BOSS MARTIANS
The Set-Up
Screaming Apple
Le virage opéré dernièrement
(depuis l'album précédent) par les Boss Martians est plutôt
radical. Si le maître-mot sur les quatre premiers disques du groupe
de Seattle était "surf instru", les voici dorénavant plongés
jusqu'au cou dans un univers "pop" dont le Graal est évidemment
la mélodie ultime, celle qui s'entonne sans réfléchir
et tourne dans la tête longtemps après que le bras du pick-up
se soit reposé. Ils déclinent le genre sous toutes ses formes,
trempé dans le punk, coloré new wave ou garage-punk, toujours
très "power", parfois teinté 60's, d'autres plus 70's, déchiré
de solos lumineux, puissant comme une muscle-car, bref, en un mot comme
en cent, le groupe a réussi un album (The Set-Up) qui devrait
faire référence. A propos de références, les
leurs semblent s'épeler Dickies, Plimsouls, Briefs, Joe Jackson
(on dirait "Oh, Angela" tout droit échappé de Look Sharp),
Buzzcocks, Small Faces, Bomp Rds, E. Costello, etc... L'irréprochable
production, brillante et incisive, est signée Johnny Sangster et
Jack Endino. Au QG de Dig It ! tout le monde est touché, les amateurs
de hi-energy barbelée comme les fans des Yum Yums ou Cheap Trick.
Sur les treize titres, dix peuvent prétendre au statut de "hits
de juke-box". Une performance !
DIRTSHAKES
Return To Boomsfeeldeliah !
Valve Rds
Depuis leur 25cm sur Alien Snatch (The
Kicks Are Alright !), le groupe de Solingen drivé par Jenz l'ex-Jet
Bumpers, s'est fait plutôt discret, sortant épisodiquement
des 45t ou split singles (avec les filles des Battledykes chez Stardumb
notamment, ou sur la compil The Cretins Wanna Dance chez Swindlebra
Rds). Le label Valve Rds, allemand comme eux, vient de compiler
en CD (Return To Boomsfeeldeliah !) une bonne partie du 25cm augmentée
du reste de leur trop rare discographie et d'une poignée de titres
inédits qui font au moins jeu égal avec les morceaux déjà
disponibles. Les atouts qui nous avaient séduits dès le début
sont toujours dans le jeu, l'ambiance oscille entre Ramones et Angry Samoans
(dont ils reprennent le "Stupid Asshole") d'une part et Devil Dogs ou early-Saints
de l'autre. Ils reliftent aussi le "Do The Pop !" de Radio Birdman, rendent
un hommage très personnel à Joey Ramone ("The CCC Took Joey
Away") et invitent leurs copines les Battledykes pour un "Leave Me Alone"
garage-punk anthologique. Et, ça ne gâche rien, leurs textes
sont souvent marrants et moqueurs. Sur "The 80's Weren't That Cool" par
exemple ils rappellent que les années 80 étaient mises en
coupe réglée par Rambo, Magnum, Rocky et autres Whitney Houston
ou Madonna... Cruel constat qu'ils arrivent à rendre désopilant...
Seize titres plus une deuxième version (acoustique) de "Stupid Asshole"
en bonus caché, on n'est pas volé. Attendons maintenant un
premier vrai album.
(www.valve-records.com)
THE LEG HOUNDS
Ready To Go !
Alien Snatch
Ça y est, le troisième album du groupe
de Sheboygan (Winsconsin) met un point final à la trilogie introductive
du gang. Rappelons que les morceaux figurant sur l'explosive triplette
ont tous été enregistrés en quelques jours il y a
déjà trois ans et sont distillés depuis de façon
espacée par le label Bulge Records aux Etats-Unis (en Cd)
et sur Screaming Apple, Demolition Derby et Alien Snatch
pour l'Europe (en vinyle). Le premier LP voyait les Leghounds s'installer
dans le paysage comme de sérieux prétendants à la
"couronne" Devil Dogs, le deuxième confirmait l'impression et démontrait
qu'en plus les Leghounds étaient un EXCELLENT gang garage-punk maîtrisant
royalement les critères du genre. Quant au petit dernier (Ready
To Go ! sur Alien Snatch), il est à deux doigts de nous faire oublier
les D. Dogs, ce qui par ici n'est pas un mince exploit. Dès le torride
discours d'intro (se terminant par un radical "This band should need no
introduction, so FUCK IT !"), le ton est donné, ça va saigner
! Et ça saigne ! La recette est connue mais toujours aussi efficace,
80% de speed songs et 20% de "ballades" mid-tempo (comme qui vous savez)
subitement déchirées par des guitares poussées dans
le rouge et des refrains à grimper sur la table. Ni hard rock, ni
new wave, ni pop (mais pas dénué pour autant d'airs accrocheurs),
les Leghounds piochent dans le 50's/60's rock'n'roll alimenté au
méthanol et affichent une punk attitude aiguisée comme les
surins à cran d'arrêt qui dépassent de la poche arrière
droite de leurs jeans. Ready To Go ! est LE disque qui nous file des fourmis
dans les pattes ces jours-ci. Bon... Passons au gros bémol maintenant
: Cet album (vinyle) a été tiré à seulement
350 exemplaires... Daniel Snatch (désormais partout surnommé
Perfectionnist Daniel) n'est pas satisfait du mastering et n'a conséquemment
pas jugé utile d'en sortir davantage. Bon sang, ici on n'a pourtant
rien à redire du mastering ! A part peut-être, c'est vrai,
sur "Graduation Days", une ballade parfois sauvagement écrêtée,
d'où fluctuation du niveau sonore. Mais pas vraiment de quoi fouetter
un caribou... Bonne chasse, et dépêchez vous quand même,
ici on a fait diminuer le stock en commandant une demie caisse dès
la sortie du disque. Vous pouvez toujours essayer de dénicher le
CD sur Bulge Rds, ils y ont mis la version mono ET la version stéréo
pour le même prix.
Alien Snatch Rds : Mörikeweg 1, 74199 Untergruppenbach, Allemagne
(www.aliensnatch.de)
THE BREAK UP SOCIETY
James At 35
Get Hip
Sous cette énigmatique appellation se dissimule
le nouveau groupe d'Ed Masley, ancien leader des Frampton Brothers déjà
repérés il y a quelque temps chez Get Hip (le single
"Like An Oliver Stone" ou la cover, dix ans avant sa remise à l'honneur
par Tarantino, de "Bang Bang" sur le Tribute To Sonny Bono ; ils
ont sorti quatre albums au total). Sur ce premier disque (un concept album
baptisé James At 35), Ed et ses potes tissent une power pop à
belles et grosses guitares carillonnantes, quelque part entre Yum Yums,
Travoltas (sans la facette surf) et Who 60's. En fait de concept, le narrateur
James/Ed raconte sous forme d'historiettes désabusées quelques
épisodes de sa vie depuis le lycée, quand les filles sur
lesquelles il craquait étaient plutôt amoureuses du blond
et brushé Robin Zander, chanteur de Cheap Trick. Pas rancunier pour
un rond, Mr Masley donne au morceau une coloration évidemment très
Cheap Trick et l'a intitulé... "Robin Zander". Si votre anglais
a quelques lacunes ne permettant pas toujours de goûter le sel du
"concept" (z'auraient dû imprimer les textes), il vous reste les
belles guitares, la voix sublime et les choeurs ciselés propulsant
des mélodies étincelantes à l'efficacité diabolique
("The New Ronnie Spector", "Never Wanted To Be Your Disappointment") ou
délicates et fragiles comme une flamme de bougie en plein courant
d'air.
(www.gethip.com)
BLACKLOUD
6th 6th 6th
Blackloud est le nom du one man band sous lequel
se dissimule un certain Jimbo Burton, ex-bassiste chez Small Axe, un combo
stoner US en activité depuis une
éternité. Tout ici est donc construit autour de la basse
et l'adjonction de synthés et boîtes à rythmes conjugués
avec des vocaux étranges donne un résultat bizarre et
original (un peu trop même...), un cocktail genre Hawkwind +
stoner, répétitif et quasi-planant mais intense. Curieuse
expérience. (CD-R. 6th 6th 6th). www.blackloud.com
Quatre ans après Rosie, les “Shmugs”
balancent un nouveau brûlot : Mutiny In Stereo, une coproduction
Lookout/Mint/Screaming Apple. Depuis sa formation en 1988 à
Vancouver, le seul groupe au monde qui joue sur scène chaussé
de bottes en caoutchouc a effectué un parcours sans tâche
: plusieurs albums pêchus, marrants, inventifs et éclectiques
sous la houlette de pointures comme Conrad Uno, Kurt Bloch ou Mass Giorgini,
une pelletée de tubes garage/R’n’R/-R&B/pop/punk et des shows
transformés en happenings débridés à grand
renfort de “Kissing contests” ou de concours de danse (plus de 500 trophées
décernés aux quatre coins de la planète !). Cette
fois, ils se sont passés de producteur et se sont fait plaisir :
onze titres au son tranchant, des guitares qui naviguent de la wah wah
torride au twangy aérien, des tubes immédiats (“Pirate Ships”,
“Haunt Me”), du groove vitaminé, du minimalisme sonique à
la Velvet, une nouvelle version du prenant “Mach 1” (tiré de Wet
Pants Club en 1993), et ultime clin d’oeil : un hommage jouissif à
AC/DC, solo de guitare millésimé Angus Young ‘78 en prime.
Irrésistible.
(www.thesmugglers.com)
COOL JERKS
Wir Beaten Mehr
Soundflat
On ne risque plus de les confondre avec leurs homonymes
de Memphis. Sur leur deuxième opus, Wir Beaten Mehr, les Cool Jerks
de Breme chantent tous leurs morceaux en allemand, une langue peu réputée
pour son coulant rock’n’roll... Un choix audacieux qui a déclenché
force ricanements chez certains Diggers. Bon ben, au bout du cinq ou sixième
morceau, j’ai fini par m’y faire. Faut dire que nos trois teutons ne sont
pas des charlots rayon beat sixties. Entre perles à la early Beatles
et british beat classieux à la Kaisers, on a droit à du twist
enjoué, une excursion exotico-surf ou une tentative pour faire groover
la langue de Goethe (c’est pas gagné), ainsi que de belles adaptations
de “My Mind’s Eyes” des Small Faces (“Das Ist Mein Alltag”) et du “I’ll
Be There For You” des Rembrandts, le générique de la série
télé Friends (“Ich Bin Da Fur Dich”). Vous verrez que même
les plus sceptiques brailleront bientôt en yaourt le refrain de l’hypnotique
“Die Szene”.
Soundflat Records c/o Marco Traxel, Zulpicher Strasse 31, 50674 Köln,
Allemagne
HELLACOPTERS
Cream Of The Crap ! Vol 2
Sweet Nothing
Avis aux fans qui n’ont pas les moyens de collectionner
les innombrables singles des héros suédois, Sweet Nothing
Rds vient de livrer le Cream Of The Crap ! Vol 2. Un nouveau
double album qui rassemble des extraits de 45t et de EPs enregistrés
entre 1995 et 2001, de leur version barbelée de “Lowdown Shakin’
Chills” des Nomads, à l’époque du premier album, jusqu’au
tubesque et lissé “Geekstreak” de la période Universal. On
y retrouve aussi “Slowdown” et “16 With A Bullet” avec Scott Morgan, des
reprises des Dictators (“Master Race Rock”), Radio Birdman (“Time To Fall”),
Black Sabbath (“Dirty Women”), Kiss (le très velu “All American
Man”), une réponse au “It’s A Long Way To The Top” d’AC/DC (“(It’s
Not A) Long Way Down”, hé, hé), et quelques hits instantanés
à redécouvrir (“Holiday Cramps”, “Be Not Content”). En tout
cas bien assez de guitares flamboyantes et de breaks ravageurs pour headbanger
en faisant les cornes toute la nuit.
www.hellacopters.com
THE DEFECTORS
Turn Me On!
Bad Afro
Après deux albums pour ESP-Recordings,
les “Fuzztones danois” rejoignent l’écurie Bad Afro, la crème
des labels rock’n’roll scandinaves. On pourrait dire que Turn Me On! est
une tentative de modernisation du son garage sixties. Certains morceaux
sont convaincants (“Brought Up As A Dog” et son mix savant), mais d’autres
carrément limites (“The Zoom Out” ou “Sleepwalking”, au son bien
synthétique). Il y a aussi du garage avec orgue plus académique,
et des influences pop sensibles sur le tube imparable “It’s Gonna Take
Some Time”, auquel a participé Lorenzo Woodrose.
www.thedefectors.com -- Bad Afro, Sandbjerggade 11, 2200 Kbh. N, Danemark
-- www.badafro.dk
ROKY ERICKSON
Don't Knock The Rok !
Norton
Houla, j’imagine le fan de Roky Erickson qui n’aurait
sous la main que ce double album Don’t Knock The Rok ! pour faire
découvrir son idole à son petit neveu. “Waaaa... tu te fous
de moi ! Il chante faux ton Roky, et le groupe il rame à mort !”.
Euh, ouais, c’est sûr, les répétitions d’un des plus
grands cinglés du rock avec son groupe les Aliens en 78, c’est d’un
intérêt historique certain, mais faut sûrement être
ultra-initié pour en goûter tout le sel. Beaucoup de reprises
bancales, une poignée de titres plus carrés au son brumeux,
de bons passages quand même (“Bumble Bee Zombie”, “Wake Up To Rock’n’Roll”,
“Can’t Be Brought Down”, “You’re The One”...), qui n’arrivent pas à
la cheville du classique I Think Of Demons avec les mêmes
Aliens, et des notes de pochette amusantes de Gregg Turner. Dans les cercles
où la sortie d’inédits de celui-qui-parlait-avec-les-extra-terrestres
provoque extases et lévitations, on doit bénir Norton pour
avoir exhumé ces vieilles bandes. (www.nortonrecords.com)
TEENACIDE PAJAMA PARTY
Teenacide
Après des albums des Shakes, des Blondes et
des Checkers, le label californien Teenacide nous invite à
une aguichante Pajama Party (euh... c’est quoi exactement ?) avec en bande-son
dix-neuf morceaux chantés par des filles. Une gâterie pop/punk/new
wave acidulée, délicieuse découpée en tranches,
d’où ressortent The Neptunas, Pink Slip, The Holograms, The New
Detectives (et leur screameuse à la Texas Terri), Rocket (qui reprennent
logiquement “Rocket”, le tube glam seventies de Mud signé Chapman/Chinn),
Cheap Chick (qui reprennent tout aussi logiquement Cheap Trick : “Auf Wiedersehen”),
ou le lumineux hommage à Rodney Bigenheimer des Soft Blue Lights
sobrement intitulé “Rodney” : des voix magnifiques, un tambourin,
quelques clochettes et une mélodie destinée à s’inscrire
dans les neurones les plus engourdis. “Rodney... Rooooodney... Tu du du
tu du du tu du du du...”
Teenacide, PO Box 291121 Los Angeles, CA 90029, USA -- www.teenaciderecords.com
Après le très médiatisé
Chasin’ The Onagro, précédent album d’Atom Rhumba,
produit par Mick Collins, on attendait de voir vers où tirerait
le groupe basque. Leur trajectoire est en effet assez singulière...
Enfin, je dirais plutôt qu’ils en “rajoutent” à chaque fois,
jusqu’à obtenir un mélange très personnel et bizarre,
mais parfois un peu indigeste. Aux influences Scientists/Suicide des tout
débuts sont venus se greffer Pussy Galore et la No Wave, la disco/funk
et maintenant la country et Captain Beefheart. Un mélange pas si
dépareillé que ça et qui fonctionne plutôt bien
sur “Constant Déjà Vu” et son sax à la James Chance
ou sur la ballade champêtre, “One Bit Memory” qui rappelle un peu
l’approche des Beasts Of Bourbon, ou l’ambiant “Cowboy Fly” avec sa scie
musicale. Par contre je trouve qu’ils abusent un peu sur des morceaux comme
“Eskimo Bones” ou “New Kind Of Virus”, où le groupe multiplie les
riffs et les ambiances... L’album est excellemment enregistré selon
la méthode “première ou deuxième prise, live en studio”.
Nul doute que le disque fera un carton, moi je déplore un peu leurs
élans arty et le manque d’urgence. Rien de trop grave quand même.
(LP/CD. Backbone Ritmo)
SPACELINES
Munster Rds
La compilation Space Lines (Sonic Sounds For Subterraneans)
a pour objectif de présenter les racines et origines du son Spacemen
3, le mythique groupe de Jason Pierce (aujourd’hui dans Spiritualized)
et Peter Kember alias Sonic Boom. C’est d’ailleurs ce dernier qui s’est
chargé de la sélection des morceaux. On pouvait logiquement
s’attendre à retrouver les Beach Boys, Pink Floyd ou le MC5, et
ils y sont bien, mais pour le reste on a surtout droit à du très
rare et pointu. Du jazz cosmique avec Sun Ra, le folk-blues de Lightning
Hopkins ou Jesse Mae Hemphill, une ballade 60’s empoisonnée par
les Cryin’ Shames, une féroce version de “Crawdaddy Simone” par
les Syndicats (et dire que leur gratteux a fini chez Yes ! Les dangers
de la drogue ?), l’exotic lounge de Xavier Gugat (“Perfidia” date des années
40, époque où cet Espagnol né avec le siècle
précédent tournait aux Etats-Unis...), le gospel des Stapple
Singers ou le fuzzy “Psychic Hitlist Victim N°8” de leurs contemporains
Honolulu Mountain Daffodils. Rajoutez à ça les géniaux
“Transparent Radiation” de Red Crayola et le groovy “Can’t Let Go” de Evie
Sands, et vous avez un des disques les plus passionnants du moment. 23
tranches de plaisir à déguster sans modération. (2xLP/CD.
Space Lines)
LIVE AT SUBSONIC #2
Lola Product
Le deuxième volume des compils live de la
salle montpellieraine est consacré à l’année 2002...
D’ailleurs vu qu'elle a été faste, ils ont décidé
de faire des sous-genres ; ici donc, fifties, garage, soul et groove alors
que le Vol 3 sera consacré au punk/rock’n’roll. ça attaque
très fort avec une version torride du “Torture” de King Khan (justification
à lui tout seul de l’investissement !) puis on décline les
genres, le rockab’ des Orientals de Toulouse (tiens merde, ils jouent jamais
par ici ou quoi ?), le rock&roll classieux de Speedball Baby, l’inébranlable
Tav Falco, le garage trash des Sexareenos, la furia des Booboos, Kevin
K en acoustique, plus Sudden que jamais... On trouve aussi quelques expériences
plus ou moins douloureuses, Madigan Shive (voix et violoncelle pour un
trip PJ Harvey/P. Smith) ou la déjante psychiatrique des Courges
de Matt Konture. Y’a aussi les Flaming Sideburns et les BellRays, mais
je me souviens que ce soir-là, Marc le boss supremo du Subsonic
et responsable des enregistrements, n’avait pu atteindre la table de mixage.
On se retrouve donc avec deux morceaux, certes bons, mais au son de walkman.
Dommage. (CD. Live At Subsonic Vol 2 - Lola Product, 4 rue du Général
Riu, 34000 Montpellier - www.lolaproduct.com)
THE
STAR & KEY OF THE INDIAN OCEAN
...Plays Their Rock’N’Roll Fiasco
Green Cookie
Deuxième album pour les surfers Nantais (tiens
c’est presque crédible pour une fois... D’habitude y viennent d’un
trou paumé du mid-west américain qui n'a jamais vu la mer,
voire de Bavière ou de Besançon !), toujours sur le label
grec Green Cookie Rds. La recette est connue, guitares twangy, stacatto,
rythmique monolithique et batterie trépidante. Tout y est et pourtant
je suis un peu déçu par ce disque. Le son manque de dynamique,
de claquant. On s’attend toujours à ce que ça s’envole mais
ça ne décolle jamais vraiment. C’est sûr que n’est
pas Ventures qui veut, mais un peu plus de folie siérait bien au
quatuor masqué. On apprécie quand même les bons moments
comme “36 District” où le groupe lâche un peu les chevaux,
ou bien encore “Mega Tsunami”, là c’est carrément Godzilla
qui débarque. Y'a aussi des moments plus difficiles... Notamment
les morceaux chantés. Va falloir me travailler cet accent... (CD.
...Plays Their Rock’N’Roll Fiasco - Green Cookie Rds, Po Box 50501, 54013
Thessaloniki, Grèce - www.star-and-key.fr.st)
DIGGER & THE PUSSYCATS
Young, Tight & Allright
Spooky Rds
Melbourne encore avec un duo de blues déjanté,
“fucked-up blues” comme ils disent. Les influences sont variées,
à l’image de leurs reprises : le blues classique avec le “Stop Breaking
Down” de Robert Johnson, les Make-Up ou le “Sooprize Package For Mr Mineo”
de Supercharger, rebaptisé ici “Stab A MotherFucker”... On peut
aussi les rapprocher de leurs compatriotes Sailors (notamment sur l’énervé
“Motorbike” qui ouvre le disque ou le frustrant “100 Degrees”... enfin,
frustrant surtout pour eux !) ou même du Gun Club (“10-Car Pile-Up”).
C’est Spooky Rds, un label local, qui s’est occupé de l’album ;
c'est le label attitré de l’ex-Beast Of Bourbon / Johnnys, Spencer
P Jones, il est sur les rangs pour sortir le prochain album de Sonny Vincent
en Australie. On en reparlera. Sachez que Digger & The Pussycats seront
en tournée européenne en mai/juin. Les dates sont sur le
site du label. (CD. Young, Tight & Alright) Spooky Rds)
www.spookyrecords.com
THE BOBBYTEENS
Cruisin' For A Bruisin'
Screaming Apple
Il est des groupes comme une bonne vieille Kro, on
sait par avance qu’on ne sera pas déçu. C’est le cas des
Bobbyteens. Fun, fun, fun ! Qu’elles/il s’attaquent à un rock&roll
bancal (“Hot Sweet ‘N’ Sticky”), au garage 60’s façon Northwest
(“No Time”) ou à la power-pop (“He’s So Dull”), le quatuor de Frisco
vole au dessus de la mêlée. Faut dire qu’elles/il ont un sacré
CV (Trashwomen, Spastics, Mummies, Phantom Surfers, Brentwoods, Tina &
The Total Babes, Flakes... et la liste est encore longue). Et quel plaisir
de retrouver la frappe inimitable de Russel Quan ! (LP/CD. Cruisin’ For
A Bruisin’)
TEENAGE CONFIDENTIAL
Rock’N’Roll Kiss
Screaming Apple
C’est pas pour dire, mais ça fait une paye
que je m’étais pas écouté un nouveau groupe japonais.
Guitar Wolf est aux abonnés absents, Michelle Gun a déposé
le bilan... Voici donc Teenage Confidential. Ce quatuor de Fukukoa pratique
une power-pop-punk très influencée par les girls group et
Knack... Si, si ! Gros côté Devil Dogs/Heartbreakers aussi
(surtout la guitare lead). Je les accouplerais bien avec les Neurotic Swingers
ça nous f'rait certainement une jolie descendance. (LP Rock’N’Roll
Kiss -- Screaming Apple : Düstemichstr.14, 50939, Köln, Allemagne
- www.screamingapple.de)
THEE TUMBITAS
The 2nd Coming
Biakbat Recordings
Y’a du changement chez nos zombies galiciens, puisque
pour leur deuxième album (sobrement intitulé The 2nd Coming),
ils se sont adjoint les services d’un nouveau guitariste, un certain Johnny
Balan (enfin sur les photos, il ressemble plus à l’oncle Fétide
de la Famille Adams qu’à un simple mortel !) et surtout d’un bassiste.
Pour le reste, ils pratiquent toujours un rock&roll cryptique, hanté
par les thèmes horrifiques (“Oh Tomb Sweet Tomb”, “Voodoo Romance”,
“SoulSuckers”, “Nightmare”). Et puis ils font quelques incartades garage-folk,
un peu dans le style Paisley Underground cher aux Long Ryders et autres
Dream Syndicate, notamment sur le superbe “Born Bad”, assurément
le tube du disque. (CD. The 2nd Coming - Biakbat Recordings, Po Box 0539,
48080 Bilbao, Espagne - www.biakbatrecordings.com)
THE VON BONDIES
Pawn Shoppe Heart
Warner Bros / Sire
Depuis que Jason Stollsteimer s’épanche dans
la presse à grand tirage, je trouve qu’il raconte un max de conneries...
Pas vraiment humble le gars ! Et bien croyez le ou pas, le nouvel album
du quatuor de Detroit, Pawn Shoppe Heart, est à l’image de
son leader. Talentueux mais prétentieux. On dépasse le garage-punk
vaudou du premier album pour s’en aller chercher le hit. “C’mon C’mon”
est le titre emblématique de cette attitude. Un petit riff qui n’est
pas sans rappeler le “7 Nation Army” des White Stripes (excusez-moi, mais
je ne peux pas m’empêcher de les rapprocher ceux-là, tant
Jason a pris de son frère aîné/ennemi), un rythme pop
wave à la Smith... Imparable peut-être, mais trop convenu.
Ces incursions vers une certaine new-wave (“Not That Social”) seraient-elles
le fait de Jerry Harrison, l’ex-Talking Heads / Modern Lovers ? En tout
cas une chose est sûre, sa production est superbe. Puissante, claire
et très organique. En gros je trouve cet album moins accrocheur
que le précédent et en même temps je reconnais que
c’est un des bons disques du trimestre. Car ouais, “No Regrets”, “Broken
Man” “Right Of Way” ou “Maireed” (qui rappelle les morceaux les plus atmosphériques
de Mudhoney) pourraient largement figurer dans n’importe quelle play-list
digne de ce nom. (LP/CD. Warner Bros/Sire - www.vonbondies.com)
THE APERS
The Wild And Savage Apers
Stardumb Rds
Deux albums, une demi-brouette de singles, plus de
400 concerts, une tournée aux Etat-Unis... Ils n’ont même
pas 25 balais et les Apers font déjà figure de vétérans
de la scène pop-punk galactique. Et en plus Kevin Aper tient un
des labels les plus actifs du moment (Stardumb donc). Ce CD, The
Wild & Savage Apers, regroupe 25 morceaux inédits ou issus
de singles aujourd’hui introuvables et de compilations diverses. ça
commence en 97, au fond du garage avec un punk mélodique toujours
très rigolo, mais dès 98, le gros son est là. L’influence
majeure du moment semble être les Ramones (“I Hate Guys With Girlfriends”),
mais bien vite, les morceaux se "popisent" encore dans un style qui rappelle
beaucoup les Queers. En 2000 ils ont enfin le droit de boire et enregistrent,
bourrés, l’un de leur meilleur titre, “I Can’t Change The World”,
au Rocket Dog Studio d’Eppie Hotz (Nitwitz, Hydromatics). Une (belle) petite
reprise du “Here Comes The Summer” des Undertones et c’est déjà
fini. Ce CD est certainement la meilleure introduction possible au groupe
de Rotterdam. Moi qui n’étais pas vraiment fan, je trouve que la
diversité des enregistrements est tout à fait salutaire...
Et on ne voit même pas le disque passer. (CD. The Wild & Savage
Apers)
Stardumb Rds, Po Box 21145, 3001 AC Rotterdam, Pays-Bas - www.stardumbrecords.com
HATEPINKS
Sehr Gut Rock Und Roll
Lollipop
“Je suis punk c’est fantastique, je chante des conneries
sur la drogue et la musik, je reprends les Pagans, je suis un gimmick,
j’aime le punk, je hais le pink”. Houla ! Dans le style je suis bien moins
fort qu’Olivier Gasoil, chanteur des Hatepinks. Il a traduit littéralement
ses textes en français et ça donne un moment de pur bonheur
situationniste. Leur album Sehr Gut Rock Und Roll a tout pour squatter
vos platines ; le son, les textes, les morceaux... Je retiendrai tout particulièrement
l’énorme “I’m Phoning Aphone” et son riff à la Vibrators,
le tribal “(Killed By) Polaroid Screen” et la ballade sans équivoque
“My Friends Are Assholes”. (LP/CD. Sehr Gut Rock Und Roll). Lollipop
Rds, 7 imp. Monségur, 13016 -- Marseille - www.chez.com/ lollipoprecords