JACK OBLIVIANS & the CIGARILLOS
Retour aux affaires pour Jack Yarber après
son superbe troisième album solo de l’année
dernière, The Flipside Kid... C’est par
l’intermédiaire d’un 45t tiré à 205
exemplaires seulement qu’il refait parler de lui, le single est
édité par le label madrilène Ghost Highway
Recordings. Un 7" minimaliste où le kid de Memphis se fait
accompagner d’un certain Rob T. à la batterie...
Vraisemblablement l’une de ses connaissances espagnoles avec
laquelle il a enregistré ces deux titres, dans la cuisine, lors
d’une des folles soirées dont la capitale ibère a
le secret. ça reste donc anecdotique, tant au niveau des
morceaux que de la production. Un disque pour fan.
(
www.myspace.com/ghosthighwayrecordings)
BANG!
Le label basque continue de nous abreuver de ses
productions choyées et dorénavant non-exclusivement
australiennes...
C’est le cas avec cet album de
Jerry Teel
& The Big City Stompers de New-York. Soit Jerry Teel bassiste des
Chrome Cranks, Honeymoon Killers, chanteur des Knoxville Girls et
guitariste dans Boss Hog -un des monuments de la ville!-, sa femme
Pauline et la fine fleur des musiciens du Lower East Side, plus les
fantastiques Sadies de Toronto (ceux qui avaient accompagné
André Williams sur une tournée et qui par ailleurs jouent
une country folk psychédélique incroyablement belle !!!)
sur quatre titres. Un casting de rêve donc au service de
pépites hillbilly & bluegrass avec un son aussi rugueux
qu’un vieux manche de pioche. Du roots, du très roots,
pedal steel, violon, banjo et reprises ad hoc (“Loretta” de
Townes Van Zandt, “Baby out of Jail” popularisée par
les Everly Bros ou “Long Legged Guitar Pickin’ Man”,
un morceau interprété par Johnny Cash et écrit par
son bassiste), mais avec le décalage urbain des studios
Funhouse, la tanière de Mister Teel -enfin là encore
c’est toute une histoire puisque le studio avait
déménagé à New Orleans, mais Katrina et le
Mississippi lui ont définitivement réglé son
compte-. Excellent, pour peu que le style ne vous file pas de
l’urticaire bien sûr.
L’autre disque du trimestre, c’est le
deuxième album du sextet australien
Kill Devil Hills. Celui-ci
s’appelle
The Drought et pousse la formule ébauchée
sur le premier, ce mélange d’instruments acoustiques et
d’un backline plus traditionnel, vers des sonorités plus
rock encore. On pense toujours aux Bad Seeds, mais de plus en plus aux
Beasts of Bourbon (“Dogs O’ War” ou “Nasty
Business” qui aurait pu être écrit par Spencer P.
Jones). Et parfois le groupe s’envole comme sur la superbe
ballade “The Drought”. Malheureusement une ballade peut en
cacher une autre qui... Et au bout du compte, on reste quelque peu sur
sa faim. ça manque de concret, de surprise. Pour autant, il y a
de GRANDS moments sur ce disque recommandable.
(
www.bang-records.net)
NASTY PRODUCT Rds
Sorties # 20 et 21 pour le label toulousain,
ça devient du sérieux ! Va falloir songer à leur
tirer les vers du nez un de ces quatre...
Les Produits Vicieux n’ont jamais aussi bien
porté leur nom qu’avec cette galette de
Digger & The
Pussycats, le furieux duo de Melbourne dont les productions
précédentes m’avaient fait l’effet d’un
bâton de dynamite dans le trou d’balle... Euh ? Ben j'ai
pas mieux. Bref, c’est encore un coup de semonce énorme
que les Australiens nous assènent (et j’en vibre encore !)
avec trois morceaux garage punk implacables. “Japanese
Wedding” en face A, avec ses voix scandées et sa fuzz
hystérique, puis “Wrong People”, plus pop, avec
presque un côté Hoodoo Gurus mais martelée par le
kit minimaliste d’Andy, et pour finir “Cock-A-Spaniel
Cunt-Tree”, petite connerie post-punk minimaliste ou ces grands
poètes libidineux égrennent la liste des mots
qu’ils affectionnent tout particulièrement, cock, cunt,
shit, fuck, ass, etc... Un putain de groupe !
L’autre single Nasty nous vient de France avec
le Valet de Coeur
Jack of Heart et son garage blues hypnotique et
rampant... Ils vénèrent les Stones, le Floyd, le Velvet,
Phil Spector... Et ça s’entend sur ces deux titres
empoisonnés et froids comme le dard de la mort. Bon
j’exagère un peu, le soleil se lève quand
même à la fin de “All Grey”. Pas pour
longtemps et on retombe dans une noirceur moyenâgeuse avec
“Tell me Lyres”... Et même si le titre ne veut pas
dire grand chose à première vue, on devine qu’il
peut être un hommage à l’un des groupe les plus
marquant de ces trente dernières années. ça se
confirme à l’écoute, avec aussi un
côté Outsiders (les Hollandais sixties), l’une des
grosses influences du sieur Conolly.
Signalons qu’à l’instar de leurs
compatriotes Sonic Chicken 4, Jack of Heart rejoindra bientôt
l’écurie In The Red, pour un album qui s’annonce
comme l’une des expériences des mois à venir. Si
vous voulez vous en convaincre, ne ratez pas le groupe sur
scène... Rythmique minimaliste, ululements pleins de feeling par
l’ami Piero et décharge ultra-inspirée de Benji,
tout ça se finissant le plus souvent en joyeux bordel, la
tignasse collée à la bière et le falzard sur les
chevilles.
(
www.nastyprod.com)
CRETEENS
Tiens on retrouve ce sale morveux de Benji avec son
projet initial, punk et stupide, et un nouveau 45t sur Boom Ckick, le
label du Nebraska. Je vous parlais l’autre fois de groupe
protéiforme, un peu à la façon des Reatards de
Jay... Bin comme lui, il finit seul... En tout cas cette fois. Quatre
titres de garage punk crado enregistrés chez maman, dont un
“K.Way Bleu” en français (enfin c’est
tellement dégueulasse que je comprend rien !), et trois morceaux
dignes des KBD dont l’excellent “Dungeons &
Dragons” (ouais les mioches et les jeux vidéo !) et une
digression sur les lendemains de cuite (“Beer Shits”).
Allez, rentre à la maison maintenant.
(
www.boomchickrecords.com)
LIVE FAST DIE
Basculons maintenant dans l’ultra-violence, si
vous le voulez bien... Nouveau 45t de Live Fast Die sur le label
normand Turborock. Trois morceaux enregistrés lors des sessions
du LP Bandana Trash Record (d’ailleurs le 45t s’intitule
Bandana Trash Bloopers, les “chutes” de l’album),
dont une reprise de the Wards et deux uppercuts trash lo-fi
tailladés de solo hyper-nerveux et jouissifs...
RRRRRAAAAAAAHHHHHH !!!
(
www.turborock.com)
FEELING OF LOVE v/s MOVIE STAR JUNKIES
Un petit mot maintenant sur la révolte
hystérique de la Grande Triple Alliance Internationale de
l’Est avec deux de ses éminents représentants,
j’ai nommé The Feeling of Love et les Movie Star Junkies.
Ils partagent un split 10” qui vient de sortir en coprod. chez
Rijapov et Bim Bim Bap.
One man band à l’origine, G, le MC du
Feeling Of Love s’est acoquiné avec Seb Normal à la
batterie et c’est tant mieux. Les morceaux prennent consistance
et le blues mental du duo vous rentre directement dans le cortex. Et en
plus ils ont plein de trucs à dire, “Comment sucer”,
“Gros cul contre gros cul” et évidemment, une
interrogation légitime pour tout bluesman qui se respecte,
“Oh mon dieu, dis moi pourquoi je dois toujours écrire la
même putain de chanson ?”.
(
www.myspace.com/thefeelingof love)
De l’autre côté, on retrouve les
Turinois Movie Star Junkies qui ne cessent de nous surprendre à
chaque nouvelle sortie. Avec leur chanteur charismatique, tantôt
crooner, tantôt hurleur, un batteur aux rythmes exotiques et deux
guitaristes tarés, l’un arc-bouté sur sa fuzz et
l’autre en lévitation sur ses lignes claires. Les quatre
titres présents sur le split sont une nouvelle preuve de la
prise d’intensité du groupe entre Gories, Birthday Party,
Sinatra et Sun Ra... Hé bé ! C’est superbement mis
en boîte par Mojomatt des Mojomatics qui en profite pour souffler
dans son "ruine babines" sur le bluesy “Midnight Train”.
Le label néo-zélandais Perpetrator annonce très prochainement un single du groupe.
(
www.myspace.com/moviestarjunkies)
LES HULKS v/s EL VICIO
On continue dans l’horreur avec un split
single entre les Hulks (soit la rythmique de Jack Of Heart et un
troisième larron, tous peints en vert avec des fringues taille
12 ans) et El Vicio, le duo zombie de Perpignan.
Ça s’arrange quand même un peu du
côté des Hulks, merci. Après leur premier 45t ultra
lofi et bourrin, celui-là apparaît comme de la
super-production, tout en fond de cave... Et un nom m’apparu
alors dans la nuit, Chrome Cranks...
Pour ce qui est d’El Vicio, on les retrouve
avec leurs éternelles influences sur “Drunken
Zombie” (les films de genre, l’alcool et les Country
Teasers) avant qu’ils ne décollent pour une autre
dimension, “Deathtrip 2024”. On n’a pas fini
d’entendre parler d’eux puisqu’ils viennent
d’enregistrer quelques titres avec une mouture à quatre,
qui comprend Nico D. (Beach Bitches, Sonic Chicken 4) et Lio Bitch
(Beach Bitches, Bellas)... ça va faire mal !
(
www.myspace.com/sentenza1)
COMPLICATIONS
Et encore un groupe hexagonal... qui a dit
qu’il ne se passait rien en notre beau pays (un peu
gangrené c’est vrai, mais beau quand même !). On
vous parlait succinctement des Complications dans le n°
précédent, hé bien ils sont passés à
l’acte. Deux singles coup sur coup, chez Sentenza et Yakisakana.
Les Complications c’est Looch Vibrato des Magnetix, Marco des
défunts Fatals et Nico ancien batteur des Weakends, et là
on se dit: “mais qu’est-ce qu’ils portent bien leur
nom!”. Bon je plaisante les gars, faites pas la gueule.
Musicalement on est dans du Magnetix en plus punk ou du Fatals en plus
garage (étonnant !). Mais pas que. Y'a aussi d’excellentes
ballades bluesy comme “Kick You” empruntée au vieux
groupe de Perp., The Rippers. Que vous dire de plus ? Que ça
tarte et que c’est indispensable... Et puis aussi que depuis ces
45t, le groupe s’est adjoint les services de Lichen Boy à
la basse... qui doit être le seul bassiste encore vivant de
Bordeaux puisqu’il joue dans pas moins de sept groupes à
l’heure actuelle. On suit tout ça de près.
(
www.myspace.com/thefuckingcomplications)
THE AGGRAVATION
Enfin des news des caïds marseillais auteurs de
l’un des meilleurs disques de l’année
dernière, et par la même d’un des trucs les plus
marquant jamais édité en France (si, si je pèse
mes mots !!!). Ils avaient déjà deux flèches dans
leur carquois, l’une punk, l’autre plus new-wave, ils ne
dévient pas d’un pouce et c’est cette
dernière qu’ils décochent sur ce
Runaway EP sorti
chez Jojo Rds. Wire, Joy Division, Outsiders (les Anglais cette fois),
voire les Cure du début sur “Grinding Halt”...
Toujours dans le juste, autant musicalement que visuellement, avec ce
disque blanc et cette magnifique pochette sérigraphiée.
P.Trash devrait sortir prochainement un autre single
(le Pressure EP) dont la pochette sera le négatif de celle-ci
et, vous l’aurez compris l’approche plus "punk
rentre-dedans"... Concept quand tu nous tiens !
(
www.myspace.com/jojorecords)
THE VEGAS
Deuxième album pour le gang
pétrocorien (débrouillez vous) avec toujours un superbe
emballage signé D. Vicente. Celui-là s’appelle
Electric Garage Land et la barre a été monté
d’un cran, que ce soit pour la prod. ou la qualité des
compos. On navigue entre Rock’n’Roll intemporel, garage
à la Nomads et punk-rock dans la lignée des
Heartbreakers, avec quelques embardées country ou des ruades
rockab’. Un fourre-tout de bon goût qui trouve son
unité dans le son, les arrangements (guitares acoustiques,
choeurs, claviers...) et surtout un excellent chanteur. Tout à
fait réussi !
(
www.myspace.com/thevegasfr)
SONIC ASSASSIN
Downfall of Aces, deuxième production aussi
pour la troupe italo-sétoise composée de vieux fantassins
rompus aux tactiques de l’infanterie en ligne, Rauky
(chanteur-guitariste des regrettés Little Green Fairy... qui
prépare secrètement une nouvelle bombe à
l’ombre des cyprès du parc Georges Brassens), les deux
frangins Pasquini (ex-A10, accompagnateurs de Kent Steedman chez Yage
et backing band de Deniz Tek et Scott Morgan à l’occasion)
et un nouveau venu, Cristiano Riccardi à la guitare. Du
buriné donc, jouant avec toutes les perversions
inhérentes au genre. D’ailleurs ils rentrent de suite dans
le chou avec “Lost In Sick Romance”, un morceau up-tempo
avec des guitares nerveuses, une rythmique imperturbable et les
mélodies acides de Brother Rauk. Ne croyez pas que ça se
calme par la suite, on reste tout du long en terrain hi-energy avec en
points d’orgue ce qui pourrait être l’ébauche
d’un pamphlet révolutionnaire, “Right In Your
Face”, “More Drugs, More Lies” et finalement
“Check your Soul and Load Your Gun”, hé hé...
Sur scène le groupe est impressionnant et
domine parfaitement son sujet entre furia néo-stoogienne et
moments plus apaisés... avec un rappel permanent, une sorte
d’hommage à Radio Birdman, notamment au travers des deux
covers, “Murder City Nights” et “Love Kills”...
Aaaach, les grosses guitares ont encore des choses à dire !
(
www.myspace.com/sonicassassinband) (
www.nicotinerecords.com)
BEAST RECORDS
A l’occasion d’une virée bretonne
j’ai fait une petite halte à la boutique Rockin’
Bones à Rennes où officie le boss du label Beast Rds,
Seb’ dit Boogie. Et j’ai pas été
déçu...
Les
Double Agents sont australiens et signent avec
Seemed Like A Good Idea, leur deuxième album. Ils savent un peu
tout faire, du garage blues à la Compulsive Gamblers (dont ils
reprennent le “Sour & Vicious Man”)
jusqu’à la power-pop et ne rechignent pas non plus
à quelques guitares bien grasses... ça commence sur un
titre à la Red Kross du début, “You Got It
All”, puis ça évoque le Reigning Sound, les Beasts
Of Bourbon, le Gun Club (“Makin’ Eyes”), les Muffs
(“Wasting My Times”), Yard Trauma, les Deadly Snakes et
plein d’autres, avant de se terminer sur une fantastique reprise
de “Wasn’t Born Yesterday” des Powder Monkeys, live
à la radio. Un putain de Jukebox humain, mais qui garde
originalité et cohérence. C’est la marque des
grands groupes.
En avant-première on a pu
s’écouter quelques titres de l’album des
Good Old
Boys de Douarnenez. Pour les avoir croisés plusieurs fois sur
scène ces derniers mois, je peux vous assurer que c’est du
tout bon. Lignée Datsuns / D4 / Hellacopters et un amour
immodéré pour le MC5 ou le Rendez-Vous Band... Des vieux
de la vieille, quoi ? Ben non ! Des kids âgés de 17
à 21 ans. Je ne vous en dis pas plus on épluchera
ça dès que l’album sera sorti.
Seb’ nous a aussi dealé la démo
de son groupe
Dead Horse Problem... Elles sont bien loin les
années hi-energy de Witcherry Wild, ce qui plaît à
notre homme aujourd’hui ce sont les ballades au long cours, le
Gun Club, les Beasts Of Bourbon ou l’éternel Johnny
Thunders comme sur le morceau qui ouvre le CD, “Nothing to
Say”... Et puis un petit côté
déglingué à la '68 Comeback / Gories (“21st
Century Sucks”).
Les
Backroom Employees ne sont pas sur Beast, ils
n’habitent même pas Rennes, mais ils font vibrer Boogie, et
c’est certainement pour cela qu’il nous a filé une
copie de leur premier album éponyme. Et il a eu raison le
bougre. ça commence pas mal avec “Backroom
Employees” un titre qui mélange garage, guitares
graisseuses et backing vocals de bon ton, mais alors le deuxième
morceau est une vraie tuerie, une sorte de relecture minimaliste et
bancale des Stooges avec mélodie addictive... et c’est un
peu comme ça sur tout le reste du disque, le côté
crampsien de “Californian”, le groove appuyé de
Julie ou le trashou “Gotta Go”. On sent par moments que
tout ça n’est pas fait exprès (ou alors
peut-être que si, et là on frise le génie !), mais
ça reste une très très bonne découverte...
From Orleans rock city !
The Jim Rockfords viennent eux de Brisbane en
Australie et on y retrouve Fred le batteur de Sixfthick, qui tient ici
la guitare... Un groupe de récré, mais qui envoie
sacrément le bois, entre boogies fiévreux
(“Deadman’s Boots” et son harmo chauffé
à blanc), morceaux plus groove (“7 Day Fool”
d’Etta James et “Putty In Your Hands” repris par les
Detroit Cobras) ou chansons de rednecks à la Nine Pound
Hammer... Quoiqu’il en soit avec une bassiste aussi mignonne, ils
peuvent déjà me compter au nombre de leurs dévots.
Signalons aussi le CD de Dogkennel Hill, All The
King’s Horses, un ancien Quireboys qui semble s’être
établi en Bretagne. ça rappelle parfois Lou Reed, parfois
les Jacobites, avec des compos plutôt séduisantes,
malheureusement gâchées par une production trop peu
naturelle... Et je suis bien gentil.
GREEDY GUTS
Hail, hail ! Les surfers toulousains sont de retour,
Rickenbacker entre les dents et planche en bandoulière. Ce
cinquième album (
Songs And Bullets) a bien failli ne jamais voir
le jour, mais les efforts conjugués de Kicking Rds et Slow Death
ont enfin fait cracher la fontaine à vinyle ! Sans doute le
meilleur disque du groupe, avec une puissance de frappe
phénoménale (Fred Norguet) et des morceaux tapant un peu
partout, mais souvent au bon endroit, là où ça
fait mal. Leur mélange power-pop, punk et, heu... métal
(ouais faudra peut-être l’évoquer un jour,
d’où croyez-vous qu’elles viennent ces guitares sur
“Deaddrunktruckdriver ?” -par ailleurs un des meilleurs
morceaux qu’ils aient jamais écrits-) est parfaitement
dosé et ouvre plus que jamais la porte aux influences plus ou
moins cachées (les Dickies sur “Out Of Sight”, la
Country ou Charlie Feathers, dont ils reprennent un titre en concert).
Bien évidemment les autres sont bien présentes, Hard-Ons
(Ray s’est d’ailleurs chargé de la pochette de la
version vinyle) et Meanies en tête, mais aussi Beach Boys ou
SNUFF, pour ne citer que ceux-là. Les Californiens n’ont
qu’à bien se tenir (dixit Richie Rich) !
(
www.myspace.com/greedygutsrocks)
SUB PRODUKT #1
Périgueux s’affirme comme l’une
des places fortes du rock à grosses guitares en France. Pas
étonnant quand on connaît le passé de la ville et
notamment l’activisme de certaines assos comme Some Produkt qui
depuis plus de vingt ans fait trembler la région avec des
concerts éclectiques mais toujours de qualité (BellRays,
22 Pistepirkko, Penthouse, Hard-Ons ou les Drones par exemple, et bon
nombre de groupes français plus ou moins connus). Dans son souci
de promotion de la scène locale, l’asso devient label et
édite cette première compilation, Sub Produkt #1. La
teneur générale est plutôt velue avec une palette
qui va du garage (les Vegas, encore eux) au hard-core en passant par le
punk, la power pop ou l’émo, et on retrouve un peu partout
l’empreinte du son de la ville, ce mix entre l’Australie et
les eighties américaines, Hoodoo Gurus et Husker Du. La
mélodie dans la bouillie quoi ! Et quelques belles
réussites comme le “Bear” de Pumping Michel (quel
patronyme !) ou le “One In A Million” de Reunion Tupperware
(pas mieux) malgré les choeurs de hooligans copieusement
avinés. (
myspace.com/someprodukt)
VELVET CAVE
C’est le nom du tout nouveau label
monté du côté de Vigo par Israël aka Indy
Tumbita et Belen Pussycat. Son but, promouvoir la scène locale
par l’édition de disques et l’organisation de
concerts.
Les plus talentueux de la bande sont sans
équivoque
Thee Tumbitas, qui sortent leur troisième
album,
Top 10 From The Tombs. De créatures des marais
poisseuses, ils ont viré pilleurs de banques dans le grand
Ouest. Leur garage crampsien s’est transformé en country
rock onirique avec des allusions aux meilleures bandes- son des
westerns spaghettis. Leur album est donc une suite d’historiettes
aussi captivantes les unes que les autres et dont certaines sonnent
même comme de vrais classiques (“The Legend of Velvet
Rose” et ses cuivres à la Morricone ou “Mystery
Swamp”). Dès le début on pense à Wanda
Jackson et ce n’est donc pas vraiment étonnant de
retrouver une version de “Funnel of Love” au sommaire. Un
virage joliment négocié.
Los Villanos de Boraville, c’est le projet
parallèle monté par Israël en marge des Tumbitas. Un
groupe garage 60’s avec orgue dans une veine Miracle Workers/Long
Ryders avec quelques parties surf (“Impala”) et une bonne
moitié des morceaux chantés en espagnol (pas
évident d’emblée, mais il y a au moins une belle
réussite, “El Sabado Adios”, et vive les dimanche
cafardeux). On retiendra aussi le premier morceau, “Haunted
House” (qui n’est pas sans rappeler les Chesterfield Kings
époque Stop!) de cet album,
Haciéndolo En La Boraway.
Les deux groupes se retrouvent sur le sampler du
label,
The 6th Generation Nation Vol.1, en compagnie d’autres
groupes du cru comme les Passadenas (hi-energy à la
Sewergrooves/YesMen),
Noon (un groupe power-pop formé par deux
Galiciens exilés à Glasgow) et les
Tora Tigers (une sorte
d’équivalent espagnol d’Eddie & the Hot Rods...
J’ai pas trouvé mieux...). Longue vie à la Velvet
Cave !
(
www.myspace.com/velvetcaverecords)
WRONG TURN
le groupe nous était présenté
tout récemment par Antoine Zéro comme l’un des
combos les plus excitants de la scène de Melbourne. Duo de
baroudeurs constitué de Ian Wettenhall et Todd McNeair, à
eux deux ils ont un CV plus fourni que les poches de mon dealer ces
jours-ci (!?!). Ian a commencé dans les années 80 avec
les Philisteins puis retrouvé Todd dans les Seminal Rats, avant
de faire partie des Freeloaders, Hands of Time, Lords of Gravity et
Stoneage Heart (excusez du peu, un maître orfèvre en
mélodies ciselées) ; Todd quant à lui a usé
ses fûts avec rien moins que Hoss et les Powder Monkeys. En se
retrouvant, les deux compères abordent tous les styles, du
rock’n’roll fifties (“Skynny Minnie”,
“Nervous Breakdown”) au punk (notamment avec cette cover du
“Baby Talk” des Heartbreakers) en passant par le
garage-r’n’b sixties (“Can’t You See”,
“Slow Down”), la power-pop à l’australienne
(ce qu’ils font le mieux à mon avis) et le "gros son"...
à deux (“Home” ou “So Fine” qui pique sa
fin au “Roadrunner” des Modern Lovers), mais imaginez
ça avec un groupe au complet. En tout cas il est
indéniable que les deux compères s’amusent tout au
long de ce Nothing Grows From Scars, ce qui, vous en conviendrez, est
plutôt bon signe. Et puis c’est sur Off The Hip, un gage de
qualité...
(
www.offthehip.com.au)
BORN BAD
Le label parisien se fait de plus en plus pressant
et commence à prendre une importance certaine dans ce
qu’on appelle “l’industrie musicale”... Enfin
en tout cas il a bonne presse et c’est déjà pas mal.
Après un maxi, plébiscité un
peu partout,
Frustration sort son premier album
Relax. Ils
affectionnent toujours le post-punk et la cold-wave (avec quelques
touches électro de-ci de-là)... “Et c’est
donc logiquement qu’ils ont enregistré le meilleur album
de 1982. D’ailleurs “No Trouble” n’est-il pas
le hit de ce début de décennie ? On croyait les Cure bien
partis pour rafler le pompon, mais c’est bien Frustration qui
s’impose au final. Attention on pourrait bien reparler de ce
groupe dans 20 ans...” Bon sinon, c’est très
réussi même si je suis généralement assez
hermétique au genre.
IVG = Instruction Vinylique Générale.
C’est le premier volume d’une série de compilations
exhumant les “perles” de la musique électronique
française entre 75 et 85. Dénommé Futur
Antérieur, ce n°1 rassemble des groupes quasiment tous
inconnus (enfin j’en ai deux quand même, Warum Joe et Crise
de Nerf, ces derniers ayant donné un concert à
Tournefeuille en extérieur la semaine dernière... MAIS SI
! Appelez moi pour les royalties...) et tous complètement
barrés. Musicalement j’en ai rien à foutre, mais
alors qu’est-ce que je me suis marré ! Le constat,
c’est qu’en presque trente ans rien n’a
changé... En tout cas dans l’expression de notre ressenti
social. MERDE !
Un mot sur
Cheveu pour clore l’épisode
Born Bad : décoiffant ! J'ai osé, shame... Bon en fait
j’ai plus de place, et j’ai pas l’âge non plus
pour écouter ce genre de musique.
(
www.myspace.com/bornbadrecords)
LILI Z.
On reste un peu dans la même ambiance
post-atomique avec le nouvel album de Lili Zeller, The Two Of Us.
Inutile de vous présenter Lili, une figure récurrente du
paysage underground français depuis les Splash 4 et maintenant
avec Volt. Dans ses expériences solo, elle bricole tout toute
seule et laisse libre cours à ses goûts dissolus, le punk,
la no-wave, la noise, le terrorisme, le kraut rock... Elle balance
ça dans ses machines, accorde sa guitare tronçonneuse et
livre son recueil d’amour total... Et toi sur
l’échelle des sensations, tu en es où ?
(
www.myspace.com/pollymagoorecords)
ET ENCORE...
Putain c’est quoi ce bordel de compilation,
Violent Climax vol3 ?! J'y comprends RIEN ! Y'a quatre groupes sur le
45t mais seulement trois de listés sur la pochette, et encore,
y'a pas les titres et y'a même pas l’ordre des morceaux.
Enfin y'a RIEN quoi ! Bien joué Arse’Plot... Bon on va
quand même essayer de décrypter tout ça. On
commence avec le “Chatham Sucks” des Munichois Thee Garage
Kids, une adaptation du “Feel Real Good” des Oblivians
à la sauce Medway. Ensuite il me semble reconnaître les
incongruités de Tractor Sex Fatality de Seattle... De
l’autre côté on retrouve les Anglais Captain
Dynamite Hornrocker & his World Famous Loaded Hoods (si on veut le
nom complet...), le groupe de Brian “Coyote Men, Illegal
Movers” Atkinson, et puis après y faut jouer à
découvrir le dernier groupe et là j’ai plus
envie... ça m’emmerde ! Faudrait quand même faire
des efforts de présentations, NON ?!
(
www.thearseplotcast.blogspot.com)
Vingt-trois ans après l’enregistrement,
Les Vandales sortent enfin leur premier quatre-titres. Tout est comme
à l’époque, à part que le son est
plutôt bon (peut-être le mastering moderne) et le groupe
assez inspiré bien qu’on reste dans le poum-tchak-poum. Un
chanteur allumé et des passages à la Killing Joke au
milieu du binaire. Punk ! (
www.myspace.com/lesvandales)
Les Keens viennent d’Italie et vouent un culte
au garage sixties version R’n’B surspeedé, un peu
comme les Crawdaddys à l’époque. Le son est cheap
à souhait, l’harmo déchire les oreilles et ils font
leur version du classique de Chuck Berry “Beautiful
Delilah”. Sympathique mais on attend mieux. (
www.psychout.it)
A Bordeaux deux anciens Jerky Turkey, par ailleurs
frères, concoctent un tord-boyau country pur grain. ça
s’appelle
Dry County Brothers, et hormis les grands anciens ils
payent aussi leur tribut à l’Americana façon Green
on Red ou Giant Sand. Douze titres sont enregistrés et
n’attendent plus qu’un label.
Du côté de Reims, les
OhmFacom ont
beaucoup écouté les TV Killers,
Périphérique Est et les Kids. Premier single et
c’est plutôt réussi. On attend des newz. (
www.myspace.com/music_for_stupid_jerks)
Les
Cowboy Prostitutes sont suédois et font
du glam’punk hi-energy à la Backyard Babies qui avaient
eux-mêmes tout piqué à KISS... Absolument rien de
nouveau en provenance du Grand Nord, on commence à se lasser.
Ceci est le premier single (“Pirate Town”) tiré de
l’album à venir sur Nicotine Rds.
(
www.myspace.com/cowboyprostitutes)
Face au dictat de l’industrie musicale et au
laxisme ambiant, une poignée d’activistes s’est
regroupée en collectif sous l’appellation,
La Ferme de la
Justice. Action = concerts + enregistrements + compilation maison.
Résultat = une compil CD 12 titres admirablement grimé en
45t sérigraphié. Et y'a quoi dedans ? Du punk, du
post-punk, un poil de new-wave. Mes préférés =
Louis Lingg & the Bombs, les Radiations, la reprise tordue de
“Hound Dog” par Prexley ? ou le morceau oï des Clients
Suivants, “Châteauroux 82” (enfin
n’espérez quand même pas que je vous joue
celui-là en soirée !).
(
www.myspace.com/lafermedelajustice)
MAIS AUSSI...
Avant de partir, jetez une orille sur l’album
Punales,Pildoras y Otras Formas de Entretenerse, des Portoricains
Davila 666, In The Red a craqué et s’apprête
à signer le groupe.
(myspace.com/davila666)
Après Hawaii Samurai, la surf des
montagnes (je vous avais déjà entretenu des
différents styles, urbain ou montagnard) a encore de beaux jours
devant elle et notamment avec les
Irradiates de Besançon. Une
réunion d’anciens Samourais justement et de membres des
Ronnie Rockets. Ils viennent de sortir le premier 25cm,
First
Radiations chez les Productions de l’Impossible.
(
www.myspace.com/theirradiates)
A Paris on parle de plus en plus d’
Aqua Nebula
Oscillator, expérience psychédélique totale dans
lequel on retrouve notamment Vince Posadzki des Fatals et qui annonce
un nouvel album pour l’été.
(
www.aquanebulaoscillator.org)
Et puis du côté de Bordeaux,
penchez-vous sur les
Weakends qui viennent de sortir un 45t sur le
label Rob’s House d’Atlanta et qui s’apprêtent
à accoucher d’un album... C’est un peu
réducteur, mais si vous avez aimé les Black Lips et les
Remains, vous adorerez les Weakends !
(
www.myspace.com/theweakends)
HOODOO GIRL
Et si on démarrait par un petit coup
d’accordéon ? Rigolez pas, c’est le super groupe le
plus flashant du moment ! Tirant son nom d’un morceau de Dr John,
“I Been Hoodood”, Hoodoo Girl rassemble Silke Thoss, la Hendrix de l'accordéon, trois ou quatre albums
country/zydeco/roots sur Voodoo Rythm avec les Watzloves, la revenante
Suzie Reinhardt, batteuse et guitariste des fabuleux DM Bob & The
Deficits et Peta Devlin, multi-instrumentiste, productrice aux studios
Soundgarden de Hambourg qui a notamment sévi dans un combo
country appelé Cow.
“Les filles les plus dangereuses
d’Allemagne”, comme les a surnommées le
Révérend Beatman, ont eu l’idée de fonder ce
“girl group” il y a sept ans, un soir de concert, alors que
les trois gangs partageaient la même affiche, mais elle ne
s’est concrétisée qu’en 2005.
Calls The Shots
est leur premier album, et c’est la claque ! Vu le
palmarès des trois donzelles, on s’attendait à ce
cocktail roboratif de cajun, rock’n’roll, groove, country,
R&B... Mais il faut y ajouter une louche de soul pop classieuse
à la Motown et des harmonies vocales célestes, dignes des
Shirelles et des Dixie Cups, leurs modèles avoués. Chaque
ballade prend du coup une autre dimension. Le tout boosté par
l’accordéon magique, un son pêchu, des
réminiscences psyché, blues ou manouches. Ensorcelant !
www.hazelwood.de
myspace.com/hoodoogirls
THE CONTAINERS
Alerte générale ! Les nouvelles
terreurs toulousaines débarquent avec un premier 25 cm,
SOS,
enveloppé dans une superbe pochette genre “Guerre des
mondes” signée Besseron, bien décidés
à conquérir la planète Rawk’n’roll.
Leur arme fatale : des bons morceaux ! Six titres directs et ultra
efficaces voire tubesques, au son cru et organique signé Lo
“Fi” Spider himself, sur les traces de tous ceux qui ont
allié énergie viscérale et mélodie
addictive, de Dead Moon aux early Misfits, en passant par le heavy punk
scandinave ou le Detroit sound. Et sans bluff de studio, sur
scène ça cartonne idem. Pas besoin d’en dire plus,
quand c’est aussi classe, c’est un honneur de faire du
copinage !
myspace.com/thecontainers
THE DICTATORS
Yeah ! On a seize ans pour toujours et chaque jour
c’est samedi ! Tel est le credo de ces new yorkais,
asséné à grands coups de riffs velus, de refrains
sloganesques, de mélodies accrocheuses, de postures arrogantes
et d’humour corrosif. Un des rares combos à avoir su
réconcilier les hardos chevelus et les punks hirsutes.
Trente-cinq ans après leurs premiers exploits, la magie
opère toujours, et les ‘Tators sont à nouveau sous
les projos avec la diffusion sur internet d’un concert monstrueux
à Stockholm en 1996 ou l’exhumation de vieilles bandes
poussiéreuses.
Dans le genre, le double album
Every Day Is Saturday
est un must. Apparemment, Billy Miller et son label Norton ont
bossé dessus quelques années avant de finaliser
l’affaire. Et c’est du lourd ! Une vingtaine de morceaux,
quelques inédits et une tripotée de versions alternatives
teigneuses, plus quatre spots radio et des notes de pochette
ultra-denses. Le guitariste Scott “Top Ten” Kempner y
brosse un historique fendard, racontant que tout a
démarré avec une rencontre “lors de
l’été précédent ma première
année sous drogues - je veux dire ma première
année au Lycée”. Richard Blum, alias Handsome Dick
Manitoba explique avec sa gouaille et sa grande gueule de catcheur
allumé comment il est passé du statut de roadie/homme
à tout faire (surtout des conneries) à celui d’arme
secrète puis de chanteur officiel des Dictators. Andy Shernoff,
le compositeur en chef y précise l’origine de chaque
titre. Ils sont même allés chercher un des roadies de la
grande époque qui narre comment ils se tiraient la bourre
à plein tube sur les highways en se bombardant de pots de
yaourts.
La face A est consacrée à leur
première démo en août 1973, avec Andy aux vocaux,
qui leur valut un deal avec Epic sous la houlette de la paire
Pearlman/Krugman, les mentors du Blue Oyster Cult. Deux inédits
au passage : “Backseat Boogie” et “Fireman’s
Friend” (inspiré par un épisode de la série
télé Superman). Suivent deux démos de 76, dont
“America The Beautiful” utilisé dans la bande son du
navet d’exploitation Jabberwalk. Huit autres titres proviennent
de celles enregistrées dans leur “loft de
répétition” pour Bloodbrothers en 78, des versions
fumantes et plus rugueuses encore que celles figurant sur
l’album. On a aussi droit à la première version
(inachevée) de “16 Forever” datant de 78 et celle
réenregistrée en 2002 pour rendre hommage aux Nomads qui
eux-mêmes avaient repris ce morceau en 1987 (Lindsay Hutton leur
avait fait passer une cassette contenant le fameux inédit).
Restent une face B de 45t (“Loyola”,
écrite en 78 mais enregistrée en studio pour la
première fois en 96), deux autres inédits tirés
des sessions de DFFD, l’album du retour de 99, et en bonus sur le
vinyle leur cover des Ramones, “I Just Want To Have Something To
Do”. “On voulait rendre hommage à Joey Ramone et
montrer où les Ramones avaient piqué ce riff”
déclare Andy... Sous entendu : ils ont pompé notre hymne
“The Next Big Thing”. Les Turbonegro mettront tout le monde
d’accord en mélangeant les deux chansons pour en faire
“Get It On” !
Indispensable pour les fans, réjouissant pour
les non-initiés, Every Day Is Saturday est l’antidote
idéal à la baisse du moral des ménages. Foutez les
potards à fond, les voisins vous remercieront ! Ou appelleront
les flics... Dictators Forever Forever Dictators !
www.thedictators.com
www.nortonrecords.com
BLOODSHOT BILL
Le bougre en est au moins à son
dixième album ! Inarrêtable ! Récemment banni des
Etats-Unis pour cinq ans (après avoir écumé le
pays sans autorisation du syndicat des musiciens ou quelque chose comme
ça), il est parti au Mexique où il a fondé un
nouveau groupe, The Half-Ways, puis a débarqué en Europe
pour une énorme virée en compagnie de Margaret Doll Rod,
avant quelques dates chez lui au Canada, et un retour en France
prévu fin juin pour le festival Loud Mufflers Car Show où
il partagera l’affiche avec les... Trashmen !
En attendant les singles pour Norton et Squooge, ou
le split album avec les Firejacks (On The Hill Rds), on vient de
recevoir
All Messed Up, enregistré chez Lucas Trouble en
septembre 2006 et paru sur Hog Maw Rds, label basé en Côte
d’Or. Comme d’hab’ il ressuscite l’esprit Sun
Records avec une bonne dose de déjante puisée chez Hasil
Adkins ou Jake Starr. Après quelques halètements
inquiétants sur “Pill Bop” histoire de
s’échauffer, sa voix de white trash hillbilly
possédé s’élève, grimaçante,
élastique, chevrotante, geignarde, hoquetante, graveleuse,
incontrôlable et virevoltante, illuminant du rockabilly rugueux
(“Lookin’ For Ice Cream”), carrément sauvage
(“Settle Down”) ou cartoonesque (“300 More
Miles”) jusqu’à l’épilogue country
alcoolique (“Drink Up And Go Home”). On se demande ce
qu’il met dans la gomina dont il s’enduit
généreusement la banane.
Sur son site le compte à rebours est
lancé : il pourra à nouveau fouler le sol des Etats- Unis
dans exactement 1283 jours, 11 heures, 26 minutes, 28 secondes, 27,
26... D’ici là, on espère bien que ses potes de
Nolay le feront revenir dans le coin !
www.bloodshotbill.com
Hog Maw Records, 48 rue Grange Champion, 21340 Nolay, France
DENNIS MOST
Place au vétéran punk de
l’Indiana, Dennis Most, celui qui a fondé le gang
baptisé Punk en 72 (!), puis roulé sa bosse avec Thunder
Kids, Savage Messiah, Strange Movies ou les riffus Audiolove (dont on
avait chroniqué le CD live enregistré en 76). Il est
ensuite entré dans le panthéon du punk old school
à la Killed By Death avec les Instigators et leur tube
“Excuse My Spunk”. Toujours sur la brèche, il
s’est acoquiné avec Keith Grave (qu’on ne
présente plus aux lecteurs fidèles) et a
récupéré son guitar hero de l’époque
Audiolove, l’impayable Peter Poulos, spécialiste des
envolées épiques, pour ce nouveau CD intitulé
Indiana Roadkillerama. C’est du hard punk orné d’un
orgue lancinant pour la petite touche garage, parfois très hard
(“Neighbor Bob”, hommage saignant à Black Sabbath),
parfois tirant vers le goof punk déjanté (“Indiana
Roadkillerama” ou les furieuses éructations de
“Where Are All The Nice Kids”). Un sacré chanteur
quand même, au timbre aigu et plaintif, urgent et
désespéré. Et de bonnes reprises de “Lucifer
Sam” (déjà sur leur set list à
l’époque d’Audiolove) et “Police Car” de
Larry Wallis. En bonus une version de l’étonnant
“Werewolf”, chansonnette glauque a cappella du folkeux
cinglé Michael Hurley (repris par les Holy Modal Rounders) et un
“Psychotic Reaction” plutôt musclé. I’m
not dead yet ! clamait-il dans un disque précédent. Most
toujours pas mort !
www.dennismostinstigators.com
THE HEAVY
On a découvert ce gang en musardant sur
internet, avant d’apprendre qu’ils vendaient à
pleins wagons en Angleterre et qu’un extrait de leur 45 tours
servait de jingle pour l’émission vedette d’une
célèbre chaîne cryptée. Voilà
qu’on fait de la retape pour un groupe qui deale
déjà ses interviews par le biais de leur attaché
de presse !
Peu importe,
Great Vengeance And Furious Fire est
une bombe groove psyché hypnotique, assez loin de
l’étiquette electro qu’on leur a collée.
C’est plutôt un mélange corsé à base
de Funkadelic pour les gros riffs bien lourds et lysergiques :
“That Kind Of Man” qui colle au plafond
d’entrée, ou le mammouthesque “You Don’t
Know”, sa fuzz orageuse, ses déchirades astrales et son
beat brontosaurien assuré par un batteur qui cogne ses
fûts avec des troncs d’arbre. Une petite touche Dirtbombs
pour le bruitisme, les expérimentations (le son qui craque... au
sens propre !), ou le riff lancinant de “Dignity”. Plus une
bonne rasade de Curtis Mayfield : la voix aigüe, les ballades soul
prenantes comme “Coleen”, “Set Me Free” et
“Doing Fine”. Ajoutez une lampée de blues
crépusculaire (“Brukpocket’s Lament”), un rap
rigolard (“Girl”) et une ballade aérienne au beat
hip hop (“Who Needs The Sunshine”). En interlude final,
l’intro samplée de “Pledging My Love”, le tube
de Johnny Ace, le crooner black qui en pleine gloire, en 1954, à
l’âge de 25 ans, un soir de concert, dans sa loge,
shooté au PCP, se tira une balle dans la tête en jouant
à la roulette russe... Des racines profondes et la cime dans
l’hyperespace.
www.theheavy.co.uk.
MIKE & DISI
Yeah ! Quelques semaines après nous avoir
envoyé deux CD faits maison en annonçant que ce seraient
peut-être les derniers, l’ancien Cannibals Mike McCann en
remet une couche.
Shitty Fingers est aussi un modèle de Do It
Yourself, enregistré et gravé à la maison,
disposant pour une fois d’une “vraie” pochette.
Flanqué de sa copine Disi Smith aux
vocaux/violon/kazoo/guimbarde/claquements de mains et autres, il plonge
dans le folk ultra-roots en (Mc)cannibalisant quelques grands
classiques : “All Tomorrow’s Parties” du Velvet,
“You’ve Got To Hide Your Love Away” des Beatles,
“Substitute” des Who, “Ride A White Swan” de T
Rex, “Sweet Little Rock’n’roller” de Chuck
Berry, ou cette vieille scie de “Smoke On TheWater”,
transformé en ritournelle primesautière et hypnotique
enrobée de kazoo. De sa voix nasillarde, dérapant dans
les aigus comme au bon vieux temps de la Carter Family, il entonne
aussi une poignée d’originaux et quelques trad’
antiques comme “Standing On Jesus” aux arrangements bien
allumés, illuminés même, ou
“Drunkyard’s Special”, une variation du morceau
adapté en français par ce bon vieux Graeme Allright
(“Ça je ne l’ai jamais vu”)... Et une version
à deux voix qui fout les poils du “Wedding Song” de
Dylan. Minimaliste et cru, authentique et joyeux, prenant et
émouvant... Folk’s not dead !
ratholesheikh@yahoo.com
A écouter :
THE JOOKS OF KENT
The Jooks (humour !) of Kent est le nouveau projet
de deux vieilles connaissances, Tim Ray Rodgers et Chris Simmonds,
respectivement guitariste/chanteur et bassiste de Stewed, un torride
trio british des années 90. Chris a troqué sa basse pour
un harmonica et après avoir recruté leur copine Scarlett
Rickard aux baguettes, ils ont délaissé la mouvance
Stoogeo-hendrixienne pour relifter le blues des ancêtres avec un
son lo-fi mais puissant, qui craque à mort à la
Jack’o’fire. Auto-produit et paru sur Dirty Shoe, leur
propre label,
The Sun Shines On The Righteous est un festival de percus
basiques, d’harmo en whoopin’, de grosse gratte bien
saturée, et de voix trafiquée genre interphone
crachouillant. A l’aise dans le boogie velu comme dans le blues
lancinant, ils en profitent pour revisiter JL Hooker (“Boogie
Everywhere”) et Big Bill Broonzy (“I Know She Will”).
Jouissif !
The Jooks Of Kent, 7 Margaret Street, Folkestone, Kent, CT 201LJ, UK
myspace.com/thejooksofkent
DEAD MOON
Unknown Passage ! Un passage inconnu... C’est
un peu ce qui s’ouvre devant les néophytes
découvrant Dead Moon. Un passage vers un univers soumis aux lois
qui définissent la musique qu’on défend ici :
intégrité, indépendance, émotion,
énergie pure... C’est aussi le titre de ce DVD sorti en
2006 qui expose avec classe et générosité
l’incroyable parcours des époux Cole.
Sous une forme très classique alternant
interviews et témoignages (non sous-titrés, faut
s’accrocher), extraits de concert, images d’archives,
photos et vidéos familiales, le docu remonte la piste de Fred
Cole, de ses débuts adolescents des early sixties, avec Deep
Soul Cole (il était alors surnommé le “Stevie
Wonder blanc”), en passant par les Weeds, les Lords, le
succès de “You Must Be A Witch” avec Lollipop
Shoppe, la période hardos avec Zipper, punk avec les Rats,
country avec les Range Rats ou Western Front jusqu’à Dead
Moon, formé en 87 et dissous fin 2006.
Sa rencontre avec Toody est déjà tout
un poème ! Vers 66, alors qu’ils remontaient vers le
Canada pour fuir la conscription, ils tombèrent en panne
d’essence et de fric dans un bled de l’Oregon. Fred demanda
à une jeune fille qui passait dans la rue où ils
pourraient jouer et se faire un peu de monnaie. Ils ne se sont plus
quittés ! On visite leur maison perdue dans la forêt,
construite de leurs mains (ils ont vécu sous une tente en
attendant la fin du chantier, un vrai western !). On les voit
élever leur trois enfants (dont le cadet, manager de
supermarchés, en chemise et cravate qui reconnaît en
rigolant : “Je suis le mouton noir de la famille !”), tout
en se forgeant une indépendance totale, sortant à la
pelle des albums enregistrés à la maison, gravés
sur le fameux Presto 88 Mono de 1954 offert à Fred par Toody,
édités sur leur propre label, Tombstone Rds. Un
modèle ! Et une musique radicale, urgente et incroyablement
intense... L’essence même du garage...
Il y a encore plus d’une heure et demi de
bonus, de morceaux inédits, d’épisodes hilarants
comme l’interview de Fred par deux journalistes en herbe
largués, ou de vidéos jouissives pour les fans (les Boy
Wonders, le groupe punk de leur batteur Andrew Loomis en 1984, ou la
reformation de Zipper pour une fiesta entre potes). On en ressort
convaincus qu’il n’y a jamais eu de groupe comme Dead Moon,
et qu’il n’y en aura jamais d’autres... A part
peut-être Pierced Arrows, le nouveau projet de Fred et Toody,
accompagnés d’un nouveau batteur, Kelly Alliburton. Quand
on ferme les yeux c’est kif kif ! Leur premier CD/LP Straight To
The Heart est sorti aux Etats-Unis fin mars (sur Tombstone bien
sûr), et ils ont écumé l’Europe en avril/mai.
Le temps n’est pas encore venu où Fred se remettra
à la country. Profitons-en encore un peu !
www.magicumbrella.com
www.piercedarrows.com
VOODOO RHYTHM
Ah la Suisse ! Son chocolat, son secret bancaire,
son trash blues et sa musique cajun... Yep ! Depuis que le
révérend Beatman a lancé Voodoo Rhythm, ça
barde à Heidiland ! Petit survol de quatre nouvelles rondelles
réjouissantes.
Après tout le yoddle a bien traversé
l’Atlantique pour se retrouver dans la musique country... Rien
d’étonnant à ce que l’orchestre cajun le plus
chaud du moment vienne de Genève. Déjà les
Watzloves, accompagnés par DM Bob, un authentique Louisiannais,
n’hésitaient pas à transmuter le paradis fiscal en
banlieue chaude de Lafayette. Avec un patronyme tiré d’une
chanson de Zachary Richard,
Mama Rosin, le “power cajun
trio” mené par les frères Souchet, fait
carrément dans l’authentique : banjo ou
mélodéon en bandoulière, et chant en
français (du genre “Eeeh mais j’m’en allais
à Prairie Rose comment j’va faire ma bassette à cou
jaune.” ...euh ?).
Tu As Perdu Ton Chemin contient son lot de
valses mélancoliques et de dance songs vigoureuses, du Zydeco
épique (la variante créole), quelques braillantes bien
senties (dans le temps fallait brâmer pour couvrir le raffut dans
les bouges), et de nombreux hommages aux maîtres des
années trente et quarante (Nathan Abshire, Joe Falcon, Amedee
Ardoin...). Plus quelques bruitages spatiaux et
psychédéliques beaucoup moins vintage. Le genre de potion
roborative qui fout la pêche le matin. Eeeeeh catin !
Les “macs du rade à musique” ont
la dégaine adéquate : costards vulgos et grosses
bagouses. Mighty Mike et T-Man viennent de Cologne, ont
traîné dans une floppée de groupes blues locaux,
avant de s’associer pour former
The Juke Joint Pimps, un duo
guitare/batterie (et harmonica à l’occasion) qui balance
du blues si rapeux qu’il fait sonner les Black Keys comme du
ABBA. De ce premier album enregistré en deux jours et demi,
Boogie The House Down - Juke Joint Style, on retiendra notamment
l’aplatissant boogie “Mean And Evil”, le groove
abrasif de “Red Wine”, de rudes hommages à Robert
Johnson et Muddy Waters, ou le décalque de “Hip
Shake” rebaptisé “Dick Shake”.
Dégottez-vous du tord boyaux qui rend aveugle, et vous aurez
votre soirée au juke joint pour pas cher !
(
www.juke-joint-pimps.com)
Voilà un autre excentrique pas piqué
des hannetons. De son vrai nom Konrad Wert, élevé par une
famille Amish dans les marécages des Everglades, au sud de la
Floride, émigré depuis au Texas, il sévit en solo
armé de percus primitives, d’un banjo, d’une guitare
ou d’un violon, sous l’improbable pseudo
Possessed By Paul
James, en hommage à ses aïeux. Un phénomène !
Capable de de ciseler des ballades lumineuses et fragiles (“Cold
And Blind”, mon morceau-qui-fout-les-poils du trimestre) avec un
son vintage à la Pete Molinari et le même genre de voix
cristalline chargée d’émotion, quelques beuglements
de cowboy en sus, pour se muer en loup garou sur du boogie blues punk
virulent (“Come To The Water”). Quand il s’empare du
violon, il se lâche sur des gigues endiablées et
frénétiques (“The Gallows”). Le tout
enregistré sans filet, en grande partie sur scène.
Cold
And Blind, “la bande son idéale pour des temps
incertains” dixit Beatman. Et les fins de soirées
mélancoliques. (
myspace.com/possessedbypauljames)
Moins roots, bien que généreusement
arrosé de blues,
Something’s Got To Give est le
troisième album du combo suisse
The Come n’Go. Il a
été enregistré et mixé
l’été dernier à Memphis avec l’aide
d’Alicja Trout (Lost Sounds, River City Tanlines etc.), dans son
propre living room ! Du garage punk tendu, nourri au Memphis Sound
façon Oblivians ou Reatards, avec quelques injections de sixties
beat (petite citation des Kinks à la fin du vigoureux
“Searchin’ For Love”). Et quelques tubes
mémorables au passage (“It’s OK” ou
“Wonders...”) . Le petit coup de speed pour tenir
jusqu’à l’aube. (
myspace.com/comengo)
www.voodoorhythm.com
BACHELOR RECORDS
Après une bonne douzaine de singles (Clorox
Girls, Staggers, Black Lips et autres Rock’n’roll Adventure
Kids), le label autrichien qui monte édite son premier LP... qui
tourne quand même en 45 tours.
Franchement, en matant la pochette de
Banana Brain
des
Mugwumps et leurs dégaines labélisées
“onetatwafa”, on peut se demander si le monde a encore
besoin d’un énième gang de punk à la
Ramones. Bon, du moment qu’ils savent compter
jusqu’à 4, laissons-leur une chance... Résultat, on
se retrouve à headbanger en chantant des houhouhou à peu
près aussi faux que sur le disque. Dix titres enregistrés
en deux jours, qui naviguent entre la frange pop punk (Riverdales,
Queers) et les plus radicaux des Ramones addicts (Retarded, Bad Town
Boys), un son bien rêche, des vocaux éraillés
à la Dee Dee, des paroles offrant la dose nécessaire de
frustration, de niaiserie et de rage teenager... Plus deux “Brain
songs” mémorables. Contrat rempli. On peut pister leurs
deux EP quatre titres, Slit Your Tire sur Varmint et Do Time sur
It’s Alive. (
www.the-mugwumps.at)
Retour aux singles pour leurs deux dernières
productions, dans la lignée des précédentes :
chouettes pochettes, petits tirages épuisés en un
éclair, et tendresse évidente pour le lo-fi.
The Yolks, un nouveau gang de Chicago, envoient du
garage pop teinté de soul, frais et mélodique, quelque
part entre les Compulsive Gamblers, King Khan & BBQ Show ou les
Young Fresh Fellows des débuts, avec en face B un instrumental
groove sixties assez percutant. A suivre avec attention. (
Wandering EP
-
www.myspace.com/theyolks).
Moins convaincant,
Boys Club est un trio de
Minneapolis qui navigue entre garage pop cryptique et punk
saccadé vintage. Les trois titres ont été mis en
boîte à l’arrach’ par Brian Hermosillo de la
bande des Fevers. C’est un poil brut de décoffrage, sans
doute efficace pour se récurer les tympans de la mélasse
déversée sur les ondes (
2-D World EP -
www.myspace.com/realboysclub).
Au fait, planquez les bouteilles et la porcelaine,
le label annonce la sortie d’un nouveau single et d’un
album des ravagés Rock’n’roll Adventure Kids !
Bachelor Rds, 5421 Adnet 186, Autriche
www.bachelorrecords.com
DAMAGED GOODS
Avec son dernier simple, le troubadour de la Medway
Scene s’avance à nouveau sur les traces de Dylan.
“Absolutely Sweet Louise” susurre le refrain. Sans compter
l’harmonica légèrement souffreteux... Apparemment
c’est plutôt l’esprit de Roy Orbison qui guidait
Pete
Molinari sur ce “Sweet Louise”, extrait du nouvel album, A
Virtual Landslide. Il a troqué le vieux magneto Revox de Billy
Childish pour les studios Toe Rag de Liam Watson, et ça
s’entend : la voix est aérienne, la production
léchée... Et c’est toujours aussi prenant.
“Indescribably Blue” tiré du premier opus (Walking
Of The Map, déjà sur Damaged Goods), chaudement
recommandé dans ces pages, et une version alternative de la
ballade “One Stolen Moment” complètent ce EP. Bien
joué pour le teasing, on attend le nouveau disque de pied ferme.
(
www.myspace.com/petemolinari)
Le label british a aussi eu la bonne idée de
demander à
Graham Day & The Gaolers d’enregistrer deux
nouveaux titres en décembre dernier, à la fin de leur
tournée européenne juste avant que les Gaolers, alias Dan
Elektro et Buzz Hagstrom, ne s’envolent pour de nouvelles
aventures avec les Woggles (voir le dernier numéro). On les
retrouve couplés à deux extraits de l’album sur le
EP Travelled And Unravelled. “The Most Expensive Sleep” et
“Backstage Bore” labourent encore les mêmes sillons
freakbeat sixties, avec un son carton et une ardeur ravageuse. Rien de
neuf, donc, mais toujours aussi énergétique !
(
myspace.com/grahamdayandthegaolers)
www.damagedgoods.co.uk
POUR LA ROUTE
Plutôt intéressant, le
précédent disque des
Horrorpops, trio scandinave
émigré en Californie. Mais sur
Kiss Kiss Kill Kill,
affublé d’un vague concept cinématographique, leur
curieux mix rockab-punk-new wave avec refrains pop heroïques ne
fonctionne que sur les trois premiers titres. Par la suite ça
devient un peu trop héroïque, malgré un petit instru
surf qui tient la vague (“Horror Beach Part II”). La
chanteuse/contrebassiste, Patricia Day, évoque toujours Siouxsie
quand elle ne se prend pas pour Sinead O’Connor. La recette
plaît puisqu’ils ont fait la tournée des stades aux
States avec Danzig ou Offsprings, mais ils donnent l’impression
d’avoir le mal du pays (“Copenhagen Refugee” ou
“Boot 2 Boot” qui évoque les récentes
émeutes dans la capitale danoise).
(
myspace.com/thehorrorpops)
Uuuurgh ! Nouveau CD de
Lothar, ces rudes Finlandais
croisés de bûcherons et de motards,
Supercharged ne
déroge pas aux rituels établis sur leurs trois premiers
mini albums : une belle auto-production contenant une chanson sur un
acteur (“Call Me Leonard Nimoy” et ses bruitages spatiaux),
un déluge de riffs robustes à la limite du bourrin
agrémenté de beuglements imprévisibles, et
d’une bonne dose d’humour. Le final plus paisible
résume leur philosophie : “I’m So Goddamn Loaded (I
Don’t Mind)”. (
www.nic.fi/~lothar/)
Rayon hard indie, le combo belge
Needle And The Pain
Reaction a réussi à titiller mes pulsions graisseuses en
citant Kiss dès l’ouverture de leur Live EP. Ils concluent
avec “Let There Be Rock” d’AC/DC. Qui vont
enregistrer un nouvel album ! Tout le monde s’en fout, sauf que
c’est Eddie Spaghetti des Supersuckers qui a vendu la
mèche, en annonçant que leur propre disque était
à nouveau retardé (et ça fait un bail qu’on
l’attend !) car leur producteur avait été
embauché sur le nouvel opus des australiens. Un bon coup de pub
pour Eddie et sa bande ! Ils ont même été
cités sur France Intox !
Sylvain Coulon