CHRONIQUES
DIG IT # 45
KEPI & GROOVIE GHOULIES
“Saying Goodbye Again”...
C’était le morceau qui ouvrait le neuvième album
des Groovie Ghoulies, 99 Lives,
paru en 2007. Un adieu en fait : le groupe a splitté “pour
raisons personnelles” dixit leur site. Tous les fans des Ramones,
les freaks et les monstres de la galaxie ont essuyé une larme.
Après un premier album en 1989, c’est
avec le fantastique Born In The Basement, cinq ans plus tard,
qu’on a découvert l’univers garage-punk
poético-macabre, ramonesque et fendard en diable de ce gang de
Sacramento emmené par le couple Roach (mur de guitare) et Kepi
(chant, basse, parfois batterie, occasionnellement les trois à
la fois !). Suivront une charretée de disques sur Lookout ou
Stardumb (dont les mémorables Reanimation Festival et Go
Stories!), et des tournées incessantes, durant lesquelles ils
peaufinèrent un show rock’n’roll speedé, fun
et interactif, distribuant au passage des tonnes de petits aliens en
plastique phosphorescent. En fervents militants du “1234 Go!
Trois accords sans solo”, ils ont su ressusciter le son primitif
et mélodique des early Ramones. Ils en étaient de dignes
héritiers, cultivant le même sens de la dérision,
de la mélodie raclée jusqu’à l’os et
des textes entre absurde et poésie naïve, tout en
créant leur propre monde peuplé des créatures
hantant les comix et autres B-Movies horrifiques.
On les a connus plus en verve, mais ce dernier album
contient son lot de ritournelles à chanter sous la pleine Lune
(“You’ll Come Around” ou “I’ve Got Love
To Give” et son riff à la “Gloria”), quelques
reprises nostalgiques de leurs premiers tubes (“Back To The
Garage” ou “I Wanna Have Fun”) et des chansons plus
amères. Il était sûrement temps pour eux de
regagner leur crypte.
La nouvelle a ébranlé les fans : deux tribute ont débarqué illico. Let’s Go Ghoulie,
sur Knowhere Rds, rassemble quelques vieilles connaissances de la
famille pop punk (Apers, Parasites, Vapids) et des nouveaux-venus
à surveiller de près (20 Belows, Viernes 13, Prozacs,
Flamingo Nosebleed, Deans, Bricktops ou les étonnants canadiens
Le Volume Etait Au Maximum). Dans la foulée le label allemand
Kamikaze Rds a publié When The Kids Go Go Go Crazy,
une compil prometteuse et plus hétérogène de
trente et un groupes, dont les McRackins, Electric Frankenstein, Jancee
Pornick Casino (voir plus loin), Nikki Corvette, Sonic Dolls, Zombina,
et les omniprésents Apers et 20 Belows.
Heureusement, le lutin électrique Kepi a
rapidement resurgi, sortant coup sur coup deux galettes en 2008 sur
Asian Man, label des Queers et des Riverdales (dont le nouveau disque,
le premier depuis six ans, est annoncé en 2009 !). American Gothic,
attribué à Kepi & Friends, est une belle collection
de chansons plus calmes, un peu dans l’esprit des Haints,
alter-egos acoustiques des GG (deux albums à pister, Hurt And
Alone, Springman, 2004 et Battle Of Wounded Heart, Green Door, 2007).
Entre country folk enjoué, ballades avec piano et
accordéon, reprises de Donovan (“To Sing For You”)
et Daniel Johnston (“True Love...”), ou duo romantique avec
Kim Shattuck des Muffs, c’est un beau voyage mélancolique
et émouvant.
Kepi et ses potes Jazz (Groovie Ghoulies / Helper
Monkeys), Danny (Groovie Ghoulies / Secretions), Dino (Kepi And The
Cavebats / Little Medusas) et Lys (Isonomy) ont formé sur le
champ une mouture rock’n’roll, Kepi : The Band, une
réincarnation inespérée des regrettés GG !
Cette voix d’éternel ado, les airs addictifs, les mantras
ramonesques... Avec un son plus musclé, des choeurs vigoureux,
une “brain song” hilarante et une cover des Cramps en prime
(“The Natives Are Restless”), Hanging Out
est un des meilleurs disques de l’année. Cette fois le
morceau d’intro s’intitule “Kepi Let’s Go
!”.
myspace.com/kepighoulie
www.asianmanrecords.com
HAMBURG RAMÖNES
Ils viennent de Lourdes et rendent hommage aux
Osmond Brothers... A part ça, vous avez remarqué le
tréma ? Sans doute une ruse pour éviter tout
procès en usurpation, et un indice sur l’identité
de leur deuxième ombre tutélaire. Mais c’est bien
une poupée de Joey Ramone (sans les aiguilles) qui orne la
pochette de Long Black Hair,
le deuxième forfait des Hamburg Ramönes (le premier
s’intitulait Free Phil Spector !). Entre vénération
sincère et parodie, les “Ham Ram” atteignent par
moment des sommets de Ramonesitude. “I’m Dumb” !
Quelle claque ! Ah certes, ça flirte avec le bourrin parfois,
surtout quand ils se transforment en Hamburg Motörhead sur un
“Bomber In Your Heart” qui sent le napalm. Des marrants au
bout du compte, ils ont même sacrifié au traditionnel
single de Noël qui arrive un poil en retard (“Merry
Christmas !”). On en reparlera. En attendant : Hey hö,
let’s gö !
nicotinerecords.com - myspace.com/hamburgramnes
SEGER LIBERATION ARMY
On a déjà évoqué
les deux singles de ce super groupe éphémère,
enregistrés en une après-midi alcoolisée sous la
houlette de Jim “Magic Fingers” Diamond (Dirtbombs etc.)
dans son studio Ghetto Recorders à Detroit. Prenant
l’orgue et la guitare, il avait rassemblé le SLA Mach 1 :
Thomas Potter (Bantam Rooster) aux vocaux, Frederick Beldin (Clutters /
El Smasho) à la guitare, Patrick Pantano (Dirtbombs / Come Ons)
à la batterie, et Jim Weber, guitariste des New Bomb Turks, venu
en voisin de l’Ohio, qui tenait la basse. Avec l’aide de
Marcie et Jason Von Bondie aux choeurs, tout ce beau monde avait pour
mission de réhabiliter le Bob Seger d’avant la gloire et
les ballades molles, en reliftant quatre de ses vieux titres dont les
brûlots “Heavy Music” (transmuté en un hymne
à Detroit littéralement volcanique) et
“2+2=?” (l’ultime
morceau-anti-guerre-du-Vietnam-qui-fout-les-poils !).
On les retrouve sur le CD Down Home,
paru sur Big Neck Records, accompagnés de quatre autres covers
dues au SLA Mach 2 : Nick Lloyd (Buzzards) prenant la place de Pat et
Michael Walker (Bogue / Detroit City Council) suppléant Jim
Weber. Ils s’attaquent à deux autres merveilles des
débuts de Bob Seger, “Down Home” et
“Ramblin’ Gamblin’ Man”, plus le méconnu
“Get Down On Your Knees”, écrit pour les Underdogs
au milieu des sixties (l’original apparaît sur la compil
Friday At The Hideout de Norton), et l’irrésistible
“Florida Time”, un surf sorti en face B d’un single
de 66 sous le nom de The Beach Bums (patronyme réutilisé
plus tard dans la bande son de Phantom Of The Paradise !). Un hommage
virulent, qui rappelle aux amateurs du Detroit Sound qu’il serait
judicieux de se pencher sur les singles de Bob Seger & The Last
Heards, ou les trois albums du Bob Seger System, Ramblin’
Gamblin’ Man (un must !), Noah et Mongrel.
www.bigneckrecords.com
THE FOUR SLICKS
Go Go Baby ! C’est parti pour une rasade
de Sha Na Na dopé aux amphéts et à l’huile
de vidange reprenant “Rockaway Beach” les potards à
onze dans un garage enfumé. Le gang de Jon Von a survécu
à une traversée ouest/est des Etats-Unis en seize jours
et autant de concerts, huit mille cinq cent kilomètres de Los
Angeles à New York en passant chez les mormons pour la photo de
couverture, le tout dans un antique break Ford V8 de 1963. Auto-produit
et distribué par Born Bad, leur deuxième album, In Bonneville,
est une nouvelle virée rock’n’roll à fond les
manettes vers le soleil levant dans un nuage de caoutchouc
brûlé et de bouteilles vides giclant par les vitres,
ponctuée de covers jouissives d’Hasil Adkins, Bo Diddley,
The Sabres, Terry & The Teenbeats ou Tony Casanova. Primitif,
sauvage, fendard et lardé de solos tranchants comme une scie
sauteuse rouillée. Irrésistible !
http://fourslicks.free.fr
JANCEE PORNICK CASINO / MARLONES
Hound Dog Rds est un label lorrain qui se
spécialise dans le split 25 cm (Les Johnny’s/ King
Automatic, c’était eux). Un beau format, surtout quand il
est orné d’une flashante pochette cartoonesque
signée Jampur Fraize. The Jancee Pornick Casino ouvre leur face
par une cover d’Iron Maiden façon rockab’
débridée. Faut oser ! Se revendiquant de la
“Russian American Surf Generation”, ce trio
russo-américain basé en Allemagne n’a pas peur de
mixer rockab’, surf et breaks débiles, avant de basculer
dans du lounge hanté se concluant par un massacre au kazoo du
standard de Joe Dassin, “Aux Champs Elysées”. Des
branques ! (www.janceewarnick.com)
Bien que ferraillant comme des furieux, les Marlones
de Metz sonnent un poil plus académiques à
côté, rayon garage punk riffu, élevé
à la bière et au Detroit Sound. A noter un
délicieux accent qui les lie au punk français
millésime 78, et une déclaration finale explicite
“Detroit My Love”, dédiée aux Stooges et au
MC5. (www.myspace.com/themarlones)
myspace.com/hounddogrecords
KEITH GRAVE & FRIENDS
L’anthologie que tout le monde attendait
! Snaps Music, dans sa série Sin Of Your Fathers
dédiée aux rééditions, exhume quatorze
extraits des premiers disques des redoutables Sanity Assassins.
Bien qu’uniquement labélisés “hardcore”
sur la pochette, le trio du Connecticut y injectait à
l’époque, fin 80-début 90, de sérieuses
doses psyché, garage et heavy. Parus sur TPOS, Recoreds, Dagger
(drivé par le bassiste Keith Grave), Dionysus, pilier du revival
garage, ou Tombstone, label de Fred Cole, ils contenaient des perles
allumées mélant une énorme basse fuzz, des
déchirades de wah-wah cosmiques et des vocaux
décalés, un rien planant. Un torride cocktail
punk-hardcore-garage-psyché-protostoner, et quelques
giclées teigneuses pour contrer le voisin bricoleur qui vous les
brise menu à coups de marteau.
Toujours dans la même série, et en
collaboration avec Dagger, vous pouvez essayer de dénicher le EP
des Free Love Society, issus du
même nid d’allumés. Leur unique single paru en
Suède en 87 y est accompagné de deux titres parus sur des
compils dont une cover velue de “Cherry Bomb” tirée
de la cassette What’s All The Fuzz About des français New
Wave Rds. Portés par des vocaux féminins à la
Siouxsie, leurs originaux sont un mélange punk / new wave encore
bien teinté de psychédélisme. Daté, mais
pas désagréable.
Après les Dispossessed et les Sanity Assassins,
Keith Grave a oeuvré avec les cinglés Blastmat et Chicken
McHead, avant d’épauler son idole Dennis Most, continuant
à compiler pour divers labels des obscurités punks du
Nord-Est des Etats-Unis, et à éditer des disques
roulés sous les aisselles pour ses amis. Comme les lecteurs
fidèles l’ont remarqué, il ne nous a jamais
lâchés ! Derniers envois en date : Speed Of Death, des bandes hardcore des Assassins du milieu des années 90, et Kerosene Cocktail, le nouveau CD des impayables Found Dead In Trunk.
Trouvé Mort Dans Le Coffre ! Avec un patronyme pareil, faut pas
s’attendre à du Rimbaud. Ces vétérans
pratiquent toujours le punk old school de leurs vingt ans avec une
détermination d’airain et un goût
immodéré de la bourrinade riffue. Produit par Dennis
Most, “in glorious Lo-Fi”. Quand on les passe à la
radio, on sort les boots et on lâche les chiens.
myspace.com/daggerpromotions
ROKY & THE EXPLOSIVES
Il y a quelques années Norton avait
édité un double album de raretés de Roky Erickson
& The Aliens dédié aux ultra-fans de
l’illuminé texan. Le label new-yorkais récidive
avec Halloween,
double album live, cette fois chaudement recommandé aux accros
comme aux néophytes. La sélection, qui provient de bandes
enregistrées lors de sept concerts au Texas et en Californie
entre 79 et 81, ressemble à un best of de haute tenue. Le
sorcier Roky était accompagné par trois kids
d’Austin, The Explosives. Leurs versions sont tendues et
flamboyantes, la voix envoûtante, le son parfait, en tout cas sur
les trois premières faces. La dernière est plus
bordélique et contient une des seules raretés, une
version bancale mais pêchue de “I’ve Just Seen A
Face” des Beatles. Elle est sortie en single couplée au
“Wait For You” de Buddy Holly. Comme le raconte le batteur
des Explosives Freddie Krc (me demandez pas comment ça se
prononce), Roky n’hésitait pas à envoyer ses
musicos au charbon : “Alors qu’on montait sur scène
Roky nous a demandé si on savait jouer “Heroin” de
Lou Reed. On lui a dit “Non.” et ensuite on a juste
commencé à la jouer.” Il a dû leur faire le
même coup pour les Fab Four !
Sa collaboration avec les Explosives se poursuivra,
comme en témoigne l’excellent pirate live de 87, Casting
The Runes. Mais c’est bien sur Halloween que vous
dénicherez certaines des versions les plus
possédées jamais gravées de “Two Headed
Dog”, “The Wind And More”, “I Walked With A
Zombie”, “Stand For The Fire Demon” ou
“You’re Gonna Miss Me”. Merci Norton !
www.rokyerickson.net - www.nortonrecords.com
T(I)NC Live au Kleo
Grandeur et décadence ! Il y a quelques
années, le gang suédois se produisait dans la banlieue
toulousaine devant des centaines de kids en délire. Ils
étaient prévus au même endroit, le Foyer Roger
Panouse de Tournefeuille, salle des fêtes parfaite pour le loto
des écoles mais beaucoup moins pour le rock’n’roll,
avant d’être programmés au Ramier, grande salle
célèbre pour son immense boule disco et ses thés
dansants, pour atterrir finalement dans le petit club attenant. On
arrive à l’heure pour ne pas louper les locaux Blew Up!
avec l’ami Lo Spider en première partie. C’est
déjà fini. Ils ont dû démarrer une bonne
demi-heure en avance, car le concert est suivi d’une fête
étudiante et fallait pas que le rocker s’attarde trop.
Avec le prix de la place, et les canettes de Kro du Prisunic local
vendues quatre euros, les organisateurs ont les oreilles qui sifflent.
Nos cinq suédois déboulent dans des
costards assortis en velours pourpre, le chanteur Dennis Lyxzen arbore
une cape incroyablement kitch ! Ils ressemblent à une caricature
de gang garage des sixties, à part le guitariste dont la
moustache et les longs cheveux rappellent plutôt Ted Nugent. En
tout cas, leur mot d’ordre est toujours de ne jamais rester
immobile plus de deux secondes. Ça tricote, ça sautille,
ça se démène... Les vieux tubes sont toujours
aussi efficaces, les nouveaux moins. Dennis envoie quelques
commentaires mi-figue mi-raisin : “On va ralentir le tempo
maintenant. Vous, gardez le même, vous avez déjà
ralenti.” Mais l’ambiance se réchauffe, il effectue
quelques lancers de micros et des chorégraphies spectaculaires,
malgré l’espace réduit, et parle du club gay
d’à côté et de la Champions League (?). Il
finit par sauter dans le public, toujours un bon signe. Finalement, ils
emportent le morceau, à l’énergie, fonçant
encore toutes voiles dehors, même si le vent du succès a
tourné, sortant de scène sous les acclamations,
accompagnés par “I Bet You” de Funkadelic. Quelques
jours plus tard, ils feront un passage torride à Limoges. Ils
avaient la rage, leur van s’était fait piller en Espagne
et la recette de la tournée s’était envolée.
Notre fric avec, vu qu’on a juste eu le temps d’acheter le nouvel album, The Cross Of My Calling,
avant d’être priés de dégager. Pas vraiment
envie de s’attarder de toute façon. Le disque ? Produit
par Rick Rubin, comme le précédent. Enregistré en
Californie. Vinyle gris souris. Belle pochette gatefold
psychédélico-ésotérique, grise et blanche,
à colorier aux feutres fluos. Et des morceaux de plus en plus
pop et gentillets, lorgnant vers le groove, ou le
psychédélisme. Pas de quoi crucifier un chat, mais pas
honteux non plus. Parmi leurs gourous cités sur la pochette
intérieure, outre Ravachol, Marx, les Diggers ou Guy Debord, on
note l’apparition de Creedence, Iggy Pop et... Aleister Crowley !
Du situationnisme à la sorcellerie... La dernière chance
!?
www.internationalnoise.com
MAMA ROSIN Live à l’Autan
Accordéon et banjo dans l’antre
toulousaine du Punk’s Not Dead, on se doutait que ce serait chaud
! On se pointe à la bourre cette fois... Le trio genévois
a déjà le public dans sa poche. Faut dire que sur
scène ça castagne ! Jonglant avec les instruments
(guitare, banjo, triangle, washboard et melodéon,
l’accordéon diatonique typique de la Louisianne), les deux
chanteurs entrent en transe tandis que la batteuse Vanina fait claquer
caisses et cymbales comme des machoires d’alligator. Il y a
quelques incartades plus acoustiques, blues ou même calypso, et
ça repart de plus belle. La musique cajun, c’est la fiesta
assurée ! Sous perfu de Moonshine depuis l’apéro,
les habitués se lancent dans quelques gigues endiablées.
Les cris d’enthousiasme fusent : “Enculés !
Enculés !”. Ben ouais, c’est l’Autan quoi. Ils
concluent en annonçant une reprise des Movie Star Junkies.
Quelqu’un braille : “On préférerait les Dead
Kennedys !”. “On peut aussi.” répond Robin,
impavide, et ils enchaînent avec “I Fought The Law”.
Bien joué ! “Exploited ! Les Toy Dolls !” Bon, faut
pas pousser.
Tombés dans le gumbo dans leur jeunesse, ils
ont commencé leur trip cajun dans leur coin, allant deux fois en
pélerinage en Louisianne (“On habite près
d’un lac, le bayou ça nous connaît !” affirme
Cyril), avant d’être découvert par Beat-Man. Ils
avaient emmené avec eux deux pleines valises de disques Voodoo
Rythm, dont leur tout nouveau 25 cm, La Pistache A Tante Anna. Moins
percutant et immédiat que le premier album, on y retrouve
quelques ballades étranges, une adaptation très
personnelle de “La Paloma” (dans une ambiance à la
Dead Brothers), l’envoûtant “Bon Temps Roulet”
et une version courte de “Les Zaricots Est Pas
Salés”, une scie débile et hypnotique a cappella
qu’ils ont fait tourner sur scène à une, deux puis
trois voix jusqu’à lévitation totale. Des
phénomènes !
myspace.com/mamarosin - www.voodoorhythm.com
BACHELOR RECORDS
Ceux-là n’ont pas dû pleurer
la mort de Jorg Haider. Héraut du Rocanrol TM, ce label
autrichien nous a fait découvrir les cintrés
Rock’n’roll Adventure Kids, les Clorox Girls ou The Yolks,
et continue à défricher goulûment les terres garage
pop punk lo-fi. Voilà leurs deux dernières trouvailles.
The Hunx
est le projet parallèle de Seth du combo electro-pop californien
Gravy Train (dont les membres se font appeler Chunx, Funx, Hunx et
Junx). Du rock de garçon coiffeur dirait Tatane, vu que le
bonhomme est copropriétaire avec Tina “Boob Boom”
Lucchesi de Down At Lulus, la bonne adresse pour se dégotter des
fringues vintage ou se faire couper les tifs à San Francisco.
“Mon chef du hair” comme le surnomme en franglish dans le
texte le boss du label. De sa voix nasillarde, il entonne deux pop
songs minimalistes et parfaites, enluminées de handclaps et de
choeurs féminins irrésistibles. Une sorte de mix entre
Jayne County et les Corvettes enregistré sur un magnéto
une piste et demie dans la cave de la boutique !
Difficile de deviner à quoi se dopent The Pharmacy...
en tout cas l’auteur de la pochette de ce split 45 tours en a
déjà vidé le contenu. Ce nouveau groupe de Seattle
se lance dans une odyssée pop ambitieuse, avec piano et final
héroïque, un brin handicapée par une voix et un son
cheapos. De l’autre côté, Japanther,
un duo de Brooklyn, envoie une intro hip hop trash inquiétante
avant de virer vers une espèce de pop punk mutant
bizarroïde pulsé par une rythmique massive. Ils ont cinq ou
six albums sous le bonnet, et une grosse réputation. Allez sur
www.japanther.com, vous y verrez notamment les étranges
micros-combinés téléphoniques qu’ils
utilisent sur scène !
Bachelor, 5421 Adnet 186, Autriche
www.bachelorrecords.com
LARSEN & CO
Costards-cravates, instruments vintage, jeu
millimétré, son parfait, belle pochette signée
Johnny Bartlett des Phantom Surfers : la classe Larsen ! Avec ce
premier album, Beat Block Club Sessions!, les Nantais The Other Guys font
une entrée remarquée dans l’écurie
savoyarde. Ils balancent du sixties beat à la Beatles
période Star Club mâtiné de surf aérien et
de ritournelles pop limpides. Efficace et carton. Les fans des Kaisers
n’ont pas besoin de chercher plus loin un digne équivalent
frenchie. (myspace.com/theotherguysnantes)
C’est dans l’étable que le boss
Denis a réuni une partie de la tribu pour y enregistrer Country Girl, le deuxième album du groupe maison, les B-Soul All Stars.
Z’ont pas dû s’envoyer que du Beaufort pour mettre en
boîte ces treize morceaux, sept originaux et six reprises (dont
“For The Love Of You” des Isley Brothers) qui fleurent bon
les vapeurs mauves et la Jamaïque. Pour les accros au rock-steady,
tendance lounge soul.
L’autre “home band” n’est pas en reste puisque les Slow Slushy Boys
nous invitent à nouveau à grimper sur la table,
après avoir roulé dessous. Ils revisitent deux danses
animalières sixties pas piquées des hannetons : le
vigoureux “The Duck”, cuivres et choeurs percutants, et le
sinueux “The Worm” de Bill Doggett, drivé par
l’orgue et des chorus de guitare gorgés de reverb’.
On peut préférer la première, c’est
sûrement plus facile à danser ! (Butterfly Rds, PO Box
31225, 08080 Barcelona - www.butterfly-records.com)
Larsen/B-Soul, 73230 La Fougère, France
www.larsen.asso.fr
POUR LA ROUTE
Signalons l’apparition
d’un nouveau label à Périgueux, Some Produkt,
émanation d’une asso organisant des concerts dans le coin
depuis deux décennies, qui remercie la mairie, le conseil
général et le conseil régional, y’a du
sponsoring dans l’air ! Leur premier split 45 tours associe les Turtle Ramblers
(des ex Sheriff / Mega Sonic Boom Blast / Kochise / Debil Dogs (!)
etc., qui envoient une sorte de garage grunge arty, quatre albums
dont le dernier enregistré chez le Kaiser) et les locaux Red Eye Ball (une belle ballade acoustique où l’on retrouve Jean Jean des Thomson Rollets)
(some-produkt.fr.st - turtleramblers.com - myspace.com/thereaflers)
Les Dragontears
sont le side band psychédélico-patchouli de Lorenzo
Woodrose et ses compères, un groupe qui ne fait jamais de
concerts, dont il n’existe pas de photos, et qui n’a rien
avalé de plus excitant qu’un petit déca depuis
belle lurette. Après un premier opus hypnotique à
souhait, ils récidivent avec Tambourine Freak Machine,
six morceaux, dont “Masters Of War” de Dylan, pour
près de cinquante minutes d’apesanteur et
d’expérimentations à base de boîtes à
rythme lysergiques et de zigouigouis éthérés. A
ranger au rayon new age, entre Musique du Cosmos des Etoiles et Chemins
Du Nirvana Zen. Délicieusement planant ou totalement gonflant
selon les goûts. (myspace.com/dragontears2000)
Livré avec une plaquette plastique rigide et
décorée à leur effigie pour laquelle certains
diggers ont imaginé un usage étonnant voire
stupéfiant, ce CD des Hellbilly Boys
(de Stockholm, Texas) recèle quelques perles de rockab’
clinquant et classe, à la suédoise : plus roots que
nature, un poil académique mais brillamment
éxécuté. Ça devient vraiment affriolant
quand ils se laissent aller à leurs penchants country comme sur
le prenant “Me And The Devil” et ses diaboliques choeurs
féminins, ou le velu et débridé “Tennessee
Whiskey”. (www.hellbillyboys.com)
Permettez un adieu ému aux Hellacopters, qui après l’album de reprises Head Off
ont conclu leur tournée finale chez eux à Stockholm fin
octobre. Au cours d’un des shows, une bière jetée
sur la table de contrôle des éclairages a fait sauter les
plombs, puis déclenché l’alarme incendie et fait
cramer l’ampli basse avant que Nick ne se prenne le jus par le
micro ! Ils devaient jouer “Electrocute” des
“Demons” ! Un petit single est tombé sur Psychout,
“Darling Darling”, extrait de Head Off et
l’inédit “Baby, Come” des Insomniacs, deux
reprises anecdotiques emballées dans une belle pochette. Un live
est en préparation, ainsi qu’un film, ce n’est donc
qu’un au revoir ! (www.hellacopters.com)
Au mois d’août dernier, Turbonegro
était en tête d’affiche avec les Sonics
reformés du Oyafestivalen d’Oslo. Un concert empreint de
nostalgie, puisqu’ils fêtaient les dix ans de leur chef
d’oeuvre Apocalypse Dudes en jouant l’intégrale du
disque, et qui n’a pas tardé à se retrouver sur la
toile. Bien sûr, le concept révèle qu’ils
sont conscients de n’avoir pas fait mieux depuis, mais la ferveur
du public est plus intense que jamais, il suffit d’entendre la
foule entonner l’intro de l’album.
Déboulent ensuite les treize morceaux du
disque, dans l’ordre. Les vikings sont dans une forme
walhallesque. Enfin, sachant que le guitar hero Euroboy était en
plein traitement pour un cancer. Aux dernières nouvelles, il va
mieux. Les versions sont fidèles, à part un “Prince
Of The Rodeo” d’anthologie agrémenté
d’un break inédit, “Rendez Vous With Anus”
braillé par Ebbot Lundgren des Soundtrack Of Your Lives, qui
n’avait pas dû sucer que des glaçons, et “Back
To Dungaree High” où intervient le second invité,
Nick Oliveri des Queens Of The Stoneage, dans une belle
démonstration de screamer enragé. C’est quand
même l’occasion d’entendre pour la première
fois en live “Humiliation Street”, leur remake de
“Gimme Danger” des Stooges. Après
l’apothéose finale de “Good Head” et ses
jouissifs Wowowowo Wowowo Wowowo, ils offrent en bonus
“Suffragette City” de Bowie et une cover de Black Flag,
“Nervous Breakdown”, qui s’achève en un
freakout apocalyptique... Apocalypse Dudes... Putain, dix ans !
Franchement, rayon heavy punk flamboyant, vous avez entendu mieux
depuis ?
Signalons pour les fans traînant sur internet
le EP Boys From Nowhere Collector’s Edition (2000 exemplaires
quand même), six titres sans raretés mais avec un extrait
de leurs quatre premiers albums, une sorte de mini-compil donc. Et pour
les ultra-fans, la version CD de Small Feces et ses onze titres bonus,
presque tous datant de leurs débuts death punk fracassants et
extrémistes. Terroristes va !
Sylvain Coulon
VOODOO RHYTHM
Magnifique premier album pour les turinois Movie Star Junkies.
Après une paire de singles et un split 25cm en compagnie du
Feeling of Love, ces adeptes de la Grande Triple Alliance
Internationale de l’Est échouent chez Voodoo Rhythm pour
un concept album en hommage à Herman Melville, l’auteur de
Moby Dick (et accessoirement un oncle éloigné de
l’autre crétin chauve à lunettes !). On
évolue toujours en territoire schizophrénique à
cheval entre blues et noise, en grand écart entre les Deadly
Snakes (“Lucky Horse”) et the Birthday Party (“the
Curse”, “Melville”), en pleine hésitation
entre cowboys (“Dead Love Rags”) et marins (“This is
not a light” récemment repris en live par les cajuns
suisse Mama Rosin...), mais sans équivoque complètement
bourré dans les bars à putes de Valparaiso
(“I’d rather not”)... Magnifique, oui et
formidablement bien enregistré entre la maison et les studios
Outside Inside, l’une des nouvelles mecques du garage
européen. Alleluia ! (www.myspace.com/moviestarjunkies)
Il a suffit à Beatman d’atterrir
à l’un de leur concert en Norvège pour signer sur
le champ Pirate Love, jeune
groupe d’Oslo aux attributs plus que conséquents !
L’explication de texte est dans le titre, Black Vodoun Space
Blues... Black = côté dark presque gothique (ouais enfin
dans le sens Cramps meet Lords of the New Church) / Vodoun =
n’importe quoi, peut-être le vaudou du Nord, une croyance
ancestrale en de multiples esprits tapageurs ! / Space = Hawkwind /
Blues = Muddy Waters, les Stones, etc.
Ils font un peu penser aux 80’s Matchbox
B-Line Disaster, mais en plus garage et moins boys band (on
évoque aussi beaucoup un croisement Beach Bitches et Silver par
ici !), une sorte de fourre-tout rock’n’roll, mis en ordre
par la voix rugueuse et habitée et une énergie sexuelle
aveuglante (euhhhh bon je vais pas développer là...).
Allez... Bientôt sur scène dans toute l’Europe. (www.myspace.com/thepiratelove)
www.voodoorhythm.com
BORN BAD
Il en va des millésimes comme des “oeuvres” des Magnetix,
jamais elles n’ont le même goût!. C’est encore
une fois le cas avec cet album, leur troisième, Positively
Negative. L’intention était un disque moderne basé
sur des influences diverses (le garage, le psychédélisme,
l’espace, une certaine idée du post-punk...) et un son
plus léché. Bingo ! On retrouve le duo au meilleur de sa
forme avec des morceaux instantanément reconnaissables, mais
assurément différents de tout ce qu’ils ont fait
auparavant. Certes la multiplication des pistes a permis à Looch
Vibrato de laisser libre court à ses envies dissolues (des
couches de fuzz, de l’harmo, de l’orgue, des choeurs,
etc.), mais au delà de cet aspect purement technique on sent une
certaine mélancolie, une noirceur... Dur à expliquer,
mais les Magnetix sont adultes, dans un monde compliqué,
c’est tout ! Quoiqu’il en soit ne loupez pas
celui-là, entre autre chose pour la superbe pochette
signée Elzo. (www.myspace.com/themagnetix)
Les surfeurs parisiens The Cavaliers
passent au format long (board ?!) et sortent un premier album
impeccable. Du surf donc, uniquement, mais du surf virtuose et avec
suffisamment de second degré pour que l’expérience
reste plaisante. Suffit d’ailleurs de mater les titres,
“Les Cavaliers de l’Apocalypse sont des surfeurs”,
“La vague de la soif”, “Bateau-mouche Twist” ou
“Le Ride du Jugement Dernier”. Quelques plages
chantées aussi avec la participation du Born Bad All Stars, soit
les Magnetix sur le yéyé “Bourreau des
coeurs” et les filles de Tu Seras Terriblement Gentille pour un
“Attache Moi” carrément engageant... Du solide donc
et en prime une nouvelle pochette très réussie
signée Olivier Chaos... Go baby go ! (www.myspace.com/calaverascaballeros)
www.myspace.com/bornbadrecords
THE ROCK’N’ROLL ADVENTURE KIDS
Ils viennent de Berkeley en Californie et on les
avait découvert par l’intermédiaire d’un
single chahuteur (produit par John Dwyer des Coachwhips, on en reparle
plus loin...) sur le label autrichien Bachelor Rds. Je me souviens
entre autre de leur morceau “Hot Dog”, un country
rock’n’roll débile et mantraique, plutôt
plaisant, mais INTERMINABLE ! Enfin c’est ce qu’il
m’avait semblé. Bref... Depuis il a neigé sur
Yesterday et le groupe est venu nous visiter en plein milieu
d’une tournée européenne de deux mois. Ils en ont
profité pour enregistrer deux nouveaux titres (dont une reprise
du “Off the hooks” des Stones), accompagnés à
la basse par Satu de Wau y los Aarghhhs!. Ils ont aussi fait un concert
dans la cave surchauffée des Pavillons Sauvages à
Toulouse, ambiance bon-enfant mais frénétique et quelques
reprises largement improvisées (“Boss Hoss” et
“Strychnine” des Sonics, “Wild Man” des
Tamrons, “Rumble” de Link Wray, etc.) pour un moment plein
de fun et de testostérone.
C’est un peu le cas aussi sur leurs deux
dernières sorties, le 45t “Boobies
R’n’R” / “”Teenage Caveman”, une
nouvelle fois chez Bachelor et l’album Hilbilly Psychosis chez
Soul Not Style Rds (leur propre label), sur lequel on retrouve les deux
titres du single et 9 autres brûlots dans la même veine
cajun-country-rock frappadingue. Hasil Adkins percutant 9 Pound Hammer
sur une autoroute mexicaine (!). (www.myspace.com/woohoo)
www.bachelorrecords.com
YUSSUF JERUSALEM
C’est peut-être le disque du trimestre
ce Heart Full of Sorrow. Plus je l’écoute et plus il me
fend le coeur, peuchère ! Et pourtant ça commence avec un
morceau des plus bizarres intitulé “Gilles de Rais”
(plus connu en tant que Barbe Bleue), avec un côté
métal noise expérimental (?). Bon enfin passons... Le
reste est tout à fait fréquentable entre power-pop, folk
sixties et psychédélisme (“multicolor”). Et
pourtant, tout n’est que boîte à rythme, handclaps
électronique et voix trafiquées... Guitares et basse
aussi, mais l’important est ailleurs. Dans les morceaux ! Pas si
souvent que j’entend des trucs de la classe de “Greetings
from Novi Sad”, ou l’énorme “We ain’t
coming back” (dont la voix me rappelle pourtant ce trouduc de
Morrissey)... Et que dire de la superbe cover du “With you in my
mind” de Marianne Faithfull ou des vibrations moyenâgeuses
(ou plutôt de l’ultra rétrofuturisme ?) de
“The end of Tomorrow”.
Est-ce à moi de vous dévoiler qui se
cache derrière cette appellation ? Je ne le crois pas. Laissons
plutôt planer le mystère et regardons si le grand occident
lance ses chiens contre Yussuf... C’est le premier LP du label
américain Florida’s Dying après une brouette de 45.
(www.myspace.com/ridersofallah)
www.floridasdiying.com
AGGRAVATION
On vous parlait il y a peu de leur 45t sur Jojo Rds
(le Runaway EP), tout noir tant au niveau de la pochette que de la
musique. Leur face post-punk/cold wave. Pour faire pendant à ce
single, P.Trash vient d’éditer le Pressure EP,
forcément tout blanc et avec quatre morceaux plus
énervés, plus punk quoi ! C’est toujours
très réussi, une habitude chez les marseillais. On attend
le nouvel album avec impatience. (theaggravation.free.fr)
www.ptrashrecords.com
KING AUTOMATIC vs BUD MC MUFFIN
C’est un tout nouveau label nantais, Kizmiaz
rds, qui sort ce split single entre deux one man bands, j’ai
nommé King Automatic de Nancy, déjà bien connu de
nos service et Bud McMuffin de Niort. Deux morceaux pour chacun et on
va pas se la raconter les deux titres du King éclipsent quelque
peu la country-punk minimaliste de Mr. Muffin (faut dire aussi que la
différence de son n’est pas vraiment en sa faveur) ; Deux
nouvelles bombes dont “Black Magic”, Chatham style et Joe
Meek et “Road crash fascinating” plus sixties . En ce qui
concerne Bud McM., il nous livre un delta blues hanté (“Do
anything but do it yourself”) et un
country-rock’n’roll déglingué, “Black
Mamba”. Attention, en concert l’homme ne dédaigne
pas non plus un petit yodle !!!
www.myspace.com/kizmiazrds
OFF THE HIP
Toujours aussi prolifique et éclectique le label de Melbourne...
ça attaque fort avec Molten Universe
(un hommage à Kyuss ?) de Sidney et son mini-album 6 titres, No
Love Around. Un groupe dans lequel on retrouve plusieurs anciens Lime
Spiders (Tony Bambach, Ged Corben et Richard Jakimyszyn, ce-dernier
ayant aussi effectué un court passage chez les New-Christs) et
le premier batteur des Celibate Rifles, Phil Jacquet. Du lourd, du
très lourd, et ça s’entend... Une sorte de mix
entre les deux groupes pré-cités avec un
côté plus pop (quelquefois grungy) dans la voix et
quelques passages à la Meanies. Deux morceaux emportent
particulièrement mes suffrages, l’énervé
“Bass witch”, mais surtout le terminal “Freedom of
choice” et son refrain sixties imparable. (www.myspace.com/moltenrockuniverse)
En avant-première du nouvel album de Johnny Casino & the Secrets
(John Spittles et un groupe qui change en fonction des villes où
il joue) le label nous a fait parvenir un CD/EP cinq titres, Take me
down to your river. Outre le titre éponyme (dans une veine
Saints période Prehistoric Sounds), on a droit à un autre
morceau du futur disque et trois inédits, trois reprises de
choix, “Outcast” des Animals pour le côté
groove, “Try a little Kindness” pour la face country folk
(un morceau interprété à l’origine par le
très mielleux Glen Campbell) et le beatlesque “Spicks and
specks” que l’on doit aux Bee Gees... Pour les morceaux
plus enlevés reportez-vous à l’album, mais ce
single est déjà un must ! (www.myspace.com/therealjohnnycasino)
Troisième album déjà pour le sextet du Wisconsin Goodnight Loving.
Après un premier disque de cowboys en 2006 produit par Greg
Cartwright et un autre plus garage l’année
d’après, ils nous donne leur facette pop en 2008... Enfin
pop... Pop folk garage de cowboys! Le son est exceptionnel, les
mélodies ciselées et pourtant j’ai un peu de mal
à rentrer dedans, trop propre peut-être ! Bon enfin ne
vous fiez pas trop à mon jugement perverti, si vous kiffez les
Sadies, Black lips, Replacements, Young Fresh Fellows, Chilton ou le
Reigning Sound, ce disque devrait être en bonne place sur vos
étagères. (www.dustymedical.com/goodnightloving)
Les Screwtop Detonators
sont issus de Perth en Australie et pratiquent une power-pop
très eighties qui rappelle Elvis Costello (mon pote me souffle
Hot Water Music) avec des guitares acérées à la
Sator. On pense aussi à leurs voisins Sixfthick, notamment sur
“In the first place” et “On the Run” ou le
meilleur des groupes Closer (ce mélange entre pop et gros son
australiens), voir les Moving Targets, MC4 ou Wipers, comme sur les
excellents “Anvil” et “Be Around”... Le tout se
terminant sur deux hits à la scandinave (TRBNGR pour la fougue,
Hellacopters pour les mélodies) dont un
“Transparent” lardé de chorus barbelés. Le
son est calibré “radio” ce qui peut surprendre au
début mais fait de ce 3, 2, 1... I’m done, un disque pour
le moins séduisant. (www.myspace.com/screwtopdetonators)
Troisième album déjà pour les méconnus Midnight Woolf
deMelbourne et leur mix garage country crampsien. Ouais les
Cramps... C’est forcément à eux qu’on
pense d’emblée, mais on se laisse bien vite emporter par
la tornade fétarde de ce Tropical Disease. dès le
deuxième morceau, “My Libido” et son refrain
à la Hoodoo Gurus... On pense aussi aux vieux Bamboos, ou a
Screamin’ Lord Sutch qui aurait bouffé les Crawdaddys.
Mais ce qu’on retient en premier de cet album ce sont ces quatre
covers impeccables dont une adaptation jouissive du “Motor Psycho
Nightmare” de Dylan, une interprétation éthylique
de “La Ballade de Frankie & Johnny” de Jimmy
Rodgers,”Turn me loose” signé Pomus-Shuman
façon Raunch Hands et une version plus académique de
“Lost Highway” de Leon Payne (gravé en 48 à
Nashville et longtemps attribué à Hank Williams)...
ça sent la bière, la sueur et le poulet grillé et
c’est totalement approprié pour ambiancer vos barbecues
hivernaux, hmmmmm ! (www.myspace.com/midnightwoolf)
www.offthehip.com.au
SHIT IN CAN
Le label d’Annecy continue son petit bonhomme de chemin avec trois productions décalées.
Split single entre les californiens Christmas Island et Le Jonathan Reilly
de Valence en Espagne. Les gars de San Diego pratiquent un
psychédélisme folk neurasthénique, velvet et Beach
Boys défoncés dans le bac à sable autour du piano
de Brian Wilson... Ils font notamment une reprise envapée de
“Morning Sunshine” des britons Idle Race. In The Red
annonce un album pour bientôt. (www.myspace.com/xmasisland)
Sur la Costa Blanca on est plus dans un rythme
garage new-wave, Devo qui percute les Hot Snakes avec Dick Dale au
volant (putain chais plus quoi écrire moi !). Le groupe
après un split avec les Tyrades et un split avec Black Sunday...
A splitté lui aussi. Paf ! (www.myspace.com/lejonathanreilly)
Made For Chickens By Robots
c’est un one-man-band australien qui se différencie des
autres par son costume de poulet et un mégaphone en guise de
micro ! Ben ouais savent plus quoi inventer !.. Bon je suis un peu dur
là car pour le coup il a un son vraiment personnel. Le son du
vieux blues mélangé à Doo Rag et le tout
joué sur un gramophone. Incongru et totalement prenant ! (www.madeforchickensbyrobots.co.nr)
Encore un groupe du Nebraska, ceux-là s’appellent Ric Rhythm & The Revengers,.
Un des musiciens a joué dans les Brimstone Howl et c’est
Brooks Hitt (Terminals, DNA studio...) qui s’est chargé de
l’enregistrement. Tout ce qu’il faut pour faire un joli
petit 45tours garage-punk’n’roll. Et c’est exactement
ce que c’est, Kool mais pas renversant. (www.virb.com/ricrhythmandtherevengers)
www.achierpointcom.com
BORDEAUX ROCK CITY
Récemment l’asso Bordeaux Rock parlait
d’une vague sans précédent en évoquant la
scène teenage douteuse, ce qui m’avait fait
doucètement rire. Car outre ces quelques groupes fantomes, le
real rock’n’roll bordelais existe bel etbien...
Retranché dans les locaux insalubres (désolé
Seb’...) du Boogaloo ou dans les clubs suintants de la ville.
C’est même plus une vague, mais un raz-de-marée,
avec pas moins de six sorties notables dans le trimestre passé
(sans parler du dernier Magnetix !).
Les Weakends
déjà auteurs d’un 45t chez Rob’s House
d’Atlanta, réitèrent pour un album sur le
même label. Leur truc à eu c’est le garage folk
minimaliste à la croisée des Stones et Black Lips et
c’est super réussi. Un des tout meilleur disque du
trimestre. (www.myspace.com/theweakends)
Les Meatards
c’est l’autre groupe de David, bassiste des Weakends qui
tient ici guitare et chant accompagné par deux Polar Strong
(basse et guitare-synthé... MAIS OUI!) et Nico
(ex-Complications, Victor Müller). On pourrait qualifier leur truc
de garage hardcore experimental (MAIS OUI !). C’est le label Les
Disques Steak qui vient d’éditer leur 45 avec certainement
la plus belle pochette depuis longtemps. (www.myspace.com/themeatards)
On en parlait justement, Polar Strong sort
aussi son premier single sur le label néerlandais Fistful of
Records... Le deal s’est un peu fait sur un quiproquo, par
l’intermédiaire de Don Howland des Bassholes, mais il
n’empêche que l’objet et là, dans sa jolie
pochette sérigraphiée. 4 jeunes hobos pleins de fougues
et de sèves et remplis d’un talent rare par chez nous.
C’est à dire que non seulement ils savent écrire de
bons morceaux qui ne ressemblent à rien d’autre
(peut-être les Soft Boys par moment quand même !), mais en
plus ils savent les jouer ! (www.myspace.com/polarstrong)
Les Heartbeeps
ce sont deux anciens TV Killers (Baboosh le batteur originel et Laurent
le dernier guitariste en date), Olivier le bassiste des Hurly Burlies,
Sentimentals, Sheer Aches et la charismatique Delly, réplique
de Flying V en bandoulière... Et ça tatane
sévère, façon parpaing dans ta gueule ; les
vieilles influences punk-rock agrémentées d’un
esprit sixties avec par moment le son des Plasmatics (!). Trois
morceaux sur ce single dont une reprise fort réussie de
“My flash on you” de Love et deux originaux dont le
suffisamment éloquent “A boring life with no
guitar”... Rien à rajouter. (www.myspace.com/heartbeepsonmyspace)
On reste un peu dans la même famille avec les Wild Zeros de
notre collègue chroniqueur Cherry Boy (et accessoirement sont
38ème projet musical !). Premier 45t sur le label Frantic City
et un bel hommage au son de Boston (Real Kids, Monoman et toute sa
descendance) avec notamment une reprise du “Boys from
nowhere” de DMZ. Les autres morceaux sont dans la même
lignée (ajoutez-y les Zeros, Teenage Head et les Boys si vous
voulez) avec la participation notable de Looch Vibrato, à
l’orgue sur “Something to do”, une cover des
Pneumonias... Aïe, Bart se mord la queue ! (franticcity.free.fr)
Kiss Kiss Karate Passion
c’est le projet du dessinateur Jean-Louis Marco, complet autiste
de la musique (mais non dénué de talents) et frère
de Victor Marco (lui aussi dessinateur et guitariste du groupe... Et
membre éminent de Shunatao et de Victor Müller et des
Sentimentals)... Et donc ces potes musiciens (Olivier Bernet et Lichen
boy qui jouent chacun dans 5 ou 6 groupes dont Shunatao encore, les
Wild Buds, Sentimentals encore, Complications, Hero X, Nocturians quand
ils font pas la musique de Persepolis... pffffffff !) ont
habillé ces morceaux acoustiques et ça donne ce single
entre Violent Femmes et Canned Heat, Soeur Sourire et les Beach Boys
dans un bain d’acide... Euh de LSD je veux dire, pardon ! (www.myspace.com/karatepassion)
COSMIC PSYCHOS
C’est encore le label français Pitshark
qui s’occupe de la destinée des Cosmic Psychos par chez
nous. Premier album sans la participation de Robbie Watts le guitariste
historique décédé en 2006 mais avec deux
remplaçants de luxe dont John “Mad Macca / the
Renovator” McKeering, l’excité derrière les
Onyas ou autres Egos. Tout nouveau line-up donc (le batteur
s’était déjà fait lourder pour le
précédent), mais rien ne change au niveau du son, du
style et des influences. Les australiens continuent tout au long de ce
Dung Australia d’enfoncer le même clou rouillé.
Basse fuzz énorme, wah wah en extase, rythmiques
mamouthesques... Rien de surprenant (hormis peut-être le
dynamitage d’ “I’m a skirtlifter” des vieux
hardos Buffalo), c’est peut-être là le seul
bémol, quoique ! (www.myspace.com/thecosmicpsychos)
www.pitshark.com
NICOTINE RDS
Le label préféré des
bronchitiques en tous genres se rappelle à nos bon souvenirs
avec deux exhumations en direct.
Walter Lure
tout d’abord avec ce live in Berlin de 2007. Bon
témoignage au son gonflé avec un groupe rompu à
l’exercice, mais qui n’apporte au final pas grand chose
à l’édifice de l’ex-collègue de J.
Thunders... Homis peut-être le fait de redécouvrir les
morceaux des Waldos, son groupe des années 90 et un hommage
à Ray Charles (“Busted”). Anecdotique aux vues des
dizaines de pirates des Heartbreakers lachés sans colliers dans
la nature ! (www.myspace.com/lurewalter)
Et ça continue à coup de tractopelle
avec les gloires australiennes des 80’s, j’ai nommé
les Lime Spiders.
Un live enregistré l’année dernière à
Melbourne, et là pour le coup le son est carrément
monstrueux. Ils sont bien revenus pour faire hurler les guitares et
réveiller les morts, et avec des arguments comme “Slave
Girl” ou “Out of Control”, personne ne devrait leur
résister. Si vous voulez une idée de l’ambiance y a
cas jeter un oeil sur les reprises de ce Live at the Esplanade :
“Ain’t nothing to do” des Dead Boys, “You burn
me up and down” de Wee The People, “Career of evil”
du Blue Oyster Cult, et “He’s waiting” des Sonics...
et je ne vous parle là que des reprises qu’ils
n’avaient jamais enregistrées. Leur truc à eux
c’est le garage avec de grosses guitares bien grasses et la voix
eraillée de Mick Blood... Et pour le coup elle l’est
presque trop ! On peut même dire qu’il la perd dès
le deuxième morceau... Forcément je trouve assez bizarre
de sortir cet enregistrement qui ne met qu’à moitiè
en exergue la qualité du groupe.
Deux choses à noter tout de même, une
paire d’inédits sur ce disque (“the dead boys”
et “Society of soul”), et leur venue en Europe pour
l’été... (www.limespidersmusic.com)
nicotinerecords.com
BRIAN HENRY HOOPER
ça fait quelques albums maintenant que Brian
Henry Hooper, le bassiste des Surrealists de Kim Salmon et des Beasts
of Bourbon, assoit sa collaboration avec le label basque Bang!. Cette
fois l’album s’appelle The Thing About Women et c’est
sûrement ce que l’on a entendu de mieux de sa part en tant
qu’artiste solo. (solo mais bien accompagné quand
même, Mick Harvey des Bad Seeds, ses compères de Bourbon
Spencer P. Jones et Tony Polla, Dan Luscomb des Drones, le piano de
Steve Boyle du Roland Howard band, etc). ça commence sur une
reprise magnifique de son album précédent “Oh
Brother” et on continue dans une veine Bowie meet Iggy meet the
Drones (Lou Reed aussi sur “Drug Day”), toujours
posé mais avec des frissons le long del’épine
dorsale... C’est beau ! Calme mais beau ! (www.briansway.com)
www.bang-records.net
ROCK HARDI #37
37ème numéro pour le zine de
Clermont-Ferrand qui tient fort la barre. Un cru plutôt
alléchant avec une itw à la volée des Hives, une
autre plus fouillée des Primevals et des articles
détaillés sur deux groupes majeurs (séniors ?) de
la scène française, les Dum Dum Boys toujours aussi verts
et les Gorgons de retour.13 ans après... Plus deux dossiers sur
sur une partie de la scène finlandaise et le rock à
La-Rochelle... Et en sus les habituelles rubriques (ciné, bd,
polar...) et un CD gavé jusqu’à la gueule
d’inédits et de goodies (DDB, Gorgons, Sonic Assassin,
Wild Zeros, Flying Over, Primevals, Knucklebone Oscar, etc.). (rockhardi.site.voila.fr)
GORGONS
Et justement nous avons reçu l’album,
Ultra Vivid !, des parisiens édité par Hog Maw rds. Rien
de neuf, mais les meilleurs morceaux de leur session Toe Rag de 1994
où ils avaient enregistrés 32 titres en une
après-midi (!) et dont ont été tirés divers
singles (dont le cultissime Shaftmen) et participations à des
compils variées... Putain y a notamment les deux titres qui
devaient apparaitrent sur un split single avec les toulousaines
SandWitches sur Make Face Rdz... Tout a été
imprimé, pressé et c’est jamais arrivé
jusqu’à la maison faute de thunes (sniff !). Pour le reste
on retrouve un des tous meilleurs groupes français avec un son
et une énergie incroyable et de putains d’hymnes fifties
garage ultra-sauvage. A redécouvrir. (gorgons.free.fr)
Hog Maw Rds,
48 rue Grange Champion, 21340 Nolay
ET ENCORE...
Rotor Jambreks,
le one-man band breton qu’on dirait pas qu’il joue tout
seul ! C’est un peu l’impression que ça donne
à l’écoute de ce 45trs hyper chiadé chez
Last Exit. Première face assez zarbi avec un morceau powerpop
gentillet, mais dès qu’on retourne le vinyl tout rentre
dans l’ordre sur les trépidations d’un
“Born in a motor”, digne d’Hound Dog Taylor suivi du
hi-energy “My soul in my song”. Mais comment fait-il une
batterie aussi crédible avec ses seuls deux pieds ? (www.rotorjambreks.com)
A Nantes on n’a de cesse de parler d’eux, W.A.W. pour
We Are Wonderful... ‘se la péterait pas un peu
ceux-là ? Anciens Pantsuckers et Psycho Witches le trio
évolue entre post-punk et garage mental (pas trop
cérébral quand même... Pas du style en tout cas
à faire des mots croisés en tournée !). Premier
single autoproduit et une univers à découvrir... La
pochette à elle seule est un sacré concept ! (www.myspace.com/wawwearewonderful)
Il est enfin sorti ce premier album, Milner Hotel, des Jettators
de Jarnac. On vous en parlait dans le n° précédent,
ils sont allés enregistrer à Detroit chez Jim Diamond, et
outre l’ambiance blues musclé à la Black Keys, on
retouve un côté early 90’s américaines (Ils
parlent de Posies, Sugar, Dinosaur Jr... On pourrait y rajouter
Mudhoney et les Screaming Trees) + Swervedriver + Hellacopters (le
morceau 8 s’intitule “Hell-a-cop’ song”). Beau
boulot ! (www.myspace.com/jettatorsbrothers)
Nouvelle démo pour les lyonnais Flasfalcon
et tout est dit dans le premier titre, “Hard Rock City”...
Un chanteur amoureux de Bon Scott et des musiciens qui nous refont
l’enfer Gluecifer. Le son manque encore un peu de couilles mais
le prochain album pourrait être un must dans le genre. (www.myspace.com/flashfalcon)
Leurs potes de Lads In Vertigo
font eux aussi brûler la gomme avec ce premier CD/EP Hot Fuel and
Burning Wheels, entre Boogie hi-energy et heavy punk. Là aussi
ça promet ! (www.myspace.com/ladsinvertigo)
A Madrid les Bultacos perpétuent l’esprit punk à grosse guitare avec un premier album Matches chez Rock is Pain. (www.bultacos.es)
On passe un peu plus rapidement sur Mike Zero et son album Zeroism. Un plan glam’punk pop un peu carricatural. (www.wolverine-records.de) / A Nantes El Royce
sort son album What You See is What You Get, du heavy-metal-emo-punk
avec un très gros son... mais définitivement trop pour
moi (www.el-royce.com) / Que dire sur les Marie Salope
? que je trouve ça à chier ! Y a même du slap
à la basse et des textes en français sans finesse... En
finira-t’on un jour avec ce putain d’alternatif
franchouillard?! (www.myspace.com/lesmariesalope) / The Vermin viennent
de Las Vegas et se font appeler le “Punk Rock Rat Pack”. Du
punk rock à l’ancienne lignée Adolescents, Dead
Kennedys avec des plans plus hard-core. Bien fait mais pas ma tasse de
thé ! (www.myspace.com/thevermin) / Euroshima
c’est le nouveau projet de Lisa (Darling Genocide), Yann (Sales
Majesté) et Vérole (Cadavres). Un enième plan
electro-punk bisexué sans réelle nouveauté, hormis
des textes alarmistes,nihilistes, anti-consuméristes,
apocalyptisteuhhhhh! (euroshimaaa.free.fr) / A Toulouse, the Shaking Heads
préparent leur premier album How to entertain people in a
paranoid city aux Studio de la Trappe. Grosse production en perspective
pour leur mix garage/indy. (www.myspace.com/the shalingheads)
MAIS AUSSI...
Deuxième album pour les texans Black Angels,
Directions to see a Ghost. Triple album pour seulement 11 morceaux mais
que voulez-vous que je vous dise, ils ont la Classe !. C’est
visuellement très réussi, musicalement aussi mais pas
franchement nouveau, entre psychédélisme mid-sixties et
Spiritualized... QUOI ? Je viens de voir sur leur site qu’ils
prévoient d’accompagner Roky Erickson ! Faut absolument
que je vois ça ! (www.theblackangels.com)
Cheap Time
c’est le nouveau groupe de Jeffrey Novak, qui faisait
précedemment l’enfer punk à lui tout seul.
Là ils sont trois et c’est In The Red qui vient
d’éditer leur premier album. garage-punk lo-budget (mais
pas lofi, la prod’ est même plutôt très
réussie) avec quelques plans proto-punk... C’est du tout
bon ! (www.myspace.com/cheaptime)
In The Red encore avec l’attendu album des portoricains Davila 666.
Ils savent tout faire ! Les plans Velvet, les morceaux à la
Humpers, des ballades comme Dylan, des envolées Stoogiennes...
Et surtout des putains de mélodies qui restent ancrées
dans le cortex. Oui c’est sûr, c’est un des
albums du trimestre. (www.davila666.com)
Je vous recommande le Best of the Best des Messer Chups
de St Petersbourg, car non seulement c’est un excellent groupe
d’electro-surf délirante, mais en plus c’est la
première fois qu’ils apparaissent en vinyle, après
pas moins de 8 CD édités chez eux en Russie. (www.libo.ru/f5148.html)
On en parlait en début de chroniques, le nouveau groupe de John Dwyer des Coachwhips s’appelle The Oh Sees.
Avec leur nouvel album The Master’s Bedroom Is Worth Spending A
Night In ils viennent de sortir un putain de disque. Un son incroyable,
très organique avec notamment des décollages de
reverb’ qui me laissent à chaque fois sur le cul et des
influences allant du pur rock’n’roll, aux Pink Floyd de Syd
Barrett (“Graveyard drug party”) jusqu’à des
trucs plus barrés (mais pas trop quand même !).
Indispensable ! (www.myspace.com/ohsees)
Le nouvel album des australiens Eddy Current Suppression Ring,
Primary Colors, sur Goner a été plébiscité
par la plupart des fanzines underground de la planète. Je vous
avoue que j’ai pas craqué sur le truc. Ambiance Swell
Maps, Snivelling Shits mais sans la magie des anciens. Bof ! (www.escr.com.au)
Lo’Spider
THE YUM YUMS
Shazam ! Voilà un album de Power Pop
brillantissime comme on en voit passer un tous les cinq ans.
C'est-à-dire chaque fois que les Yum Yums se décident
à en pondre un p'tit nouveau... Whatever Rhymes With Baby est
leur troisième attaque en quinze ans (ajoutez-y le 10" Funzone
et la compil de raretés Singles 'n' Stuff), ce qui ne fait
certes pas énorme mais s'explique sans doute par les
fréquentes digressions extra-Yum Yums des membres du groupe
norvégien.
Le line up a bougé, Morten Henriksen
(ex-Cosmic Dropouts et Vikings), le boss chanteur-guitariste, joue
aussi avec les Tip Toppers (après Packed To The Rafters, premier
album remarqué, ils ont repris de A à Z le Subterranean
Jungle des Ramones et placé une excellente reprise de Radio
Birdman sur le Vol 3 de la série Flattery). André
Dahlmann (guitare, ex-Trashcan Darlings) et Otto Gamst (batterie,
ex-Kwyet Kings) jouent tous les deux par ailleurs avec The Graves. Et
pour compliquer un peu, sachez que deux Yum Yums (Morten et le bassiste
Egil Stemkens) accompagnent Miss Vibeke Saugestad (ici à l'orgue
et aux choeurs) sur son récent album solo paru chez Screaming
Apple. Une solide histoire de potes quoi... Et on ne vous parle
même pas des Twistaroos, le nouveau groupe de Morten, Vibeke et
André, une sorte de version rythm'n'soul sixties des Yum Yums
dont on est d'ailleurs plus que curieux d'entendre l'album qui
s'annonce.
Voilà pour les présentations, quant au
menu, c'est une sorte de reconnaissance de dette envers tout ce que le
rock compte de guitaristes qui râpent les tympans et de
trousseurs de mélodies qui font mouche avec une précision
diabolique. Citons en vrac les Ramones, Devil Dogs, Barracudas, Real
Kids, Les Dogs, Boys, Paul Collins ou Ohio Express (la touche
bubblegum) et vous voilà avec une petite idée du tableau.
Chaque titre est garanti provoquer une addiction express et le tempo
hot rod pop ne descend jamais au-dessous du seuil requis pour
réellement mériter l'estampille "power" trop souvent
accordée à tort et à travers. Notons que le groupe
s'est attiré les faveurs d'une alliée inattendue puisque
Tina "Boom Boom" Lucchesi (Trashwomen, Bobbyteens, etc...) fait les
choeurs sur "Rock And Roll Tonight".
Whatever Rhymes With Baby est paru en Espagne sur
Wild Punk Rds (en CD) et en Allemagne chez Screaming Apple (LP).
(www.screaming-apple-records.de)
FEEL PRESENTS Rds
Ce double CD (The Collection) retrace l'histoire d'un groupe australien, The Moffs,
qui a moins abimé les tympans que ses potes d'écurie
(Citadel Rds) de la même période. Faut dire que les Moffs
étaient nettement moins enclins à faire hurler les
guitares tronçonneuses (80-88).
Le premier des deux disques baigne dans une
atmosphère psychédélique, un no man's land
cotonneux quelque part entre un Syd Barett médiéval et
Died Pretty sous downers : voix éthérées ou
incantatoires, guitares entrelacées, nappes d'orgue
aériennes et tempo globalement mou du genou. La recette tire
parfois même vers le rock progressif. Le deuxième CD
confirme l'impression poussive malgré quelques
légères accélérations. Trop propre, trop
retenu, ils ne se lâchent jamais. Dommage, ici on
préfère notre psyché généreusement
servi par des gangs de speed freaks sous acide.
FUZZTONES
Le nouveau Fuzztones (Horny As Hell) est
composé à 80% d'anciens morceaux. Ça commence
mal... Pourtant, les nouveaux arrangement, les choeurs (quatre filles)
et la section cuivre (embauchée il y a deux ans) rattrapent un
peu le coup et on n'a pas trop l'impression d'être floué,
c'est déjà ça. Et comme Rudi Protrudi n'a eu que
l'embarras du choix pour dénicher de bons titres dans sa
discographie (reprises incluses), on se retrouve avec une sorte de Best
Of en forme de révision des 100 000, une mise à jour
garage soul d'un répertoire familier et confortable.
Du souffle violent de "Bad News Travels Fast" au
garage psychédélique de "Black Lightning Light", du
sublime "99th Floor" des Moving Sidewalks au "Girl, You Captivate Me"
de Question Mark and The Mysterians, l'affaire tient plutôt bien
la route (qui emprunte un tronçon de la "Highway 69"). Et il y a
donc deux morceaux plus récents, des reprises : "Alexander" des
Pretty Things (chanté ici par Wally Waller, bassiste des Pretty
Things justement) et le "Garden Of My Mind" de Mickey Finn and The Blue
Men (un morceau de 67, Jimmy Page tenait la seconde guitare sur
l'original). Tous les deux sont excellemment repris et attisent les
regrets... Seulement deux nouveaux...
Signalons encore le lifting royal accordé
à "Ward 81" où les cuivres s'en donnent à coeur
joie sans trop en faire, le costar de fête genre "big band sous
acide" taillé à "She's Wicked" et les chaudes ripailles
orgue v/s cuivres sur le remuant "Third Times's The Charm". Petit
bémol : il faut sur certains titres bien tendre l'oreille pour
déceler les cuivres et apprécier les choeurs. Un comble
quand on sait que Rudi en a fait le principal argument du disque.
Mr Protrudi laisse entendre depuis quelques mois que
cet album pourrait bien être le dernier des Fuzztones. Si c'est
le cas, disons alors que l'adieu est réussi.
(www.fuzztones.net)
The Jetty Boys
Là où les Leghounds reprenaient
à leur compte la formule garage/punk des Devil Dogs en
l'améliorant ("plus-vite-plus-fort !"), les Jetty Boys
appliquent un traîtement identique ("plus-fort-plus-vite !")
à la recette power/pop'n'roll qui illuminait une bonne partie
des albums des mêmes Devil Dogs. Logique puisque les Jetty Boys,
de Sheboygan dans le Wisconsin, ne sont autres que les Leghounds moins
le batteur (remplacé par un autre énervé). Il n'en
faut pas davantage pour obtenir un disque secouant et taillé
dans le plus pur et le plus coupant des diamants. Une sorte de
Youkounkoun du real rock'n'roll ! D'autant que le trio dérape
vite en mode garage punk speedé, un petit jeu où ils
confirment l'élégance turbulente et affûtée
qui fit des Leghounds le plus crédible des rejetons
enfantés par Steve, Andy et Mighty Joe. Ne tardez pas trop, y'a
déjà eu deux pressages. Trois étoiles !
(www.rallyrecords.com)
LOVE BOAT
V'là un trio italien (Cagliari) qui balance
des missiles accrocheurs pop-trash-shimmy en mode
légèrement lo-fi et débraillé, pas
très éloigné des premiers pas de leurs
compatriotes et amis The Mojomatics. Après un 45t sur Shake Your
Ass Rds, Love Boat (feat. deux ex-Rippers) signe une douzaine de titres
turbulents et marrants qui devraient faire remuer dans les garages.
L'album (Imaginary Beatings Of Love sur Alien Snatch Rds) a
été mis en boîte au Studio Outside Inside sous la
houlette de Matteo Bordin (alias Mojomatt des... Mojomatics) et
Emanuele Baratto des Movie Star Junkies. La configuration est peu
commune (une gratte acoustique, un drum-kit minimal et une guitare tout
ce qu'il y a d'électrique, les trois se partageant le micro) et
le tempo donne dans l'overdrive permanent. On dirait BBQ croisant le
fer avec un Mickey Hampshire rigolard sur un répertoire country
et rhythm'n'blues mutant, le tout enluminé de mélodies
garage-pop qui impactent l'oreille dès la première
écoute. Un coup d'essai qui sent le coup de maître.
(www.aliensnatch.com)
BANG Rds
Ce Bang ! Records là n'a rien à voir
avec le label basque espagnol du même nom, il s'agit ici d'une
équipe toulousaine (des membres de divers groupes de la ville)
bien décidée à faire partager ses coups de coeur,
dès fois que certains ne sauraient plus reconnaître un bon
groupe quand ils marchent dessus...
Après l'album des Garçons Sauvages il y a quelques mois, c'est au tour de Guttercat And The Milkmen
de bénéficier du coup de projo. Ça démarre
sur un titre très New York Dolls - Rolling Stones avec une
touche garage sixties ("Waiting For An Angel"), ça se poursuit
par des ballades épiques à la Nikki Sudden, des passages
acoustiques ciselés, des déchirades de guitares en haute
tension propulsées par un souffle sombre et brûlant
à l'Australienne (Johnny Casino...), des envolées
glam-rock à la T-Rex, des vocaux tirés à quatre
épingles (Dogs...) et bien d'autres perversions trop nombreuses
pour être toutes listées ici. On suppose que ce Pandora's
Box va faire un carton chez les félés de glam-trash-pop
classieux et immortel. Ce ne sera que justice tant il a
déjà des allures de classique. Le groupe a partagé
la scène avec une de ses influences majeures, Dave "Jacobite"
Kusworth, il y a quelques jours à Santander.
Les Zodiacs
ont gravé au silex quatre titres explosifs qui condensent en
moins de dix minutes ce que les fifties ont pû produire de
tarés magnifiques prêts à faire les pitres
géniaux pour une bouteille de gnôle. Un régal. Les
fans des Novas, du Phantom et d'Hasil Adkins n'en reviendront pas et
ceux des Cramps et Link Wray y retrouveront l'Esprit et les Racines de
la bad music for bad people. Le chanteur, servi par un groupe
compétent, est un sacré phénomène,
totalement démoniaque, hurlant en vrai possédé
invoquant les mânes du Rock'n'Roll qui n'en demandaient pas
temps. C'est marrant, sauvage et en vinyle.
Dau Al Set fut
un groupe toulousain du milieu des 80's. Pas étonnant alors d'y
retrouver les influences qui imprégnaient encore le rock
français de l'époque : punk (Buzzcocks), post-punk (PIL,
Devo), new wave (early Cure) ou reggae. Certains titres étaient
chantés en français. Les inspirations furent bien
digérées et Dau Al Set en conçut un cocktail malin
qui pervertit la Ville Rose pendant quelques années (83-87
à la louche). Bang ! Records a compilé un Cd
rétrospectif (Saving Steel From Rust - 23 titres, pas mal
d'inédits) et sort même un 45t avec LE hit du groupe,
"Autonomy". Beau travail et pointe de nostalgie.
(www.myspace.com/frenchbangrecords)
LITTLE SEARCHERS
On craque sur ces orfèvres nantais à
chaque fois qu'ils chantent en anglais, c'est-à-dire de moins en
moins souvent... Fatalitas ! Heureusement, avec ces deux covers
millésimées, les Little Searchers nous consentent un
p'tit plaisir de début d'année présenté
sous une pochette cartonnée avec gros trou central, genre 45t de
jukebox. Le disque est sorti sur le propre label du groupe, Insect Eyes
Rds. Ils exhument et parfument à la sauce garage
délicatement charnue un incunable de T. Rex de 1970 ("Is It Love
?") et une pépite des early Zombies ("I Can't Make Up My
Mind"). Achetez-le single et signez la pétition "on veut un
single garage en anglais tous les ans !".
(www.littlesearchers.com)
THE KNEEJERK REACTIONS
Ces mecs-là sont de vrais experts forts de CV
long comme mon bras, visez un peu : Sir Bald (alias Bald Diddley ou
Hipbone Slim, ex-boss d'Alopecia Rds), Bruce Brand (Milkshakes,
Headcoats, Masonics...), Nasser Bouzida (Big Boss Man, The Bongolian)
et Gez Gerrard (lui on ne connait pas trop ses états de service,
mais c'est un sacré bassiste doublé d'un harmoniciste
fou). L'album est produit par Ed Deegan (Toe Rag Studio, ex-Bristols,
Sexton Ming...). Si un line-up brillant ne garantit pas toujours un
album du même tonneau, ici pas de doutes, on est chez des
fourbisseurs de hits, des polisseurs de perles, des peaufineurs de
british beat millésimé ! Des Pretty Things aux Headcoats,
de la Downliner Sect aux Wildebeests, du Diddley Beat au Medway Beat,
les Kneejerk Reactions condensent le meilleur du garage british et
enfilent les hits comme à la parade, "Throw A Stone, Hide Your
Hand" est devenu un pilier du Dig It ! Radio Show ces derniers temps.
La batterie de Bruce Brand emplit le moindre recoin. Pas de quartier.
Ce gars-là doit être un cousin de Shiva. Sir Bald chante
et griffe ses cordes en vieux routier perfectionniste et l'orgue
répond discrètement aux subtiles trouées
d'harmonica. Le disque (The Electrifying Sounds Of) est sorti en vynile
et CD chez Screaming Apple Rds.
(www.screaming-apple-records.de)
THE ASTOUNDING FREAK PARTY
Dance With The Werewolf
Excellente compil garage/punk internationale
éditée par le p'tit label nantais Rigolboch' Rds.
Apparemment que de l'inédit : Hipshakes, Haunted George, King
Diablo, Chewbacca All Stars (reprenant les Beach Bitches), The
Satelliters, The Attention !, The Guilty Hearts, The Branded, The
Wildebeests, The Heretics, Lumberjack, etc... Le CD est vendu dans une
boîte ronde métallique et le livret est joliment
soigné (line-up de chaque groupe, paroles des chansons, etc...).
Le label annonce d'autres compils du même genre et quelques 45t
pour faire bonne mesure.
(www.myspace.com/rigolbochricordz)
CECILIA UND DIE SAUERKRAUTS
En attendant le prochain album d'Opération S,
Cécilia s'amuse et, comme au temps des Ennuis, se prend pour
Jacqueline Taïeb, Stella et Charlotte Leslie réunies. Le
charme frivole opère facilement grâce au choix des
reprises minutieusement adaptées en français. Le "Know
Your Product" des Saints devient "J'achète des Produits", un hit
sixties avec orgue et fuzz au taquet, le "Midnight To Six" des Pretty
Things est relifté " en "Minuit à l'Aube" et il ne vous
échappera pas que "Tous Ces Garçons" et le "All Kinds
Girls" des Real Kids n'ont de différence que le point de vue de
l'interprète. Il y en a d'autres comme ça (Nino Ferrer,
Misfits, etc...), plus quelques originaux bien mis qui
complètent le tableau. Outre Cécilia, le groupe,
impeccable avec orgue et fuzz bille en tête, se compose de Fred
(Terribles), Russel Quan (Mummies, Flakes, etc...), Fredovitch (King
Khan) et Ryan des Epoxies. L'album est paru chez Soundflat Rds (LP/CD).
(www.soundflat.de)
MAGS & ZINES
OX Fanzine #81 : Avec une
magnifique photo de International Noise Conspiracy en couverture
(costar mauve, chapeau blanc et barbe fleurie !), ce nouveau
numéro du luxueux mag allemand accroche l'oeil. Le sommaire est
comme à chaque fois très (trop ?) éclectique, mais
vu le nombre de pages (132), il est toujours possible d'y trouver
quelques articles et interviews (en allemand hein...) informatives :
INC donc, mais également le Reverend Beat-Man, le Mardi Gras BB,
X-Ray Spex, Sloppy Seconds, etc... et des dizaines de pages de
chroniques. Plus l'indispensable rubrique (en anglais, c'est la seule)
de Lindsay NBT Hutton. Le tout est accompagné d'un CD de 25
titres extraits de sorties récentes (Batlord, Zombina & The
Skeletones, Carburetors, Troublekid, Francine, etc...).
(www.ox-fanzine.de)
Rock Hardi #37 : Ils sont
increvables (à Michelin City c'est bien le minimum). Un 'zine
nécessaire, complet, touffu et de bon goût. Au sommaire,
des interviews des Hives (pas facile de les coincer backstage
apparemment), des Gorgons, Sonic Assassins, Primevals, Red Eye Ball,
Dum Dum Boys (deux nouveaux singles sous le bras), Larcenet (le
génial bédéïste), les filles des Micragirls
et deux autres groupes finlandais, un coup de projo sur trois groupes
de La Rochelle (Pneumonias, Wild Zeros, Flying Over), des tonnes de
chroniques (bouquins, disques), etc... Et comme chez Ox (mais en
mieux), Rock Hardi joint à chaque numéro un CD avec des
extraits de sorties récentes et quelques inédits. Cette
fois : Dum Dum Boys, Wild Zeros, Primevals, Gorgons, Sonic
Assassins, Patsy Walkers, etc... (64 pages - A5 - 7€ + port).
(www.rockhardi.com)
Pigeon Electrique (#7)
: Tiens, un autre fanzine de la région clermontoise... En format
20X20, ce 'zine élégant et pointu traite cette fois
(après un spécial Detroit dans le #5) du rock anglais
("...a-t-il la gueule de bois ?") sur 20 pages qui font un un solide
dossier : Graham Day, Arctic Monkeys, Morrissey, Control (le film),
Terry Reid, etc... mais sort parfois du champ pour s'attaquer aux
Sailors, Briefs, Sonny Vincent, Heavy Trash et rendre compte de
quelques concerts (Fuzztones, Mustang). 44 pages - 4€.
(www.myspace.com/pigeonelectrique)
POUR L'AMOUR D'IVY
Autant vous prévenir tout de suite : quand
vous aurez ce bouquin en mains, vous serez probablement
déjà foutus. Les démons qui hantent
l'arrière-cour du Rock'n'Roll ne vous lâcheront pas d'ici
le point final. Tout en élégance punky et pointilleuse
érudition, Alain Feydri, après s'être brillamment
attaqué aux très british Kinks, retrace avec humour le
parcours de deux icônes trash US qui firent découvrir les
Sonics, Link Wray et les Trashmen à plusieurs
générations d'accros au beat toxique.
Début des années 60 : La jeune Kristy,
future Poison Ivy, explose ses poupées Barbie à coup de
pétards sans attendre l'âge légal pour virer bad
girl tandis qu'Erik Lee, pas encore Interiorisé, dévore
les films avec Boris Karloff et Bela Lugosi dans sa banlieue d'Akron
entre deux radio shows épileptiques du Mad Daddy. Logiquement,
quand ces deux-là se rencontreront, le Rock'n'Roll ne sera plus
jamais tout-à-fait le même.
En 300 pages colorées de green fuzz et
bourrées d'anecdotes de première main (Miriam Linna,
protagoniste de l'aventure dès les origines, a participé
au bouquin), "Pour L'Amour D'Ivy" traque la substantifique moelle d'un
univers unique dans l'histoire du R'n'R, un territoire
vénéneux où Man Ray et Duchamp cohabitent avec
Alex Chilton et Link Wray sans plus de manières.
Des livres sur les Cramps, on en a vu passer
quelques-uns, sous toutes les formes et dans toutes les langues, "Pour
L'Amour D'Ivy" s'avère de loin le plus abouti et le mieux
documenté. Et la couv' (par Jack Leroy l'Hydropathe) est
magnifique. Sortie officielle en Mars.
Julie Production : 4 Rue De l'Imprimerie,
34070 Montpellier
(http://julieprod.chez-alice.fr)
THE FLESHTONES
Pour une fois qu'un album de Noël sort à
l'heure, on ne va pas le bouder hein... Les New Yorkais s'amusent
sur un thème immortel en se prenant successivement pour
Nathaniel Mayer ("Mr. Santa Claus", écrit par Devora Brown, la
patronne de Fortune Rds, pour Nat) ou AC/DC (via une désopilante
reprise du Charles Trénet australien Rolf Harris) et tout ce
qu'on trouve entre les deux ! Ross The Boss est passé
filé un coup de gratte déguisé en Angus Young,
Steve Greenfield (un ex-Fleshtones aujourd'hui chez les Lost Crusaders)
est au saxo fêtard et Ivan Julian s'est assis à l'orgue
pour un titre. Inutile de vous faire l'article je suppose, les fans ont
déjà usé l'objet (Yep Rock Rds) et les
réfractaires ne perdront même plus de temps à s'en
moquer. Quant aux 'Tones, ils s'en foutent, plus rien à
prouver... Juste s'éclater sur toutes les scènes du
monde... Tiens d'ailleurs, ils étaient encore en tournée
européenne en janvier, et comme à chaque fois, le public
est reparti le coeur joyeux, des étoiles plein la tête et
les yeux comme des soucoupes volantes. Super Rock comme ils disent...
(www.yeproc.com)
EN VRAC
Mais pas n'importe comment
Fuzzy Seven (CD -No Rest) : Duo
rouennais fille (voix, synthés) et garçon (guit, basse,
drumbox, synthés). On pense à Kas Product et aux Dirteez,
la chanteuse a une VRAIE voix et s'en sert bien, caressante ou
inquiétante selon l'ambiance des morceaux. Du post-garage ? Il y
eut bien le post-punk après tout... On préfère
quand même les titres où les grattes (de filiation
Cramps/Gun Club) prennent le dessus sur les machines. Ça tombe
bien puisque Fuzzy Seven à décidé de
dorénavant laisser tomber les synthés et de forcer sur
les guitares. Les prochains concerts s'annoncent teigneux.
(www.myspace.com/fuzzyseven)
Gil Rose & Les Hydropathes
(CD - La Surprise du Chef) : De la poésie subversive et
rock'n'roll, improbable rencontre entre un Dutronc des garages et le
fantôme acoustique de Johnny Thunders. Les riffs sont
sculptés tout en douceur et l'harmonica réchauffe le
coeur. Ces Hydropathes-là sont définitivement ailleurs et
s'y sentent bien, même si pointent parfois la désillusion
et le sarcasme salvateur ("Il faut liquider le président").
(http://gil.rose.hydropathes.free.fr)
Jungle Fever (CD -
S/t) : Du psycho rigolo en français dont les meilleurs titres
rappellent les Wampas du premier Ep. Et un hommage surprenant en fin
d'album, le morceau "Syd Barett" ! Du psycho lysergique !?! Devil !
(www.novaexpressrecords.com)
Lazybones (CD - En Attendant
l'Heure) : Punk rock majoritairement chanté en français
avec guitares qui tabassent et chanteur qui fait grimper le mercure.
Ils rappellent un peu les Italiens Peawees pour les meilleurs
momentsmais n'évitent pas toujours les clichés "punks
à roulettes" quand ils chantent en français. Pour fans de
Rancid et Mike Ness.
(www.turborock.com)
Long Time To Lay A Track (CD -
Mayday) : Ils existent depuis 2003, viennent de Normandie (l'Orne) et
ce Mayday est leur deuxième album. La voix impeccablement
survoltée et le rythme méchamment soutenu attirent
l'oreille d'entrée. L'impression suivante, c'est
l'impossibilité de les ranger dans une case très
précise vu la liste des influences qui se bousculent au
portillon : Rhythm'n'blues génétiquement modifié
par une injection de "new rock" (des Hives à Tokyo Sex
Destruction), punk, garage groove, power pop, big band de jive avec
cuivres... C'en est presque trop, surtout qu'ils sont du genre à
avoir trente idées/ minute et à tester leurs trouvailles
à chaque détour de refrain. Avantage : pas le temps de
s'ennuyer, il se passe toujours un truc. Inconvénient : on
risque de vite s'y perdre. Parade : découper en tranches.
Chapeau pour le boulot et le son en tout cas.
(www.longtimetolayatrack.com)
The Movements (7"- autoprod) :
Entre deux albums magnifiquement produits par Björn Olsson de
TSOOL (le prochain, The World, The Flesh & The Devil, doit tomber
en mars) et parus chez Alleycat Rds, les Suédois ont
décidé de goûter aux plaisirs du Do It Yourself.
"The Battle Of Being In Love" est le premier d'une série
annoncée de singles autoproduits (y'a même pas de nom de
label sur le 45t, ils s'en tapent visiblement). Et le groupe a
poussé la logique jusqu'au bout puisqu'ils viennent de terminer
la construction de leur propre studio d'enregistrement. Analogique bien
sûr. Et ce single en est la première réalisation.
Du coup, l'accent est mis sur la facette la plus cryptique du groupe,
avec duels orgue-guitares à foison et refrains freakbeat
tournoyant au-dessus d'une sauvage mêlée garage sixties.
Imaginez un combat entre le "By My Side" des Elois et le "Night Of The
Sadist" de Larry & The Blue Notes et vous y êtes presque...
(www.themovements.com)
Mystic Ryders (666 Feet Under) :
De la country sépulcrale, entre Johnny Cash et La Nuit Des Morts
Vivants version spaghetti, par un trio (Lucas Trouble et deux
Buckaroos) qui nage avec délices dans un marécage western
dont l'existence n'est plus guère mentionnée que dans
quelques grimoires à la couverture craquelée.
Avertissement : une écoute intensive de cet album (666 Feet
Under) sera inévitablement sanctionnée d'un séjour
à l'Unité de Soins Psychiatriques la plus proche.
(www.novaexpressrecords.com)
Nitwits (CD - Le Marécage
de La Mélancolie) : Marécage encore donc, avec un disque
"à climats", plutôt sombre, violent et orienté
indie-rock / noisy-grunge (des Pixies aux Melvins). Ils auraient
sûrement été signés chez SubPop il y a vingt
ans. Pas toujours notre tasse de thé, mais force est de leur
reconnaître une puissance de feu et une détermination peu
commune à faire trembler les murs. Ceux de la Machine A Coudre
(Marseille) s'en souviennent encore il paraît...
Super Sexy Boy 1986 (CD- Royal
Peacocks) : Du garage/punk foisonnant par un gang italien qui ne
lésine pas sur les riffs mahousses et les solos tueurs à
peine tempérés par quelques nappes d'orgue. Leur champ
d'action est balisée par le Detroit Sound moderne et le plus
sauvage du garage 60's. L'effet est immédiat, le Dig It ! staff
grimpe aux rideaux en ne s'embarrassant pas de considérations
superflues sur une éventuelle notion de dignité. Royal
Peacocks est ce genre de disque-là. Touffu et violemment
électrisant. Le groupe existe depuis six ans et c'est son
deuxième album. Il a été enregistré au
désormais incontournable studio Outside Inside. Le label US
Zodiac Killer Rds en a sorti une édition américaine avec
des bonus tracks différentes de la version italienne (sur
Tornado Ride Rds). Super Sexy Boy 1986 apparaîtra aussi
bientôt sur un "Tribute To The Stooges", toujours chez Tornado
Ride.
(tornadoriderecords@hotmail.it)
The Things (CD - Some Kind Of
Kick) : Après des débuts (plusieurs singles et EP's) sous
influences garage/punk sixties avec orgue et screamer fou, ce groupe
irlandais surprend et élargit le champ en taquinant habilement
les ombres des Cramps, Heavy Trash, Gun Club (ils reprennent "Sex Beat"
en concert) et autres génies déjantés avec de
l'âme à revendre par cageots entiers. L'orgue est toujours
là, l'inspiration sixties aussi, le chanteur a renforcé
la gamme de hurlements maboules et le cocktail se révèle
dorénavant original, consistant et puissamment goûtu. Une
des bonnes surprises de ce début d'année.
(www.nicotinerecords.eu)
Troublekid (LP/CD-
Identity Crisis) : On dirait Betty Blowtorch sans les clichés
hard rock, la voix de la chanteuse Susi Keil y est pour beaucoup. C'est
globalement punk avec poignée dans le coin, son impeccable et
touche "new rock" légèrement enfoncée. Du puissant
et de l'efficace dans le genre cloue-au-mur mais jamais bourrin.
Troublekid est un jeune trio allemand (deux filles, un garçon)
et Identity Crisis est leur premier album. Les amateurs de power pop
à gros son/grosse guitare pourront aussi y trouver leur compte.
(www.wandarecords.de)
Vibromaniacs (CD - Welcome To The
Freaks House) : Un album de Garage 60's Punk où l'orgue et la
fuzz se disputent les commandes. La palette du chanteur et plutôt
large, de l'incation démoniaque aux hurlements cavernicoles,
mais c'est en mode sauvagement et pûrement 60's Punk qu'il tient
son meilleur rôle comme sur "Gloria's Nightmare", un beau moment
à la early Makers. De belles trouées de wah-wah
déchirent l'album et ils reprennent le "Searching" des Omens en
prime.
(www.novaexpressrecords.com)
Ils n'ont pas besoin de nous pour chanter leurs
louanges, alors juste en passant, signalons que le dernier album des
Wampas (Les Wampas Sont La Preuve que Dieu Existe) est très
réussi, c'est même leur meilleur depuis longtemps,
peut-être même depuis toujours. Le groupe a réussi
à condenser tous ses points forts en un seul disque et le
producteur des Hives a fait le reste...
Shit, Voodoo Rhythm Rds va peut-être se voir
contraint de fermer boutique parce que la Sacem locale (Suisa) lui fait
des misères. La dette s'élève à 42500
Francs Suisses. On imagine mal voir disparaître du jour au
lendemain un tel pourvoyeur régulier de petites merveilles. Des
concerts de soutien sont organisés au pied levé à
travers l'Europe pour lever des fonds et sauver les meubles, des appels
au dons sont lancés, les messages de soutien affluent et les
petits chèques commencent à tomber... Et on apprend en
dernière minute que Suisa consent à accorder un
délai supplémentaire (à l'origine, la date limite
pour le paiement de la dette prétendue était fixée
au 25 Février)... Suivez l'affaire sur :
(www.voodoorhythm.com)
Voilà, c'est tout pour cette fois, on se
retrouve bientôt, d'ici-là vous pouvez écouter la
bande son de cette rubrique, c'est le Mighty Dig It ! Radio Show sur
Canal Sud à Toulouse et sur le Web tous les jeudis à
21h30. Passez par notre site et cliquez sur un des liens vers
l'émission, c'en est truffé :
(www.chez.com/digitfanzine)
Gildas Cospérec
digitfanzinearchives@gmail.com
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