BANG !
Le label basque tire à vue et fait mouche
à chaque cartouche. Quatre nouvelles salves ce trimestre et du
gros calibre.
The Butcher Shop,
c’est le projet parallèle monté à
l’origine par Tex Perkins, Spencer P. Jones et Kid Congo, en
marge des Beasts of Bourbon . Ces trois là
s’étaient croisés dès 83, lors d’une
tournée australienne du Gun Club (ou Spencer tenait la guitare)
et avaient émis l’idée de faire un truc ensemble.
Quelques temps plus tard Tex se retrouve à Londres dans Fur
Bible, mais le climat ne lui convient guère et il faudra
attendre 88 et une tournée des Bad Seeds, pour que le trio se
réunisse à nouveau et grave en une nuit trois des titres
présents sur cette intégrale, dont “Hard For
You” des BoB (un titre qui a la côte en ce moment)... Par
la suite Tex Perkins reformera le groupe avec deux de ses potes de
squat pour un album (Pump Action sur Black Eye Rds) et quelques
tournées. De quoi découvrir les prémices de la
bête !
On part maintenant en Tasmanie. Ouais cette petite
île au sud de l’Australie, célèbre pour sa
flore et sa faune, notamment son Diable... Mais assurément moins
pour ses groupes de rock. Et pourtant une perle pousse au milieu de
l’océan Indien. Son nom,
the Green Mist.
Un projet semi instrumental, avec des nappes acoustiques d’une
beauté à couper le souffle et des morceaux plus tendus
à la Spencer P. Jones... Pas étonnant ils est un des
invités de marque de ce Next Stop Antartica, tout comme Charlie
Owen (New Christs et dorénavant Beasts of Bourbon à part
entière) ou le génial bassiste des Violent Femmes, Brian
Ritchie. Et croyez moi, quand tous ceux là se mettent en action,
c’est d’un feeling incomparable. Une véritable
révélation pour moi même si d’autres auraient
tôt fait de classer ce disque dans le bac “musique du
monde”.
(
myspace.com/themysteriousgreenmist)
On reste sur le continent océanien avec
Stu Thomas,
plus connu en tant que bassiste des Surrealists de Kim Salmon, et son
premier album solo Devil and Daughter. Un disque intimiste
bricolé à la maison, plutôt acoustique et sur
lequel on retrouve du Bowie (“Treble & Bass”), du Syd
Barett (“Breakdown”), du Saumon, du réalisme
brechtien (“0 Enemy” d’ailleurs enregistré
dans la capitale allemande) et une reprise lysergique de “Folsom
Prison Blues”. C’est plutôt bien fait mais ça
reste un cran en dessous de toutes ses influences...
Un petit mot enfin sur la réédition en LP et CD du dernier album en date de
Dimi Dero Inc.,
Sisyphus, Window Cleaning (sorti à l’origine chez Off the
Hip), le premier artiste non australien du catalogue Bang! Bravo !.. Et
en bonus track, leur version du “Sleep alone” de Roland
Howard (déjà présente sur l’hommage
édité il y a quelques semaines par Stagger Rds).
(
www.dimideroinc.com)
Bang! Rds, Posta Kutxa 166, Santurtzi, 48980 Bizkaia, Espagne
(
www.bang-records.net)
GALLON DRUNK
Le groupe anglais mené par James Johnston
(Bad Seeds) est de retour avec un sixième album, The Rotten mile
(sans compter les deux compilations Tonite... The Singles Bar de 91 et
le double Bear Me Away de 2003, ainsi que leur Peel Session). Retour
fracassant ! Retour à la quintessence de leurs racines, le blues
malsain et rampant, les Stooges, Beefheart, etc. ça hurle
à la lune, le sax gémit free jazz et la rythmique pose
l’histoire entre la basse énorme de Simon Wring
(quelquefois à la contrebasse) et la batterie survoltée
de Ian White. Des ambiances différentes aussi, avec notamment
une nouvelle approche des rythmes brésiliens (“Night Panic
Bossa.”), des grooves imparrables (“Some Fool’s
Mess” ou “Grand Union Canal”), du jazz mutant... Et
l’énorme et noisy “All Hands Lost at Sea”
habillé par les Monks, les Chrome Cranks, Steve McKay et Sonic
Youth (!). L’une des toutes meilleures galettes du trimestre, si
ce n’est...
Signalons que le concert qu’ils ont
donné pour l’occasion au Fairfield Café à
Toulouse était dans la même veine, avec un groupe
complètement soudé autour du génial J.Johnston et
uniquement tourné vers la musique... Avec une énergie
retrouvée et un charisme flamboyant.
(
www.gallondrunk.com)
Fred [Label], 45 Vyner St,
London E2 9DQ, Angleterre
(
www.fred-label.com)
MARK STEINER
C’est après la parution du double album
hommage à Roland Howard, la nouvelle sortie du label
français Stagger Rds. Et c’est pas du foutage de gueule !
Un maxi quatre titres emballé comme une mariée dans une
superbe pochette gatefold... Mark Steiner vient de New York mais vit
maintenant dans la banlieue d’Oslo... Enfin il voyage beaucoup
l’animal ce qui l’a emmené à rencontrer les
musiciens qui donne vie à ce disque, Little Fallen Birds, Dimi
Dero (aux tambours), Delphine Ellis (la compagne de Warren Ellis, des
Bad Seeds), Lisa Barel au Piano et Amelia S. Deva au chant (toutes deux
parisiennes), Tex Napalm (“grosse saucisse” de Dortmund),
et les cordes de Susan Mitchell et Eivind Schou. Un casting
international, à l’image de l’enregistrement sur
deux continents. Un line-up qui pose aussi déjà
l’ambiance, petit matin brumeux, la gueule de bois et les voisins
qui passent la tondeuse... Non je déconne. On pense beaucoup
beaucoup à Nick Cave, avec une approche jazzy-cabaret et... un
gros moment de mélancolie (mon morceau
préféré accessoirement), le sombre terminal
“Beijos”. Bel exercice de style, mais je reste quand
même un peu sur ma faim.
Stagger annonce prochainement la sortie d’un
album du grand Tex Napalm et est en contact avec Gallon Drunk pour une
éventuelle édition vinyle limitée de leur dernier
album. On en reparle.
(
www.staggerhome.com)
(
www.staggerrecords.com)
BEAST RECORDS
Le label rennais creuse son sillon et sort ses
productions à la pelle. Belle brouette pour ce numéro
avec les australiens 6fthick et Digger & the Pussycats ainsi que
les locaux Betty Ford Clinic et Stout Bros.
Le deuxième album de
Sixfthick,
On the Rocks fait suite au tout récent maxi sorti par les
bretons et garde la même intensité. Les deux frangins
Corbett sont remontés comme des coucous (vous vous rappelez de
leur concept à deux chanteurs survoltés ?!) et
derrière les trois musiciens assurent une assise incroyable. Au
top de leur forme donc et même si ça commence en douceur
avec un chant de sirène, ça s’énerve
dès le deuxième morceau, “White Light, Wet
Heat”, dans une veine RFTC / Hot Snakes qu’ils
affectionnent tout particulièrement. On retrouve leurs racines
australiennes (Beasts of Bourbon, Bad Seeds) sur nombre de titres,
notamment “Live Girls” (et sa ligne de voix à la Tex
Perkins) ou le calme et ambiant “Ruin” (avec sa fin
à la “Gimme Danger”)... On a aussi des morceaux plus
rentre-dedans, “Subject to Change”, scandé à
la Danko Jones, “Nothing” qui rappelle Social Distortion et
l’explication de texte “The Floor’s the Limit”
(Ben l’un des deux frangins la dépasse souvent !)
où ils convient Mike Ness et Jello Biafra dans leur danse de
st-Guy. Tout cela se terminant sur la superbe ballade “Sirens
Part Two”, tendue et maîtrisée... Magistrale !
(
www.myspace.com/sixfthick)
Betty Ford Clinic
sont rennais et existe depuis quelques années. Ils ont
déjà gravé trois singles (dont le dernier
déjà sur Beast) et un maxi ... Plus ou moins
convaincants. On les retrouve avec un premier album Conspiracies,
Cover-Up & Crimes où ils laissent libre-court à leurs
influences dissolues, la pop, Fugazi, les Lords of the New Church
(surtout la voix sur “Cow-boys, Queers and Junkies”), le
post-punk, Buzzcocks & Blondie... Tout ça fermenté
dans un jus indy, qui a quand même du mal à me
séduire. Pour autant le disque est loin d’être
inintéressant et contient son lot de tubes (deux au moins !)
comme le clonage d’International Noise Conspiracy,
“Socialist Watches Factory”, ou le pop-punk
“Debbie”.
(
www.myspace.com/bettyfclinic)
Depuis qu’il nous a quitté, la
planète n’a de cesse de rendre un hommage
(mérité il faut bien le dire !) à St Johnny Cash.
C’est cette fois les australiens
Digger & the Pussycats et les bretons
Stout Brothers
qui s’y collent sur un 45t intitulé The Man is Back
(ça a tout d’une série ça , non ?). Bien
leur en a pris en tout cas tant les versions sont bandantes ! Dans
l’hémisphère sud, on retrouve un “San
Quentin” plombé, gorgé de fuzz et de feedback avec
un piano à un doigt (et une touche... V.U.), comme une relecture
irrévérencieuse à la Jesus & the Mary Chain.
Sur l’autre face, les consanguins rennais
s’en donnent à coeur joie sur un “Folsom Prison
Blues” rugueux et alcoolisé... comme une vieille descente
de lambic. ‘de Dieu !
(
www.diggerandthepussycats.com)
(
www.myspace.com/stoutbrothers)
(
www.myspace.com/trashmondainrecords)
Beast Records, 7 rue de la Motte Fablet, 35000 Rennes
(
beastrecords.free.fr)
STRAIGHT ARROWS
Des égouts de Sidney émergent crotteux
et dépeignés les quatre jeunes délinquents des
Straight Arrows... Avec ce premier single, on est bien loin du garage
folk classieux de Holy Soul (le précédent groupe du
leader Owen) tant dans le style (les Monkees passés à la
moulinette garage punk) que dans l’attitude (je m’en
foutisme et postes à cassette). Une décharge primale de
garage trash juvénile qui manque quand même un peu de
consistance.
C’est le tout nouveau label, le bien
nommé Juvenile Rds qui sort cette galette et qui vient aussi
d’éditer un 45t des Black Lips pour leur tournée
australienne (“Katrina” / “Italian Sexual
Frustration” “Slime & Oxygen”).
(
www.myspace.com/thestraightarrows)
(
www.myspace.com/juvenilerecord)
NASTY PRODUCT
Les chercheurs de tornades de chez Nasty ont une
fois de plus bien oeuvré et c’est du sud de la France
qu’ils nous ramènent cette fois deux des plus belles
manifestations.
La première nous vient de Bordeaux, un nouveau single des
Magnetix,
autant dire une F5 ! Le précédent chez Nasty, Time After
Time était sans contexte l’un des tous meilleurs
disques du duo, ils enfoncent le clou avec celui-là qui reprend
“New Dance”, issu des mêmes sessions (la version est
différente... Et bien plus tranchante que celle sortie sur le
maxi Born Bad), et qui sur l’autre face voit le monstre à
deux têtes s’attaquer à un nouveau genre, le
psychédélisme primitif ! Orgue, guitare à
l’envers, percussions, fuzz à l’abus,
“Something About You” a de quoi déstabiliser, mais
tant de spontanéité, d’inventivité et de
conviction auront tôt fait de vous chavirer...
(
www.myspace.com/themagnetix)
L’axe Poitiers - Toulouse est merdique à souhait pourtant le
King Custer McCarthy
n’a pas hésité une seconde à monter son fier
destrier et à se taper la route jusqu’au repère du
Nasty team dans les faubourgs de la cité cathare (!). Une
semaine d’élaboration, quelques 1500 bières et
trois palettes de saucisse plus loin, quatre morceaux exclusifs sont
gravés sur la bande et sortent aujourd’hui en 45t. On
navigue entre Memphis, le delta du Mississippi et les bouges
malfamés d’un New-York Pussy Galore... Avec
l’empreinte du Kung-Fu Escalator, normal Wlad et Rico en sont les
maîtres shaolin.
Nasty compte bien réitérer ce genre
d’expériences, d’ailleurs une session avec les
zombies d’El Vicio est déjà dans la boîte...
Aarghhhhhhhhhhhhh !
(
www.nastyprod.com)
THE CRETEENS
Comment qu’il se débrouille ce Benji
pour être continuellement fourré aux Etats ? Et puis faut
savoir qu’il voyage le bougre, la Floride, le Texas, Memphis et
maintenant le Nebraska. La nouvelle Mecque du garage cryptique (on en
reparle plus loin avec les sorties Dead Beat)... Putain pourtant faut y
aller au Nebraska ! C’est le label local Boom Chick (Terminals,
Live Fast Die, Brimstone Howl, M.O.T.O... Rien que ça !) qui
sort ce troisième 45 (après le split sur Florida’s
Dying et le single Contaminated) et c’est certainement le
meilleur du groupe protéiforme... Ouais faut dire que les
Creteens, c’est un peu comme les Reatards, c’est Benji et
un personnel tournant. Cette fois il a débauché les gars
des Terminals et ça charcle sévère.
“Cocksucker” en entrée, punk trash de
première bourre, puis “Kill the Teacher” (ah,
l’adolescence !), et enfin “We Need a Change” en face
B, blues punk plus classique avec un orgue sournois. Et c’est
Brook Hitts, le Feel Spector des grandes plaines qui a mis tout
ça en ordre.
(the.creteens.are.free.fr)
Boom Chick Rds, 6405 Morrill Av., Lincoln, NE 68507, USA
(
www.boomchickrecords.com)
SOUL GESTAPO
Troisième album pour le trio de Santander en
Espagne qui a quitté le label de ses débuts, No Tomorrow
pour une structure locale Oidos Sordos. Musth reprend les influences
des précédents, le rock austral (New Christs, Radio
Birdman) et une ambiance plus seventies tirant vers un boogie
fiévreux. On pense aussi au Sewergrooves (“By your
Side”, “Need”) pour les mélodie
ciselée, ou au Sons of Cyrus, notamment sur leur reprise du
“Gunslinger Man” des Long Ryders, une des autres facettes
du groupe. Six titres au savoir faire indéniable qui
préfigurent des prestations live torrides.
(
www.soulgestapo.com)
(
www.oisos-sordos.com)
DEAD BEAT RECORDS
Encore une livraison fournie du label de Cleveland
avec un retour en deux albums sur la fin des Fuctionnal Blackouts,
l’émergence du nouveau groupe de ces derniers, the Daily
Void et les débuts garage-noise des Dead Hookers.
Mais on commence avec le disque le plus fun du colis
(et éventuellement mon favori), Magnetic Problems des
Forbidden Tigers.
Ils font partie, tout comme les Terminals et Brimstone Howl (Alive rds)
de l’ultra dynamique scène du Nebraska. D’ailleurs
c’est Brooks Hitt (des Terminals) qui a enregistré le
disque et on compte rien moins que trois membres sur quatre issus des
B. Howl. Au programme du garage trash furieux et mal lé
ché, entre les Reatards/Angry Angles, les Black Lips (“Can
of Beans”) et les Magnetix, batterie monolithique et explosions
de guitares incontrolées... Un peu moins marquants que leur
compatriotes, mais sacrémént cooools !
(
www.myspace.com/theforbiddentigers)
Attention ces gars là sont dangereux ! Les
Functionnal Blackouts
déboulent des rues venteuses de Chicago pour éructer un
mix de screamo punk et de garage tordu, tout dans les aigus, comme
joué sur un petit poste d’appoint... Un collage
plutôt spécial (à l’image de leurs pochettes)
et un brin arty (mais pas forcément très
cérébral... ça reste quand même du garage
punk !). Et figurez-vous qu’avec des ritournelles comme
“Kamikaze!”, le débile “In my Vacuum”
(un mot qui revient beaucoup dans leurs textes... Quand on sait
q’il peut signifier aspirateur et dépression...) ou le
nihiliste et violent “Stab Your Back”, ils m’ont eu !
A l’écoute des quatorze morceaux de cet ultime opus The
Severed Tongue Speaks for Everyone on peut être
complètement anéanti (surtout si vous vous endormez sur
la plage finale de 45mn, noisy et suffocante à souhait !), mais
découpé en tranche, le gars de Dead Beat avait raison,
ces mecs là sont géniaux !
Outre cet album, le label américain
édite aussi une collection de singles et de raretés, The
Very Best of the Monkees, qui retrace les cinq ans de carrière
du groupe. Dix huit morceaux dont trois inédits + tous les
7”, splits et leurs participations à différentes
compilations (hormis Criminal IQ, leur label attitré, ils ont
été hebergé chez Big Neck, Electrorock, Goodbye
Boozy, Wrench et Florida’s Dying). Une belle idée qui nous
permet de juger de l’évolution du groupe des débuts
à la Germs jusqu’à un garage noise plus
“fin”.
(
www.myspace.com/thefunctionnalblackouts)
The Daily Void,
c’est donc le nouveau projet de quelques-uns des membres des
Functionnal Blackouts. On reste sur les même bases
post-garage-punk dérangé, avec un mix et un son plus
marquants (c’est encore Brooks Hitt qui s’en est
chargé !). L’imagerie du groupe est à
l’identique de la musique, collage froid en noir et blanc... The
daily void.
(
www.myspace.com/dailyvoid)
Les
Dead Hookers
viennent de Wausau, Winsconsin et ne font pas retomber la mayonaise
arty-zarbi avec un premier album concept, The Burial, The Rebirth
(l’enterrement, la renaissance) Le disque commence avec des
guitares noise saturées, un chant souvent hurlé et puis
tout d’un coup ça se calme et ça évoque les
Hunches ou les Horrors jusqu’à cette plage
psychédélique de trois mn (“Hypothalmic Black
Magic”)... Le reste de l’album est excellent même si
part moment (“Nocturnal”) on se demande encore où
l’on crèche... Et ça finit comme ça a
commencé avec “the Rebirth”. Déstabilisant
mais au combien séduisant.
(
www.myspace.com/thedeadhookerslive)
Dead Beat Records, PO Box 361392,
Cleveland, OH 44136, USA
(
www.dead-beat-records.com)
THE HIGH HATS
Imaginez les Queers et les Beach Boys tapant le
boeuf au CBGB et vous aurez une assez bonne description de ce que
peuvent donner les High Hats. Ce jeune groupe Suédois de
l’écurie Alley Cat, envoie un pop punk à la
Ramones, gavé de choeurs haut perchés et de refrains
stupides (“I Love Drugs and I Love You”, certainement le
meilleur morceau de leur album Too Much is Never Enough ; “Fun in
the Sun” ou “Pissdrunk”). Leur chanteur, une main
continuellement posée sur la hanche, bouge dans tous les sens et
rappelle par moment Howlin’ Pelle (et pas uniquement à
cause de la blondeur de ses cheveux !)... Energisant et frais comme un
bon vieux Ricqless.
(
www.myspace.com/highhats)
(
www.alleycatrecords.se)
THE HATEPINKS
Ben, ça ne s’arrange pas du
côté de Marseille avec les deux nouvelles productions des
HainesRoses, et notamment ce 45t, Hate!-Oupupo Songs, dont
l’épique enregistrement vous était relaté
dans le numéro précédent. En résumé
Oupupo, c’est les principes oulipiens adaptés au punk
(éh, éh, c’est guère plus clair, hein ?)...
En gros se donner des contrainte pour créer une
“oeuvre”. Ici, enregistrer 16 titres inédits de 30
secondes (c’est ce qui rentre sur un 7”) en 1 nuit
avec 5g de speed ! Et le résultat est plutôt saisissant,
avec carrément de grands morceaux (“Black Pest”,
“Bourgeois Nations”, “How to Make Speed”),
trois reprises (un dégraissage de “Satisfaction” des
Stones + “Weapon Factory” de The Wards + “Rock it to
the Moon” des Stranglers) et une palette allant du fast punk
à la new-wave... Dément ! Un volume 2 est annoncé
avec des morceaux uniquement joués sur des... Jouets !
C’est le label autrichien Squoodge rds qui s’est
chargé de l’édition.
(
www.squoodge.de)
Et c’est pas tout, et c’est pas tout !
Relax-o-Matic Vibrator Rds vient lui aussi de produire un Objet Violent
Non Identifié, un maxi des Marseillais (Auto-ejected!) avec cinq
nouveaux morceaux, dont la version longue de “How To Make
Speed” et une reprise sacrément arrangé du
“Kamikaze Twist” des punkers australiens Rocks... Et de
l’autre côté une version de 12’17” de
“Rocket to USA” (un morceau de leur 45t), mais à
l’envers !!! Et en bonus tracks les seize titres d’Oupupo
Songs ! Du grand n’importe-quoi !
(
hatepinks.free.fr)
Relax-o-Matic Vibrator Rds,
13 rue Terrusse, 13005 Marseille
(
relaxomatic.free.fr)
A FISTFUL OF ROCK’N’ ROLL #13
Enfin le volume 13 (l’ultime) de la
série A Fistful of Rock’n’ Roll produite depuis 1999
par Sal Canzioneri des Electric Frankenstein voit le jour sous la forme
d’un triple album. La part. 1 est ainsi distribuée avec le
zine de Philadelphie Carbon 14... Et ça débute fort avec
les excellents On Parole (de fiers vikings suédois à ce
qu’il semblerait), suivi des féroces Clams et leur hommage
barbelé à “Robert Johnson”. On retrouve des
noms connus, Marvels, Rickshaw, Ironhead, Boss Martians et pour les
meilleurs, Onyas, Demons, les canadiens Million Dollar Marxists et les
excellents Saigon Sluts... Du velu, du tatoué, du qui sent sous
les bras, et ça se vérifie sur les part. 2 & 3,
sorties elles en double CD sur Steel Cage Records... Soixante-Trois
titres de hi-energy punk rock’n’roll en provenance du monde
entier, des anglais de Sonic Boom Boys, très influencés
par les Dead Boys jusqu’au japonais Michele Gun Elephant en
passant par l’Espagne, l’Italie, le portugal (les
redoutables No-Counts), la Hollande, l’Australie, un
sérieux contingent Suèdois... La quasi totalité
des états américains sont aussi représentés
et même Israel avec l’ultra-tubesque “Horatio”
des Genders... La compil comporte aussi son lot de “têtes
d’affiche” comme Danko Jones, les Makers, Therapy ?,
Dollhouse ou les Sewergrooves. Un poil trop de metal punk à mon
goût mais y a toujours moyen de trouver son bonheur pour une
somme modique.
Steel Cage Rds, PO Box 29247,
Philadelphie, PA 19125, USA
(
www.steelcagerecords.com)
(
www.c14.com)
MARVEL
Nos super-héros suédois (Vocalo,
Animalizer et the Ambassador) sont de retour avec un deuxième
album, Thunderblood Heart qui fait suite à leur maxi de reprises
diverses (Unleashed). Revendiquant des influences allant de KISS aux
Stooges en passant par Parliament ou les Nerves, le trio envoie un
hi-energy rock’n’roll teinté de pop avec
d’excellents morceaux comme “I Wanna Know You” (dont
ils ont tiré un clip), le très ‘coptérien
“Thunderblood Heart”, l’ultra-énergique
“Willful Non Participation” (très Sewergrooves
celui-là, pour le coup). Un album plus que recommandable donc,
et avec une super production (putain quel son de basse !)... Même
si on l’impression d’avoir déjà entendu
ça par ailleurs.
(
www.marvel.nu)
Killer Cobra rds, ösgötagatan 7, 58225 Linköping, Suède
(
www.killercobras.com)
FLYING OVER
Le groupe bordelais sous perfusion TV Killers (de la
pochette aux covers comme par exemple “Do you Love the Nazis
?” des Kids, jusqu’au titre de leur premier album de 2004,
Rockin’ Frenchies) revient sur le front avec un tout nouveau
line-up autour du couple Jet Boy - Jet Girl, Gun Boy à la
batterie, Lichen Boy (ex-Jakes, Hero-X) à la basse et Law Boy
(Heartbeeps et dernier guiatriste en date des TV’s).
Evidemment vous vous doutez bien qu’ils tapent pas dans la
cold-wave, mais dans un punk rock tendu et nerveux. Les trois titres de
ce 45t édité par le label d’Annecy Shit In Can,
explore l’univers sale du groupe avec notamment un “Fier de
Déplaire” en français et un excellent mid-tempo en
face B, “I Wanna Destroy You”... Pas celui des Soft
Boys)... Un bel envol même s’ils ont un peu de mal à
se démarquer de leur(s) influence(s).
(
www.myspace.com/flyingover)
(
www.achierpointcom.com)
THE MEAN THINGS
Et c’est un ancien Flying Over et actuel
Pneumonias qu’on retrouve à la guitare chez les Mean
Things, Cherry Boy, alias Bart the brat et Mean B pour la circonstance.
Le credo du groupe c’est le garage sixties avec orgue, les Back
from the Graves et tous les poncifs du genre... L’album, Out Come
the Freaks a été enregistré par Captain Y de Star
& Key of the Indian Ocean et est sorti chez les grecs de Lost in
Tyme avec une belle pochette signée Merinuk. Pour le reste on a
un garage assez conventionnel (lignée Cynics, Miracle Workers,
etc.), bien envoyé mais avec un son un peu trop plat pour rendre
l’expérience vraiment inoubliable. On attend la
suite...
(
www.myspace.com/themeanthings)
(
www.myspace.com/lostintymerecords)
MAIS AUSSI...
Le Whiskey Flower des
Golden Boys
est à coup sûr l’un des meilleurs album du
trimestre. Un disque country garage psychédélique
complètement imprévisible, un peu à l’image
du Like Flies on Sherbert d’Alex Chilton... On pense parfois aux
Oblivians, parfois à Neil Young (“Remember
Georgia”), John Lennon ou aux Deadly Snakes (“Yeah I Wanna
Know”). Excellent ! (
www.myspace.com/thegoldenboys)
CPC Gangbangs
viennent de Montreal et ont pondu avec leur premier album Mutilation
Nation un de mes top-hit du trimestre. D’ailleurs c’est
Swami qui a édité le disque, un label qui se trompe
rarement. Pas étonnant quand on sait que le groupe est
constitué d’ex-Daylight Lovers, Spaceshits et Sexareenos.
Les Québécois ont mis un peu d’eau dans leur
cocktail punk trash pour nous servir des morceaux entre glam’punk
et garage noise du meilleur effet. A consommer sans modération. (
www.myspace/cpcganbangs)
Comme il n’est jamais trop tard pour
présenter les bons disques (vieil adage procrastien), je vous
conseille de jeter une oreille sur la compil anthologique I’ve
Always Been Here Before de
Roky Erickson
sorti en 2005. 43 morceaux sur deux CD couvrant la carrière
entière du loup texan (Spades, 13th Floor Elevators, Aliens,
etc.) avec notamment les enregistrements de son come-back post
psychiatrique du milieu des seventies et des versions incroyables de
“Two Headed Dog”, “Mine Mine Mind” ou
“Click your Fingers Applauding the Play”.
Les Sonic Chicken 4
sur In The Red, c’est fait ! Premier album du gang perpignanais
qui reste fidéle à son garage country trash lorgnant vers
le Velvet ou les Subsonics. On retient particulièrement leur
morceau d’ouverture “Sexiest” et son clavier à
trois francs, le sixties “Stupid & Crying”, la nouvelle
version de “(I had) too much to drink (last night)”
déjà présente sur un 45t Nasty et le tube
interplanétaire du disque, “I Only Lose”. (
www.myspace.com/sonicchicken4)
Prenez trois Marked Men, un Reds et le chanteur des Riverboat Gamblers et vous obtenez les
High Tension Wires,
un combo texan qui mélange power-pop et punk avec quelques
très légers effets garage-wave. Leur album Midnight
Cashier tourne beaucoup sur ma platine ces derniers-temps, je vous
conseille de tenter l’expérience.(
www.myspace.com/hightensionwires)
ET ENCORE...
C’est la deuxième fois que la marque
Sailor Jerry
propose une compil plutôt intéressante, celle-là
coordonnée par Justin Rosenthal et masterisée par Alicja
Trout. Sailor Jerry c’était avant tout un des plus
célèbre tatoueur old school et c’est devenu une
marque de fringues et d’accessoires (et de rhum !!!) reprenant
les dessins du maître... mais aussi un site internet très
complet avec notamment un onglet “music” plutôt
intéressant pour qui se passione de rock & roll sauvage.
Et donc sur ce sampler
Music to......... to,
on retrouve Tokyo Electron, les marseillais Hatepinks et Neurotic
Swingers, les charmantes new yorkaises Baby Shakes, l’excellent
rockab’ des Faraway Boys (“Sailor Jerry Rum”), the
Thanes, les Eagles of Death Metal, les River City Tanlines, les
parisiens Frustration, Little Killers, Heavy Trash, jusqu’aux
Stiff Little Fingers (en live) et Radio Birdman... La plupart des
morceaux sont sortis par ailleurs, mais ça reste une très
bonnes compil pour tracer la route.
(
www.sailorjerry.com)
On part en Australie, avec le premier sampler du label
Merenoise,
monté en 2001 pour promouvoir la scène locale de
Melbourne. Et y a de quoi faire entre le garage country des Standing
& Counts (et leur éthylique “Judgement Day”), la
furia oblivianesque des Vegas Kings (avec une petite touche Digger
& the Pussycats aussi), qui préparent un deuxième
album produit par le gratteux des Immortal Lee County Killers et une
tournée européenne, le hilbilly up-tempo d’El
Borracho (rien à rajouter !), le garage punk inspiré des
Dangermen, celui des Shrewms ou des exhubérants the Money... Et
puis aussi les riot-grrls des Butcher Birds (un peu moins mon truc),
les furieux Hymnies entre Hard-Ons et Exploding White Mice ou Violent
Soho, dans la lignée des Drones... Une scène qui
s’influence et se renouvelle continuellement et dix-neuf titres
qui tiennent plus que bien la route.
(
www.merenoise.net)
Première sortie du label parisien Jojo Records avec un split single entre les marseillais
Elektrolux et les vétérans parisiens
Subtle Turnhips.
Les premiers pratiquent le soviet twist, une sorte de blues noise-core
dominée par une voix au charisme prenant. Les Turnhips de
l’autre côté accentuent encore le côté
noise avec leur approche DIY théatrale (et une reprise
méconnaissable d’ “Antisocial” de Trust !). (
jojorecords.free.fr)
Un quart de siècle pour le fanzine
Rock Hardi,
ça se fête, alors, CHAMPAGNE ! Numéro 36 fourni
avec les films préférés des Cramps (ou des fans
des Cramps), des articles sur les Mean Things, Ashtones, Pravda, Sonic
Angels, etc. Une itw des Fleshtones, une autre du batteur de Strychnine
et un papier sur JP Gratias, traducteur (entre autre) de James Ellroy.
Plus de nombreuses chroniques et un nouveau CD 16 titres avec
notamment une belle version du classique “You Burn Me Up &
Down” par les Dirteez. (
www.rockhardi.com)
2007, Nasty Samy est toujours sur le front... Il a
arrété de boire et s’est mis à la fonte mais
continue de charcuter guitares et basses, notamment avec
Black Zombie Procession
et son mix heavy punk 80’s (putain je vais encore ramasser avec
des raccourcis comme ça !)... Ils partagent un split single sur
Kicking Rds avec
Billy Gaz Station,
réunion d’ex-Second Rate et Headcases (ça tape un
peu partout, mais là non plus c’est pas de la bluette). (
www.kickingrecords.com)
En marge de ses groupes, l’ami Samy s’occupe aussi d’un zine internet,
Everyday’s Like Sunday
dont il a exhumé les archives 2006/2007 sous format papier.
Regard caustique, un poil cynique parfois sur le... Monde qui tourne
(!). Mais, putain, pourquoi cet amour immodéré pour le
hard-rock ??? (
www.likesunday.com)
A Marseille
Ich Bin Dead (avec
des membres des Neurotic Swingers et Aggravation) a quitté le
créneau PJ Harvey / Boss Hog pour du yéyé punk
francophone. Dommage, je trouve le concept beaucoup moins
intéressant et le résultat un peu faiblard. (
ichbindead.free.fr)
Après un premier 45t sur Ultimo Auto Shop,
les clermontois
Las Vegas Dead Brides remettent ça avec un
10” cette fois. Bel exercice garage punk blues avec certaines
reminiscence RFTC, Cramps et un oeil qui lorgne vers le
R’n’B le plus dansant. (www.myspace.com/lasvegasdeadbrides)
Dans la série French Connection, Larsen nous propose un vol. 7 avec les allemands
Leopold Kraus Wellenkapelle
et leur surf de la Forêt Noire pour un original super dansant,
“La Fille Electrique” et un instru. qui ne l’est pas
moins, “James”.(
www.larsen.asso.fr)
Troisième album pour le groupe Stoner Hi-energy de Auch,
Junkyard Birds.
Rien de nouveau sous le foie gras, mais une belle paire de cojones, ne
serait-ce que pour appeler son disque The Fuck Album (hi, hi !). (
junkyardbirds.free.fr)
Du local, toujours du local avec le premier Cd de
Telezed...
Ouais je sais, le nom est à chier. La musique l’est un peu
moins avec dans les meilleurs moments un mélange
détonnant, The Bronx / Raunch Hands / No Means No. (
telezed.net)
Semi Playback c’est
les rois du math-rock... Enfin c’est comme ça qu’on
définit leur style par ici. Duo minimal et instrumental, guitare
batterie avec samples et synthés... Evidemment dans ce contexte
la musique exige une maîtrise parfaite (c’est le cas) et
une inventivité de tous les moments. On n’est pas loin du
but mais malheureusement on s’embarque par moment dans des
structures ultra-tarabiscotées ou des options
d’arrangements discutables. Plutôt réussi
quand même bien que je ne sois pas du tout client de post-punk
émo... Et... La pochette signée Rica est super
réussie les gars !
(
www.myspace.com/semiplayback)
THE BOSS MARTIANS
Des Martiens à l’Autre Monde ! Logique
! D’ailleurs les habitués de ce petit troquet toulousain
regardent les rockers de la ville débarquer tel des aliens. Un
brin ironiques, ils chambrent la balance à l’arrach’
des Boss Martians : “Et je coupe le son !” Mais il en faut
plus pour déstabiliser le gang de Seattle, en transit à
Toulouse pour un plan dépannage après avoir
écumé l’Espagne et avant de s’attaquer
à huit dates consécutives en Allemagne.
Dès le premier accord, tout le monde est
collé aux murs. Supersonique ! L’énorme tube
“I Wanna Be Your Addiction” d’entrée. Ouch !
Un coup d’oeil sur les autochtones. Doivent pleurer leur
mère ! Tu parles, ils dansent comme des forcenés ! Le
pouvoir de la musique... Evan Foster, l’ombrageux
guitariste-chanteur-leader a l’air de bonne humeur. Il grimace,
mouline sur sa Gibson, bondit, s’agite sans rien renverser ni se
casser la gueule, un exploit, et fait un petit tour dans le public...
Avec son micro sans fil, le nouveau bassiste fend la foule, une
cinquantaine de personnes amassée dans le petit bar, en
headbangant comme un malade, le manche au ras des oreilles. Gros son,
solos héroïques, une set-list entre power pop
musclée et riffs velus, du stadium rock dans un petit rade !
Depuis leurs débuts surf-garage du côté de Tacoma,
Washington, en passant par le chef d’oeuvre The Set Up, farci de
tubes mélodiques et tendus, ils ont sérieusement
musclé le son. La pop fragile de “Oh Angela” calme
les débats. Mais ça repart de plus belle, le bassiste
monte sur le zinc, passe de l’autre côté du bar, se
fait rincer la glotte à la tirette tout en agrippant sa gratte.
“This Is Rock’n’roll” des Kids (avec Lo Spider
aux choeurs !) enfonce définitivement le clou. C’est bien
le seul gang du moment à savoir mixer les Sonics et AC/DC, Elvis
Costello et Cheap Trick... La classe ! Assurer un show pareil de retour
d’Espagne, faut une énergie extra-terrestre ! Ravi, Evan
remercie chaleureusement le public et l’ami Pecci qui a
organisé la soirée, tout en promettant de revenir.
Le stand de merchandising est dévalisé
mais on arrive à choper le vinyle de leur nouvel album, Pressure
In The SODO (peut-être une référence à SOuth
DOwntown, un quartier de Seattle, leur ville d’adoption, mais il
existe sûrement d’autres interprétations plus
pénétrantes). La galette démarre à
donf’ avec “Power Of Doubt”, un condensé de
patate et d’efficacité digne des Wonderfools ou du
Turbonegro de la grande époque. Suivent de gros riffs hardos
(“Mars Is For Martians” avec des paroles signées
Iggy Pop, qui paraît-il participe aux vocaux, faut tendre
l’oreille), du garage musclé (“If You Only
Knew”, remember “Learn To Lose” des Cynics ?), du
stadium rock avec choeurs virils et solo à la Angus Young
(“Hey Hey Yeah Yeah”), d’autres chorus
héroïques de Satriani sous cocaïne (ce qui leur vaut
cette appréciation sans concession de la part d’un de nos
potes : “On dirait Europe !”), plus quelques tentatives
pour décrocher la mélodie ultime et le tube radio, en
passant par un autre hit énorme, “You’ve Taken
Everything”, son intro garage velue et ses refrains pop lumineux.
Plus inégal que The Set Up, mais un bon cru quand même.
www.musickrecords.com
www.bossmartians.com
BILLY CHILDISH
Histoire de solder les aventures de
Wild Billy Childish & The Buff Medways
(quatre albums en cinq ans, petite moyenne pour Billy), Damaged Goods
vient d’éditer XFM Sessions, des bandes
enregistrées pour l’émision X-Posure, sur la radio
indie londonienne XFM, sept titres en public au Barfly de Londres et
huit autres live en studio. Une compilation de versions rugueuses et
brutes, parfois bancales, des grands moments des Buff Medways
(“Troubled Mind”, “John The Revelator” à
cappella, “Punk Rock Is Nicht Tot”, ou le
“Fire” d’Hendrix). A réserver aux fans.
Depuis Billy a remplacé Graham Day par sa copine Julie à la basse et formé
Wild Billy Childish & The Musicians Of The British Empire
qui, après leur premier opus Punk Rock At The British Legion
Hall, viennent de pondre un single et un album entier de Noël,
toujours pour Damaged Goods. Le grand manitou du légendaire
label garage punk britannique, Ian Damaged, en avait parlé
à Billy en juin, début août l’album
était prêt. C’est déjà un bel exercice
de recyclage : on y retrouve de nouvelles versions de “Merry
Christmas Fritz” des Buff Medways, “Santa Claus” des
Headcoatees, lui même inspiré de “Farmer
John”, “Comanche” devenant “Link Wray
Christmas”, la partie finale du mini-opéra farfelu
“A Quick One” des Who retitré “Pete Townsend
Christmas” ou le “Wild Man” des Tamrons
transformé en “Knick Knack Paddy Wack (Chuck It In The
Bin)” ! Mais il contient aussi quelques originaux marquants comme
le ramonesque “Mistletoe” et l’entêtant
“Christmas 1979”, qui conte une histoire dramatique et
auto-biographique. Un morceau grandiose qui figure sur le single,
couplé à l’inédit “Ho Ho”, du
garage blues roboratif, édité en mille exemplaires verts
et mille rouges.
A noter que Damaged Goods fête cette
année son vingtième anniversaire et promet des merveilles
: la réédition des quatre albums des Headcoatees parus
sur Vinyl Japan, le deuxième opus de Pete Molinari, des Peel
Sessions des Rezillos, une anthologie de Sexton Ming, et encore une
fournée de Billy Childish ! (
www.billychildish.com)
www.damagedgoods.co.uk
THE JET BOYS
Fanatiques de punk karaté et de rock
hara-kiri, Demolition Derby vous a gâté en
rééditant en vinyle le premier album des Jet Boys,
Teenage Thunder, paru en 1992 uniquement en CD chez les japonais Gong.
Ce sont bien les regrettés Jet Boys nippons, ceux qui
bradassaient allègrement le minimalisme des Ramones, les
descentes de manche de Johnny Thunders, la déglingue
arrache-tympan de Guitar Wolf, la poésie (?) de GG Allin et
l’explosive énergie de Bruce Lee. Teenage Thunder
Revisited offre en prime les deux titres du single Get Out My Girl paru
à l’origine en 1993 sur Sympathy, et deux inédits
qui castagnent, dont le sloganesque “Fuck Forever” ! Tempos
speedés, son qui craque, grattes qui ramonent, screamer furax,
énergie jouissive... BANZAÏ !!!
demderby.com
THE ASPHALT TUAREG
Damned ! On venait juste d'en passer un extrait dans
l’émission Dig It! quand le CD s’est retrouvé
coincé dans le lecteur de Radio Canal Sud ! Avalé ! Un
vrai mange-disque pour le coup ! Du bien-nommé Swunk Alone
In The Trouble Zone, restent en mémoire ces giclées de
guitares en roue libre, la batterie minimaliste, l’ambiance
sombre et menaçante et la voix habitée. De
“Survivors” à “Last Woman Standing”,
l’album déboule tel un gros cube fendant les dunes (euh...
ça fait un peu rallye dans le désert, mais c’est
plus évocateur qu’un dromadaire lâché sur
l’autoroute...). Avec sa dégaine de méchant de Mad
Max, le mystérieux Touareg de l’asphalte n’est autre
que François Lebas (Fixed Up / Backsliders etc.), qui en
attendant la sortie du deuxième single de son autre projet,
Double Shot, s’est amusé tout seul en studio. Yeah !
Francesco is back ! Ça fait déjà fumer les
platines !
myspace.com/2xshot
ELECTRIC SIX
Leur premier album Fire était une bombe et
leur avait collé une étiquette disco punk qu’ils
ont toujours reniée. Les deux suivants étaient plus
inégaux mais contenaient des tubes irrésistibles. Dans la
même lignée, leur quatrième opus s’intitule
sobrement I Shall Exterminate Everything Around Me That Restricts Me
From Being The Master (ouf ! Eux le désignent comme The Album).
Même les allergiques aux synthés doivent reconnaître
qu’ils ne manquent pas d’arguments : un humour absurde et
disjoncté, des musiciens ébouriffants, un chanteur
charismatique, des paroles saignantes (voir electricsixlyrics.co.uk)
plus une créativité exubérante et
débridée, et la maîtrise de ceux qui passent la
moitié de l’année sur la route.
Préparez-vous à un savant cocktail
à base de grosses guitares, de zigouigouis spatiaux, de beat
dansant, de new wave musclée et de solos intersidéraux
avec en point d’orgue les riffs heavy et la clarinette jazzy de
“It’s Show Time”, la voix de castrat et le piano
sautillant de “Down At McDonellzzz”, l’ode à
la cocaïne “Feed My Fucking Habit” (encore un qui ne
passera pas sur les radios US !), l’épique et planant
“When I Got To The Green Building”, ou le
psychédélico-folk “Kukuxumushu”. Bon signe
pour les royalties, “I Don't Like You” apparaît dans
la bande son d’un jeu vidéo, et l’album a fait son
entrée dans les charts américains. It’s show time !
electricsix.com -
metropolis-records.com
NATHANIEL @ LENNON
Grosse affiche à la salle John Lennon de
Limoges ce samedi 8 décembre. Les Barcelonais agités
Tokyo Sex Destruction
ouvrent la soirée... de façon curieuse par un morceau
lent, psychédélique et envapé... avant de
lâcher les watts pour un set ultra-tendu alternant des passages
survoltés un brin déstructurés, et des moments de
transe groove totalement lysergiques quand le chanteur empoigne son
deuxième micro aux effets spatiaux. Vu qu’ils jouent comme
des bêtes en s’agitant comme des forcenés, le
spectacle est au rendez-vous. Le son un peu moins. La salle se remplit
doucement et commence à s’agiter. Ils concluent genre
tornade soul sur la ville, sans provoquer d’émeute, mais
devant une salle bien réchauffée.
Une bonne partie du public attend visiblement les héros locaux
BDK & The Roller Coaster,
décidés à fêter dignement la sortie de leur
troisième album (voir plus loin). Leur potion
garage-rockab-exotica est toujours aussi énergétique. BDK
alias Blue Devil King n’en rajoute pas trop ce soir. Repeignages
de banane, bouffages de micro à la Lux Interior, imitations
convaincantes du chimpanzé dérangé en plein repas
et du psychopathe possédé par le démon, quelques
sauts dans le public, et quelques tours de magie (pas mal le coup du
peigne !). Le gang drivé par l’increvable saxophoniste, en
vacances des Shrines de King Khan, garde la frite jusqu’au final,
et l’habituel gimmick
tout-le-monde-s’assoit-pour-mieux-bondir-ensuite. Grosse fiesta,
et un public cette fois chauffé à blanc pour accueillir
la légende de Detroit.
On s’interrogeait encore sur le line-up qui entourait
Nathaniel Mayer
quand on vit se pointer sur scène des moustaches de druide
familières, celles de Matthew Smith, un autre de ces petits
génies de Motor City, un
multi-instrumentiste-chanteur-compositeur-arrangeur-producteur, qui a
joué avec Kim Fowley et Kevin Ayers, et animé une
floppée de projets, du psyché pop brillant
d’Outrageous Cherry à la country roots des Volebeats. Il
tient la guitare aux côtés de son complice bassiste Chad
Gilchrist (qu’on avait aussi rencontré à Detroit,
c’est lui qui avait filmé l’hilarant reportage sur
la Dream Cruise, voir Dig It! 34), et du batteur Bob Mulrooney alias
Bootsy X en personne, une autre légende, qui vient de reformer
les Ramrods, son gang punk des seventies après avoir sévi
avec Dark Carnival, Rocket 455 ou les Lovemasters.
Le trio lance le groove et le père Mayer
apparaît, sa mince silhouette enveloppée d’une
superbe chemise blanche à paillettes, un béret noir
vissé sur la tête. Il avance à petits pas,
s’appuyant sur une canne... Pas de gigue infernale et de sauts
périlleux en prévision ! C’est un rescapé...
Dans les années 70, il traînait avec les Errol Flynns, un
des gangs de rue les plus célèbres et redoutés de
Detroit. Trois décennies à rôder dans les bas-fonds
de Motor City ont de quoi laisser des traces. Sans compter son attaque
cérébrale de l’été 2005... En tout
cas, il a l’air heureux d’être là.
Son filet de voix éraillé et attrape
tripes s’élève... Wow ! Le son est clair et
pêchu, le groove basique, le feeling éclatant. Le vieux
grigou est toujours prompt à dédier ses ballades aux
jolies filles des premiers rangs. Matthew Smith ne le quitte pas des
yeux tandis qu’il oscille, chuinte, gémit, supplie,
déverse sa frustration et sa solitude, tape dans ses mains et
lève le bras pour donner le signal de fin, même quand le
morceau n’est pas encore fini... Fred, le sax des Roller Coaster
vient prêter la main sur un titre. Le public ondule, et la salle
est logiquement conquise quand Nathaniel entame “I Found
Out” de Lennon. De “White Dress” extrait du tout
nouvel album à “Village Of Love”, son plus gros tube
en 1962, la set-list déroule une floppée de perles soul
immédiates et irrésistibles. Après en avoir
dédiée une à tous ceux qui aiment se bourrer la
gueule, il promet de venir s’en jeter quelques uns avec le public
après le show, et quitte la scène sous les ovations.
Effectivement le vieil homme s’extirpe des
loges en boitant bas et rejoint le stand de merchandising
entouré de fans aux anges. Il montre son genou bandé qui
a l’air de le faire souffrir, mais il a toujours la gnaque. Aux
Barcelonais Tokyo Sex Destruction qui se pressent autour de lui pour
une photo souvenir, il déclare impertubable : “Je suis
peut-être vieux, mais je vous enterrerai tous !”
On discute cinq minutes avec notre pote Jostone, le
tourneur toujours dans les bons coups, puis Matthew, Chad et Bootsy X
qui nous refile le tout nouveau single des
Ramrods
reformés pour leur trentième anniversaire avec
l’aide à la basse de Dan Kroha (Gories/Rocket
455/Demolition Doll Rods), sur le label de Detroit Cass Rds. Les
Ramrods ! Ceux qui ont ranimé la flamme du Detroit Sound, et
repris le flambeau des Stooges à la fin des seventies avec leur
hymne “I’m A Ramrod” (revisité depuis par les
Cellophane Suckers ou nos héros locaux du Jerry Spider Gang).
Trente ans plus tard, ils balancent deux tranches de punk mal
peigné, le saignant “Downtown Stories” qui monte
inexorablement en intensité et en déjante, et le rampant
“Blood Dues”, un mid-tempo au groove venimeux.
L’ombre d’Iggy plane sans doute, mais ces deux morceaux
suffiraient à rendre un éventuel album mille fois plus
intéressant que le dernier Stooges ! A voir aussi : la
vidéo du tonique “Here It Comes” filmée par
le célèbre producteur de Detroit Don Was pour le site My
Damn Channel. (cassrecords.com - mydamnchannel.com - ramrodsdetroit.com)
Bob en profite pour nous passer le dernier Nathaniel
Mayer, Why Don’t You Give It To Me ?, dont un fan local vient
d’embarquer les deux derniers exemplaires vinyles sous notre nez.
Fuck ! Rien que pour sa superbe pochette entre Art Déco et Art
Nouveau, le vinyle est un must... A condition d’aimer la soul
arrosée de psychédélisme. Faut dire que Matthew
Smith était déjà dans le coup, avec Dan Auerbach
(Black Keys) à la guitare, le batteur Dave Shettler (un des S de
SSM) et l’allumé Troy Gregory (Witches/ Dirtbombs)
à la basse. Dès le premier titre, l’ambiance est
posée : une longue plage hypnotique, basse et voix en avant, des
guitares pleines de feedback qui tricotent en arrière plan. Le
tubesque “White Dress” avec ses handclaps et son beat
pêchu a le même son cryptique, tout droit jailli de la cave
de Fortune Records où Mayer a enregistré ses standards au
début des sixties. Avec les percus tribales de “Lonely
Man” et le chant lancinant de “Please Drop The Bomb”,
les remontées acides culminent sur “Doin’It”,
jam bien barrée qui contient quelques freak-outs dantesques et
des bruitages spatiaux à la Funkadelic. Et ces
gémissements possédés du père Mayer, dont
on entend le moindre claquement de langue, qui essore ses cordes
vocales fatiguées pour en tirer les dernières gouttes
d’émotion. Autre grand moment, le prenant “Why
Dontcha Show Me” enregistré aux Ghetto Recorders de Jim
Diamond, avec son intro au piano et son riff obsédant. On
atterrit en douceur avec une cover de Delroy Wilson, le chaloupé
“Dancing Mood” qui fleure bon la Jamaïque. Un beau
trip !
Et pour replonger aux sources du mythe, sautez sur
l’indispensable compilation I Want Love And Affection (Not The
House Of Correction) que vient d’éditer Vampisoul. Un
double album qui rassemble l’intégralité des vingt
et un titres gravés par Nathaniel “Nay Dog” Mayer
pour Fortune entre 1961 et 1966, plus un 45 tours de 1980. Tout y est :
les ballades cristallines comme “My Last Dance With You”
(son premier single à l’âge de seize ans) ou
“Hurting Love” (avec le falsetto hanté de Nolan
Strong en arrière plan), le groove sauvage de “I Had A
dream” (avec les Impacts en backing band, futurs Black Merda, un
titre repris par Holly Golightly et les Gibson Brothers), le R&B
velu de “Leave Me Alone” (revu lui par les Hard Feelings),
les choeurs doo wop déjantés de “King Of
Paradise”, le swing irrésistible de son
interprétation de “Summertime” de Gershwin, la
flûte surnaturelle de “My Lonely Island”, le trombone
de “I’m Not Gonna Cry” joué par McKinley
Jackson futur Politicians et Funkadelic, les aiguilles dans le rouge de
“A Place I Know”, le virage funky du dernier single Fortune
avec le fameux “(I Want) Love And Affection (Not The House Of
Correction)” - écrit alors qu’il était
justement enfermé à la Detroit House Of Correction ! - et
bien sûr le tube “Village Of Love”, relifté
depuis par les Detroit Cobras, qui faillit lui valoir un deal avec
United Artists, et sans doute un autre destin. Le tout magnifié
par la voix aiguë, juvénile et magique de notre
héros. Un must !
myspace.com/nathanielmayer
alive-totalenergy.com
SOUNDFLAT RECORDS
Recoiffez vos bananes, c’est parti pour un tour de grand huit avec le tout nouveau
BDK & The Roller Coaster,
Lowdown And Dirty. Le train fantôme démarre à toute
berzingue avec deux décharges garage groove vigoureuses, avant
de s’aventurer dans un univers bariolé peuplé de
démons et de chameaux volants, du lancinant et hanté
“Soul Jerker” au furieux “Dances”, et ses
réminiscences des Raunch Hands, en passant par le gros
rock’n’roll de “Hip Shakin’ Mama”, le
funky “Mighty Man” ou une paire d’instrus
orientalisants. Revigorant !
Au concert de Limoges, leur guitariste arborait un tee-shirt de
The Titty Twisters Orchestra,
leurs nouveaux compères de label, des Italiens qui chassent dans
les mêmes jungles où Jane et Sheherazade font des strip
tease sur fond de saxos grasseyants. Mais dans le registre big band :
onze musiciens et quatre gogo girls ! Ce doit être un
sacré Barnum sur scène ! Sûrement pas facile
à enregistrer non plus. Ils sont allés aux studios Toe
Rag pour mettre en boîte leur deuxième album, Deluxe
Lingerie Only... please. Le son manque un peu de pêche, mais
c’est une belle virée sur fond d’ambiances
garage-exotico-surf-rockab’ et d’instrus lascifs à
la Las Vegas Grind, le tout épicé par une cover de
“Jaan Pelechaan Ho” du grand Mohamed Rafi, une
légende de Bollywood (40 ans de carrière, près de
4000 chansons pour 650 films !). Ce morceau mythique écrit en
1962 figurait sur la bande son de Ghost World, le film fendard
adapté du comics de Daniel Clowes. Ils reprennent aussi
“Little Latin Lupe Lu”. Choix parfait pour une bonne
bringue ! (
www.tittytwistersorchestra.com)
En orbite autour de la planète Fuzz, les allemands
Satelliters
larguent un nouveau EP quatre titres dont une reprise fumante du
torride “It Came To Me” des Hollandais Q65,
déjà magnifiquement relifté par les Tell Tale
Hearts et pas mal d'autres. Les trois originaux rôdent du
côté des Cynics et des Miracle Workers, avec une nuance
plus psyché sur “Cry, Cry, Cry” (rien à voir
avec celui des Unrelated Segments). Du garage sixties très
référentiel mais toujours classieux. (
www.thesatelliters.de)
Les
Cool Jerks
ont une mission : faire rock’n’rouler l’allemand.
C’est pas gagné, mais leurs efforts sont
méritoires. Pas besoin de maîtriser la langue d’Uli
Roth pour deviner que “Hier Kommt Der Sommer” est une
adaptation du tube des Undertones. Entrée en matière
vitaminée, suivie de deux perles sixties beat pêchues et
de “Surfin’ BRD”... Non, pas cet oiseau là,
c’est un autre original, une ritournelle surf addictive qui se
conclut par un clin d’oeil aux Beach Boys. Rafraîchissant !
(
myspace.com/cooljerksbremen)
Formés d’anciens membres des Tuna Tacos/Los Nitros/Golden Zombies, les
Imperial Surfers
envoient sur ce nouvel EP (Spaniard Instrumental Hünken Sound!)
quatre instrus percutants et classe, enlevés par un saxophone
plein de swing, aux titres évocateurs tel que “Twist !
Twist !” ou “Hunka ! Hunka !”. Le quatuor espagnol
s’attaque aussi à un vieux classique de Pete Seeger dont
la version française avait eu un grand succès : “Si
Yo Tuviera Un Martillo”... Woh oooh ! Ce serait le bonheu-eur ! (
theimperialsurfers.com)
On retrouve ces trois derniers gangs sur la compilation
Ballroom Bash ! qui
rassemble les six groupes ayant mouillé la chemise au premier
festival organisé par le label de Cologne en octobre dernier.
Quatre morceaux chacun, dont quelques inédits, et un beau tour
d’horizon du sixties beat maison.
Les Autrichiens Staggers ouvrent le bal avec deux
extraits de leur album Teenage Trash Insanity (dont “Out Of My
Mind” et sa fuzz à la Davie Allan) et proposent en guise
d’inédit leur vision assez wild du “Little
Sister” d’Elvis. Voix passée au mixer, guitares
jonglant entre fuzz et réverb, et quelques braillements
sauvages. Un extrait fendard de la vidéo avait été
diffusé par Arte cet été dans une de leurs
émissions spéciales sur le King. Le début de la
gloire !
Les Montesas de Marcel Bontempi alternent deux
tranches de country jazz blues bien roots, tirées de
l’album Rockers... Shakers!, avec une perle à la Beatles
période Star Club de Hambourg, “Girl, Du Machst Mich So An
!”, et l’inédit “Do The Slide” au beat
sixties groovy à souhait.
Ce coup-ci, les Cool Jerks chantent en
français ! Enfin, une sorte de patois local peut-être ?
Malgré ses paroles quasi incompréhensibles, “Comme
L’Agent Secret”, paru à l’origine sur un 45
tours Larsen, reste totalement irrésistible avec ses petits
clins d’oeil à James Bond, de même que
l’inédit live “Boozy Man”, sorte
d’hommage virulent à la Medway Scene.
Les Satelliters sont aussi au programme, avec deux
originaux extraits du EP chroniqué plus haut, un slow
inédit, “Allright, No No”, et une cover du classique
des Brogues “Ain’t No Miracle Worker”. Tranchant et
efficace.
Les frenchies sont ensuite à l’honneur
avec Curlee Wurlee, basés en Allemagne mais menés par
l’organiste/chanteuse Cécile Pestounette. Ils avaient mis
Toulouse en feu il y a quelques mois avec un set garage explosif et
classieux. On adore toujours leurs titres en français comme
“L’Essence Des Sens” (et cette mise au point en
réponse à Charlotte Leslie : “Les filles
c’est pas fait que pour faire l’amour !”), ou
l’allumé “Lutin Au LSD”.
Le final groove est assuré par les Slow
Slushy Boys, toujours emmenés par le boss de Larsen Rds, le
label frère de Soundflat, et son fiston à l’orgue,
qui tenait la guitare avec Curlee Wurlee lors de leur
concert à la brasserie Chez Pierre. Une valeur sûre
qu’on ne présente plus, apportant la touche soul qui
parachève une compil hautement recommandable aux fans des
sixties.
Soundflat Records, c/o Marco Traxel, Fischenicher Strasse 32, 40969 Köln, Allemagne
www.soundflat-records.de
POUR LA ROUTE
Mike McCann, alias The Rathole Sheikh, et sa copine
Disi ont fait chauffer leur nouveau studio portable deux pistes et demi
pour livrer deux nouveaux CD roulés sous les aisselles.
Disi And The Rathole Sheikh
Sing Hillbilly plonge dans une ambiance Jug Band meets The Carter
Family, à coups de gratte acoustique, d’harmonica, de
kazoo et de yoddles endiablés sur des covers de Jimmy Rodgers et
Jimmy Davis, le trad “John Hardy”, le déjanté
“Ticklish Reuben” de Cal Stewart (“Hi Hi Hi Hi Hi Hi
Hi Hi...”), le “Down The Dustpipe” de Carl Groszmann
popularisé par Status Quo, la terrible interrogation
métaphysique immortalisée par Bob Wills And His Texas
Playboys, “Will There Be Any Yodelling In Heaven ?”, ou une
version hallucinée de Hare Krishna rebaptisé “Harry
Krishna”.
Disi And Mike Sing
Folk présente vingt perles essentiellement puisées dans
le répertoire traditionnel britannique, chantées à
deux voix, Disi jonglant entre violon, accordéon, harmonica ou
ukulele. Du folk interprété sans ironie, avec le coeur et
les tripes. Les fans de Pete Molinari en seraient tout retournés
! Mais Mike n’a toujours pas de label. Il nous a promis un
nouveau CD sous peu, en annonçant que ce pourrait être le
dernier. Déconne pas Mike, qui d’autre nous ferait
écouter des trucs pareils ?
(ratholesheikh @yahoo.com)
Red Limo
est un trio de Charlotte en Caroline du Nord. Leur premier EP, Soulful
Attack, paru sur Made On The Moon, contient quatre giclées de
garage punk cryptique et tendu qui lorgnent sur les early Ramones, avec
un gratteux qui mouline sans pitié et place des solos à
deux doigts genre Johnny Ramone sous acide. Hirsute et marrant.
(myspace.com/redlimo)
Un beau vinyle vert translucide glissé dans
une pochette montrant un Père Noël débonnaire
offrant à un bambin radieux un énorme flingue, ce single
Norton était le must de l’année pour les kids de la
famille. En face A, les
Black Lips
chantent une ballade d’une ironie mordante sur un GI
coincé en Irak (“Christmas In Baghdad”). Relents
country blues déglingos, sifflotements enjoués et propos
philosophiques (“C’est sûr, il ne risque pas de
neiger”). Au verso,
King Khan & BBQ
balancent un instrumental chaloupé, leur son roots typique
agrémenté de quelques clochettes... Pourraient
peut-être commander un accordeur au Père Noël !
(Norton Rds, Box 646 Cooper Station, New York, NY 10276)
Le 25 cm des
Ashtones,
A She-Devil Is My Dope Fiend, vient d’être
édité en CD chez les Italiens de Nicotine Records, sous
le titre Hellfire And... Paradise Falls, augmenté de six titres
enregistrés live dans leur antre de La Malterie à Lille,
dont un “Search And Destroy” rageur. Si vous n’avez
pas eu votre ration de punk teigneux, laissez traîner une
oreille. Gaffe, ils mordent ! (www.ashtones.com -
http://nicotinerecords.com)
Le CD Flyin’ High de
Paul Collins
(Lucinda Rds, 2005) vient lui d’être gravé sur du
bon gros vinyle 180 g par Get Hip. Il n’avait pas sorti
d’album depuis onze ans et il ne lui a fallu que trois jours pour
le mettre en boîte ! Douze chansons enregistrées dans son
salon à Madrid avec quelques amis, des ballades ciselées
et émouvantes, un gros coup de nostalgie pour ceux qui se
souviennent que le premier Paul Collins Beat est l’un des
meilleurs disques de power pop jamais réalisé.
Sylvain Coulon