THE NEW BOMB TURKS
Switchblade Tongues, Butterknife Brains
Gearhead Rds
Quoi ! Un nouvel album des Turks ! Ils continuent
?! Houla, du calme ! Switchblade Tongues, Butterknife Brains est
en fait la compilation d’inédits et de EP/singles qu’ils annonçaient
dans le Dig It! # 27. Mais il y a de quoi requinquer les accros et secouer
les curieux. Faisons les comptes. Sur seize morceaux (dont neuf reprises),
sept ont déjà circulé : la cover sauvage du classique
punk sixties “And She Said Yes”, les deux extraits du EP 25 cm The Blind
Run sur Epitaph (“Ad Nauseum” et leur version explosive du “Action” des
Knots), les trois faces B de 45t (dont “Chip Away At The Stone”, le morceau
de Richard Supa popularisé par Aerosmith, et l’excellent “Law Of
The Long Arm”), ainsi que “Good On Ya Baby”, reprise de X (des punks australiens
seventies, pas les X d’Exene), qui provient d’un split 45t avec les ONYAS.
Les inédits réservent de belles surprises :
l’intense “Bad For Me” (outtake du dernier album qui se conclut par un
intermède jazz lounge avec l’ex-Raunch Hands Pete Linzell au saxo),
l’instrumental “Sammer'd”, les deux covers des Devil Dogs (“Radiobeat”
et “The Death Of Mighty Joe”), une version étonnante de “The Drawback”
de Joy Division, ou encore le tonitruant “Live Fast, Love Hard, Die Young”,
un mini-hit country écrit par Joe Allison pour Faren Young en 1955,
qui retrouve là une nouvelle jeunesse. Le son fluctue suivant les
différentes sessions qui s’étalent de 99 à 2002 (avec
Jon Chinn, Mariconda, Jim Diamond), et on a un peu l’impression de revoir
défiler toute leur carrière (“Good On Ya Baby” ou “Action”
évoquent le punk rugueux et tellurique des débuts)... Un
bon coup de speed pour commencer l’année. (Gearhead Rds, PO Box
421219, San Francisco, CA 94142)
THE LITTLE KILLERS
S/T
Crypt Rds
On vous a déjà tout dit sur le trio
de New York qui a fait craquer Tim Warren, le premier groupe signé
sur Crypt depuis belle lurette... Après s’être envoyé
l’album d’une traite comme une Kro bien fraîche un jour de canicule,
on comprend mieux pourquoi. En trois accords et trois minutes de mur du
son organique, transpercé de solos acérés, leurs douze
titres raniment l’urgence et l’innocence du rock’n’roll éternel
de Chuck Berry, du Velvet de “What Goes On”, des early Modern Lovers, des
Heartbreakers ou des Real Kids en passant par les Saints et les Devil Dogs.
Pas spectaculaire pour un kopeck et plutôt monolithique, c’est du
punk’n’roll sans fioriture, rapeux, roboratif et fiévreux. Des vrais
tueurs. (Crypt, 3 Reading Ave, Frenchtown NJ 08825)
THE
FONDAS
Coming Now!
Sympathy
Un premier album composé presque exclusivement
de reprises, une fille aux vocaux, un répertoire sixties pop soul
similaire, The Fondas s’avancent dans le sillage ondoyant des Detroit Cobras.
On les avait découverts avec une démo enregistrée
par Jeff Meier (des Cobras of course), dont on retrouve deux titres sur
ce premier album, Coming Now!, livré par le label attitré
de la scène de Detroit, Sympathy. Les albums de reprises, quand
le choix est judicieux et l’interprétation à la hauteur,
ça ouvre des horizons. Ils ont un son clair, une chanteuse sexy
(Julie Benjamin, dont le timbre de voix rappelle celui de la chanteuse
des Come Ons), et un répertoire classieux : “Yeah Baby” signé
Nolan Strong et Devora Brown (les créateurs de “Your Happiness”)
; “Where Is The Love” d’un autre maître du R&B sixties de Detroit,
Hank Ballard ; “Daddy Loves Baby” et le slow sensuel “Watching The Late
Late Show” de Don Covay (immortel auteur de “Mercy Mercy” et “Sookie Sookie”)
; le groovy et rugueux “Down In The Basement” de King Coleman ; “Hey !
Little Boy” de Del Shannon ; une version aux effluves country du classique
jazz “Wildman On The Loose” de Mose Allison ; ou encore “Your Heart Belongs
To Me” de Smokey Robinson, une petite douceur jadis susurrée par
les Supremes... Et un unique original, “Wanna Be”, disponible en 45 tours
sur un label local, Record Graveyard. A noter la présence de Joe
Burdick dans le line-up, qui s’est bien calmé depuis l’époque
des Dirtys.
RUBBER
CITY REBELS
Pierce My Brain
Munster
Vingt-deux ans après leur premier album, les
héros punks d’Akron resurgissent de la crypte. The Crypt, c’était
le club rock underground de “Rubber City”, qu’ils hantaient à la
fin des seventies avec The Bizarros ou Devo, et leurs compères de
Cleveland, Pere Ubu et les Dead Boys. Emigrés à LA, ils partagent
l’affiche avec les Dickies, Fear, les Plimsouls ou The Knack. Ils serviront
même de backing band à Stiv Bators et Cheetah Chrome pour
un gig au Whisky sous le nom des Dead Boys. Après un deal avorté
avec Sire, le label des Ramones, ils signent sur Capitol (cornaqués
par leur pote Doug Fieger des Knack) et sortent donc un premier album...
Bonnes critiques, peu de ventes, ils sont virés et disparaissent
dans la nature. Les voilà miraculeusement ressuscités, toujours
drivés par Rod Firestone et le guitariste Buzz Clic, qui a convié
son frangin Bob, un ex-Lewd. Donny Damage est lui resté dans l’hôpital
psychiatrique d’où ils le tiraient en douce à chaque concert
des Rebels.
Edité par Munster en Europe, Pierce My Brain
est le manifeste bourrin, marrant, et un brin métal de ces Hibernatus
punks qui décongelés deux décennies plus tard découvrent
la nouvelle génération. “I’m Your Punk Daddy” préviennent-ils
d’entrée dans un titre velu et poilant à la Dictators. “(I
Wanna) Pierce My Brain” en rajoute une louche dans l’ironie mordante (“Ils
ont dit que ça allait me tuer, alors j’ai dû payer d’avance”),
tandis que le sloganesque “I Don’t Wanna Be A Punk No More” semble clore
le débat. Mais la nostalgie pointe avec ces hommages aux Dead Boys
(“Dead Boy (Eulogy For Stiv”) et aux Ramones (“Pinhead”). Un gros son,
et quelques refrains épiques qui occasionneront de sérieuses
séances de headbanging aux fans des Buckweeds par exemple.
Un très bon 45t de 1979 vient aussi d’être réédité
à 500 exemplaires par le label suédois Big Brothel. Un vrai
tube punk minimaliste et mélodique, au refrain irrésistible,
“Young And Dumb”, couplé à une belle version de “Paper Dolls”
des Nerves, deux titres d’ailleurs produits par Jack Lee.
THE
UNTAMED
Eerie Stories
Heptown
The Untamed est un nouveau trio R’n’R danois emmené
par Helle Hellcat, la bassiste des défunts Burnouts. Enceinte jusqu’aux
yeux, elle grimace en exhibant des canines de vampires sur la magnifique
pochette clin d’oeil aux EC Comics de leur premier album, une pochette
signée Peter Markham (la bande du label Bad Afro, qui n’est pas
pour rien dans l’émergence d’une scène rock’n’roll digne
de ce nom au pays de la Petite Sirène). Eerie Stories contient
treize titres variés, entre fifties rock musclé et horrifique
(“The Big Black Cat”, “Papa Bumwallah”, “Why Do I”, “Beauty Born In Hell”),
cow punk (“Demons Of The Past”), psychobilly (“Skeleton Dance”), blues
hanté (“Soul For Sale”), garage pop sixties (“She Tried To Be Good”),
garage R&B à la Sonics (“I Want My Baby”), ou horror rock rigolard
(“Nighttime”)... Avec leur son carton, et leur pêche diabolique,
ils ont curieusement atterri sur un label suédois spécialisé
dans la musique rétro et le jazz swing, Heptown Records. (Heptown
Rds, Mejeriet, Stora Södergatan 64, SE-222 23 Lund, Suède)
SCREAMIN’
ERIC
Amazing Freakshow
Heptown
Et c’est aussi Heptown qui s’est chargé du
premier album du vétéran danois Screamin’ Eric. A la tête
de ses Erections, il sème la terreur en Scandinavie depuis une douzaine
d’années. Amazing Freakshow est un réjouissant florilège
de gros riffs punk seventies rentre-dedans, speedés, répétitifs
et virulents, qui se termine par une version saignante de “Cock In My Pocket”
des Stooges. Un son tranchant comme la lame du Capitaine Crochet, des giclées
de slide incendiaires du gratteux Peter Punk, et des refrains tubesques...
“C’est le meilleur disque punk-rock danois de tous les temps” affirme Lorenzo,
le leader des Baby Woodrose, qui a agité les maracas sur quelques
titres. On le croit sur parole.
ANDRE WILLIAMS
Detroit Soul Vol 3 et 4
Après les deux volumes des compilations Detroit
Grease, couvrant l’essentiel des 45 tours d’André Williams pour
le label Fortune de 1954 à 1961, Detroit Soul Volume 3 et 4 poursuivent
l’exhumation de ses singles des années soixante (dont ceux sur Chess/Checker),
mais aussi de nombreuses perles auxquelles il a collaboré en tant
qu’auteur ou producteur à la même époque. Dans le volume
3, on retrouve la fantastique version originale de “Shake A Tail Feather”
des Five Dutones en 1963, au milieu de pépites groove et lascives
comme “The Stroke”, “Sweet Little Pussycat”, “Do The Popcorn” ou “It’s
Gonna Be Fine In 69” (des titres que l’on retrouvait déjà
pour la plupart sur la compilation CD Mr Rythm Is Back sur Revolvo en 1994).
Le volume 4 contient l’un des derniers mini-tubes du père André
avant son trou noir des années soixante-dix, “Cadillac Jack”, ainsi
que des collaborations épiques avec Sir Mack Rice (“Mustang Sally”),
Jeanette Williams (“Hound Dog”), Bull & The Matadors (“The Funky Judge”)
ou Ray Scott (l’hilarant “The Prayer”, un catalogue de malédictions
terrifiantes à l’adresse du gouverneur raciste de l’Alabama, George
Wallace). Cette série du mystérieux label Detroit est au
final un vrai must pour ceux qui veulent faire le tour de la première
carrière du “Black Godfather” avant son come-back des années
90.
THE RAT HOLE SHEIK
Dig It! Series
Vous connaissez la règle du jeu : depuis deux ou trois numéros, on chronique ici des morceaux que vous ne pouvez entendre que sur le “Mighty Dig It! Radio Show” (tous les jeudis sur Canal Sud 92.2 à Toulouse, et sur www.chez.com/digitfanzine - de 21h30 jusqu’à pas d’heure). Ce sont les Dig It! Series, un cadeau de notre collaborateur Mike Mc Cann, qui combat l’ennui des banlieues suédoises et ses démons intérieurs en enregistrant tout seul dans sa cuisine sous le nom de The Rat Hole Sheikh. Toujours aussi allumé, éclectique, inventif et productif, il a livré quatre nouveaux CD singles, gravés à la maison et roulés sous les aisselles spécialement pour nos auditeurs.
Dig It Series Vol 4 : Rien qu’en lisant le titre on se marre déjà. “I Wish I Was A Border Guard For The Former DDR” est un blues rock rugueux aux guitares crunchy, agrémenté de la voix toujours bizarroïde du sheikh qui évoque un Billy Childish shooté à l’absinthe. Sur “Jobsworth”, il affuble les vocaux d’un monstrueux écho spatial, en plus d’un solo intersidéral qui rend le morceau digne d’une compil du Dr Demento.
Dig It! Series Vol 5 : “Bend And Pull Your Knickers Down” nous ramène à l’une des principales sources d’inspiration du bonhomme. Une émouvante et poétique déclaration sur un gros riff pub rock. Gros riff encore, percussions exotiques et solo à la early Status Quo sont au programme de “That’s The Way I Am”.
Dig It! Series Vol 6 : Le sautillant “Sometimes It’s Hard To Be On Time” et son solo twangy est couplé au lancinant “Computer Blues”, primitif et hypnotique à souhait. Deux complaintes à partir desquelles un étudiant un peu timbré pourrait bâtir une thèse sur le malaise du monde moderne.
Dig It! Series Vol 7 : Un des meilleurs du lot. “To Hell
With The King” est un croisement Link Wray / Shadows assez jubilatoire.
“I Need To Fuck” est un hymne glam rock à la fornication (“I need
to fuck, I need to screw, I need to fornicate to satisfy my soul”). Totalement
jouissif. En plus, il se paie la tronche de “Barbie Girl” avec un petit
couplet porno a cappella en morceau caché. Merci Mike ! (ratholesheikh@hotmail.com)
Pour leur troisième album, les Californiens
resservent la même recette... Toujours efficace, mais forcément
moins surprenante. C’est vrai qu’ils tiennent avec Lisa Kekaula un pur
diamant 50 carats, mais le son rugueux, à peine travaillé
et les breaks free-jazz/heavy ressassés à longueur de disque
me lassent. Et c’est un peu pareil en concert... J’ai vraiment de plus
en plus de mal à comprendre leur musique. Enfin, ça dure
cinq/six morceaux et après l’affaire devient plus évidente,
punk & soul comme ils disent. Il semblerait que leurs intentions soient
plutôt de continuer à visiter ce registre tortueux. Dommage,
je les trouve beaucoup plus efficace quand ils vont droit au but. Petite
déception ! (LP/CD The Red, White & Black - Poptones/Telstar
Rds - www.poptones.co.uk)
ROCKET SCIENCE
Welcome Aboard The 3C10
Contact High
Eat Sleep Rds
On ne connaissait pas vraiment ce groupe australien,
avant que notre svelte Helvète préféré nous
le fasse découvrir par l’intermédiaire d’un 45t sur son label,
Voodoo Rhythm (voir #29). Depuis nous avons mis la main sur leurs deux
albums sortis sur le label anglais Eat Sleep Rds. Le premier, Welcome Aboard
The 3C10, reste très influencé par le garage sixties et le
psyché-pop, avec de belles envolées comme “Burn In Hell”
ou “Synchronise Us” et une utilisation exacerbée de l’orgue et du
thérémin. Le second lui, jouit d’un son plus conséquent
et d’une production inspirée, qui fait de morceaux comme le sauvage
60’s “Crazy”, “Run like a Gun” ou le garage-soul-groove de “Economic Decline”,
de vrais tubes potentiels. D’ailleurs les Anglais ne s’y sont pas trompés
et ont encensé “One Robot”... Les cons ! Un des morceaux les plus
ouvertement commerciaux du disque. Un groupe à découvrir
en tous cas et à ranger à côté d’International
Noise Conspiracy, Mooney Suzuki, D4, etc... (CDs Welcome Aboard The 3C10
et Contact High - Eat Sleep Rds, 103 Gaunt st., London SE1 6DP, Grande-Bretagne
- www.eatsleeprecords.com)
MOTOSIERRA
CD Rules !!!
Directo Desde El WC, Bathroom Days Re-Revisited
ATTENTION, BRUTaSSES ! Ils viennent de Montevideo
en Uruguay et pratiquent un fast-punk’n’roll dans la lignée de Poison
Idea, du premier Speedealer ou des Hookers du début. Les morceaux
sont braillés en anglais ou en espagnol et on voit vite les pôles
d’intérêt des gaziers : “Whisky & Cocaïne”, “Suck
My Dick”... Un des tout bons groupes dans le genre. (CD Rules !!! - Myrmecoleo
rds - www.myrmecoleo.com)
Speedo “Sideburns” Martinez, nous a aussi fait passer un CD de
covers que le groupe a enregistré pour le tout nouveau label argentin,
Rastrillo Rds. Au programme, les Damned, GG Allin, Dead Boys, Bowie, les
Germs... Tous les morceaux sont joués pied au plancher et ne dépassent
pas deux minutes. Rigolo mais pas indispensable. (CD Directo Desde El WC,
Bathroom Days Re-Revisited - Rastrillo Rds, C.C. 71 (B1852ELU) Buenos Aires,
Argentine - www.motosierra.net)
THE TESTORS
Complete Recordings 76-79
Swami
Le label allemand Incognito Rds avait déjà
bien défriché le terrain avec deux 25cm et un CD regroupant
la plupart des enregistrements du premier groupe de Sonny Vincent. Swami
Rds, le label de Speedo des RFTC va encore plus loin en nous proposant
l’intégrale des enregistrements du groupe entre 76 et 79. Que dire
? Que c’est superbe ! Des morceaux gigantesques, une voix déjà
incroyablement prenante et le tout proposé avec un son tout à
fait correct (assez différent des disques Incognito). Rien à
jeter donc, même pour la partie live, qui sonne c’est vrai un peu
plus pourri, mais qui compense par un feeling impeccable. Qui a dit que
j’étais fan ? (2xCD Complete Recordings 76-79 - Swami, PO Box 620428,
San Diego, CA 92162 - www.swamirecords. com)
SLUDGEFEAST
Noise Action Noise
Must Destroy
Des malades ! Quatre Anglais qui posent devant un
mur d’amplis divers, qui avouent sur leur site jouer avec plus d’une quinzaine
de pédales branchées en ligne, qui se considèrent
comme le deuxième meilleur groupe de l’Univers après Guitar
Wolf, qui proposent deux CD en un, l’album officiel, Noise Action Noise,
mutant hybride entre stoner et garage sursaturé... Accompagné
de Jet Rock, encore plus distordu (oui c’est possible !), où l’on
retrouve la quasi totalité des morceaux de l’autre disque, mais
dans des versions différentes, plus deux inédits... [pause.
Je suis perdu !]... Et en plus ils y ont inclu une version personnelle
du jeu Space Invaders... Mon pote Pedro est au 40ème tableau (!!!)
et il vient de gagner le droit de choisir un morceau dans une liste de
200, que le groupe va enregistrer spécialement et lui envoyer (!!!!!!!!!!!!!!!!!!).
DES MALADES ! (2xCD Noise Action Noise - Must Destroy - www.mustdestroymusic.com)
SUBSONIC COMP.
Subsonic Live vol.1
Lola Product
Bonne idée que celle de la salle montpellieraine
de nous proposer cette compilation live. C’est Marc, le boss du Subsonic
qui s’est chargé d’enregistrer systématiquement les concerts...
Et faut dire qu’ils en voient passer du beau monde, King Khan, American
Heartbreak, Sin City Six, les Cellophane Suckers (grandiose “Natural Born
Douchebag”, hé hé !) ou Tav Falco. Pour le contingent français,
on retrouve notamment les Wonky Monkees, Little Green Fairy ou les Gasolheads.
Les prises de son sont inégales mais tout à fait correctes
dans l’ensemble, voire excellentes (American Heartbreak, Peepshows, Rip
KC...). Ce premier volume concerne l’année 2001, on attend avec
impatience les suivants. (CD Subsonic Live vol.1 sur Lola Product, 4 rue
du Général Riu, 34000 Montpellier - www.lolaproduct.com).
Signalons aussi que le Subsonic a son groupe maison, The What ! Punk’n’roll
puissant boosté par une guitare fiévreuse et la voix chaude
de Miss Oreta. Ils ont enregistré treize titres qui ne demandent
qu’à voir le jour.
THE MAGNETIX
Flash
Yakisakana
Quel son mes amis ! Sauvagement travaillé,
d’une ampleur toute minimale, roulé sous l’aisselle de la cuisse...
Enorme ! Et je sais de quoi je parle, c’est moi qui l’ai fait... Uh, uh,
uh ! Sinon, les Magnetix vont bien... Suivant... Quoi c’est trop court
? “Flash est l’album de la maturité”. Le duo bordelais peaufine
son garage-rock’n’roll, mélange d’influences allant des Seeds à
Link Wray (écoutez donc leur superbe hommage, “Who Knows”) en passant
par Alan Vega, le psychobilly ou même la soul (“Feel High” et son
crooning impeccable)... Un enchaînement hallucinant de hits. D’ailleurs
Yakisakana ne s’y est pas trompé et sort là son premier 25cm.
A déguster comme un bon sushi... Avec un verre de Bordeaux, évidemment.
(10” Flash - Yakisakana Rds, 51 rue Renaudel, 76100 Rouen - www.yakisakanarecords.fr.st)
THE DIRTBOMBS
Dangerous Magical Noise
In The Red
Mick Collins a dit de ce troisième album qu’il
était calibré pour la radio... Faut pas exagérer quand
même. La fuzz est toujours là, les morceaux soutenus et rugueux
aussi (“Stuck In Thee Garage”, “Thunder In The Sky”). Dangerous Magical
Noise fait le point après un premier album bruitiste et “expérimental”
et l’impeccable groove d’Ultraglide. Les Dirtbombs peuvent tout
jouer, veulent tout jouer, s’attribuent tout. De la ballade soul à
pleurer dans son verre (“Sun Is Shining”), au dressage de TRex (“Motor
City Baby”)... En passant par le garage 60’s le power-r’n’r mutant (superbe
“21st Century Fox”) ou le funk. Et que penser de leur tube intersidéral,
“Stop” ? Encore, encore ! Notons que les premiers exemplaires du LP étaient
vendus avec un 45t bonus comprenant deux covers de Cheater Slicks ; que
le CD comprend lui deux reprises de Brian Eno et Robyn Hitchcock (mais
oui !)... Notons aussi que deux singles sont sortis récemment :
le premier, Pray for Pills, sur Corduroy, dans la série
“direct to acetate” (gravé en direct dans la cire). Excellent, avec
un son on ne peut plus organique ; et le second sur Sweet Nothing
avec un seul inédit, “I Feel Good”, une reprise groovy de Rokko
(Rocky 4, non ?). (LP/CD Dangerous Magical Noise - In The Red Rds, PO Box
50777, Los Angeles, CA 90050, USA - www.intheredrecords.com / 7” Pray for
Pills - Corduroy Rds, 38 Advantage Rd, Highett Vic 3190, Australie - www.corduroy.com.au
/ 7” - Sweet Nothing / www.Thedirtbombs.net)
FU
MANCHU
Go For It... Live
Steamhammer
Les rois du stoner-rock sortent là un des
meilleurs live qu’il m’ait été donné d’entendre. Son
énorme et morceaux choisis. Ce double album, Go For It... Live,
enregistré en 2002 durant une tournée californienne, retrace
toute la carrière du groupe en vingt-deux morceaux... Des débuts
avec “Ojo Rojo” (92) jusqu’au dernier album (le huitième) du même
nom que l’excellent “California Crossing”. Une très bonne introduction
au groupe, si ce n’est au style, avec un des groupes les plus rock du genre.
(2xLP/CD Go For It... Live - Steamhammer, PO Box 721147, 30531 Hannover,
Allemagne - www.spv.de / www.fu-manchu.com)
NEBULA
Atomic Ritual
Sweet Nothing
Après avoir été enchanté
par leur prestation live, très Hendrix meet Blue Cheer avec une
reprise de “Good Morning Little SchoolGirl” à la clé, je
me retrouve assez déçu par cet album, qui marque un retour
au stoner plombé. Euphémisme peut-être quand on parle
de stoner, mais bon... Ce qu’avait laissé entrevoir le groupe notamment
sur l’excellent To The Center de 99, c’est à dire une certaine capacité
d’ouverture, était plus que séduisant. Pour autant l’album
n’est pas raté, avec de très bons moments comme “More”, le
rampant “Out Of Your Head” et le jouissif “Electric Synapse”. (LP/CD Atomic
Ritual - Sweet Nothing)
Bon, débarrassons nous d'entrée du
"gros morceau", l'identité des conspirateurs derrière ce
super group new yorkais : Bill Milhizer (Fleshtones), Andy Shernoff (Dictators),
Keith Streng (Fleshtones) et Paul Johnson, (vieux pote/producteur des 'Tones,
membre des Waxic Poetries, Floyds Of Flatbush et boss du Compactor Studio).
Le groupe se fait appeler The Master Plan et s'était déjà
fait remarquer sur un EP offert il y a quelque temps avec le 'zine de Philadelphie
Carbon 14. Ils s'y fendaient d'un titre garage ("What's Up With That ?")
d'une fraîcheur percutante avec vocaux fêtards, sax gouailleur
et bruitages cheaps et marrants. Un vrai tube, le genre de morceau capable
de mettre d'accord les cerveaux gauche et droit. Addictif par son feeling
et cette immédiate évidence propre aux hits (le cerveau gauche
est accroché) tout en passant haut la main le test de l'analyse
critique (le cerveau droit s'incline). Inutile de préciser que les
auditeurs du Dig It ! Radio Show (dont les deux hemi-cerveaux fonctionnent
évidemment à la perfection hein !) en ont profité
plus que de raison... d'autant que deux ans plus tard le morceau ressurgissait,
en version plus compacte et calibrée façon artillerie lourde,
par les Dictators sur leur dernier album DFFD, normal, le morceau est signé
Andy Shernoff après tout. Et voilà qu'aujourd'hui sort le
premier album du groupe, Colossus Of Destiny, en vinyle uniquement, sur
le label belge Demolition Derby. Une version US en CD doit sortir ces jours-ci
(février) sur Total Energy .
Voilà pour les bases. Mais n'espérez
pas trop que les protagonistes de l'affaire recyclent les vieilles recettes
de leurs groupes respectifs, ça leur rappellerait le bureau... Ils
sont visiblement là pour se faire plaisir sans loucher vers les
chiffres de ventes ni tirer de (master) plans sur la comète. Tous,
sauf Bill le tanneur de peaux, se succèdent quatre fois chacun derrière
le micro (le treizième morceau est un instru de Keith). Le côté
fêtard débraillé est toujours-là, les voix de
Keith et Andy y sont pour beaucoup, et les ambiances vont du rock'n'roll
originel au brulôt pop/punk que n'aurait pas désavoué
Joey Ramone en passant par une sublime balade, un hit power pop (le "You're
Mine" des Floyds Of Flatbush de Paul Johnson), une pleine louchée
de racines, de sautillantes billevesées 50's (avec Pete "Raunch
Hands" Linzell au sax), un Diddley-beat addictif et quelques covers (dont
le "Walking" d'Eastern Dark). Plus évidemment le hit "What's Up
With That ?" du EP Carbon 14. Ne vous attendez pas à un disque très
"spectaculaire" propre à chambouler la hiérarchie de votre
discothèque, c'est plus subtil que ça, cet album, quand même
parfois desservi par une production un tantinet brouillonne, est plutôt
du genre à délivrer ses charmes à l'usage. Et à
tenir la route. Quant aux similitudes avec les Fleshtones ou les Dictators,
évidemment que ces treize titres en sont saupoudrés comme
autant de parcimonieux clins d'oeil/madeleines qui vous surprennent au
détour d'un refrain. Plus qu'un album anecdotique, ce premier opus
(pas sûr qu'il y en ait d'autres) du Master Plan est évidemment
recommandé aux fans des Dicta-Tones et devrait séduire tous
ceux qui savent reconnaître un "disque qui vieillit bien" quand ils
marchent dessus.
THE LEG HOUNDS
S/T
Demolition Derby
Il y a environ deux ans, les remuants Leg Hounds
ont enregistré une tripotée de morceaux qu'ils distillent
progressivement depuis sur Bulge Rds (le label du Rev. Norb qui
drive aussi le groupe Boris The Sprinkler) aux USA et sur Screaming
Apple et Demolition Derby pour les versions européennes
en vinyle. On a déjà ici chroniqué le 33t sur S. Apple
en décernant au groupe la palme de meilleurs Devil Dogs du XXIème
siècle. L'album (sans titre car considéré comme le
premier de la trilogie) sur Demolition Derby permet vite de remarquer
qu'une fois dépassée l'évidence D. Dogs, le groupe
est un des meilleurs gangs garage/punk'n'roll de la planète. Speed,
mélodiques (sans jamais tomber dans le pop/punk) et gonflés
au méthanol, les morceaux sont courts et accrocheurs, le groupe
est méchamment compétent et le tout s'avère VRAIMENT
excitant. Les titres s'enchaînent sans une seconde de répit
et on a droit à l'inévitable "balade qui tue" comme en ciselaient
les D. Dogs sur chacun de leurs albums. Si votre crédo ressemble
à quelque chose comme "ni hard, ni pop, ni new wave", il y a des
chances que vous soyez la cible idéale des Leg Hounds. Leur troisième
album vient de sortir en CD chez Bulge (ouais, ça va vite vu que
les morceaux des trois disques ont tous été enregistrés
en même temps), il y aura sûrement une version européenne
en vinyle. (Demolition Derby : PB 4005, 2800 Mechelen 4, Belgique -- www.demderby.com)
MIGHTY GORDINIS
For Bosomaniacs Only
Demolition Derby
Les Belges Mighty Gordinis (anciennement maison
instrumentale Vice Barons pour faire court) ont d'étonnantes facilités
à mitonner des titres qui prennent des oripeaux de hits dès
la deuxième écoute. "Mustang Driving Woman" (avec l'étonnante
participation vocale de BJ Scott qui duellisa jadis avec Arno le Belge
sur un surprenant et réussi meddley "La Fille Du Père Noël"/"Jean
Genie") en est un bel exemple : une version du morceau figurait sur le
Vol 4 de la série Kongpilation, et mine de rien il s'était
si bien imprimé dans nos cortex qu'en écoutant la nouvelle
version, on était tous prêts à jurer que ce titre n'était
pas d'eux mais sans doute un vieux classique qu'on connaissait par coeur...
Et bien rien du tout, c'est juste que la version sur la Kongpilation était
restée bien présente dans le coin de notre cerveau réservé
aux "tubes". C'est un critère... Et on ne parle même pas du
ravageur et répétitif "Super Charger 69" ou de "American
Revolution", sorte de chaînon manquant entre le MC5 ("Revolution
starts tonight, lead by twin guitars") et les Fleshtones (le refrain à
grimper sur la table). Leur terrain de chasse habituel est pourtant le
60's groove teigneux avec cuivres comme ils le pratiquent avec classe sur
la face B de cet album, leur deuxième, intitulé For Bosomaniacs
Only.
(Demolition Derby : PB 4005, 2800 Mechelen 4, Belgique -- www.demderby.com)
THE SOUND OF SF
Alive Records
Ce CD fait penser à une sorte de Sympathetic
Sounds Of Frisco, sauf qu'on n'est pas chez SFTRI mais chez
Alive Rds à Burbank et qu'il s'intitule plus sobrement The
Sounds Of San Francisco. On y navigue entre garage beat (Flakes), new wave
plus ou moins énervée (Boyskouts, Coachwhips), rock punk
à la Texas Terry ou Gee Strings (Nagg) et Stones attitude (Big Midnight,
ex-Richmond Sluts) ou groove rock avec "de l'âme" (The Aktion). Et
forcément quelques morceaux nettement moins écoutables...
Soient au total dix-sept titres inédits et un travelling panoramique
sur la scène actuelle de Frisco parmi lesquels vous repérerez
facilement vos favoris. Ici les Flakes, Big Midnight et Nagg tiennent la
corde...
(Alive : PO B. 7112, Burbank. CA 91510. USA. -- www.alive-totalenergy.com)
COME N'GO
Rhythm'n'Blood
Voodoo Rhythm
Amateurs de garage trash-punk haute tension, voici
un album (LP/CD comme toujours chez Voodoo Rhythm, avec pochette
digipack pour le CD) qui devrait faire du bruit dans vos chaumières.
Ce groupe suisse qui a mis la main sur la fameuse boîte à
speed répond au nom de Come N'Go et gonflera à bloc les fans
des Cramps, Billy Childish (ils reprennent et maltraitent comme lui le
"Baby What's Wrong" de Jimmy Reed), Oblivians ou encore Beach Bitches si
vous voulez une référence plus hexagonale. Ils ont aussi
une attirance irrépressible pour la sauvagerie jusqu'au-boutiste
(plusieurs de ces douze titres auraient pû figurer sur une compil
genre Feel Lucky Punk) et explorent parfois des contrées
plus habituellement fréquentées par certains duos heavy-blues
déjantés. L'album au titre en forme de programme (Rhythm'n'Blood)
est... heu... "produit" par Robert Butler (Miracle Workers, Get Lost, Reverend
Beat-Man Group), il y joue aussi de la slide et signe le désopilant
article de présentation du groupe en pochette intérieure
(un compte-rendu arrosé de l'enregistrement de l'album). émotions
fortes garanties, mes voisins ont adoré...
BABY WOODROSE
At Gutter Island
Bad Afro
Après avoir sorti le second album (Money
For Soul) du groupe danois, Bad Afro Rds a réédité
le premier (Lorenzo Woodrose y joue de tous les instruments, le disque
est paru à l'origine sur un autre label danois), s'apprête
à mettre le troisième sur le marché (une série
de reprises) et vient tout juste de sortir un album live (At Gutter
Island) de ces garagistes psychédéliques qui montent.
Ils sont d'ailleurs ici plus psyché que véritablement garage,
le concert a été entregistré au Danemark au cours
de l'été 2002, soit pile-poil entre le très psyché
premier album et le plus garage Money For Soul. Pareil pour la musique,
entre les deux leurs coeurs balancent... On les a vus l'été
dernier et leur show était plus percutant que celui-ci (un festival,
peut-être à 4h de l'après-midi...). Un document sur
l'évolution du groupe, conseillé aux fans des Chesterfield
Kings et du 13th Floor Elevator.
(Bad Afro : Sandbjerggade 11 st th, 2200 Copenhagen N, Danemark --
www.badafro.dk)
THE ASTROGLIDES
Channel Surfing With...
Fast Music Rds
Ce big band instrumental israélien à
la réputation internationale sort un troisième album majoritairement
consacré aux génériques de la télé israélienne
des années 70 et 80. Ça va du western au polar en passant
par les émissions d'apprentissage de l'anglais et les magazines
d'actualité. Le résultat est un amusant croisement entre
Man Or Astroman et Rabbi Jacob (dont le thème, revisité ici,
fut le générique des soirées électorales locales
durant de longues années !). D'hommages/adaptations Surf en soundtracks
SF ou de films d'espionnage, les cuivres rougeoient, le vibraphone sautille
et les guitares vintage ne lésinent pas sur la réverb' et
le delay. Le côté oriental (casher surf ?) de l'entreprise
ajoute une touche d'originalité exotique qui fait de ce Channel
Surfing With... (CD 19 titres sur Fast Music Rds) une agréable curiosité
recommandée aux amateurs d'instrumentaux en tous genres. Le CD est
accompagné d'une feuille d'explications très complète
qui détaille morceau par morceau les émissions honorées.
On est désormais incollable sur les grandes heures de la télé
israélienne.
(Fast Music Rds : PO Box 14542, Tel-Aviv 61444, Israel -- www.fastmusic.co.il)
FATALS
Aux abris tout le monde ! Et prévenez les
keufs, y'a comme un air de "reconstitution de ligue dissoute" chez les
Fatals, enfin presque puisqu'on y retrouve deux ex-Beach Bitches et un
ancien Rippers (des potes de garage des BB's). Le quatrième larron,
Vince P, est québécois et vous l'avez sans doute déjà
croisé au détour d'une des tournées hexagonales des
Vipères. Vince est désormais basé à Paris.
Il a d'abord passé quelques mois dans la région toulousaine
et donc participé à l'ouverture de ce nouveau front Perpignan-Montréal
sur l'axe du mal. Fans des Sonics, des Swamp Rats et du Punk 77 le plus
violent, essayez donc de dénicher ce EP (220 ex. seulement, hurry
up !) qui remonte le temps et nous ramène du côté de
Perpignan il y a presque dix ans, quand les Beach Bitches et autres Feedback
semaient la terreur à grands coups de refrains hystérico-garage
sur fond de guitares saturées à faire flipper les baffles
de la plus blindée des chaînes stéréo. Mention
au tubesque "Can't Change My Style", le morceau écorche, déchire
et explose en vous laissant aplati comme une marmotte québécoise
qu'a traversé la route au mauvais moment. (nasty.prod@wanadoo.fr)
THE AVERSIONS
Juste avant de quitter le Québec pour rejoindre
l'hexagone, Vince P a enregistré un (mini) album avec les Aversions,
groupe punk corrosif naviguant violemment entre 77 US et l'équivalent
GB. Vince est à la batterie cette fois. De réminiscences
Dead Boys en percées de grattes et refrains à la Thunders,
cet album acéré (vinyle et CD, la version CD est glissée
avec le LP dans la pochette !) est descendu avec classe et pied au plancher
par des experts en 1-2-3-4 supersoniques. Simple, frais, direct et efficace.
(889 Richelieu #3, Québec. PQ. Canada G1R-1L1)
19 HELL
Tout frais jailli d'un garage rennais, 19 Hell pratique
un rock'n'roll à grosses guitares qui comblera les adhérents
de "l'amicale des rockers sous influences Motor City avec accointances
garage-punk australo-scandinaves". Du gros calibre donc, avec un hit ("Gimme
The Shakes") digne des Hellacopters, qui réchauffe les platines
de Canal Sud Radio depuis plusieurs semaines. Leur démo s'avère
un coup d'essai bien transformé, les solos déblaient le chemin
pour des refrains qui tournoient longtemps, la rythmique est puissante
sans lourdeurs et la reprise figurant parmi ces cinq titres ("Fly The Orient"
de Tricky Woo) démontre que le groupe a du goût (d'ailleurs
en concert ils reprennent aussi Turbonegro et... Lust-O-Rama). La démo
a été enregistrée au fameux Mondo Bizarro (mais pas
en concert), un des meilleurs bars-rock du pays, c'est Bruno le boss de
l'endroit (et bassiste des TV Men) qui officiait aux manettes. 19 Hell
(ou Night In Hell ? Nightingale ?) bénéficie des talents
conjugués de pistoleros locaux déjà recensés
par nos services pour divers forfaits chez Greenfish (Sylvain : chant &
guit, Cyrille : batt) , TV Men (Sylvain again), The Lock Keepers (Bakus
: basse) ou Spiritual Power Candle (Mich P : guit). En tournée près
de chez vous bientôt... pour peu que les TV Men ne soient pas trop
occupés. (19hell@wanadoo.fr)
DUM
DUM BOYS
Kiss Me Deadly
fffascination
La dernière livraison (Kiss Me Deadly)
des increvables Parigots/Niçois se visite comme un bric à
brac électro-rock avec riffs de guitares amples et variantes gospel,
disco funk, Memphis Sound ou "Suicidaires". Il se passe toujours quelque
chose aux Galeries Farfouillettes... La voix de Karim, plus "profonde"
que jamais, évoque tour à tour un James Brown sous speed,
Alan Vega en 1978 ou le crooner suave cool Max "Flaming Stars" Décharné.
Les trouvailles électro qui parsèment les morceaux ne sont
pas toujours ma tasse de chouchenn mais je ne résiste pas à
la montée en puissance sur batterie tribale de "Dance Motherfucker
Dance" ou à la tension Gospel de "Miracle". Le groupe le plus étonnant
du paysage rock français a toujours, vingt ans après ses
débuts, le goût des explorations et débroussaillages
en tous genres, et peu leur importe finalement que l'amateur habituel de
rock soit désorienté par la boîte à rythmes
ou les scratch hip-hop, c'est sans doute même pour partie le but
du jeu. Mais il ne faudrait évidemment pas perdre le côté
Rock'n'Roll en route, c'est parfois limite... Cela dit, les Dum Dum Boys
sont surtout un BON groupe de scène, c'est là qu'ils prennent
leur véritable dimension et libèrent ce "supplément
d'âme" qui fait qu'ils ne craignent personne au petit jeu du "j'te
mets la tête à l'envers" et autres "plonge avec nous, le nirvana
est à portée d'oreille". D'ailleurs je plonge à chaque
fois. Bon les gars, votre tournée quinquennale dans le sud ça
devrait être pour bientôt non ?
www.fffascination.com
www.dumdumboys.org
THE MUTANT PRESS
A force de sortir des albums tous les six mois (sept
depuis 2000 ! voir D. It ! 28 et 29), ce gars-là va finir par déclencher
un culte. Il s'appelle Jerome T Youngman, vient de Détroit et habite
aujourd'hui à New York, joue en one man band (guit, bass, drums,
orgue et chant) et semble intarissable. La dernière fournée
du Mutant Press (le pseudo sous lequel il sort ses CD's) propose dix-sept
titres parmi lesquelles quelques petites perles pop minimalistes et brinquebalantes
avec orgue acide ("Fantasy Six"), des refrains rock'n'roll envoûtants
("Big Time With You") et des reprises peu académiques mais bien
senties de "Wang Dang Doodle" (W. Dixon), "Pain In My Heart" (Neville)
et "Stupid Girl" (Stones). D'autres titres laissent deviner un caractère
bien trempé et un mec qui sait ce qu'il veut. "Creeps At My Door"
par exemple, commence par un extrait de conversation au téléphone
entre Jerome et un de ses potes : "Putain, cette fille est encore passée
chez moi hier soir, elle devrait pourtant savoir que je ne l'aime pas beaucoup.
Merde ! Elle croit que juste parce qu'elle est de Détroit comme
moi on a quelque chose en commun". Et d'enchaîner sur le morceau
: "Creeps at my door, creeps on the phone, I wish they'd leave me alone".
Ou encore "I Need A Connection" : "Il me faut une connexion avec ces connards
des Majors, faut bien que je gagne ma vie". D'ailleurs Jerome n'a jamais
été très regardant sur les différentes manières
de "gagner sa vie", dans les 80's il a tenu la guitare pour Duran Duran
sur une tournée et fait partie du backing band de Madonna pour quelques
shows, fallait bien payer les doses de smack... Il lui sera pourtant beaucoup
pardonné rien que pour ces jams d'étudiants soulards avec
Canned Heat ou les Mothers Of Invention dans les sixties. Un personnage
intéressant... (et je passe sur les heures d'attente en compagnie
de Johnny T. sur le palier des dealers new yorkais). Précision,
tous ses CD's sortent "officiellement" (et non en CD-R) sur son propre
label, 500 Pound Weasel Rds. (mutantpress@juno.com)
RADIO REELERS
Shakin' At The Party
Dead Beat
Wow la claque ! Après un album (Rockin'
Sound) l'an dernier sur Radio Blast, ce groupe basé à
San Francisco (mais originaire de Tucson) confirme qu'il va falloir désormais
sérieusement compter avec lui en matière de garage-punk sous
influences Heartbreakers/Saints/Devil Dogs. On dirait la BO d'une fiesta
sous speed (d'ailleurs le CD est intitulé Shakin' At The Party)
ou les guitares font la loi sur un tempo cravaché par une rythmique
impeccable avec des refrains si jouissifs et facilement entonnables que
je me suis illico décrété "coeur de cible" idéal
pour ce genre de billevesées. Et j'adore ça. Les Radio Reelers
(ancien Trust Fund Babies, The Fells, Weird Lovemakers) font figure de
dangereux concurrents pour les Leghounds. Voila au moins deux disques que
les accros aux Devil Dogs auront à coeur de ne pas laisser passer
ce trimestre.
Dead Beat Rds : Po Box 283, Los Angeles, CA 90078. USA. (www.dead-beat-records.com)