Si par hasard vous n’avez jamais pu les encaisser,
ou si vous avez lâché les “Denim Demons” après Ass
Cobra (on en connaît !) passez donc à la suite... Si vous
avez craqué sur Apocalypse Dudes mais tiqué sur Scandinavian
Leather, jetez un oeil sur le dernier paragraphe... Mais si vous avez déjà
siffloté “Drenched In Blood” sous la douche, alors leur nouvel opus
tendance pop, Party Animals, produit par un des frangins McDonald de Redd
Kross, peut vous titiller le cortex.
Des Denim Demons, il ne reste rien, vu que leur look a viré
Village People meets Gengis Khan. Du death punk, pas grand chose... Ni
dans les textes, assez légers, ni dans la musique, ou alors sous
forme d’auto-parodie. Evidemment, il y a les habituels clins d’oeil (Bowie,
Alice Cooper, Gary Glitter et même Queen !), et quelques étincelles
éblouissantes du gratteux Euroboy, qu’on a connu plus expansif.
Mais voilà qu’après deux écoutes, cinq ou six morceaux
me trottent déjà dans le ciboulot. Et si je compare avec
les nouveautés qui traînent dans mon paddock, c’est le record...
Satanés Turbonegro ! Même moins inspirés, ils en enterrent
plus d’un ! A noter que l’album est sorti en version CD de luxe, augmenté
d’un DVD où l’on assiste à un cours de remise en forme délivré
par leur screamer, “Gengis” Hank en personne... Aussi amusant qu’une émission
de télé-achat... Hem, comment dit-on “foutage de gueule”
en norvégien déjà ? En tout cas, cet été
ils ont squatté les festivals dans l’Europe entière accompagnés
de leur nouvelle arme secrète : mini-Hank...
Les nostalgiques pourront se consoler avec un vinyle pirate sans
titre - Hank en couverture sur fond jaune - huit morceaux enregistrés
live en 1998 à Cologne, juste avant le premier split. Le son est
bringuebalant sur la première face (qui contient une version étonnante
de “Denim Demons” où l’on entend surtout leurs vocaux hargneux et
le piano-à-un-doigt de Pal Pot), mais ça s’améliore
au verso (un vigoureux “Erection” entre autres). Enfin le coffret triple
CD délicatement intitulé Small Feces, contenant 42 raretés
et inédits de la période 89-97, disponible uniquement sur
le site turbonegro.com depuis avril et déjà épuisé,
devrait être prochainement réédité.
THE MAINLINERS
On reste en Scandinavie avec une des galettes les plus explosives du trimestre, le premier LP des Suédois Mainliners. On a usé jusqu’au trognon leur 45t “Daughter Of Dimes”/“Dead Man’s Hall”, surtout ce dernier, une ballade soul à hérisser les poils du punk le plus hirsute. Bring On The Sweet Life confirme leur classe insolente. On pense aux héros du revival garage des années 80, Chesterfield Kings et Cynics en tête, en remontant jusqu’aux sixties british (Them, les early Stones ou les Kinks pour le côté pop). Et tout ce qu’il faut pour tenir la route : une production précise et puissante, des guitares virant fuzz, groove ou psyché, des choeurs cartons, des refrains épiques et percutants, et une voix vibrante, chargée d’émotions... Il paraît qu’ils sont aussi torrides sur scène. Un must donc.
Get Hip Rds, P.O. Box 666, Canonsburg, Pa 15317 USA - www.gethip.com
www.themainliners.com
HIGH SCHOOL SWEATHEARTS
Toujours sur Get Hip, le gang du New Jersey sort un deuxième album accrocheur, rayon power pop musclée, qui s’appuie sur la voix et l’orgue des deux filles Cynthia et Paige, une paire de guitaristes affûtés et une rythmique de marbre (Dave Weckerman des Feelies joue sur la moitié des titres). Une louche de gros riffs glam seventies, une giclée de pop punk acidulé, quelques lignes de Farfisa garage, des mélodies qui font mouche, des covers des Avengers et des Dogs D’amour, et surtout une version ensorcelante du “Moonage Daydream” de Bowie qui se conclut par une minute trente d’un freak out guitare/theremin totalement intersidéral. Apesanteur assurée ! Sous sa pochette anodine, Heels 'N' Wheels mérite une oreille attentive.
DIGGER AND THE PUSSYCATS
Début juillet, le duo australien était de retour
au Fantomas pour un concert encore plus trash et furieux que l’an passé.
On eut même la joie de voir surgir sur scène leur pote de
Melbourne, Dave Archdall, alias Viktor des Sailors, qui les accompagnait
sur une partie de leur virée française. Il s’empara du micro
pour deux reprises déjantées des Sailors, dont un “YCMA”
furibond durant lequel il ne put résister au plaisir de se foutre
à poil sous le nez des premiers rangs.
Les Digger & The Pussycats avaient aussi un nouvel album
dans leurs valises, Watch Yr Back, toujours sur Spooky Rds. Dix titres
minimalistes et teigneux, dont une bluette qui vire au malaise, un soupçon
de bruitisme spatial (“No Vacancy”), le “Coming To Get You” déjà
paru sur un mini CD (avec le grand Spencer P. Jones invité à
la guitare) et le mordant “Fashion Victim”, dans la veine Supercharger,
qui figure aussi sur un CD single accompagné d’un inédit,
“Just Another Hole”, et d’une version rallongée de “No Vacancy”
(sept minutes supplémentaires de bruits et de larsens). L’album
se conclut par l’intense “Where Did You Go ?” qui fusionne le gospel, les
Stooges et le Gun Club... Pas mal, avec une seule guitare, deux toms et
une cymbale !
www.diggerandthepussycats.com
www.spookyrecords.com
THE YES MEN
Rien à voir avec les rigolos qui ont démontré par l’absurde le degré de cynisme et d’inhumanité qu’ont atteint les cadres de la World Company. The Yes Men était le combo formé à Melbourne au milieu des années 90 par Sean Greenway, ex God / Freeloaders. Ils n’ont sorti qu’un album, Prosody, avant que Sean ne trépasse d’une overdose d’héroïne en 2001. Ce disque sombre et prenant, entre les New Christs et le Sonic’s Rendez Vous Band, passa relativement inaperçu malgré le soutien de Nicke Hellacopter. En hommage à son ami disparu, le guitariste Stewart Cunningham a rassemblé pour Bang! (subdivision de Munster spécialisée dans le 45 tours jusqu’à présent) onze inédits enregistrés entre 95 et 2000, plus la version d’“Anglo Girl Desire” déjà parue sur le tribute à Radio Birdman, Flattery Vol 2 (Nomango Rds). Cette compilation intitulée El Peligro Ha Comenzado est moins saisissante que Prosody, mais pour ses belles guitares, le chant fiévreux de Sean et les covers musclées de Steve Earle (“Devil’s Right Hand”) ou des Sex Pistols (“Did You No Wrong”), on ne peut que le recommander.
THE HOLOGRAMS
Le label californien Teenacide Rds s’est spécialisé dans les pochettes roses et le pop punk acidulé avec des filles aux vocaux. Confirmation avec le premier album des trois charmantes Holograms. Produit par Blag Dahlia, des Dwarves (il sait tout faire le bougre !), et Bradley Cook (Foo Fighters etc.), Night Of 1000 ex-boyfriends rassemble onze milkshakes plus ou moins sucrés, à base de Ramones / Blondie / Cheap Trick / X-Ray Specs. Des guitares énergiques, un petit orgue kitsch, des vocaux faussement innocents et quelques hits solides : “Are You Ready For It” ou “Monogamy”. Plus une petite gâterie cachée à la fin du CD, et la caution de ce cinglé de Kim Fowley : “Les Holograms prouvent une fois pour toute que Satan doit être une femelle.”
Teenacide Rds, P.O. Box 291121, Los Angeles, Ca 90029 - www.teenaciderecords.com
www.theholograms.com
GITO GITO HUSTLER
Ces quatre pin-ups nipponnes déboulent de nulle part avec ce 25 cm, Gito Gito Galore, sur Gearhead. Et putain de moine, la première plage arrache tout ! Un croisement 5.6.7.8’s / Teengenerate à vous retourner les boyaux comme une crêpe. Qui a dit que les filles n'envoyaient pas aussi grave que les mâles ! Y’en a un paquet qui se contenteraient de la puissance de feu de “Muscle Body Extasy” ! Après, ça vire Shonen Knife sous speed polonais : de la pop mutante et déjantée, avec des mélodies d’une candeur désarmante, des breaks imprévisibles et frénétiques, des guitares incisives, et un son organique ultra-carton. Une leçon de garage-pop-punk-trash déclinée en six titres jouissifs et roboratifs. On a appris depuis qu’elles ont démarré en 95, et sorti sur leur propre label Candy Poison, deux albums, GitoGito.Org et Happy Today, que l’on va pister avec l’énergie d’un saint-bernard dans une avalanche.
JACK O AND THE TEARJERKERS
Deux ou trois ans après leur premier album, Jack “Oblivian” Yarber réactive les Tearjerkers. Toujours aussi hyperactif ! Après Johnny Vomit & The Dry Heaves, les Compulsive Gamblers, Oblivians, 68’ Comeback, les Panther Burns de Tav Falco et autres Cool jerks, après avoir fait l’acteur chez Jim McCarthy, sorti une paire d’albums solo et produit quelques potes, Jack O sévit aujourd’hui dans les Knaughty Knights, Natural Kicks (trio garage qui vient de sortir un album, Jack y tient la batterie) et Soul Filthy (avec Jeffrey Evans et Walter Daniels, déjà trois albums). On en oublie sûrement... Don’t Throw Your Love Away, toujours sur son label fétiche Sympathy, doit être son troisième album de l’année. Le line-up des Tearjerkers a légèrement évolué (T Money remplaçant Scott Bomar), mais l’éclectisme et le son brut sont toujours au rendez-vous. Le Memphis Sound revisité : du R&B roots et fifties, ou intense et torturé dérivant vers des riffs quasi stoogiens, quelques ballades pop sixties ou country, un ovni incandescent (“Fire”), des covers de Warren Zevon (“A Bullet For Ramona”, sur fond de piano bar et de ukulele) et du “Looking For A Love” popularisé par Bobby Womack, plus un morceau hanté et prenant, non-listé sur le vinyle, “White Slave”. La plupart des titres sont produits par Bruce Watson, le manitou de Fat Possum. Labélisé R’n’R cru et authentique.
KING AUTOMATIC
Prêts à refoutre les tympans dans la prise ? Ancien batteur de Thundercrack, King Automatic vient de livrer son premier album en one-man-band, Automatic Ray, un cocktail corrosif et inédit d’electro-trash-punk-blues, une espèce de mix Oblivians / Kraftwerk sous acide de batterie. Percus cryptiques, voix bidouillée, orgue lancinant, guitare ferrailleuse... Ouaip, c’est un des seuls one-man-bands à jouer de l’orgue et de la guitare en même temps... Habile l’animal ! Les quatorze titres vous ramoneront le cortex, du teigneux “Drive To Fast” à l’hypnotique “Cowboy Of Tchernobyl”, en passant par la cover rapeuse du “Mongoloïd” de Devo ou le surf spatial de “Rekord 2066”. Voodoo Rhythm l’annonce en vinyle et en CD digi-pack incluant deux titres live. Le bonhomme devrait aussi être en tournée dans le sud en novembre.
Voodoo Rhythm Rds, Jurastrasse 15, 3013 Bern, Suisse -- www.voodoorhythm.com
kingautomatic@hotmail.com
SLOGGY
Dans un nuage de CO2 et de gomme brûlée, rev’là Sloggy, précurseurs de l’électro-garage-new wave-punk-trash et meilleurs (uniques ?) représentants du rock underground luxembourgeois, un nouveau CD dix titres sur le porte-bagage. Carlo et sa frangine Viviane se sont acoquinés avec un guitariste, Renato, pour enregistrer ce Roadmovie, dans la salle à manger comme d’hab’, et pour leur propre label Hell On Wheels. Boîte à rythmes, basse obsédante, déchirades de guitares lancinantes, bruitistes ou surf, vocaux désincarnés, groove robotique... Un trip dépaysant, et un morceau en français, “Carnet De Route”, qui invite à la fugue sur les highways... en mobylette. Décalé et bien barré. Tentez l’expérience.
Hell On Wheels Recordings, 31 Rue Abbé Lemire, L-4208 Esch-Alzette,
Luxembourg
hellonwheels66@hotmail.com
THE ZOOMEN V/S THE HATEPINKS
Echappés du zoo après avoir bouffé les gardiens,
nos quatre agités locaux balancent leur premier album, un 25 cm
huit titres, mixés par Huggie Von Pinkbird, sur un nouveau label
marseillais, Relax-O-Matic Vibrator, et sous une belle pochette typée
punk ‘77 signée Olivier Gasoil, autre membre des Hatepinks. De quoi
renforcer l’axe punk Toulouse-Marseille. Les Zoomen y déballent
leur venimeuse artillerie : guitares féroces, rythmique marteleuse
et refrains qui pilonnent, entre punk velu de la fin des seventies et hardcore
punk des années 80. Une galette qui sent l’adrénaline et
la bière.
Début juillet, ils ont fêté sa sortie à
L’Usine, un chouette endroit paumé dans la banlieue toulousaine
qui sert d’atelier pour des compagnies de théâtre de rue,
et (trop rarement) de lieu de festivités rock’n’roll. En première
partie, Friction, un nouveau combo de la ville rose mené par Elodie
(remember les Sand Witches ?), se charge d’allumer la mèche avec
un rock’n’roll inclassable qui allie énergie et guitares savamment
entremêlées et distille une atmosphère prenante tout
au long du set.
Les Hatepinks justement étaient aussi là pour arroser
leur nouvel album, Plastic Bag Ambition, sur Lollipop en vinyle et TKO
en CD. Douze décharges en 17 minutes... Faites la moyenne. Du punk
radical, une production tranchante comme un cran d’arrêt, des gimmicks
accrocheurs, des refrains sloganesque. L’esprit des Killed By Death allié
au brio des Briefs... De sacrés mozeurfeuqueurs ! Et sur scène
c’est une tornade. Le chanteur trépigne, saute dans le public, se
scotche le micro aux gencives, le guitariste mouline en assurant des choeurs
fifties saugrenus, le bassiste ondule comme un alligator hilare, et le
batteur, lui, il cogne. Tout le monde en ressort lessivé et la ville
rose est illico rebaptisée Hatepink City.
Les Zoomen sur leurs terres ont la lourde tâche de leur
succéder. Raymond, le chanteur, l’arme fatale incontrôlable
en kilt et gants mapa, est remonté à bloc. Parfois quand
il éructe, ses vocaux se mêlent au mur du son cryptique qui
est leur apanage comme un instrument bruyant et futuriste. C’est le cas
ce soir-là, les chiens et les enfants s’enfuient en hurlant. Ils
balancent les tubes de l’album (dont le flippant “La Menace”), et concluent
par une reprise des Dead Kennedys. Les tympans en prennent un coup, mais
c’est toujours un foutu spectacle.
THE SOCKER !
Billy Miller, le boss du label Norton, non content de relancer ses mythiques A-Bones, vient aussi de compiler avec un de ses potes DJ à New York deux vinyles dédiés au R&B, au boogalooo, et au funk graisseux de la fin des sixties, The Socker ! Vol 1 & 2, une brassée de pépites tirées de leurs collections de 45 tours, pour le mystérieux label Continental. Avec un léger avantage au premier (grâce notamment à l’incroyable “Everybody’s Gettin’ Soul” de John Bradley & His Swinging Soul Seekers), ces deux volumes se hissent au niveau des meilleures anthologies du genre (celles de Candy Rds par exemple).
DAMAGED GOODS RECORDS (1)
My First Album... Tu parles ! Après avoir été
l’une des voix des Headcoatees, les copines dévergondées
des Headcoats, Holly Golightly a commencé sa florissante carrière
solo en 95, agrémentée d’au moins treize albums et d’une
apparition remarquée sur Elephant des White Stripes. Largement de
quoi approvisionner cette compil’ qui rassemble les titres qu’elle joue
sur scène (une demi-douzaine ont été réenregistrés
au début de l’année pour l’occasion). Beaucoup de reprises
(Little Richard, Ike Turner, ou quelques gloires oubliées du early
R&B : Jessie Mae Robinson, Billy Myles, Randy Hobbs...), pour un répertoire
Blues / R&B, versant cool et envoûtant, jazzy par moments, porté
par la voix chaloupée d’Holly et le groove classieux du fidèle
Bruce Brand et des pointures british qui l’accompagnent.
En parallèle, Damaged Goods vient d’éditer un CD
single, trois titres enregistrés aux Toe Rag Studios de Liam Watson
: “On The Fire”, extrait du dernier album Slowly But Surely et qui y figure
aussi en video (couleurs sépias et ambiance fifties collant au charme
nostalgique de la chanson), “My Love”, une cover ultra-classe de Willie
Dixon, et “Slowly But Surely” en version alternative. Parfait pour les
fins de soirée... (www.hollygolightly.com)
Son pote Billy Childish et ses Buff Medways viennent aussi de sortir un CD single rassemblant “A Quick One”, leur cover héroïque des Who, et “Medway Wheelers” (un extrait de leur album du même titre - le nom du club cycliste dont faisait partie sa mère - qui pédale encore du côté des Who des débuts), plus une vidéo de ce dernier où l’on voit surtout des photos de maman sur son vélo... Nostalgie, quand tu nous tiens...
Damaged Goods Rds, P.O. Box 45854, London E111YX - www.damagedgoods.co.uk
BEAST RECORDS
Saluons la naissance d’un nouveau label rennais, Beast Records,
(drivé je crois par un membre du gang local Born In Flames) qui
d’entrée balance une bonne baffe riffue avec le premier opus de
The Outside, trio breton mené par l’Australien Greg Bowen. Rocket
Ride contient son lot de hard punk velu, tempo caterpillar et déchirades
de guitares intégrés. Une bonne voix, des refrains efficaces,
une ballade heavy et tubesque (“Claire”), quelques giclées hargneuses
dont une virée en territoire stoogien (“Tired To Look At You”),
plus une cover graisseuse de “Route 66”... Dans la grande lignée
des gangs punks australiens à grosses guitares... De quoi headbanger
toute la nuit, une cruche de lambic à portée de main.
(theoutside@wanadoo.fr)
S’il n’est pas un authentique cowboy exilé en Bretagne,
Orville Brody cache bien son jeu. Avec ses Goodfellas, il délivre
un premier album qui fleure bon le vent des plaines et la biture au coin
du feu. Du country rock brut de décoffrage, des ballades à
chialer dans sa bière, et une voix travaillée au bourbon
qui rappellera des souvenirs aux premiers fans de Calvin Russell. Une perle
comme “Jealous As Hell” réveille même le fantôme du
père Cash.
(orville.brody@free.fr)
Les Rennais en profitent aussi pour éditer le premier album des Born In Flames, produit par Steve Baise (déjà chroniqué en version avancée dans le numéro 31), sous une belle pochette flashy (le verso est d’un mauvais goût tout aussi flashy), avec en bonus sur le vinyle l’intense “Stealers Of Fire” (Freddy Lynxx invité à la guitare). Une autre tournée de punk riffu qui récure le gosier ! Yerch' mat paotred ! (www.borninflames.com)
Beast Records, 7 Rue de la Motte Fablet, 35000 Rennes - kvidet@tiscali.fr
POUR LA ROUTE
Diffusées le 2 juin sur la chaîne locale Radio TV
de Varazdin en Croatie, six chansons live de Kevin
K se sont retrouvées à la vitesse de l’éclair
sur un DVD sans doute disponible sur son site. Le survivant new-yorkais
y est accompagné de son gang frenchy, les Real Cool Cats : leur
batteur impavide, le bassiste grimaçant et le gratteux qui seconde
le boss à la perfection. Six morceaux punk’n’roll tendance pop,
avec une mention à “Do You Wanna Kiss”, hit instantané, et
“Love”, dédié à une actrice célèbre.
“Je lui ai envoyé le morceau mais elle n’a jamais répondu”
commente laconiquement Kevin.
(http://Kevin.K.RealKoolKats.free.fr)
Notre spécialiste des DVD, Mike McCann, vient justement de ressusciter son alter ego The Rat Hole Sheikh. Il revient en force avec un CD roulé sous les aisselles en guise de teasing pour un single sept titres à venir, enregistré avec un batteur et sa nouvelle copine autrichienne aux vocaux (et à la guimbarde), sous le nom de Disi And The Rathole Sheikh. Ça promet ! “Peter The Tractor Man” est une sorte de mélange Sex Pistols / Who / Fugs bien secoué, et “Afterbirth” évoque selon ses propres termes “Neil Young se faisant sodomiser par des Hillbillies des montagnes défoncés à la coke”. Pas mieux.
Jerome T. Youngman alias Mutant
Press est un autre de nos one-man-bands fétiches.
Là aussi fait maison, Slave To Fashion, son xième CD, est
un monument de psyché-garagepunk-new-wavo-dépressif, avec
son beat lancinant et ses vocaux mélancoliques qu’il multiplie sur
deux ou trois pistes. Sa version de “Blowin’ In The Wind”, ralentie et
funèbre, ponctuée de cris et de tirs de mitraillettes vaut
son pesant de gaz hilarant. Un trip planant à souhait, traversé
d’éclairs virulents et subversifs comme “Death Machine USA” ou “Tragic
Figure”, sorte d’adaptation du “1969” des Stooges.
(geocities.com/mutantpress2002)
Après un album et un EP, les allumés de Liverpool
Zombina And The Skeletones
s’élancent sur les traces sanglantes des héros de l’horror
rock sixties, affublés de leurs terrifiants déguisements
d’Halloween. Les quatre morceaux de Mondo Zombina! sont prolixes en arrangements
farfelus, textes décalés et ambiances exotiques, du rock-steady
au surf... Une potion de choix pour les accros des compils style I Was
A Teenage Brain Surgeon. L’horror rock relifté... Plus fendard qu’effrayant
of course, c’est bien le but !
(www.lowsleysound.co.uk
- www.zombina.com)
Le label des Treliks (distribué par une major) les présente comme la nouvelle révélation post-punk, l’arme absolue contre le “rock chiant”. C’est sûr qu’ils s’efforcent de sortir des sentiers battus en ratissant large, du garage (le presque crampsien “Dirty Blood” ou l’instru “Friction Interval”) vers la pop allumée, de la new-wave vers la disco second degré (“Stereo”, le single tiré de l’album). Faut quand même se faire à leurs dégaines de garçons coiffeurs et aux quelques morceaux carrément gonflants (j’allais dire chiants) de ce premier album sobrement intitulé Coffee Or Tea. Suffirait peut-être juste de changer de carburant ! (www.the-treliks.co.uk - www.facevaluerecords.com)
Vous rêvez d’une fusion de R&B, de gros rock, de surf
et de trompettes mexicaines ? Penchez-vous sur le cas des Canadiens Tijuana
Bibles, menés par l’ex-Exploders Craig Daniels. On
les a connus plus en verve mais leur dernier album Fists Of Fury réserve
quelques surprises, dont le mix horrifique metallo-crampsien “Wheelchair
Werewolf”.
(www.tijuanabibles.com)
Dennis Lyxzén, chanteur / acrobate de The (International) Noise Conspiracy, vient de réactiver son projet solo. Après deux albums sous le nom de The Lost Patrol en 99 et 2003, il a écrémé le line-up (pas moins de vingt musiciens sur le dernier !) et monté un vrai side-band avec d’ex Regulations, Deportees, et DS-13 : The Lost Patrol Band. Leur premier album sans titre se veut un hommage à la power pop du début des années 80. Son clair, belles mélodies, vocaux soignés : ça s’écoute avec plaisir, mais à part “Hanging On”, qui pourrait être tiré d’un des derniers T(I)NC, ou encore le fragile “Pick Me Up”, ça s’oublie assez vite. (www.burningheart.com)
Fondés dans le West Yorkshire sur les cendres de Thee Mighty Uptight, les Freebooting Profiteers sortent un premier CD six titres (Lame In The Brain) qui pourrait appâter ceux qui carburent au garage/mod sixties trempé dans la pop. Pas de quoi dégringoler de sa vespa, mais pas désagréable non plus... (www.freebooting-profiteers.co.uk)
Le premier LP des Néo-Zélandais D4 nous avait cloués au mur, le nouveau en a déçu plus d’un. Mais il contient quelques tubes d’envergure (voir chronique plus loin), dont “What I Want”, qui vient de sortir en single couplé à l’efficace “Omerta”. C’est plus “gros son” et moins rock’n’roll, pour sûr, mais ça fait toujours taper du pied... (www.flyingnun.co.nz - www.thed4band.com)
Si vos esgourdes sont bien assurées, une bonne pelletée de garage-trash-punk-surf-qui-arrache-la-moquette vous attend au détour de la première oeuvre du label parisien Killed By An Axe. Trois groupes ont enregistré chacun deux morceaux un après-midi dans un garage à Mâcon pour ce split single : les locaux John Deere Diamonds, les Parisiens Billy Surf & The Voodoo Stars et les Lyonnais The Bad Fuckers, qui ont splitté depuis et à qui l’on décerne à titre posthume le prix Bourrinons comme Guitar Wolf pour le furieux “Rock-A-Nana”. (Killed By An Axe Rds, Appt 123, 22 Avenue de Choisy, 75013 Paris)
On en parlait dans le dernier Dig It!, les Supersuckers ont remis leurs éperons et lâchent un nouvel album live country sur leur label Mid-Fi Rds. De l’aveu même d’Eddie Spaghetti, ils avaient éclusé sérieux dans l’accueillante Tractor Tavern (!) de Seattle avant de monter sur scène, et ils n’ont pu sauver que sept morceaux. C’est toujours le pied d’entendre le traitement acoustique des tubes “Creepy Jackalope Eye” ou “Pretty Fucked Up” (même s’ils apparaissaient déjà en version country live sur le CD bonus offert avec leur DVD). On y retrouve aussi une très belle version de “Sail On” (yep, celui des Comodores de Lionel Ritchie) ou un extrait du premier album solo d’Eddie, “Killer Weed”, hymne à la ganja repris en choeur par un public bon enfant. Ceux qui raffolent de leur facette country en reprendront bien une taf. Les autres peuvent attendre le prochain album studio.
On revient au Japon avec les Jet
Boys qu’on croyait disparus et qui viennent de nous replâtrer
d’une bonne couche de punk’n’roll réjouissant avec ce Jet Patrol
publié chez les Belges Demolition Derby. Imaginez les Devil Dogs
drivant les Stooges dans le garage des Ramones avec Guitar Wolf au volant,
et vous aurez une idée du créneau de ces énergumènes.
(http://www.demderby.com)
Deux sorties de plus chez notre label québécois préféré. Un single des Nervous Patterns d'abord, soit Alicja Trout et Jay Reatard, les deux compères des Lost Sounds. Un groupe bien barré (on aurait pu s’en douter vu le passif des protagonistes, Reatards, Final Solutions, Destruction Unit, Fitts, River City Tanlines, et une poignée d’autres) qui nous propose deux morceaux complètement antinomiques : “Beautiful Brutal”, chanté par Jay, un titre new-wave punk ultra-syncopé avec des accents à la Devo, et “You Can’t Change”, superbe mid-tempo power-pop drivé par la voix chaude d’Alicja. Le vinyle est rouge ce qui ne gâche rien à l’objet. Recommandé.
Quatrième 45t pour les Fatals
(celui-là est bleu... ben tiens !). Après un remaniement
interne profond (l’arrivée de Stef -Stef & Arno- à la
batterie et Piero -Mighty Gogo Players- à la basse), après
une tournée américaine plus que réussie (avec des
concerts en compagnie des Pagans, Cheater Slicks, Black Time ou les Feelers),
le groupe tient toujours la corde du peloton garage-punk lofi mondial.
Avec ce single, Yeah Baby !!!, on reste en terrain connu, guitares qui
ferraillent, voix hurlée et production à l’abus. Ce serait
d’ailleurs intéressant de les voir sous un autre jour... Ne serait-ce
que pour mettre en valeur leurs morceaux les plus garage comme le “If You
Don’t Like Me” de la face B. Le groupe sort d’une tournée en Hollande
et prépare, again, les States pour janvier. Fatals pas morts !
Zaxxon Virile Action, CP 1218, Sorel-Tracy, Québec, Canada J3P
7L5
(www.zaxxonvirileaction.com)
SAVAGE RDS
Plein de nouveautés chez le label suédois (le° 7 de Savage Mag et une flopée de 45t) qui a fêté ses dix ans cet été. Y’avait du beau monde à la fiesta, les Lost Sounds de Memphis, les Anglais Black Time, les Magnetix et le crooner québécois BBQ.
Les Heartattacks viennent de Stockholm et comptent en leur troupe Magnus, un ex-Blacks et la bassiste japonaise des Tokyo Knives, Tomoko. Punk rock’n’roll lofi dans la lignée des productions Rip Off Rds -d’ailleurs Savage rend lui aussi hommage au label californien en ne gravant qu’une face de ce 45t- avec deux morceaux énervés dont l’hymne teenager à la Saints, “Let’s Go Rock’n’Roll”.
Une seule face aussi pour le single des Handsome
Stranglers. Ils font eux dans le rock’n’roll fifties
mâtiné de garage. Deux excellents morceaux emplis de cris,
de guitares twangy et d’un feeling indéniable. Les Suédois
vous convient sur le dancefloor et m’est avis que vous ne résisterez
pas longtemps... Un des tout bons disques du trimestre. Leur site internet
est magnifique et propose un inédit plus quelques jeux-maison croustillants.
(www.handsomestranglers.com)
Tremblez mécréants, le Reverend
Savage est à vos basques. “You Got To Believe” qu’il
vous hurle. Screamin rock’n’soul imparable avec Martin Savage au chant
et derrière lui les Holy Rollers, un groupe énorme de groove
et de dextérité. La face B est du pur jus aussi, “Jesus Hits
Like an Atom Bomb”, Diddley beat furieux avec orgue et choeurs gospelisants.
INDISPENSABLE ! Un nouveau single vient de voir le jour chez Ken Rocks
rds. Ne manquez surtout pas ça !
Savage, c/o Hildebrand, Farstav. 89 (8tr), 123 34 Farsta, Suède
(www.savagemagazine.com)
LOLLIPOP RDS
Et de trois pour le gang marseillais le plus enfariné depuis...
Depuis qui d’ailleurs ? Les Hatepinks
ne mollissent pas : tout dans le rouge et un seul objectif, le mur d’en
face... Si la “règle“ chez les Gasolheads était “pas de morceaux
de plus de 2’30”, ici c’est devenu, “moins de 2’ ou nardinemouk on you
!“ Après Unity Squad, c’est le label ricain TKO qui a été
séduit par nos Frenchies et qui sort la version CD de l’album. Pas
étonnant, il fracasse ! Toujours les éternelles références
punk, agrémentées de l'esprit 50’s (“Girl Migraine”, “Fashion
is a Crime”) ou “post-punk” (l’excellent “I Piss on your Swimming Pool”,
voir l’intro à la Swell Maps de “Broken & Kaputt”). On retient
aussi “Tupperware Love” qui aurait pu figurer sur une vieille compil french
rock au côté des Guilty Razors et Olivensteins, une nouvelle
version de “Fall in Love with a Jpeg File” et le semi rip-off des Rezillos,
“We are the Fucks”. Sur ce, bonjour chez vous Motherfuckers !
LP Plastic Bag Ambitions / (hatepinks.free.fr)
Le son des Manikins
s’est quelque peu musclé sur ce troisième album, Highschool
Good Boy. ça commence très fort avec le morceau du même
nom, un tube immédiat à la Hives, une des grandes influences
des Suédois, tout comme les Devil Dogs (“Little Louise”), les Spaceshits
ou le garage sixties. Ils proposent aussi une approche power-pop qu’ils
avaient jusqu'à présent peu dévoilée. La face
B en est un bon exemple avec notamment “Break Loose” qui nous renvoie au
Yum Yums et “Yeah, Yeah, Yeah” qui pourrait ressembler à un morceau
des Neurotic Swingers repris par Sator. Il est plus surprenant par contre
de les retrouver du côté de chez Sweet avec “Dance the Night
Away”. Un 25cm varié et très plaisant. Skal !
Lollipop rds, 7 impasse Monségur, 13016 Marseille / (www.chez.com/lollipoprecords)
THE PRICKS
Et un groupe suédois de plus ! Celui-là aurait d’emblée
des arguments pour nous séduire. Une jolie pochette... Visez moi
donc cette charmante blonde ! Et puis des titres comme “Heavy Metal Sucks”,
“I Hate Snowbored”, etc... Mais ça fait pas tout. Vingt-quatre titres
de hardcore garage punk ultra-rapide expédiés en à
peine vingt-six minutes avec une voix de ver de terre en rut, c’est pas
forcément désagréable (y'a même de bons trucs
comme “Drink & Fight”, “1993”, “Watcha Gonna Do About It” et ses licks
de guitare, ou LE mid-tempo de l’album, “Trash the City” -le meilleur à
mon goût-), mais un poil monotone et fatigant.
CD Maximum S&M / Rockstar Rds, Kurbrunnenstrasse 32-36, 52066 Aachen,
Allemagne (rockstarrecords.de) /
(www.thepricks.com)
TEXAS TERRI BOMB
Pour sa récente tournée européenne, Texas
Terri n’est pas venue les mains vides. Elle avait dans ses bagages un CD
deux titres avec ses dernières réalisations en date. “Let
the Fur Fly”, un original entièrement composé par la miss,
agrémenté d’un sax à la X-Ray Spex. On retrouvera
le morceau sur la compil Old Skars & Upstarts Vol 5 (Disaster / Radio
Blast). L’autre titre est une reprise du “Run My World” d’Antiseen, à
paraître sur un hommage chez TKO rds. Voir interview plus loin.
(www.texasterri.com)
BE FAST RDS
Joli coup pour le label montpellierain, affilié à
la salle de concert la TAF, avec la sortie d’un single des Turbo
A.C.’S. En fait le gang de New York entretient depuis
plusieurs années une relation amicale et fidèle avec le lieu
et il a donc demandé au label de sortir ce 45t avant la parution
du nouvel opus Avenue X. Deux morceaux assez représentatifs du son
du groupe, entre punk, street et surf, avec un excellent “1-800-Eat-Shit”.
Il est amusant (et très anecdotique, je vous le concède)
de constater que l’album est sorti sur le label américain Gearhead,
dont les Frenchies de Be Fast ont repris le logo... Mais bon, y'a jamais
de problèmes au pays de Candy.
(www.turboacs.com)
Marseille à nouveau avec les Lazybones.
Depuis 2003 ils sont venus se joindre aux hordes barbares qui mettent la
Cannebière à feu et à sang. Ils se réclament
de Social Distortion (très à la mode ces temps-ci), des Stray
Cats ou des Clash et ça s’entend sur ce Deadly Game. Huit titres
joliment produits par Marc Blunt, un habitué de la Lollipop connection.
Mon préféré ? “Fake Hate”, un punk-rock’n’roll speedé,
plein de conviction.
Be Fast Prod, Z.I. de la Lauze, 25 rue st Exupéry, 34435 st
Jean de Védas
(www.chez.com/toutafond)
STARDUMB RDS
Avec les Zatopeks, le label hollandais retourne à un pop-punk générique. Ces Anglais sortent leur premier album et semblent bien s’amuser tout au long de ce Ain’t Nobody Left But Us, entre “Turkish Bread Chronicle”, qui n’est pas sans rappeler les Toy Dolls, la ballade acoustique “Jenny Kissed Me”, le beatlesque “Turn to Gold”... Avec une voix qui renvoie aux Undertones ou même aux Stiff Little Fingers parfois. Générique donc, mais rigolo, avec un “Quality Footwear” de très bonne facture, un peu à là 101ers.
Putain ça y est, je suis fan des Apers.
J’avais déjà bien aimé leur compil rétrospective,
mais là ils viennent de signer un coup de maître. Le son est
de plus en plus rock’n’roll (z’ont baissé les distos sur les guitares),
la production est inventive et les arrangements sont toujours bienvenus...
Bon évidemment il y a quelques morceaux plus faibles (qui a dit
pop punk générique ?), mais c’est pour mettre en valeur les
pépites de ce Skies Are Turning Blue : “She Wants Everybody To Dance”,
“Hey Girl” entre Dictators et Stiv Bators, “There She Goes Again”, comme
si John Felice chantait pour Turbonegro (improbable ?), “Wine & Dine”,
l’americana “I’m That Guy” et le tube imparable façon Devil Dogs,
“Annabelle”.Très bon disque de power-pop inspirée.
Stardumb, PO Box 21145, 3001 AC Rotterdam, Pays-Bas (www.stardumbrecords.com)
MHZ
Appelez ça post-punk, garage-wave ou ce que vous voulez,
en tout cas c’est un style qui fleurit dans les garages du Middle West
(Chicago en est même devenu la capitale incontestée). Nos
clients du jour viennent d’Ypsilanti, une bourgade à trois pas de
Detroit. C’est là qu’Adam Claydon a établi son label Flying
Bomb rds, qui avait initialement sorti les productions du groupe. Quatre
ans après l’enregistrement, le label belge Demolition Derby en propose
une version vinyle. Et donc ? Un très bon disque, crûment
produit par Jim Diamond, mélange de garage-punk et de rock noisy,
sur fond de hard-core et de new wave. La musique du futur, quoi ! On retrouve
derrière les fûts, Don Blum, l’actuel batteur des Von Bondies.
Soyez curieux, jetez une oreille sur celui-là.
LP Harness the Power - Demolition Derby, PB 4005, 2800 Mechelen 4,
Belgique (www.demderby.com) / (www.flyingbomb.com)
KING CUSTER MC CARTHY & THE MAGNETIX
Copulation intense entre Moulinex, alias KCMcC et les garagistes
bordelais. Vous connaissez peut-être déjà l’histoire
si vous êtes des assidus de Dig It ! Moulinex, inventeur de l’art
“pute” (peintures, dessins, canevas, toujours orientés sexe et revendication),
grand fan de rock’n’roll, décida un jour de chanter dans les Magnetix...
Sans les prévenir ! Après moultes beuveries et quelques bastons,
ils trouvèrent un terrain d’entente, le King amenant ses morceaux,
guitare et chant et les deux autres habillant le tout d’un enfer fuzz.
Résultat, ce maxi 45t, Just Me... My Pleasure And I, sur le label
toulousain Nasty Product, un pont jeté entre Bordeaux et Memphis.
Des rythmes frénétiques, un chanteur envoûté
au timbre rappelant Mr Jeffrey Evans ('68 Comeback) et un “Las Vegas Megalo”
comme une ballade venimeuse des Oblivians. Tout ça se terminant
en prière cajun, “Thank You Lord”... Pas sûr que le grand
blanc réponde.
(magnetix.club.fr/themagnetix)
(www.nastyprod.com)
RIVER CITY TANLINES
Alicja Trout à la guitare et au chant, accompagnée
de T-Money et Bubba des Tearjerkers, rythmique qui a aussi joué
avec T-Model Ford ou Dale Hawkins, excusez du peu. Ce power trio de Memphis
sera en tournée par ici d'ici peu. Ils pratiquent un punk rock’n’roll
coloré power-pop et garage tout à fait jouissif et reprennent
les Alley Cats et Love, ça me convient. Ils ont déjà
trois singles, sur Misprint, Goodbye Boozy et le propre label d’Alicja,
Contaminated Rds, on attend la suite avec fébrilité. Et ça
ne saurait tarder puisque Dirtnap annonce une compil des trois 45t, plus
trois inédits dont une poignante ballade, “I’m Looking For a Line”...
(www.myspace.com/rivercitytanlines)
ALMANDINO QUITE DELUXE
Après la révélation Mojomatics, voici un
nouveau duo en provenance d’Italie. Ceux-là viennent de Bologne.
Elle joue de la guitare et chante. Lui tient la batterie. Leur univers
se développe aux confins du blues noisy, du rockab’ mutant et du
garage déglingué sur des structures saccadées rythmées
par un chant féminin tantôt sexy, tantôt effrayant.
A classer pas très loin des Honeymoon Killers, de Pussy Galore ou
Doo Rag. Ils se produisent sur scène en uniforme et cagoulés...
Et il paraît que ça vaut son pesant de cacahuètes.
A vérifier cet automne par chez nous.
CD Rebluesion - Noisedeluxe rds, PO Box 110331, 06017 Halle/Saale,
Allemagne (www.noisedeluxe.de)
/ www.almandino.com)
FULL BREACH KICKS
Enième album pour Kevin
K et son backing band français, the Real Kool
Kats. On sait que le New Yorkais privilégie parfois le côté
pop parfois le côté plus dur et stoogien, on rangera Perfect
Sin de celui-là. Que dire que vous ne sachiez déjà
sur Kéké (point d’irrespect de ma part, c’est comme ça
qu’ils l’appellent du côté de Nîmes !) ; on navigue
entre Detroit, New York (celui des Heart-breakers et de Blondie) et le
Londres grand teint d’un Nikki Sudden par exemple. Peu de surprises sur
ce disque, mais une plage acoustique très sympathique avec la ballade,
“Sometime”, et le countrysant “Hanging On The Eightball”. Pour le reste,
on retiendra “I Fell For You” et sa mélodie envoûtante et
le pamphlet anti-américain, “American Night-mare”.
Signalons aussi la sortie d’un split single avec les Sonic Angels,
le groupe maison du Subsonic, sur leur propre (huh ?) label Speed Rds.
Kevin et ses Kats propose une version single du “What It Takes” de leur
album et un “L.O.V.E.” enregistré live à la salle montpelliéraine.
Les Sonic Angels troussent eux un joli “Get Lost”, entre pop sixties et
grosses guitares australiennes et font une proposition que je conseille
évidemment à tout le monde : “Listen to the Stooges”
!
(kevin.k.realkoolkats.free.fr)
Les Street Brats
viennent de Chicago et font dans le punk 77, Jam et Clash en tête,
avec une grosse approche mélodique. Le titre phare, “You’ll Never
Walk Alone”, commence d’ailleurs comme une ballade seventies avant de muter
en morceau bubblegum indigeste... Nul doute que si Green Day l’avait sorti
ça aurait fait un tube. Mais là... La face B de ce single
est ma foi plus fréquentable, plus rentre-dedans et moins convenue.
On pense à Eater, aux Ruts, aux Boys, aux Pistols... Millésimé
et de qualité.
(www.streetbrats.cjb.net)
Full Breach Kicks (www.fullbreach77.com)
/
SCARZELLO ET LYS
Un punk “historique”, écrivain et chroniqueur, qui chante
avec sa muse. ça ne vous rappelle personne ? Ne sautez pas tout
de suite du pont, le dandy bordelais a su s’entourer des plus fines lames
girondines. OD à la guitare (vous savez tout sur le jeune-homme
depuis le dernier Dig It !) et la section rythmique des Wonky Monkees.
Musicale-ment, on navigue entre pub-rock (“Les Affameurs”, “Une Journée
Bête”), Marie et les Garçons et leur relecture du Velvet Under-ground
(“Comme une Overdose de Pose”, “Le Dernier des Tailleurs de Pierres”),
les Stooges (le riff de “1969” recyclé sur “Halte au Confort”) et
des morceaux qui auraient pu directement atterrir ches les Jakes comme
le tendu “Cacahuètes, Mars & Codéine”. ça reste
un peu bancal parfois, mais comme on dit par ici, “punk un jour, punk toujours”...
Sur cette base, Patrick Scarzello lâche ses textes très réalistes.
La vie, la dope, les illusions perdues et ce putain de Monde qui tourne
à l’envers. C’est pas complètement mon truc, mais ça
mérite en tout cas l’écoute. Gaffe aux interventions de Lys
Reygor, d’un lyrisme toujours surprenant.
CD De Bon Matin En Robe Du Soir...
Asso Bordeaux Rock / Le Récif (scarzello.et.lys.free.fr)
HEPTOWN RDS
Le label danois, déjà auteur des très bons albums des Untamed (avec la bassiste des Burnouts) ou de Screamin’ Eric, sort coup sur coup deux disques de Rockabilly saignant :
Les Cyclones
(z’iront pas tourner de si tôt en Louisiane avec un nom pareil !),
trio suédois formé d’ex-membres de Blackout, des Toneflyers
(un orchestre de swing) et des Go-Getters (les plus connus du lot). Et
le Jet Black Combo,
featuring d’anciens 69-Hard.
Alors que les premiers balayent un large spectre d’influences
allant du swing (“Shorty’s Got to Go”) au garage (“Green Eyed Blonde”),
avec des reprises de Link Wray, Nathaniel Mayer ou du “Fire of Love” de
Jody Reynolds, les seconds restent plus fidèles à leur style
de prédilection. Musiciens virtuoses, leur premier album est une
sacrée décharge de néo-rockab’ enflammé, ponctué
de cuivres, piano et choeurs féminins. Si vous étiez fan
des Stray Cats, précipitez-vous sur ceux-là.
(Cylones CD Street Altered - www.cyclones.se)
(Jet Black Combo CD Out Of Control - www.jetblackcombo.com)
SUBSONIC LIVE #3
Troisième volume des compils live de la salle montpelliéraine.
Le son concocté par Marc Hacquet est toujours aussi fréquentable
et la sélection alléchante, American Heart-break, Dumbell,
Nitwitz, Street Walkin’ Cheetahs ou Undead, pour les plus connus. Et surtout
un contingent important de groupes français qui s’en sortent plus
que bien : les Cowboys From Outerspace, les regrettés Starshit qui
font un sort au “Midway Motel” des Short Fuses, l’excellent “Do You Wanna
Be a Jake” des Jakes de Bordeaux - le meilleur morceau de la compil - et
on finit avec Weak, dans une belle version du “Denim Demon” de Turbonegro.
Le volume 4 est annoncé et là aussi on retrouvera
du beau monde, Short Fuses, Viva L’American Death Ray Music, Boss Martians,
BDK & the Rollercoasters, Dead Moon, Doctor Explosion, etc...
Lola Product, 4 rue du Général Riu,
34000 Montpellier
(www.lolaproduct.com)
THIS IS BESANçON, NOT PARIS
Quatre groupes du cru au programme de ce single. Les Lost
Cowboys Heroes (www.lostcowboy.com)
où l’on retrouve Nasty Samy des Hawaii Samurai à la guitare,
qui envoient un “Your Eyes Can’t Touch My Heart” bien énervé,
plus strictement punk’n’roll que leur récent album ; les Ronnie
Rockets (www.theronnierockets.fr.vu),
avec le batteur des Samurai cette fois, qui donnent dans le rockab’ stylé.
En face B, on retrouve les Waterguns
(www.thewaterguns.com) et leur
indie-rock aux accents poppy et... bien évidemment, Hawaii
Samurai (www.hawaiisamurai.com),
avec un fantastique “Dead Green Mummies”. Dans la lignée Man Or
Astroman, les bisontins ont vraiment trouvé leur son... Dommage
que leur séparation soit annoncée pour cette fin d’année.
Allez, faites nous donc un ultime cadeau pour Noël ?!
(pour le label, contactez un des groupes, y'a sept logos au bas du
disque !)
SHOTGUN GENERATION RDS
On avait déjà chroniqué dans ces pages la
démo des Parisiens High School
Mother-fuckers. C’est maintenant
un CD single cinq titres, Want Some ?!, sur lequel le groupe développe
un high-energy rock’n’roll enlevé, qui doit autant à Social
Distortion qu’à American Heartbreak, ou aux Ramones (dont ils reprennent
“Blitzkrieg Bop”), avec des mélodies qui rappellent parfois les
Neurotic Swingers... Les gars font partie de la bande Wild Side Music (un
magasin de disques) et ont monté le label Shotgun Generation, dont
la devise est, “from bubblegum glam to glitter punk trash”... Tout un programme
!
(www.highschoolmotherfuckers.fr.fm)
On retrouve deux membres des HSMF dans Suckerstarz,
qui partagent un CD avec les Hongrois Sonicdollz.
L’ambiance chez les Français est au heavy punk’n’roll, à
la Hellacopters du début. C’est plutôt bien fait (en un jour
seulement !), même si la voix n’est pas 100% convaincante. Chez les
Hongrois, on a beaucoup écouté le Total 13 des Backyard Babies,
dont on retrouve des restes un peu partout (les choeurs de “B.I.T.C.H.”
; l’intro de “Ball & Chain”, etc). On pense aussi aux Allemands Church
of Confidence et aux inévitables Hanoï Rocks (que reprennent
les Suckerstarzs... On se mord la queue. Ouille !). Le groupe n’existe
plus depuis cet été, mais deux des membres se retrouvent
dans Joystix.
CD Rock’n’Roll Riot /(www.suckerstarz.fr.fm)/
(www.sonicdollz.ini.hu)
Le label parisien signe aussi un groupe suédois, Nasty
Kixx. Rien de bien nouveau sur leur Hometown Blues, mais du
bon boulot tout de même. On pense aux aînés, Hella-copters
et Backyard Babies (encore !), notam-ment sur le morceau d’ouverture, “Junkyard
Scene” et son piano à un doigt, mais aussi aux Wildhearts (“The
Clown”) pour ne pas encore citer Social D... Une sorte de mix entre rock
australien et glam avec des lignes de guitares qui n’auraient pas dépareillé
chez Fugazi ou Refused. Eux aussi reprennent Hanoï Rocks, la marque
de fabrique du label on dirait.
(www.nastykixx.com)
www.shotgungeneration.fr.fm
ET ENCORE...
Bad Afro, vient d’éditer un CD single de Sweatmaster
avec deux morceaux issus de la session de leur récent album Tom
Tom Bullet. “Dirty Rabbit”, ou l’histoire d’un lapin de magicien, excellent
morceau qui emprunte un passage au “Mongoloid” de Devo, et l’inédit
“Steamboat”, un titre dans le style syncopé si caractéristique
des Finlandais, qui lui aussi aurait pu atterrir sur l’album.
(www.badafro.dk)
Les Californiens Derita
Sisters sortent leur 21ème album, Get Of My Property...
Oui, 21 !!! C’est le label allemand Trash 2001 qui les accueille pour la
seconde fois. Au menu, 24 pistes de punk-rock basique et rigolo, Ramones,
Groovie Ghoulies, Adolescents et des trucs à la limite du hard-core...
Avec un morceau immédiatement remarquable dédié à
l’héroine d’X-Files, “Gillian Anderson”.
(www.trash2001.de)
ça bouge du côté de Grenoble avec Firecrackers.
Quatre jeunes guerriers soni-ques, fans des Hellacopters, de Motorhead
ou des Datsuns (“Midnight Boy”). Les six mor-ceaux de leur premier CD single,
She Demon, sont plutôt bien tournés et les mélodies
accrochent tout de suite l’oreille, même si subsistent quelques faiblesses
(le son d’ensemble, les plans un peu trop hard). En tout cas, ça
donne envie d’en écouter plus.
(www.wearefirecrackers.com)
Troisième album pour le groupe brestois
Lost Disciples, amené par leur chanteur néo-zélandais,
Tony Collins (Reptiles At Dawn, Henchmen) avec sa voix caractéristique
et ses textes intimistes et inspirés. Pour ce Killer Seducer, ils
sont allés au Rock On studio de Johnny Cat, qui leur a cuisiné
un son aux petits oignons. Bel exercice de rock “oztralien” tendu, même
si on peut regretter un certain manque de sauvagerie et un mid-tempo trop
systématique (excepté peut-être “Overnight Sensation”
qui n’est pas sans rappeler le “Five Foot One” d’Iggy Pop).
(Ravenstone@voila.fr)
Après s’être essayé au punk-rock sur leur premier album puis au stoner pour leur deuxième, les Madrilènes de RIP KC nagent maintenant dans un brouet psychédélique... Surprenant, mais fort intéressant ! La musique du trio, très inspirée par Black Sabbath, Queens Of The Stoneage et The Soundtrack Of Our Lives prend parfois des virages jazzy, groovy voir classique. La guitare et la basse rivalisent de virtuosité, et le batteur n’est pas en reste. L’un des meilleurs même, qu’il m’ait été donné d’entendre ces temps-ci. A déguster sans modération avec votre thé au jasmin. (CD Obvious and Bleeding - www.ripkc.com)
On reste en Espagne avec Los
Sentios. Ceux-là viennent de Séville et
sortent un album sur le label madrilène Rock Palace Rds. Pop sixties
et néo-garage sont leur crédo. On pense à Green On
Red, aux Long Ryders, aux Kinks, aux Zombies... Un album au titre évocateur,
The World Is Ready To Fuck Me, finement ciselé et produit par Norah
Findley (Sin City Six, Pleasure Fuckers...).
(www.lossentios.com)
Décidément Clermont-Ferrand regorge de jeunes groupes
de rock. Nos clients du jour, The
Kissinmas marient pop et rock avec plus ou moins de bonheur.
C’est plutôt réussi sur “Us”, mais “Cliche” l’est effectivement
bien trop et le refrain de “Take Me To the Pool” est vraiment trop pompier.
Avec un gros recentrage vers le rock’n’roll nauséabond, peut-être
que ceux-là s’en tireront.
(www.welcomemusic.free.fr)
MAIS AUSSI...
J’ai vu le deuxième album des D4
se faire plus ou moins crucifier à droite à gauche. C’est
quand même un poil exagéré, non ! Certes il est moins
marquant que le premier, mais il y a quand même de sacrés
morceaux sur Out Of My Head. Le morceau éponyme justement, “What
I Want” (un peu trop commercial pour le patron, mais putain ce que c’est
bon !), ou “Too Stupid”. Et quelle bonne idée que de reprendre l’énorme
“Out Of Control” des Lime Spiders. Exigence, ok... Mais mauvaise foi...
(www.thed4band.com)
Les Suédois The
Doits sortent leur premier album, Rocket Science, sur
Wild Kingdom, le label “conseillé” par Nicke ‘Copter. Toujours très
influencés par les Stones, le groupe rap-pelle aussi les Rationals,
Bob Seger ou le MC5 période Back in the USA.
(www.thedoits.tk)
Troisième album pour les Wonderfools
(sortie en 2004, mais le temps qu’il traverse l’Europe...). Par rapport
à ses débuts le groupe n’a gardé que son bassiste...
Et bizarrement l’esprit général est resté ; même
la voix du chanteur est très proche de celle de Thomas Dahl. Certes,
Future Classics n’atteint pas le niveau de plaisir de Kids In Satanic Service,
mais ça reste du lourd avec un gros boulot sur les choeurs. Les
Norvégiens travaillent actuellement à leur quatrième.
(www.thewonderfools.com)
On avait cru à la fin des Hellacopters
(putain, j’en vois qui se frottent les mains !), quand ils ont affiché
en tout et pour tout sur leur site “Rock and Roll is Dead”. C’était
simplement le titre de leur nouvel album. Un bon cru. Evidemment moins
énervé que leurs premières salves (quoique “Bring
It On Home” fait bien remonter le niveau d’adrénaline), mais aussi
moins marqué sudiste ou pop... Les Hellacopters sont encore là
pour un moment et ça me va. (www.hellacopters.com)
Pour leur deuxième album, Stop The Future, les Epoxies on rejoint l’écurie Fat Wreck Chord. Le son s’est étoffé, mais leur synth-punk hyper-rythmé garde toujours le même feeling forgé par la voix remarquable de Roxy Epoxy. (www.the-epoxies.com)
Heavy
Trash c’est pas du poulet ! Jon Spencer et Matt Verta
Ray s’acoquinent pour nous pondre un album tout à fait bandant.
Mélange, de blues, de rock’n’roll pur jus, de ballades country-folk...
Du rockabilly relifté. ça faisait longtemps qu’on n’avait
vu les deux compères autant à la fête. Très
bon disque !
(www.heavytrash.net)
Deuxième effort, toujours chez Estrus, pour les brutes épaisses de Midnight Evils. Sur Breakin’ It Down, les gars du Minnesota reprennent les choses où ils les avaient laissées. Un boogie punk endiablé, mais qui groove toujours, avec une voix éraillée au possible. On pense beaucoup aux Quadrajets, un peu aux Riverboat Gamblers... En plus extrême. (www.estrus.com)
On reste dans la même ambiance avec les cowboys pervers de White Cowbell Oklah-ma. Eux sont peut-être mieux léchés sur le papier mais ils n’en sont pas moins tarés. Neuf musiciens sur scène, jusqu’à sept guitares, des stripteaseuses, une tronçonneuse, un cracheur de feu... Vous en voulez encore ? Des matchs de catch féminin dans la jelly, un diable qui découpe des cloches de vache à la scie sauteuse, et en plus y s’foutent à poil. Musicalement c’est un hommage exclusif au sud des Etats-Unis, rock sudiste, boogie, country, mais toujours enrobé d’un esprit punk qui rappelle parfois les Supersuckers. Attention, tout n’est pas fréquentable sur ce Cencerro Blanco. (www.whitecowbell.com)
Pour leur deuxième LP, Music For Funsters, les Real
Losers se retrouvent sur Alien Snatch, une valeur sûre.
Une fois de plus Daniel ne s’est pas trompé et les Anglais démontrent
ce qu’ils avancent, fun, fun, fun !... Une giclée de garage-punk
teenage euphorisante, pas très loin des early Zeros, Teengenerate
(justement), Supercharger ou de Loli & the Chones par exemple. Et de
grands “hymnes” comme “Let’ Get Stoopid”, ou “(do the) Pop-a-Doodle”.
(www.btinternet.com/~drchapman/losers)
“ça sent le roussi chez Rocket Science”. Voilà ce qu’on pourrait se dire à l’écoute des premiers titres du nouvel album (Eternal Holyday) des Australiens. Ceux-là même qu’on avait découverts par l’intermédiaire d’un single flamboyant chez Voodoo Ryhthm. Ont-ils cédé à la tentation des majors ? OUI. Et ça s’entend un peu trop malheureusement ! Quelques morceaux surnagent comme “Pop Lover” ou “We The People”, mais dans l’ensemble... (www.rocketsciencerock.com)
Quel joli coup pour les débuts des Suédois Sacred Sailors avec l'album We Gave It All To You sur le label allemand Lonestar Rds. On pense aux Flaming Sideburns, à Union Carbide Prod. mais aussi aux Amboy Dukes ou Creedence... Rythmique groovy, guitares tout en finesse et un chanteur-hurleur tout à fait convaincant. (www.thesacredsailors.tk)
Et on finit avec deux galettes qu’il faudra absolument se procurer
à leur sortie :
Le
10” Black Finger Tips des furieux autrichiens Rodriguez,
sur le label marseillais Relax-O-Matic Vibrator rds. Plus fort que les
Hives, ils me rappellent un peu les Allemands Ten Buck Fuck en plus sale
ou les Manikins en plus sauvage. Un des meilleurs groupe du moment. (www.rodriguez.at).
Et le prochain album des Deadly
Snakes, Porcella, à paraître sur In The
Red. Un album moins ancré dans le garage mais qui n’en reste pas
moins ultra-séduisant. On pense parfois aux Violent Femmes, à
Royal Trux ou même aux Bad Seeds de Nick Cave... Et bien sûr
le Memphis beat ou les influences blues et country du début sont
toujours présentes.
(www.intheredrecords)