CHRONIQUES
DIG IT # 32

AMBERJACK RICE
     Amberjack Rice (a.k.a. Rice Moorehead) n'en est pas à son coup d'essai puisqu'il publie là son sixième album. Il a commencé à écumer les clubs de son Tenessee natal (où il était d'ailleurs la plupart du temps payé en gnôle, les patrons de Honky Tonk démontrant ainsi qu'il n'y a pas que la monnaie qui peut être sonnante et trébuchante) depuis l'âge de quatorze ans, avant de s'en aller planter sa tente à Austin, Texas. Son blues, puisque c'est de ça qu'il s'agit, autant inspiré par la country (jouissif "Paula And Fred") que par la soul, semble être universel quoique fort ancré dans un delta en pleine crue. Ici, pas d'épanchements guitaristiques ou de savants "clic-clic" à la batterie. Rien que du feeling et de la sauce ! Steak bleu, saignant ou à point, la cuisson varie selon les morceaux. Entre ballades à la slide, caressantes ou tranchantes, et blues groovy plus sale que les mains d'un lecteur de Minute, les perles s'enchaînent comme autant de classiques instantanés portés par un humour souvent féroce digne d'un Mojo Nixon, tel le tristement actuel "Presidential Blues" ("trois trucs pour être président : il faut être un mâle, blanc, et bourré de pognon"). "New Gossamer", sorte de polka endiablée, rappelle que la country vient de l'Est et on frôle parfois le rock teigneux avec "Memphis" ou le déglingué "It's All Because Of You". L'album s'appelle Get So Little... Amberjack Rice, quant à lui, n'a pas fini de grandir.
www.amberjackrice.com

LOBOS NEGROS
     Les Lobos Negros, amoureux transis de surf et de rock instrumental fin 50's et 60's, nous livrent une compilation best-of, Desespejado Y Salvaje WIPE OUT ! (sur Impossible Rds), hommage revendiqué au titre popularisé par les Surfaris par lequel ce disque commence. Outre "Wipe Out" donc, on notera côté reprises le "Surf Beat" de Dick Dale et un très hispanique "Encuentro Con La Patrulla Costera" de Victor Coyote. Ajoutez à ça un superbe hommage à Link Wray, l'Indien qui trouait les amplis, "Bloody Mary Comanche" et le thème de "800 Balles", le western déjanté de leur compatriote Alex De La Iglesia, agitez sans secouer et vous v'là avec un cocktail certes connu, mais rafraîchissant et toujours bienvenu en période de canicule. Dans les 70's, un Loup des Steppes criait à qui voulait l'entendre qu'il était né pour être sauvage. En 2004, les Loups Noirs hurlent à la mort et ressucitent une certaine époque bénie du rock'n'roll. Qui s'en plaindra ? Affutez les bananes et appuyez sur play. Viva Espana !
www.lobosnegros.net

THE TRIP DADDYS
    The Trip Daddys, avec leurs gueules de Stray Cats en puissance et leur album Doublewide, pratiquent un rockab' punk totalement jouissif et bien plus chiadé qu'il n'y paraît à première écoute. Le disque a d'ailleurs une pernicieuse tendance à squatter la platine en se foutant totalement de la pile en attente. Les morceaux slaloment entre mélodies surf boostées au amphètes et à la saturation ("Pretty Faces"), rock'n'roll pur jus (l'excellente cover de "Maybellene") et rockab' plus psychotique que Charles Manson au sortir de taule (et au train où vont les choses, m'étonnerait pas qu'y finisse président des States lui tiens !), "She's Got Somethin", "Stolen Cadillac" ou "Every Time" en attestent sans problème. En cadeau bonux, une reprise du "Please Don't Touch" de Johnny K and The Pirates à faire pâlir d'envie Motörhead et Girlschool réunis. Si ça ne vous suffit pas, dites vous qu'un groupe qui hurle "Rock'n'Roll can never die" ne peut pas être totalement mauvais... Voilà une bande son idéale pour le Cheatersville de notre complice Laurent Bagnard. Rock on boys !
www.tripdaddys.com

KEVIN K.
     "New York New York", chantait l'autre... Il n'avait sûrement pas connu la même grosse pomme que Kevin K. La sienne était rongée par un ver que l'animal décida d'avaler comme on s'enquille celui au fond de la bouteille de mezcal. Hormis "Deadboy Running Scared", tiré de l'album de Freddy Lynxx Bloodied Up et un inédit ("Bon Voyage") la compilation New York, New York... regroupe les meilleurs titres (selon Mr K) de six des dix albums de notre homme, introduction idéale au rock incisif, classieux, et parfois aussi crade que le NYC de Selby (loin des crooneries Sinatresques donc) de Kevin K. Quinze titres et pas une faute de goût, comme le bonhomme, qui n'a surtout pas commis celle de mourir avant l'heure, rescapé (malgré lui ?) de la blanche sans pitié. Les losers flamboyants, on les préfère en vie, hein Johnny (R.I.P. LAMF) ? Les fans peuvent s'en passer (un seul inédit), que les autres se précipitent. (www.13th-Street.com)

BAD CASSETTES
    Diantre ! Dur d'évoquer le cas des Bad Cassettes sans faire compliqué. M'enfin... pour faire court, on dira que les Bad K7 sont le groupe d'un seul homme, Sean Murphy. Sorte de bidouillage sonore à base de guitare plus que lo-fi, de solo de flûte plus faux qu'une promesse électorale, de Bontempi électro-marmot, éclairé par les choeurs féminins de Misses Trinity et Shambhu (des Sin City Circus Ladies si ça peut vous aider...), le morceau titre de ce 45t, "No One To Have Sex With" est assez, heu... comment dire... déstabilisant. Mais bien moins que les deux titres de la face B ! Nipponisant en diable et vrillant la sucette en hurlant à la lune. Sean Murphy serait-il une sorte d'impropable Zappa punk ? Un tout beau cas me souffle Sigmund F. (une vieille relation) à l'oreille. Affaire à suivre avec un album annoncé, Cellophane Country. Pour les amateurs de très, très étranges étrangetés. (www.belowrecords.com)

LE CHALET DE L'HORREUR
    Brrrr.... Tremblez pauvres mortels, et pénétrez dans Le Chalet De l'Horreur. La BD de Besseron (déjà auteur d'un album sur le grand boum de l'AZF) a eu l'excellente idée de s'adjoindre une BO (vendue séparément toutefois), à savoir un morceau des Magnetix, un autre du Jerry Spider Gang et un des Magnetic Spiders (avec des vrais morceaux des membres du Jerry Magnetix Gang dedans). Les deux groupes phares de l'axe Bordeaux-Toulouse s'en donnent à coeur joie en balançant des petites bombes bien de leur crû. A savoir garage-punk-surf'n'woll pour l'un et high-energy intraitable et décoiffante (va refaire ta mise en plis !) pour l'autre. Le résultat, "Theme From The Horror Chalet", fout carrément la trouille ! Teigneux, magnétique et grouillant d'araignées dans les sombres recoins. Un bémol cependant, le son est en deçà de la qualité des morceaux. Y'a dû y avoir un lézard au mastering, c'est surtout sensible sur le titre du JSG, le groupe envisage d'ailleurs de refaire le morceau pour une future livraison. M'enfin c'est l'été (en tout cas quand je tape ces lignes), une bonne BD et trois inédits plus que corrects, on va pas gueuler non plus hein ! Allez hop ! On écrit aux éditeurs (Les Requins Marteaux) et on demande Claude et Jeremy Dans Le Chalet De l'Horreur avec sa BO. Prix modique pour décharge graphique et électrique.
requins.marteaux@wanadoo.fr

ASOF
    A Smell Of Fox, groupe clermontois élevé en liberté, aux vrais grains de Real Cool Killers, ont défoncé le poulailler depuis belle lurette et lâchent sans fioritures une démo 4 titres pleine de poils et de bollocks. Du rock velu, rentre dedans, propulsé par des riffs qui, pour être classiques, n'en sont pas moins efficaces. A vérifier en concert pour être tout à fait sûr. Si les promesses sont tenues, ça risque effectivement de sentir le renard tant la sauvagerie de leur musique risque de méchamment faire grimper les éthylomètres.
ricetrock@hotmail.com

SHE WOLVES
     Il fut ici précédemment question de loups. Passons donc aux louves maintenant. New Yorkaises en l'occurence puisqu'il s'agit des She Wolves, trio au deux-tiers féminin. Le mâle aux fûts, Tony Wolfman, a un CV plutôt intéressant, jugez donc et pour ne citer que lui, il a joué avec l'infâme G.G. ! ça doit laisser des traces. Comme celles ancrées dans les foies et les feuilles des personnes présentes au Fantomas lors du passage des She Wolves il y a un peu plus d'un an. Le groupe fait patienter le fan (et il y en a !) avec six titres en attendant le prochain CD, Shaky At Best, qui devrait paraître sur Art Monkey Records. Donna Nasr, toujours aussi présente que sa Les Paul, est désormais accompagnée de Gyda Gash (ex-Angel Rot avec l'ancien White Zombie Tom Five), remplaçant Laura Sativa à la basse. Produit désormais par Paul Kostabi (Dee Dee Ramone, Sylvain Sylvain, Jerry Friedman), le son s'en trouve grandement amélioré (mais reste dans l'esprit, on va pas commencer à poncer les échardes punk !). "A Hundred Bucks", resucée de leur premier 5 titres, prend ainsi l'ampleur qu'il mérite, "Let's Get Loaded" (no comment), rock'n'roll dans l'esprit, on ne peut plus basique, réjouit l'amateur tout en gardant le son archi-punk des Louves. "Razor Clam" est un mid-tempo bien foutu et assez étonnant, presque Crampsien. Les She Wolves auraient-elles viré leur cuti sonique ? Que nenni ! Attaquons un puzzle si vous le voulez bien... Leur précédent 5 titres contenait "Trash", très bonne cover des New York Dolls. Kostabi a produit Sylvain Sylvain, lequel a accompagné les Louves en virée pour se chauffer avant la tournée de reformation des Poupées. Une tournée qui partait bien mais qui a dû stopper, hélas, pour les raisons que l'on sait (R.I.P. Arthur Kane. Il ne reste désormais qu'un Killer en action). La pièce manquante du puzzle ? Un morceau où Syl et les She Wolves uniraient leur forces ! C'est désormais chose faite avec une reprise, "Sheena Is A Punk Rocker", de qui vous savez. Cover anecdotique d'ailleurs, certes de bonne facture mais on pouvait s'attendre à largement mieux vu l'armada levée.
     Well, après les hors-d'oeuvre, passons au plat de résistance. Car de résistance il s'agit bien ! Après l'association avec une ex-poupée New Yorkaise, pourquoi ne pas s'acoquiner avec une autre ? On peut l'faire ? On va s'gêner ! En l'occurence avec Jayne County. Yep m'sieurs-dames (c'est le cas de le dire) ! Le temps d'un 45t (et là je prie le Dieu des rédacs-chefs de ne pas me lapider ou alors à coups de chamallow ça fait moins mal, car je vais écrire la phrase interdite) : à posséder absolument ! Si si, j'vous jure ! On en reparle dans cinquante ans ! "God tell me to kill ya"... c'est sur ces mots, tendrement nimbés de la poésie délicate du fragile papillon virevoltant dans la rosée du matin, que s'ouvre la reprise de "California Über Alles" remise au (dé)goût du jour avec actualisation des lyrics. En lieu et place de Jerry Brown, le gouverneur de la chanson du couineur en chef Jello Biafra, se trouve, mollement avachi comme le premier congé payé venu au bord d'une mer polluée... oh et puis devinez ! Quelques indices : le QI d'un barbare moyen, Conan par exemple, gouverneur de Californie, Terminator... Oui, vous avez deviné, il est temps d'envoyer un TX ! Cover hilarante (pour peu qu'on apprécie l'humour noir et les sueurs froides "I am governor Arnold Schwarzenneger / My muscles & my cock get bigger / When I think about Adolf Hitler / Oh he was such a great leader") et inquiétante où les riffs plus affûtés que l'Opinel de Psychose et les choeurs radicaux et martiaux font merveille. Sur la face B, pas moins inquiétante, vous trouverez "Shrink And Shrivel", original en décomposition (traduisez donc Shrink and Shrivel) et dépoussiéré pour l'occase, de Miss Jayne him-her-self.
 Cette perle est éditée par le label allemand
Trash 2001, si vous avez un cousin vraiment germain ça peut-être utile. Et, puisqu'on parle de label, les She Wolves en cherchent toujours un. Il serait temps qu'elles trouvent afin d'y pondre l'album qu'elles méritent. L'appel est lancé.
www.shewolves.com
www.trash2001.de

LE RETOUR DU GRIZZLY
    Country... Rockabilly... rimons facile ! Mais il est vrai que la musique des Grizzly Family est plus ancrée dans ces racines-là que le Charles De Gaulle dans la rade de Toulon (ou comment l'expression "en rade" prend tout son sens). Mais foin de billevesées militaires digressives car là, c'est la réverb' qui nous intéresse. Le six-titres Burning Hot (label Calavera Records) comporte trois covers et trois compos, la parité selon La Famille Des Nounours Pas Tendres (formé entre autre des frangins Casas, ex-Mescaleros et d'un ancien Happy Drivers à la contrebasse). ça démarre fort avec une reprise de Don Woody et Paul Simmons (des gars n'ayant jamais eu le succès mérité, quatre titres sur la Bradley Film & Recording Studio et deux sur Decca !) "Barking Up The Wrong Tree". Réverb' donc à faire vibrer l'échine et voix à la Charlie Feathers, ça fleure d'emblée la qualité. Et ça se confirme par la suite, les covers restant n'étant ni plus ni moins que le "Bless My Broken Heart" de Ronnie Self, ballade classieuse avec washboard discrète imprimant au rythme ce roulement qui te fout immédiatement en selle, et, encore une fois, qualité du chant imparable. Et c'est tant mieux because quand tu t'attaques au 50's et que tu chantes comme un pied avec un panari mycosé, t'es plutôt mal barré. Last (cover) but not least, "No Good Lover" de Mickey Baker et Sylvia Vanderpool. Remember Mickey & Sylvia ? Duo n°2 en 56 dans les charts R&B avec "Love Is Strange". Mickey était loin d'être un mauvais ! Il a enregistré pour Savoy et a notamment accompagné Little Willie John et Screamin' Jay Hawkins, c'est pas un pédigrée Pal qui peut en dire autant ! Il est venu un moment s'installer en France et on dit qu'il appris à jouer de la gratte à toute une génération de rockers frenchy. Le riff frétillant de "No Good Lover" te fait remuer le genou si t'es amputé d'une jambe. Niveau compos, les frangins Casas s'en sortent royalement bien, "Just Like A Rocket", "Mister Doorman", "Long Black Shiny Hair" sortent du même tonneau de booze certifié cru 56 (une bonne année). Bref, encore des types d'une autre époque. Putain les 50's... m'en sortirait jamais ! Et vous voulez que j'vous dise ? ça me gêne pas un poil. Bien au contraire ! J'aurais toujours un grand respect pour les types qui font revivre ça avec classe... Allez, encore une B.O. idéale pour Cheatersville !
Casas Jean-Paul
30 Route de Vienne 69320 Feyzin
http://grizzlyfamily.rockarocky.com

Cédric Cavarroc

THE SHAKES
    Les Californiens The Shakes (avec d'ex Stool Pigeons, Peachfuzz, Redd Kross, Superkools et Excessories) sortent un deuxième album (Gigantes Del Pop !) qui continue à exploiter une veine garage-power-pop légère avec orgue, influencée par les Kinks, facette psyché-garage et bubblegum incorporée. Les titres les plus rapides (les meilleurs) sont majoritaires sur cet album que les fans des frères Davies pourront laisser traîner sans honte près de la platine, principalement grâce à la qualité des compos. (www.teenaciderecords)

BABY WOODROSE
    Comme leurs collègues de label Sweatmaster, les Danois Baby Woodrose sortent un album de reprises (Dropout !) censé pointer leurs influences. Et s'il fallait désigner le plus réussi des deux, le trio drivé par Lorenzo Woodrose l'emporterait sans doute. Leur garage/psyché s'avère particulièrement bien adapté aux covers choisies, de Love aux Stooges en passant par The Lollipop Shoppe, Captain Beefheart, les Sonics, 13th Floor Elevators ou les Saints. En tout dix hommages bien sentis, portés par la voix sensible de l'imposant Lorenzo et colorés par des arpèges soigneusement ciselés ou des solos psychédéliques coupants comme du diamant. Considérez ceci comme un "hors-série", un vrai nouvel album ne devrait pas tarder.

DOM MARIANI
    L'ex-boss des Stems, Someloves et autres DM3 est de retour avec un album solo (Homespun Blues & Greens) tout en finesse power-pop et guitares délicatement sculptées par l'orfèvre Mitch Easter, déjà responsable du son de DM3. Et fort logiquement on se retrouve avec quelque chose comme un nouvel album de DM3 (d'ailleurs Tony Italiano, le vieux complice de Dom dans DM3 participe à l'aventure), loin des early Stems ou de 12 O' Clock Shadow, l'expérience violemment garage-pop menée par Dom et Mickster Batty l'an dernier (un morceau exemplaire, "Hellbound Train", se déniche sur la compil Antipodean Screams concoctée par Mickster pour son label Off The Hip Rds). Sur ce Homespun Blues & Greens, l'accent est davantage mis sur le côté pop que power et les riffs ne sont jamais suffisamment teigneux à mon goût. Très clean, mélodique soft (à part sur une paire de chansons dont le morceau titre avec ses cuivres rougeoyant) et poli en studio pendant des heures, cet album ravira davantage les fans de Wings période Band On The Run (une sacrée référence quand même, on est bien d'accord) que les garagistes entretenant quotidiennement la flamme sous la vieille pochette jaunie de "Make You Mine"/"She's A Monster", l'impeccable premier single des Stems. Au fait, quid de la reformation des Stems d'il y a quelques mois (oops ! J'apprends à l'instant qu'ils viennent de participer au Garage Underground Festival organisé par Little Steven de New York et qu'ils y ont été plébiscités). Et l'expérience 12 O' Clock Shadow aura-t-elle une suite ?
 Ce disque est dédié à Gilles Raffier, disparu l'an dernier. Gilles drivait son label Pop The Baloon avec un goût pour la power-pop brillante jamais pris en défaut. Homespun Blues & Greens devait sortir sur Pop The Baloon. C'est Citadel Rds qui a pris le relais.
john@citadel-records.com

GARAGE BAND REVISITED
    On l'annonçait ici dernièrement, le fanzine du Havre Garage Band Revisited a concocté, pour accompagner son #5, une très réussie compilation d'obédience principalement garage 60's par une tripotée d'excellents groupes contemporains qui maîtrisent orgue et fuzz comme personne. Une majorité de ces groupes s'est fendue d'une intro spéciale et exclusive (même si les morceaux ne le sont pas tous). Au menu : Intercontinental Playboys, Hekawis, Magnétix, Rocket Science, The Crime, The Napoleons (belle cover de "My Little Red Book"), The Satans, The Defectors, The Sewergrooves (un titre du dernier album), The Trash Emperors, The Giljoteens, Royal Nonesuch, Rocket Science, etc... Soient vingt-huit groupes pour 1h15 de vibrations garagy bien senties qui confirment que le genre est immortel et irrésistible quand fait avec réelle passion. C'est évidemment le cas ici. Cette compil est tirée à une centaine d'exemplaires seulement, va falloir vous dépêcher...
monsieur_magazine@hotmail.com

THE SOLUTION
    Amateurs de petites perles soul groove'n'roll façon mid-60's/southern soul, essayez de dénicher Communicate, le premier album de The Solution, un disque qui sent bon le swing qui file des fourmis dans les pattes à tous les coups. Et quand ils se calment et baissent le tempo (sur trois ou quatre titres), même si c'est un peu moins excitant et remuant, ça déborde d'âââme et de coeurs brisés. Elaborée dans un chaudron où les ingrédients (principalement guitares, cuivres, claviers, piano électrique et choeurs de filles, soit une douzaine de participants au total !) bouillonnent en permanence, la recette a été mitonnée par Nicke "Hellacopters" Andersson et son vieux pote Scott "Hydromatics" (et Powertrane) Morgan. Nicke tient la guitare et la batterie, Scott chante et joue aussi évidemment de la gratte (et de l'harmonica). Les références déboulent au détour des refrains comme autant de clin d'oeil (Otis Redding, Marvin Gaye, Spencer Davis Group, etc...) et hommages aux vieilles idoles des deux complices. Et je ne vous parle pas des covers de Tony Joe White et Curtis Mayfield... Voilà LE disque qui nous a fait grimper sur la table en fin d'été. Et accessoirement, c'est aussi l'occasion de remarquer que Nicke Andersson (comme Scott bien sûr) est un soul man de première bourre. Mais ça les fans des 'Copters le savaient déjà, vu que les Suédois ont déjà joliment reliftés quelques classiques du genre (Smokey Robinson, Temptations,...). Et j'allais l'oublier, l'imputrescible Bobba Fett est aussi de la partie, il a même débauché l'organiste de son autre groupe les Diamond Dogs. Le disque (sur Psychout Rds/Wild Kingdom) est distribué par Sound Pollution : mail@soundpollution.se

FEATHERED APPLE Rds
    Ce petit label suisse est un efficace pourvoyeur de 60's sound à l'intention des passionnés curieux et fouineurs jamais rassasiés et dont l'horloge interne semble obstinément bloquée en 66. Voici de quoi entretenir leur perversion avec d'abord un LP des Jackie Fountains qui déclinaient élégamment leur R&B-garage beat-R&R de 64 à 67 en Suède. De reprises remuantes et bien assimilées (Animals, Vince Taylor, Chuck Berry) en originaux pop-garage-folk sculptés à la douze cordes et au piano, les Jackie Fountains ont enchanté pendant trois ans les jeunes Suédois en une centaine de concerts, deux 45t et une cassette. Ajoutez-y les quatre titres enregistrés en 66 mais seulement édités en 69 sur une compil, plus une poignée d'inédits dénichés par le boss de Feathered Apple Rds et vous aurez une idée du contenu de cet album. Anecdote : bien après le split du groupe, leur guitariste a remonté un gang (Jonny Sox) avec Hugh C, un rocker anglais fraîchement installé à Lund en Suède. Sous l'influence de Hugh et attiré par les premiers accords punk qui commençaient à résonner d'Angleterre, le groupe est parti tenter l'aventure en Albion, à Guilford précisément. Ils sont devenus les Guilford Stranglers, ont vite laissé tomber le "Guilford"... and the rest is History. Entretemps, le guitariste des Jackie Fountains était rentré au pays, sceptique quant à l'avenir du groupe. Deux mois plus tard, son "Strange Little Girl" bousculait les charts british et l'aventure Stranglers démarrait. Sans lui. L'album des Jackie Fountains est accompagné de documents intéressants : reproductions d'articles de journaux suédois de l'époque, liste de tous leurs concerts, photos, affiches, set-lists, etc... Du travail soigné.

     Feathered Apple a aussi édité une poignée de singles de groupes sixties dignes de figurer dans les Pebbles ou autres BFTG. D'ailleurs les excellents Rising Tides étaient au sommaire du BFTG #5 avec leur "Take The World As It Comes" couplé ici avec un inédit, "I'm Cryin'". *Les Cave Men de Floride font dans l'incantation empoisonnée à la fuzz et leur "It's Trash" est un modèle du genre cryptique, malsain et traversé de volutes vertes et mauves, quelque part entre Seeds et Haunted. Et comme chaque production Feathered Apple offre un "petit plus", cette version est inédite (l'originale a vu le jour sur l'obscur Chelle Records en 66, à quelques centaines d'exemplaires seulement). *Quant aux Mods, ils étaient suisses, sévissaient en 65 et pratiquaient un Rock'n'Roll Beat pied-au-plancher avec solos de grattes quasi-surf, attaques de basse en piqué et irrésistibles trépidations en prime ("All The Day"). Les "petits plus" sont cette fois l'inédite reprise speedée de "Long Tall Sally" en B-side et une nouvelle pochette (le line-up présenté sur la pochette originale de "All The Day" n'était pas le bon).

 Le label ne se limite pas aux groupes disparus depuis belle lurette puisqu'il propose aussi un split-single partagé entre deux éminents représentants du garage sound US contemporain. A ma droite, (les) Lyres, drivé par un Monoman perfectionniste, clavier en avant, reprennent le "You Told Me Lies" des Chesterfield Kings. A ma gauche, les... Chesterfield Kings font un sort au "She Pays The Rent" de qui vous savez. La contribution des Lyres était parue il y a quelques années (déjà sur un split avec les CK), par contre on n'avait jamais entendu cette version énorme de "She Pays The Rent" (Monoman doit évidemment la préférer à celle des Nomads) qui prend vite des allures de hit à la Rolling Stones sous l'impulsion graveleuse de Greg Prevost et Andy Babiuk. Jouissif et immortel.

Feathered Apple Rds : PO Box 141, 4007 Basel, Suisse.
http://homepage.swissonline.ch/featheredapple/

LARSEN / B-SOUL
    Avec le temps, les Hollandais Waistcoats sont mine de rien devenus un des meilleurs groupes européens dès qu'il est question de 60's Sound. Ni académiques ni outrancièrement sauvages (d'aucuns diraient peut-être "pas assez"), les trois de Groningen livrent un 25cm (Beat This !) qui frise le parfait. Le gang fait preuve d'une décontraction qui n'empêche pas l'assurance et explore avec un même bonheur le garage sound R'n'Beat aux guitares mordantes (avec quelques restes des influences Medway/Childish de leurs débuts), les ballades psyché-pop joliment tournées ou les instrumentaux groove secoués à la wah-wah. Le son est excellent et le feeling forgé par des années de plaisir à pratiquer fait désormais partie intégrante de la Waistcoats touch. Je suppose que ce Beat This ! fait déjà un carton mérité dans tous les garages du continent

 Chez B-Soul Rds, les Slow Slushy Boys se fendent d'un titre groove-soul hypnotique en deux parties (face A + B, la B est instrumentale), "When Will We Get The Power ?" où la voix familière de Denis est chaudement portée/pulsée par les cuivres et les claviers qui font la loi sur le dance floor. *Quant au single de Lou & Benny with The Teen Axel Soul Arkestra, c'est toujours une histoire de famille puisque Lou est la fille de Benny/Denis. Ils reprennent, avec fiston Axel aux instruments, un titre de Gainsbourg ("Dents de Lait, Dents de Loup") et un autre des... Guess Who ("These Eyes"). Surprenant mais anecdotique. Just for fun...

116 Rue Du Crey, St Alban Leysse 73230
www.larsen.asso.fr

KEITH GRAVE PRESENTE (fièrement)
    Notre vieille connaissance du Connecticut (voir interview in Dig It ! #29) continue son oeuvre d'archiviste/compilateur passionné. Cette fois le thème n'est pas vraiment nouveau (des groupes contemporains de filles ou, au minimum, avec une chanteuse) et les morceaux pas tous inédits, pourtant cette compil (We Ain't Housewife Material) est une jolie réussite. D'entrée, vous vous retrouverez cloués au mur grâce aux bons soins de Betty Blowtorch. Leur "Rock'n'Roll 69" est un hit heavy-punk à la Texas Terry avec un son gigantesque et une puissance de rouleau-compresseur dopé à l'éther. Pas de doute, celles-là ont tout ce qu'il faut où il faut, et je ne parle que de musique puisque leur photo ne figure pas sur la pochette de l'album (un point faible : seulement sept clichés pour vingt groupes, et pas de détails à part les adresses des sites internet de chacun). Ensuite s'enchaînent plein pot des titres de Mensen, Fifi & The Mach 3, Astro Babies, Gee Strings, Dirty Burds, Shemale Trouble, Tutsis, Candyrag, Demolition Girl, Blaire Bitch Project (!), etc... L'ambiance générale est au punk décliné sous toutes ses formes : Garage-punk, Heavy-punk, 60's-punk, Japanese-punk (c'est une catégorie ça ?)... L'album est édité en vinyle et CD (sept groupes en plus) chez Dionysus Rds. Petit jeu en prime genre "le compilateur -raide défoncé- a involontairement commis quelques erreurs sur le listing des groupes et titres, retrouvez-les". En voilà déjà deux : 1) Les filles de Mensen viennent de Norvège et non de Hollande comme indiqué. 2) Le (l'ex-) groupe de Demolition Girl s'appelait les Strawberry "Boys", pas les Strawberry "Men"... (www.dionysusrecords.com)

    Toujours dénichées par Keith Grave, de vieilles bandes du groupe Audiolove viennent de ressurgir d'un garage en ruine. Audiolove était le groupe de Dennis Most, leader des Instigators dont le tout récent album est chroniqué en début de numéro. Les enregistrements (live) d'Audiolove datent de 1976 et laissent découvrir un groupe partagé entre punk vindicatif (leur "Excuse My Spunk", présent ici, est devenu un habitué des séries compilatoires genre Killed By Death) et heavy-Detroit Sound cravaché par un guitariste aux doigts qui le démangent. Même si les solos de deux minutes ne sont habituellement pas notre tasse de thé, ce disque nous séduit par son atmosphère avant tout très "rock'n'roll" et son lot de reprises pas si pratiquées à l'époque : "Lucifer Sam", "Down On The Streets", "Signed DC", "I Fought The Law", "Barracuda", etc... Le son est très correct malgré quelques passagères imperfections dues à l'état de conservation de la vieille cassette. Mais si vous avez apprécié le "Best Of" de Rocket From The Tombs d'il y a quelque temps, ce Live At The El Cid 1976 passera l'exam' haut la main. Et la voix magique de Dennis Most fera le reste. Signalons, c'est assez rare, que le guitariste Peter Poulos, est toujours aujourd'hui, soit vingt-huit temps plus tard, au côté de Dennis dans les Instigators ! L'album d'Audiolove est édité par le label japonais Captain Trip Rds et accompagné de notes de pochette signées par Dennis himself. Vous y apprendrez le "Pourquoi ?" des solos de deux minutes, l'explication tient la route. (www.captaintrip.co.jp)

MAGS & 'ZINES

*Maximum Rock'n'Roll (n°256) : Interviews des Witch Hunt, The Observers, Les George Leningrad, etc... Et les colonnes d'expression (vive George Tabb !), les tonnes de chroniques de skeuds, de 'zines, de bouquins, etc... MRR, Po Box 460760, San Francisco, CA 94146-0760, USA.

*X-Rock (n°5) : Après une chaude alerte, c'est reparti pour X-Rock, et pour une fois qu'un magazine national déroule ce genre de sommaire (Hives, Datsuns, International Noise Conspiracy, Modey Lemon, Digger & The Pussycats, The What !, etc...), il serait malvenu de ne pas soutenir Patrick Foulhoux et les X-rockeurs. Dispo en kiosques. Le Cd livré avec propose des titres récents des Hives, Motorhead, Hoggboy, They Might Be Giants, etc... Je crois bien que le n°6 est déja paru.

*Black Velvet (n°40) : 'Zine anglais à la maquette très pro avec couv' en couleur et un sommaire orienté "indie" et glam-punk : Sugarcult, Wednesday 13, Goldfinger, L.A. Guns, etc... Plus des tonnes de chroniques en tous genres.
shari@blackvelvetmagazine.com

*WSD (n°4) : 'Zine A5 anarcho-punk proposant un max de compte-rendus de concerts en région parisienne, concerts qui finissent d'ailleurs parfois en bastons avec les patrons et vigiles de bars organisateurs. Marrant et virulent. Le pavé d'environ 160 pages aligne pas mal d'interviews, chroniques, coups de gueules, etc... Passionné et souvent intéressant, même si le sommaire ne doit pas être tout-à-fait votre tasse de thé : Strongly Opposed, Klinica, Conflict, Attentat Sonore, etc... F. Lenoir, 17 Av. de L'Europe, Apt 364, 94230 Cachan

*Ox Mag (n°55) : Cellophane Suckers, Ghetto Ways, Rocket From The Tombs, Riverboat Gamblers, Defectors, Monsters, Modey Lemon, Silver, etc... 164 pages ! Un must malheureusement réservé aux germanophones. Par contre, aucune restriction pour le CD glissé à l'intérieur : Nine Pound Hammer, Zeke, Bobbyteens, Texas Terry Bomb, The Masons, Electric Eel Shock, etc... (www.ox-fanzine.de)

*Ruta 66 (n°207) : Le magazine de Barcelone fait figure de vétéran éclairé sur la scène européenne. Les sujets abordés sont traités à fond et avec autant de talent que de passion par Jaime et ses troupes. Au sommaire de leur roboratif numéro de l'été passé : Reigning Sound, un dossier "drogues et littérature" (Jack London, Malcolm Lowry, Bukowski, Burroughs, etc...), un tour d'horizon de la nouvelle scène madrilène après le nettoyage du mythique quartier rock Malasaña (tiens au fait, Sin City Six a jeté l'éponge), Man, Wanda Jackson, un dossier Surf, Muletrain (ex-Aerobitch), Wilco, une rétrospective "Tim Bogert - Carmin Appice" (Vanilla Fudge, Cactus, BBA), Drive By Truckers, etc... Un vrai plaisir (en espagnol) à chaque fois.
(ruta66ruta@yahoo.com)

Gildas Cospérec

 CELLOPHANE SUCKERS
    Aucun doute, le troisième album du gang allemand marqua en son temps l’apogée du schweinrock... Hum... oui, le “rock de cochon”, c’est comme ça qu’ils désignaient leur punk rock ferrailleur, foutraque et speedé. Mais le petit dernier, Can’t Say No, est un tournant... “l’album de la maturité” comme dirait un critique rock. Maintenant, leur gigantesque hurleur moustachu chante plus qu’il n’éructe. La production, toujours menée à la baguette par le batteur Chris Cadillac, est moins radicale et plus inventive. Ils ont planqué les guitares tronçonneuses au garage, baissé le volume de 11 à 10, embauché un organiste, et évolué à la façon des New Bomb Turks/Flaming Sideburns vers des riffs stoniens et des mid-tempos intenses (“Shake It”, “Drink Until You Can’t Say No”, “Killing Time” et son petit hommage final au Sonic’s Rendez Vous Band, “Natural Born Douchebag” et l’orgue à un doigt des Stooges/Hellacopters, en passant par l’ironique -ou amer ?- “Turbo White Strokes”).
     Evidemment, on ne se refait pas, comme en témoignent quelques giclées sauvages (“No Time”, “Weak”, ou la cover du désormais classique “I’m A Ramrod” des Ramrods de Detroit). Ces déconneurs imbibés, capables de rabacher quinze fois de suite le même couplet primaire à l’époque du premier album, se lancent maintenant dans des titres rampants et hypnotiques du calibre de “Terrorize Your Friends” (signé Spencer P. Jones et tiré de son album solo, The Last Gap). Une fois diluée la nostalgie du son infernal du disque précédent, on réalise que celui-ci est tout aussi explosif. Le line-up a encore bougé depuis, le guitariste Mattes les a quittés pour fonder The Damagers avec Paul Grace de Dumbell, remplacé illico par... l’autre guitariste de Dumbell, Glen Thompson. Ils ont enregistré quelques nouveaux morceaux et, toujours aussi fainéants, espèrent les sortir dans les trois prochaines années. Le schweinrock est mort, vive le schweinrock !
Subway Records
www.cellophane-suckers.de

DEMOLITION DOLL RODS
    Eux n’ont pas changé des masses. Le trio de Detroit évolue de toute façon dans une quatrième dimension inaccessible où Bo Diddley, Mick Ronson et les Stooges jamment dans la jungle au milieu des cannibales. Prendre des poses glam acrobatiques ou chanter le blues à moitié à poil et a cappella devant des dizaines de punks déchaînés, c’est leur lot quotidien. Avec une instrumentation toujours aussi dépouillée que leurs tenues de scène, ils poursuivent leur leçon de rythm’n’blues râpeux, de blues minimaliste et de glam punk primitif. L’ambiance va du duel guitare/voix au mur du son transpercé de choeurs tribaux et de guitares saillantes. La voix de lionne en rut de Margaret est toujours plus impressionnante. Dan, l’ex-Gories, est le roi des solos saignants et incontrôlés. Christine cogne impertubablement sur son tom bass et sa caisse claire. Les choeurs tonitruent, éructent et gémissent. On est un album sexy, groove et dérangé, à des années lumières de toute hype passée ou à venir. Branchez-vous d’urgence ! Autre bonne nouvelle pour les fans, Margaret Doll Rod a entamé une carrière solo et vient de livrer son premier CD blues en “one-woman-band”, Enchanté, sur le propre label du groupe Pro ASS Rds (une version vinyle avec six titres supplémentaires est prévue chez les Italiens de Rockin’ Bones). Elle a écumé le Brésil au mois d’août avec les locaux Black Mambas et Thee Butcher’s Orchestra. Le trio reprend la route à la rentrée et devrait faire une virée en Europe.
Swami Rds, PO Box 620428, San Diego, CA 92162, USA - www.swamirecords.com
www.demolitiondollrods.com

ROCKET
    Assabouis par la canicule, vous n’avez plus la force de porter à vos lèvres desséchées la canette de bière tiédissante... Plongez donc dans le premier album de Rocket, Too Hot To Be Bothered, rafraîchissement pop-punk synthétique nappé de délicieux vocaux féminins. Ce bel objet ravira aussi votre petite soeur : tout y est rose, de la couverture aux notes de pochette (rose foncé sur rose clair, un cauchemar pour le nerf optique), en passsant par les tenues teenagers des trois chanteuses, trois blondinettes dénommées Lauren (!). Les Lauren sont accompagnées du boss de Teenacide Rds, Jim Freek, aux guitares fuzz et synthés kitsch, et d’un batteur qu’on a du mal à différencier des boîtes à rythme. Tout ce beau monde revisite à la sauce Nikki And The Corvettes meets Devo une dizaine de titres dédiés à l’été, la plage, le soleil et les poussées d’hormones collatérales : des classiques comme “Here Comes The Summer” (Undertones), “In The Sun” (Blondie) ou “Annette’s Got The Hits” (Redd Kross), et d’obscures pépites comme “On The Beach” (Da Biz) et “Nuclear Summertime” (écrit par Kim Fowley pour le gang british BMX Bandits). Shelley Fabares et Freddy Cannon sont aussi au programme. Gaffe aux redoutables versions variétoche-Abba de “Summer Love Sensation” (Bay City Rollers) et “Summer Pop Radio” (Helen Love), qui ne passent le vomit-bag test (demandez à Lo' Spider) qu’à grand renfort de second degré et de synthé à trois sous. Dernière douceur en bonus caché, une version plus crue de “Remember (Walkin’ In The Sands)” des Shangri-La’s, avec un curieux orgue hanté qui évoque plus Joe Meek que Shadow Morton.
Teenacide, P.O. Box 291121, Los Angeles, CA 90029 - www.teenaciderecords. com

TEXAS TERRI BOMB
    Planquez les boyfriends et les petits frères, Texas Terri est de retour, le feu aux fesses et un nouveau LP dans le slip. Your Lips... My Ass ! déboule enfin, cinq ou six ans après Eat Shit! le fabuleux album avec les Stiff Ones. La torride Terri Laird a de curieuses habitudes (du genre pisser dans la rue ou les cuisines des restos, demandez aussi à Lo'), mais elle sait foutrement bien s’entourer : une légende des seventies à la production, Jack Douglas (Aerosmith, Cheap Trick, Patti Smith...), et une brochette d’invités prestigieux (Wayne Kramer, Sonny Vincent, Marc Diamond des Dwarves, Cherie Currie des Runaways pour deux duos, ou son vieux complice Demon Boy des Stiff Ones...). Le résultat est une jouissive éruption de heavy punk échevelé et de punk '77 furibard. Des guitares flamboyantes, des refrains qui font mouche, des choeurs débridés, des breaks insolites et marrants, et la voix possédée de Terri pour une succession de tubes réconciliant les Dictators, les Dwarves et les Dickies : “One Hit Wonder”, “Dirty Action” - qui sonne bien mieux que sur le split avec Antiseen - “Never Shut Up”, un lifting de “Oh Yeah” tiré de Eat Shit!, les furieux “Raunch City” et “Mafia”, ou “Love Hates Me”, du street punk sloganesque, et pour cause, c’est un morceau de notre vieille connaissance CQ, l’ancien gratteux des Buckweeds. La rondelle se conclut par trois exécutions en règle de classiques seventies : “I Got A Right” des Stooges, “The Rocker” de Thin Lizzy et “Rock’n’Roll All Night” de Kiss, une version 78 tours à la fin de laquelle Cherie Currie est obligée de calmer Terri qui continue à hurler dans le vide. Belle pochette en sus, et une photo intérieure qui la montre en tenue d’Eve, croquant la pomme et drapée d’un énorme boa constrictor qu’elle a dû chouraver à Alice Cooper. Adam n’a qu’à bien se tenir.
TKO Rds, 3126 W. Cary St., 303 Richmond, VA. 23221, USA -- www.tkorecords.com
www.texasterri.com

THE WEAKLINGS
    Après avoir longtemps fait partie de la redoutable écurie Junk Rds, les vétérans de la scène punk de Portland (presque dix ans déjà depuis le premier 45t) ont trouvé refuge sur Dead Beat pour leur troisième album. Ils n’étaient déjà pas des parangons de finesse, mais leur son s’est encore alourdi. Rock’n’Roll Owes Me est un cas d’école rayon gros punk rock mid tempo, velu et hirsute, tenant autant d’AC/DC que des Heartbreakers, porté par les vocaux braillards et puissants de ce cinglé de Bradley Wayne Shaver. Un sacré cas : adepte comme Iggy Pop avant lui de l’autoscarification sur lit de bouteilles de bière brisées, couturé de cicatrices, et réputé pour semer la terreur tant sur scène qu’en dehors. Les videurs du Las Vegas Shakedown s’en souviennent encore. “On With The Show”, “Fit For A King” ou le bonus track du vinyle, une version de “Little Boys Play With Dolls” (l’hommage des Lords Of The New Church aux New York Dolls), sont de taille à déchaîner headbanging massif et bourrades viriles parmi les fans de punk qui tâche.
Dead Beat Rds, PO Box 283, Los Angeles, CA 90078, USA
www.dead-beat-records.com

McFADDEN’S PARACHUTE
    Darren Brennesel est un personnage comme on les aime, un savant fou qui sous un pseudo mystérieux peaufine en solitaire dans son labo rempli de pilules multicolores et de matos vintage des potions garage psychédéliques millésimées. Une sorte d’équivalent ricain et orienté sixties du Bevis Frond. Joué, produit, enregistré et emballé par Darren, le CD Sweep Out The Brainfog rassemble cinq reprises datées de 66 à 68 (dont les remuants “Frustration” des Mystic Tide, “The Way” de Tierpark, ou “Too Far Gone” de The Generation Gap), et six originaux bien barrés, d’où fusent solos fuzz ou acides, giclées d’orgues et vocaux rageurs ou planants. Le son est plus rugueux que ses précédentes livraisons, voire carrément cryptique parfois (mention à l’original “It’s A Gasout !”). Ce doit être son vingt et unième album (beaucoup en CD-R's). Alternant lévitation et frustration teenager, il est bien parti pour en faire vingt de plus.
Jargon Rds, 1237 East Main St, Rochester, NY 14608, USA
www.jargonrecords.com

THE (INTERNATIONAL) NOISE CONSPIRACY
    Deux indices laissaient planer un doute sur le quatrième album studio des irréductibles Suédois : une production assurée par Rick Rubin, grand manitou du rap, de la fusion et du métal, et une présentation enthousiaste dans une chronique de... France-Info. Houla, les apôtres du rock révolutionnaire auraient-ils abusé du Martini dans leurs cocktails Molotov ? Fin du suspense : si vous avez aimé A New Morning... , vous pouvez aller piquer son successeur à la Fnac la plus proche en toute confiance. Le line-up a évolué, exit l’organiste (Billy Preston himself vient faire quelques piges sur quatre titres), et Rick Rubin leur a forgé un gros son efficace et sans aspérité, avec pour mission selon l’un des boss de Burning Heart de les aider à pondre “un vrai classique”. En tout cas, Armed Love contient son lot de hits groove, fignolés, mélodiques, intenses et tendus, chargés d’émotion, aux textes enflammés, avec en exergue un slogan des années soixante, écrit par des Tupamaros sur les murs d’une boîte huppée uruguayenne : “Ou tout le monde danse ou personne ne danse”. Le jour où tout le monde dansera, il y aura sûrement sur les platines des perles comme “Armed Love”, “Let’s Make History”, “Communist Moon”, ou leur nouvelle adaptation de “Black Mask” tiré de leur premier opus (dont la vidéo tourne déjà en boucle sur MTV). Une tournée européenne et un nouvel album de The Lost Patrol Band, le projet parallèle du leader et chanteur Denis Lyxzèn (dans un registre plus pop) s’annoncent à la rentrée, de même qu’un DVD et des rééditions de son ancien groupe hard-core, Refused.
Burning Heart Rds, Box 441, 70148 Orebro, Suède -- www.burningheart.com
www.internationalnoise.com

M.A.S.S.
    Ce groupe londonien s’est fait remarquer avec ses deux premiers 45t : l’excellent “Live A Little” (tous en choeur : “Yeah yeah yeah yeah, Ouh ouh ouh ouh, Yeah yeah yeah yeah, Aahaa haa”), et l’imparable “Hey Gravity”, petit riff sautillant à la mode du moment, refrain épique, calibré pour la radio, et pas désagréable d’ailleurs. Cela leur a valu l’honneur de participer à la tournée Inrockuptible-Nokia (sic). On retrouve ces deux chansons sur leur premier album, intitulé Revolution, tiens donc, un concept un peu plus fumeux entre leurs mains, d’autant que l’album sort chez Barclay en France. Cela-dit, c’est plutôt une bonne surprise : un son assez cru et minimaliste, une rythmique groove, deux gratteux incisifs qui poussent des choeurs déterminés, et la voix prenante de Justine, qui peut évoquer tour à tour Miss Georgia Peach des Short Fuses, Lisa des Bellrays ou Annie Lennox (écoutez donc le break osé de “Don’t Wanna Wait Anymore” !), avec à l’occasion des vocalises à la Sinead O’Connor pour faire bonne mesure. Quelques morceaux un poil trop arty et ampoulés auront du mal à passer, mais ce curieux croisement Bellrays/Strokes/Sweatmaster peut ratisser large, et semble d’ailleurs prêt à conquérir l’Europe avec un livret de CD qui vante leurs mérites en cinq langues.
M.A.S.S. c/o Targo, PO Box 1977, SP3 5ZW, Londres -- www.masstheband.com

SHIELDED BY DEATH
    Keith Grave, l’agité du Connecticut, a concocté une nouvelle compil’ punk ultra-pointue sur les traces des vénérables Killed By Death. Shielded By Death Volume 3 (toujours édité par Dionysus dans le cadre des Bacchus Archives) est dédiée aux gangs obscurs de Boston et du Connecticut du Sud, période 78-81. Et ça chauffait grave dans le coin. On y retrouve pêle-mêle du punk’n’roll à la Dolls/Heartbreakers (8th Route Army, The Stratford Survivors), du punk virulent à la Angry Samoans (S.V.E.E.), du hard-core punk déjanté (Hot Bodies), une touche new-wave (T.V. Neats), du garage goof punk (Dada Banks), du bizarroïde (The Vertebrats, Psycho), du mélodique (Last Supper, ou les très bons Thrills à qui Dionysus a consacré un album entier), ainsi qu’un quarteron de brutes et le premier gang de Keith en personne (The Dispossessed, qui avaient déjà le curieux son de guitare aquatique qu’on retrouvera plus tard chez les Sanity Assassins). Le tout garanti brut de décoffrage, avec des notes de pochette informatives et les contacts des survivants. Du bon boulot.
Dionysus, PO Box 1975, Burbank, CA 91507 www.dionysusrecords.com

THE FINGERTIPS
    Formé par d’anciens membres des Young Punks de Tours (des garnements qu’on vous avait déjà signalés), The Fingertips livrent leurs premiers efforts, huit titres garage punk lo-fi, juvénile et speedé, enregistrés sur un huit pistes qui devait en avoir six en panne. La démo démarre en trombe sur deux tubes entre les Ramones et les Locomotions (“The Room I Had 16 In” et “Dirty Rotten Banana”), et s’achève par une version vigoureuse de “I Got None” de Supercharger. M’étonnerait pas qu’ils dépotent sur scène. Des sauvageons à surveiller. (The Fingertips c/o Marc Dutertre 13 Rue Ledru-Rollin, 37000 Tours)

LOTHAR
    Ils viennent d’un trou perdu en Finlande, tirent leur nom d’un personnage du comics Mandrake, et ont pour fondation philosophique le principe suivant : ne reprendre et ne composer que des morceaux suffisamment simples pour être joués complètement bourrés. Des malins, ces Lothar ! Sur leur planète, le hard-core a des allures psychédéliques, les riffs velus s’accompagnent d’un orgue Bontempi à deux balles, le chanteur a une voix de méchant de série Z, et s’époumone sur des titres d’une poésie rare (“My Kind Of Girl (Smells Like Gasoline)”). Quality Time est déjà leur troisième mini CD, toujours sur leur propre label, Lorna Rds, et toujours aussi iconoclaste, décalé et franchement fendard. (www.nic.fi/~lothar)

Sylvain Coulon


NO FUN
    On vous parlait dans le dernier n° des Avatars de Charlie Lorenzi. Leur premier single est enfin sorti sur No Fun Rds. En morceau titre, on trouve un “Wait” très powerpop, un peu dans la même veine que Tina & The Total Babes (la voix de Maria Cherem a d’ailleurs certaines similitudes). Et en face B un morceau plus groovy, “There Was A Time” qui ne défigurerait pas la set-list des Detroit Cobras. Le groupe devrait tourner en Europe l’année prochaine.

     Deuxième album pour les Péruviens allumés Manganzoides. Radio Komodo s’inscrit dans la droite ligne de Sobredosis De Horror..., entre garage cryptique, surf-fuzz endiablé (à la Arrows) et psychédélisme avec une voix totalement effrayante, le tout chanté exclusivement en espagnol (notamment leur cover très réussie de “Writing On The Wall”)... Les dignes héritiers des Saicos.

 A noter aussi la réédition de l’album Gimme More des Forgotten Boys, ici agrémenté de six titres préalablement sortis sur un split cd avec les Killer Dolls. Je ne vous répète pas tout le bien que je pense de ces Brésiliens-là, pour peu que vous appréciez le hi-energy-punk-glam’rock, ça passera tout seul.

No Fun Rds, PO Box 8154, Ann Arbor, MI 48107, USA - www.nofunrecords.com -
 
The PLAYMOBILS
    On vous parle depuis quelque temps de la coalition ibérico-anglo-suédoise, The Playmobils (Martin Savage + Eric Ulcer + Joseber Perros). Ils viennent d’enregistrer deux titres aux studios Tigrus de Valencia, et c’est plutôt prometteur : Un son trash et puissant, des guitares mordantes et surtout deux bons morceaux garage-punk entre DMZ et les Devil Dogs avec une grosse touche Real Kids sur “You’re Wrong”. M’étonnerait pas qu’ils décrochent bientôt la timbale.
ericulcer@yahoo.co.uk

The ULCERS
    C’est donc le groupe officiel d’Eric, un Frenchy exilé à Londres depuis quelques années et qui a fait ses armes avec les Sidekicks (il accompagne aussi les Parkinsons aujourd’hui). Les Ulcers font du rock’n’roll trash survitaminé, l’école Rip Off si vous voyez... Ils sortent là leur premier 45t (avec un hymne saignant, “I Wanna Be Your Ulcer”) avant un album prévu à la rentrée sur Damage Goods. Sortie prévue à la rentrée. (7” Golden Showers Ep sur Oddball Rds)
theulcers@hotmail.com
 
The TRAITORS
    Joseber “hell” quant à lui, en panne de Perros (Munster rds), vient de monter les Traitors avec certains membres du groupe garage Wau Y Los Aaarghs. Ça dérape dans tous les sens avec un son très cru et des morceaux rapides et prenants (et une irrésistible cover d’“Apache”, plutôt fidèle et donc forcément surprenante). Munster pourrait bien sortir leur album. On suit ça de près.

ROJO OMEGA v/s VICE & VANITY
    Split cd entre deux nouveaux groupes de la scène madrilène. L’ambiance générale est plutôt au hi-energy. Un peu plus heavy chez Rojo Omega dont les quatre titres bénéficient d’un son excellent (les studios Reactor où avaient déjà travaillé les Pleasure Fuckers). Le chanteur a une super voix qu’il utilise exclusivement en Castellano... Vice & Vanity sont plus glam'-punk, entre Thunders, Cheap Trick et les Toilet Boys. Leur enregistrement date de 2002 (période de leur premier album) et ça se sent un peu. Manque de puissance et d’homogénéité. Pour autant, vous savez qu’il faut voir les groupes espagnols sur scène. (cd Big Battle Of Rock'n'Roll - Imposible Rds)
www.rojo-omega.com
 
VICE & VANITY
    Même ambiance donc sur leur premier neuf titres. ça commence avec un “Bloody Joy” entre Lou Reed et Wayne County, on poursuit avec le vitaminé “Berlin 39”, “Cruel” dont le riff rappelle un peu Sin City Six... Et tout s’enchaîne comme si on était au Max’s en 76... Un petit tour du côté du Rocky Horror Picture Show (“Hot Pattootie”) et on finit comme on avait débuté, avec adjonction de claviers et tambourins. On attend maintenant le prochain enregistrement, et nul doute que ceux-là feront alors partie de nos favoris. (cd/10", s/t - Betty’s Punk Secret Rds -)

The POP RIVETS
    Damage Goods a eu la bonne idée d’éditer les deux premiers albums du groupe en cd. Certains des amateurs de Billy Childish, dont je fais partie, avaient pu passer au travers de ses débuts avec les Pop Rivets, à la fin des années 70. Grossière erreur, tant pour la qualité des compos que pour le son d’ensemble. Sur Greatest Hits, on est assez proche d’un groupe mod (avec un titre comme “Lambrettavespascoota”, comment en eut-il pu être autrement !), autant obsédé par les Beatles ou les Kinks que le punk (tendance T.V. Personalities, Swell Maps ou même The Fall...). Ils s’essayent aussi à un reggae, expérience qui ne sera plus renouvelée par la suite...
    Pour leur deuxième effort, MT Sounds From Anarchy Ranch, les Rivits se laissent carrément aller à leurs délires. Tout se mélange, le rockabilly entre en collision avec les Stooges, la country débilisante succède à un punk ultra-rapide, le tout enrobé d’un jus “new-wave”... Et quelle dextérité, quelle facilité même ! A tous les niveaux. INDISPENSABLE ! Le disque contient aussi une plage live qui préfigure la direction que prendront nos bonhommes (en tous cas les futurs Milkshakes/Headcoats dont l’inébranlable Bruce Brand) : “You Really Got Me”, “Wild Thing”, “What’ Cha Gonna Do About It” des Small Faces, des morceaux qui ne quitteront plus jamais Billy.
Damage Goods, PO Box 45854, London E11 1YX, Angleterre. -- www.damagegoods.co.uk

ASTEROID B-612
    C’est le très réputé label australien Off The Hip qui sort ce brulôt d’Asteroid B-612. Un témoignage live à la radio de leur tournée US de 1996, époque où le groupe évoluait en quintet (ils ont plus ou moins splitté après cette tournée, puis se sont reformés en quatuor pendant que d’autres montaient les M-16)... Et quelle puissance de feu ! Des guitaristes sauvagement inspirés, un chanteur charismatique et une musique entre Detroit-sound, Thin Lizzy, Pink Fairies et Chuck Berry (c’est pas pour rien qu’il orne le bifton du verso de la pochette !)... Assez proche dans le style de leurs défunts compatriotes YesMen. Neuf originaux, deux reprises des Dead Boys et des Stooges, et le tout est remarquablement emballé. Rajoutons que c’est le Cosmic Commander, un des pontes de la Confederacy of Scum qui introduit le concert (c’est d’ailleurs lui qui leur avait monté la tournée), et on aura à peu près fait le tour. (cd The Greenback Blues)
Off The Hip, PO Box 1211, Carlton, 3053 Vic. Australie. www.offthehip.com.au

The CHRONICS
    Il s’agit ici du groupe italien, pas des Suédois de chez Bad Afro. C’est une nouvelle fois le label belge Demolition Derby qui sort ce deuxième opus. Au programme, punk-garage qui doit autant au Pretty Things qu’au Saints (“Wild About Me” avec de petits relents de “Wild About You”, justement) et autre Stooges (reprise très personnelle de “TV Eye”). Pas forcément un groupe très original, mais qui a appris : 1) comment on fait un bon morceau, et 2) comment on l’envoie. Peut-être une histoire d’âge ? En tous cas le hit de l’album s’intitule “35 I’d Better Die”. (lp Suggested For Mature Audiences - Demolition Derby, PB 4005, 2800 Mechelen, Belgique)
www.demderby.com

The HATEPINKS
    Le groupe de Marseille assoit son punk avec ce deuxième mini-album. Production impeccable et inventive d’Huggie Von Pinkbird, par ailleurs guitariste ; morceaux courts et incisifs qui vous rentrent dans la tête (“Fall In Love With a JPEG File” par exemple)... Et puis on a vraiment l’impression que tout le monde a trouvé ses marques. La rythmique s’éclate, la guitare ose de petits gimmicks quasi-fifties et Olivier Gasoil semble de plus en plus à l’aise sans trop en faire. Le groupe français du moment. Les Américains doivent le penser aussi puisque c’est un label californien qui a sorti le disque. (lp/cd Parasites Like Me - Unity Squad Rds, PO Box 1235, Huntington Beach, CA 92647, USA - www.unitysquadrecords.com)
 
ALEX GOMEZ
    Delta Blues et Diddley beat du côté de chez Alex Gomez. Pour son deuxième album (après Slidin’ Down The Delta sur le label Bluetone), il garde le cap, une guitare-slide rugueuse, une grosse caisse hypnotique et des odes à l’alcool, la drogue et les femmes. De plus, Alex a une chouette voix de psychopathe arraché. Très bon disque de blues sans fioritures. (cd Always Never)
www.alexgomez.biz

The DIRTY SWITCHES
    Ça bouge pas mal chez nos cousins anglais en ce moment, et c’est plutôt réjouissant. Après Sludgefeast, Ten Benson ou les Parkinsons, voici les Dirty Switches. Ceux-là font dans le punk rock’n’roll avec une grosse touche australienne (Saints, Victims, Birdman) et une bonne pincée de garage. Rythmique monolithique et implacable, guitares teigneuses sans mauvais goût et chant convaincu. Pour ne rien gâcher, la pochette de leur cd est couverte de pin-ups aux poitrines opulentes (extraits des notes de pochette : "regarder la poitrine d’une femme est bon pour la santé d'un hommes et peut même rallonger sa durée de vie, le docteur Weatherby conseille aux hommes de plus de 40 ans de regarder, au moins dix minutes par jour une poitrine format 90D ou plus. Ces dix minites sont équivalentes à trente minutes d’aérobic"). A découvrir. (cd s/t - Longhorn rds/Cargo rds, 17 Heatmans road, London SW6 4TJ, Grande-Bretagne)
www.thedirtyswitches.com

SWEATMASTER
    Le précédent album des Finlandais, Sharp Cut avait été plébiscité dans l’Europe entière. En attendant leur nouveau lp, Bad Afro nous propose ce cd-ep huit titres. Deux nouveaux morceaux (“la vision du tango selon Sweatmaster”... d’après les notes de pochettes), assez surprenants, un peu comme si The Darkness jouait du White Stripes (ou inversement... et en mieux !) ; Plus six reprises triées sur le volet et qui doivent, mine de rien, nous résumer les influences du groupe : Wipers, Music Machine, Modern Lovers, Misfits, Minor Threat et Money Mark (le clavier des Beastie Boys). (cd-ep Song With No Words - Bad Afro rds, Sandbjerggade 11, 2200 KBH. N, Danemark - www.badafro.dk)

DENNIS MOST & The INSTIGATORS
    Retour aux affaires pour Dennis Most, qui depuis le début des seventies nous fait partager sa vision assez particulière du rock & roll, une sorte de mix entre garage, punk et hard-rock. 2004, on en est toujours au même point avec peut-être une touche de death-punk en plus (l’énorme son des guitares et le tempo). Dennis lui, a toujours sa voix nasillarde et aiguë, si caractéristique. On pourra sourire aux solos quasi-parodiques du guitariste ou aux descentes de toms intempestives du batteur...  Qui n’enlèvent pourtant (pratiquement) rien à l’intérêt du disque. A noter que le groupe refait un lifting à son “Excuse My Spunk”, morceau certainement le plus connu, notamment au travers des compilations type Killed By Death. (cd Vampire City - Trash 2001 rds, PO Box 101653, D-46216 Bottrop, Allemagne)
www.trash2001.de

Lo' Spider

digitfanzinearchives@gmail.com

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