juste de sortir leur premier album sur le label 13 Rds. Pas évident à trouver j’en suis sûr... Et pourtant il faudra que vous fassiez l’effort tant ce disque le mérite ! Y'a tout ce qu’on aime ici, des guitares mordantes, des mélodies et des grands morceaux... Certains ressemblent parfois aux Demonics, d’autres aux Humpers, mais ces Boys là savent mettre leur empreinte sur chaque morceau abordé. Beau savoir-faire ! On retiendra particulièrement l’impressionnante mise en bouche, “Muskeeter”, “Napalm” un hommage à peine voilé aux Rocket From The Crypt et le très power-pop “Favorite Game”. A consommer sans modération. (Gimme More - Thirteen Rds - www.13records.cjb.net / www.forgottenboys. com.br)
The NO-COUNTS
Le Portugal fait désormais parler de
lui sur la carte mondiale du rock & roll... Jugez un peu, les Parkinsons
en Angleterre, les Baton Rouge à Berlin et maintenant les No-Counts,
qui eux sont restés à Lisbonne. Leur 45t quatre titres a
été enregistré dans l’urgence et le speed (je sais
de quoi je parle, j’y étais !) à l’Attack Studio de Madrid.
Quatre titres de pure énergie où se retrouveront tous les
amateurs de rock australien ou de punk 77 à la Dead Boys & co.
Le groupe n’existe plus, mais il semblerait qu’il se soit scindé
en deux nouvelles entités. (7". Fuck You Very Much - Sleazy Rds,
apartado 22731, 1147-501 Lisboa Codex, Portugal - www.sleazyrecords.com)