CHRONIQUES
DIG IT # 46
VOODOO RHYTHM
Le vaudou, parfois, on aimerait bien que ça
marche... En tout cas, le Révérend Beatman a un mojo de
la mort ! Après avoir résisté au sort jeté
par la SUISA, équivalent suisse des escrocs de la SACEM, il
vient de livrer de nouvelles galettes auxquelles seul un zombie
décérébré pourrait rester
indifférent.
Après un 25 cm de transition, voici, sous une
pochette hommage au Velvet (un piment remplaçant la fameuse
banane), un digne successeur au premier album
cajun-calypso-zydeco-blues-punk de Mama Rosin. Une première version de Brûle Lentement
enregistrée à la maison ayant été
refusé par Beatman, les rois du bayou genévois ont
trimballé leur attirail (banjo, dobro, triangle,
mélodéon et autre washboard) dans les studios transalpins
Outside Inside et plié treize titres avec l’aide de Nene
des Movie Star Junkies et Mat des Mojomatics, un savant dosage de cajun
old school, de ballades mélancoliques, et de traditionnels
reboostés (“Le Two Step de l’Haricot” dans une
version frénétique), avec en prime des harmonies vocales
bien barrées (“Le Pistolet”), une reprise des Movie
Star Junkies (“Dead Love Rag” dans une ambiance
rétro à la Dead Brothers), un titre inspiré des
Clash, mais dont certains passages évoquent Daniel Johnston
(“You Stole My Motorcycle”) et une relecture de “Bon
Temps Roulet” sur un diddley beat hanté et lysergique. On
les a revus sur scène lors de l’inauguration rock de la
nouvelle Usine à Tournefeuille. Pas de doute, leur show est
l’un des plus festoyants et roboratifs du moment. Pourvu
qu’ils brûlent longtemps !
(www.myspace.com/mamarosin)
Formés à l’origine de deux
ex-Rippers et du batteur vétéran Herman K. Senac (Blood
On The Saddle/Loafin’ Hyenas), The Guilty Hearts
ont reçu le renfort du bassiste Gabriel Hammond (Lords Of
Altamont/Fuzztones etc.) pour leur deuxième album sur Voodoo
Rhythm, Pearls Before Swine.
C’est dire que leur son caverneux et ferrailleur ne s’est
pas adouci d’un iota. Ils sont toujours adeptes des gros beat
mid-tempo, de blues obsédant et sépulcral, de garage punk
rentre-dans-le-lard se muant en cowpunk râpeux, de ballades
sombres et hantées, et des giclées de slide et de fuzz
cryptique. Entre le rouleau compresseur sonique et l’hallu
inquiétante. Des possédés...
(myspace.com/theguiltyhearts)
My Shit Is Perfect...
Qui sommes-nous pour le contredire ? En tout cas les blouses blanches
vont encore flipper de l’avoir laissé filer. Ce nouvel
album du cosmonaute blues Bob Log III
(voir notre dernier numéro pour plus de détails) est
probablement aussi allumé que les précédents,
voire plus. Il triture toujours son boogie blues minimaliste
jusqu’à la moelle, y greffant sans pitié des breaks
gags, des bruitages débiles, des effets technoïdes
stroboscopiques, fendards, hypnotiques ou carrément
insupportables. Mais plus rien ne l’arrête comme le
démontre l’improbable “Bump Pow! Bump Bump Bump Pow!
Bump Pow! Bump Bump Bump Pow! Bump Pow! Bump Bump Bump Pow! Bump Pow!
Bump Bump Bump”... Vous adorerez, ou vous péterez un cable
avant la fin !
(www.voodoorhythm.com)
NASHVILLE PUSSY / SUPERSUCKERS
Live au Phare
On ne peut pas dire que Le Phare illumine la nuit
tournefeuillaise. Immense hangar métallique flanqué de
trois parkings, on le sent plus pour un tournoi de tennis indoor que
pour un concert rock’n’roll. Mais ce soir d’avril,
y’avait du Lourd...
La salle, en configuration rétrécie, est déjà bien remplie quand les Supersuckers
déboulent. Les vieux fans sont rares, leur dernier al-bum mou du
genou en a déçu plus d’un. Mais avec une set-list
forcément farcie de vieux tubes, on peut espérer de bons
moments de headbanging et de mains du diable. Quelques titres country
en intro, histoire de se dégourdir les arpions et de chauffer le
public, et les 'Suckers déroulent leur rock’n’roll
puissant et mélodique, parvenant enfin à foutre le feu
avec le fabuleux “Pretty Fucked Up”, malgré un son
pourri, genre rock de stade sous l’orage, et un jeu de
scène minimum. Aucun doute, leur boss Eddie Spaghetti,
archétype du cow-boy cool, stetson et sourire ironique
immuables, sait se mettre une foule dans la poche, tchatchant sans
relâche et faisant se lever des forêts de mains cornues et
de doigts d’honneur. La classe !
(www.supersuckers.com)
From Hell To Texas (titre emprunté à un vieux western de Henry Hathaway), le dernier Nashville Pussy,
tient plutôt bien la route, avec la grâce d’un
bulldozer customisé carburant à la nitro. Après sa
nouvelle escapade avec Nine Pound Hammer, on y retrouve la voix de
zombie redneck à la 2000 Maniacs de Blaine Cartwright, et une
pelletée de bourrinades pachydermiques, agrémentée
de quelques virées country réjouissantes (“Lazy
Jesus” et son harmo baveux), de tubes indéniablement
mélodiques (“Late Great USA” ou le quasi glam
“Why Why Why”, handclaps et refrain neu-neu garantis !),
une collaboration planante avec Danko Jones (“I’m So
High” - “Je plane tellement que je dois baisser les yeux
pour voir le ciel”) et quelques clins d’oeil pour seventies
addicts (ZZ Top, Kiss, Spirit...). Sexe, drogue, gros riffs et
dynamite, nos desperados n’ont jamais rien promis d’autre !
Quand ils surgissent sur la scène du Phare,
on réalise qu’on est cerné par une horde de jeunes
hardos chevelus. Des fans, à les entendre brailler en choeur.
Faut reconnaître que les Nashville Pussy ont tout du cartoon en
chair et en os. Les deux mecs, hirsutes et bedonnants, aux tronches de
serial killers, plus les deux filles, plantureuses et tatouées,
outrageusement sexy, c’est déjà gagné !
Evidemment moins furieux qu’à leurs débuts, ils ont
gardé leur côté sans foi ni loi, j’envoie les
watts et je réfléchis après. La guitar-hero Ruyter
a abandonné le strip-tease (au grand soulagement du SAMU local),
mais elle flamboie toujours et sa chevelure vole aux quatre coins de la
scène. Ils alignent les vieux classiques (“You’re
Going Down”, “Fried Chicken And Coffee”, “Im
The Man”, “Going Down”), leurs dernières
perles (“Speed Machine”, “Late Great USA”,
“I’m So High” - “Je plane si haut que je
pourrais aller chier sur la Lune”) et des reprises fumantes :
“Nutbush City Limits” ou “Rock’n’roll
Outlaw”. Les kids autour de moi reprennent les paroles de Rose
Tattoo. Wow ! Je m’enroue d’émotion ! Ou c’est
à force de beugler... Ils concluent avec une paire de
déchirades - dont le redoutable “Snake Eyes”, autre
extrait de leur inoubliable et furibond premier album - histoire de
clouer au mur les survivants. Bourrins, graisseux, jouissifs et
fidèles à eux-mêmes, sans plus, mais c’est
déjà beaucoup ! (www.nashvillepussy.com)
THE SETTING SON
Pour le deuxième opus de The Setting Son, le
petit génie Sebastian T.W. Kristiansen a monté un line-up
stable et peaufiné le son avec l’aide de son mentor
Lorenzo Woodrose. Globalement plus sombre que le
précédent, comme l’annonce son titre (Spring Of Hate),
il contient son lot de joyaux psyché-pop, courts, addictifs et
mantraïques, dans l’ombre des Seeds, tantôt plus
garage et tendu, parfois frôlant le bubblegum, ou flottant vers
des ambiances un zeste dépressives. Le son est de plus en plus
soigné, mais le feeling reste le même : un orgue
acidulé, une voix fragile, une fuzz sinueuse, des tubes
immédiats (“Spring Of Hate”, “Soulmate”,
“Mama Baby”, “Demons In My Head” ou
“Obsession” qui rappelle les Baby Woodrose) et
l’impression de grimper dans un manège enchanté et
lysergique. Pas toujours gai, mais un bon trip quand même ! (www.badafro.dk)
OUTRAGEOUS CHERRY
Depuis une quinzaine d’années, ils
s’échinent à repeindre le Detroit sound à
grandes giclées d’acides et de peinture day-glo. Toujours
emmenés par Matthew Smith
(chanteur-producteur-compositeur-multi-instrumentiste-etc, une kyrielle
de projets et des collaborations avec Destroy All Monsters, Epic
Soundtracks, Kim Fowley, Kevin Ayers, Susanna Hoffs, Andre Williams ou
Nathaniel Mayer), ils ont sorti l’an dernier une compil
patronnée par Little Steven et viennent de garer leur soucoupe
volante chez Alive Rds pour leur neuvième galette, Universal Malcontents.
On les a connus plus directs et prenants, mais c’est encore une
belle collection de plages pop et psychédéliques,
délicatement ouvragées, guitares scintillantes et
batterie minimale (sans cymbales !), le tout orné de choeurs
aériens, de hand claps et d’effluves spatiales dans une
atmosphère délibérément tournée vers
l’âge d’or de la fin des sixties. Vinyle orange
tranlucide et collage surréaliste en couverture. Classieux et
nostalgique.
(www.alive-totalenergy.com)
B-BACK
Experiment In Colour
est le troisième effort de ce combo italien, après In
Time! en 2004, et Second Hand fin 2006 eux aussi sur Area Pirata, label
transalpin qui héberge entre autres les Morlocks.
L’arrivée de leur nouvelle bassiste Zara Thustra (ah! ah!)
ne les a pas fait dévier de leur mission : se rejouer le garage
revival des années 80... En variant les plaisirs, entre un
“Midnight Bus” qui évoque la scène Medway, le
vigoureux “Magneto Touch” qu’on croirait surgi
d’un des premiers Cynics, l’apparition récurrente
d’un orgue Farfisa vintage, ou l’indiscutable tube
“When I Love You”, plus pop et groovy, sur les traces des
Forty-Fives, doté d’un riff accrocheur qu’on
souhaiterait entendre tourner à l’infini. Plus de deux
décennies de retard ? Mais non, en avance de dix ans sur le
prochain revival !
Area Pirata Rds, Via Manetti, 5 - 56031 Bientina (Pisa), Italie
(www.areapirata.com)
THE ACCIDENTS
Avec leurs tenues assorties, chemises blanches,
futales et bretelles noirs, on pourrait prendre ces
Suédois-là pour des Hives qui auraient troqué
leurs poses dandy contre des dégaines de loubards patibulaires
sevrés à la bière et tatoués comme des
yakusas. De même que pour leurs quatre premiers albums,
l’enregistrement du six titres The Beechcraft Bonanza + Frutti Di
Bosco est daté de... 1955. Leur truc c’est le wild
rock’n’roll, des bons vieux riffs estampillés Chuck
Berry qui roulent à fond les manettes droit vers le
précipice, un peu l’équivalent de nos Four Slicks
parisiens, la touche heavy punk scandinave en plus. Avec le virulent
“High Powered Rifle”, boosté par les choeurs
saignants des Accidettes suivi d’“Insomnia”, riffu et
tubesque, on est déjà encastré dans
l’asphalte. Le reste est à l’avenant. Energisant !
(www.nicotinerecords.com)
BALLROOM BASH VOL2
Ce nouveau sampler Soundflat présente les six
groupes qui étaient à l’affiche de la
deuxième édition du festival Ballroom Bash
organisé par le label allemand. Une sacrée fiesta sur
deux jours, avec gogo-dancing et autres réjouissances. Comme sur
le premier volume, ils offrent trois ou quatre titres chacun et
quel-ques inédits en prime.
The Rapiers ouvrent
le bal avec une classe toute britannique. Du sixties beat pêchu
qui vire au 50’s rock effréné sur une cover de
“Good Golly Miss Molly” ponctuée de ricanements de
monstre débile à la Screamin’ Lord Sutch, dont ces
vétérans ont d’ailleurs été le
backing band au début des années 80.
Considérés comme les successeurs des Shadows, ils ont
écumé le Royaume Uni en compagnie d’une
palanquée de survivants des sixties, semant une poignée
d’albums au passage (le dernier en date doit être Return Of
The Rapiers sur Fury Rds). Vintage et réjouissant.
(http://rapiers.typepad.com)
The Titty Twisters Orchestra
est le big-band italien amateur de Bollywood, de strip tease, des
compils Jungle Exotica et du film Une Nuit En Enfer d’où
provient leur nom. Cuivres graisseux, swing, sueur et adrénaline
assurés, avec deux extraits de leur dernier album
déjà chroniqué ici, un titre tiré de Party
Out! et l’inédit revigorant “T-Bird”.
(myspace.com/thetittytwistersorchestra)
Même genre d’univers pour les terreurs du triangle Tours-Limoges-Bourges, B.D. Kay & The Roller Coaster,
une bonne louche de folie, une pincée de
psychédélisme et les habituels relents crampsiens en sus.
Deux extraits judicieusement choisis du dernier album (le furieux
“The Ride” et le rampant “Soul Jerker”)
accompagnent “Cannibal Love” tiré d’Universoul
Twister, et “Intoxicated” paru sur le sampler du fanzine
Larsen #15.
(http://bdkrc.free.fr)
Poser pour une couverture de disque recouverte de
choucroute... c’est à ce genre de détails que
l’on mesure sa détermination ! Cecilia is back !
Après les No Talents, Operation S ou Cecilia Et Ses Ennuis, elle
s’est acoquinée avec Russel Quan et Fredovitch pour vanter
la gastronomie teutonne. Cecilia & Die Sauerkrauts
lorgnent aussi avec délectation sur les sixties hexagonales
comme en témoignent les deux extraits de leur album Sauerkraut
Wurst And Other Delights et la reprise inédite en allemand du
“Cactus” de Dutronc rebaptisé “Kakteen”
(ils ont déjà fait le coup avec “Alexandre”
de Nino Ferrer). Jerk un jour, jerk toujours. (myspace.com/ccsauerkrauts)
Retour vers l’atmosphère
enfiévrée des compilations Las Vegas Grind, avec les
espagnols The Imperial Surfers.
Instrus rutilants, sax gouleyant, surf, twist, déhanchements
joyeux, et cover pleine de swing de “Si J’avais Un
Marteau” au programme.
Les Bataves The Waistcoasts
nous replongent vers du garage beat sixties plus académique mais
qui ne manque pas de tonus, comme le prouve l’inédit
tubesque “Louise”.
(www.waistcoats.org)
Enfin, les Allemands The Montesas,
dans le même registre, savent se montrer teigneux (“I Smell
A Rat Baby”) et tentent encore eux aussi de faire rock and rouler
la langue de Gerd Muller (“So Wunderschön”). Pari tenu
!
(www.montesas.de)
Les fans des sixties peuvent noter que le Ballroom
Bash Vol 3 est annoncé pour les 23 et 24 octobre prochain
à Leipzig avec Muck & The Mires, Peter Berry & The Shake
Set, King Salami & The Cumberland 3, les français Norvins et
The Stags. Astiquez vos boots pointues et chauffez les articulations.
(www.soundflat-records.de)
WE WENT AND RECORDED IT ANYWAY
Le power pop punk underground de la fin
70’s/début 80’s est une vraie mine, et avec des
archéologues aussi obstinés que notre vieille
connaissance Keith Grave, on n’a pas fini de déterrer des
pépites du genre. Sa dernière compil en date, We Went And
Recorded It Anyway, a été éditée par
Brutarian Quaterly, label et fanzine punk US. Ambitieusement
sous-titrée “The Best Of Pop Punk And Power Pop
1977-1984”, elle présente une vingtaine de combos obscurs
dont les moins méconnus restent les excellents Texans
Nervebreakers emmenés par Tex Edwards, ou les detroiters Sillies
(déjà présents sur la compil Motor City’s
Burnin’) et Denizens. Une majorité de Ricains, dont
plusieurs autres gangs oubliés de Detroit (Leisure Class, The
Cadillac Kidz, The Seat Belts), des Canadiens (comme les cinglés
Terminal Sunglasses dont l’inquiétant “Fear Of
People Who Look Insane” n’a pas grand chose de pop) et
quelques Britanniques composent cette réjouissante et vigoureuse
plongée dans les éternelles frustrations et pulsions
adolescentes. Palme du mauvais goût aux Sharon Tate’s Baby,
et mention à Benedict Arnold And The Traitors pour leur fendard
“Kill The Hostages”.
(myspace.com/brutarianmagazine)
(myspace.com/daggerpromotions)
GOT THE GO!!! VOL 2
Ze retour of ze must of ze compil qui agite guiboles
et zygomatiques togezer ! La bande Born Bad en remet une couche, et une
bonne ! Avec chacun sa face de neuf morceaux enchaînés,
les DJ déjantés Topper Harley et Yvan le Terrible se
déchaînent en mixant allègrement jerk hypnotique,
60’s groove torride et petites conneries bien de chez nous, le
tout 100% danse musique debout sur la table. Top of ze top : le swing
plaintif et menaçant de Billy Fury, l’inénarrable
“Ne Nous Fâchons Pas” de Spartaco Sax
(“Campagne France-Soir contre la violence” proclamait la
pochette du 45 tours d’origine !), l’éthylique
“Le Camembert” de Frederic Santaya (“Le camembert
c’est la santé”), le tordant mais cruel “La
Foire Aux Boudins” de Vassiliu, le garage groove lancinant de The
Spats (avec le futur organiste de Music Machine), la cover soul bien
louf de “Psychotic Reaction” par Brenton Wood, les
québécois Hou-Lops (qui se feront teindre les cheveux
pour devenir Les Têtes Blanches !) et leur “Batman”
qui disjoncte en plein vol ou l’adaptation hallucinée de
“Land Of 1000 Dances” par le mystérieux Bite
Rivières... Qui ça ?!? Vous avez trois secondes... ou
vous serez la risée de vos potes, j’en ai fait
l’expérience !
(myspace.com/gotthegocompilations)
FULL BREACH KICKS
Le label de Chicago aura beaucoup fait pour réhabiliter The Joneses,
un gang californien figurant parmi les plus dignes héritiers des
New York Dolls, et il y en a eu des brouettes ! “Too Much Too
Soon” proclamaient les Dolls. “Too Glam For Punk, Too Punk
For Rock” explique le label au sujet de ses
protégés, snobés par les punks et perdus dans la
masse de gangs hardos-glam qui ont envahi L.A. dans les années
80. Après un album et deux EP, Full Breach Kicks vient de
publier la compil’ définitive de ces héros
oubliés, emmenés par le charismatique Jeff Drake (frangin
de Scott “Deluxe” Drake des Suicide Kings et Humpers,
à qui les Joneses ont ouvert la voie, et qu’il retrouvera
plus tard au sein des éphémères Vice Principals).
Criminal History Revisited contient vingt-quatre titres et plus
d’une heure de glam punk’n’roll teigneux et
tranchant, qui vire au 50’s rock survitaminé à la
early Flamin’ Groovies, se teinte à l’occasion de
country, dérape vers le blues graisseux ou du boogie glam
sonnant comme du T. Rex trash, plus quelques reprises mémorables
de “Route 66”, “Your Cheatin’ Heart” de
Hank Williams, “Second To None” des Avengers
(retitré “1-2-3”) et l’impayable
“Crocodile Rock” d’Elton John relifté à
coup de descentes de manche à la Johnny Thunders. Un must ! (myspace.com/thejoneses82)
Dans la foulée, le label a fait
paraître trois 45 tours de petits jeunes à
découvrir, en commençant par Plexi 3,
un trio du Milwaukee qui oeuvre dans de la pop virevoltante
teintée de post new-wave, ou quelque chose comme ça.
“Timebox”/“What Love Is For” est
déjà leur troisième single. Quelques arrangements
assez osés, mais leur énergie juvénile emporte le
morceau. (myspace.com/plexi3)
Autre trio, formé d’anciens Carbonas, Beat Beat Beat et Star Spangles, les Ex Humans,
basés à Brooklyn, envoient du punk’n’roll
speedé avec le décapant “Chicane”
couplé au râpeux “Detector”, deux titres
courts et sans fioritures qui ramonent les conduits vertement. Ne pas
se laisser décourager par l’hideuse pochette. (myspace.com/exhumans)
Les Poison Arrows
d’Atlanta surfent sur la vague power pop, avec un son ultra-cru
qui ajoute du punch à des compos plutôt inspirées.
“Sticky Situation” monte tranquillement en
intensité, avec des lignes mélodiques qui évoquent
Cheap Trick ou Paul Collins, avec même, tant qu’à
aligner les nobles références, une petite touche Real
Kids. Leur “Shakin’ All Over” (rien à voir
avec celui de Johnny Kidd), et ses choeurs bubblegum, a tout du hit
instantané, et l’épique “Wild Hearts Beat
Free” ne manque pas de panache. A surveiller de près...
Full Breach Kicks, 2060 N California Ave.,
Chicago, IL 60647. USA.
(www.fullbreach77.com)
OFF THE HIP
Petit tour aux antipodes avec un label au goût sûr. Ils ont par exemple lancé The Dolly Rocker Movement
: les deux premiers albums avaient semé l’émoi chez
les fans de psychédélisme sixties et
s’étaient arrachés comme des petites pilules. Le
troisième, Our Days Mind The Times, vient de paraître en
Australie (version européenne prévue pour octobre sur Bad
Afro). En guise de teasing, Off The Hip avait édité deux
extraits du disque et deux inédits sur le EP A Song For Two.
Petite valse psychédélico-folk avec clavecin et violon,
orgue acide ou spectral, ballade lumineuse, pop délicate, hand
claps et zigouigouis stellaires... Ça plane toujours pour eux !
(www.thedollyrockermovement.com)
Bloodgroup
marque le retour de Mick Blood, chanteur des Lime Spiders, qui
s’est entouré d’un redoutable line up à trois
guitares (avec d’ex-Moler/Glide/Hoss etc.) aidé de
quelques potes comme Spencer P. Jones à la slide. Revolution
Blues, leur premier mini-album, s’ouvre sur un titre
éponyme hanté et incandescent. Suivent un beat groove
sinueux et plombé à la Beast Of Bourbon, un cocktail
powerpop/psyché envoûtant, une ballade flamboyante sur les
traces du Sonic’s Rendez Vous Band et du punk’n’roll
rampant et intense. Un mélange détonnant. Bande-son
adéquate pour une révolution. Ben, reste plus
qu’à la faire... (myspace.com/mybloodgroop)
(www.offthehip.com.au)
POUR LA ROUTE
Réapparus en 2006 après une
éclipse d’une dizaine d’années (voir plus
loin dans ce numéro), les héros garage de Groeningen The
Beavers ont sorti le 25 cm C’mon Let’s Beav sur Highschool
Refuse Records l’an dernier et viennent de dégainer un
nouveau single sur le label de La Rochelle, Frantic City. Moins
cryptique qu’à leurs débuts (écoutez-donc
“Nancy, You’re A Square” produit par Mariconda en
91), ce “Silly Girls” reste ancré dans le garage
sixties vintage et brut de décoffrage qui a fait leur
réputation. Deux autres titres dont un bel hommage à Link
Wray au verso.
(http://franticcity.free.fr - www.thebeavers.nl)
Les parisiens High-School Motherfuckers moulinent du
heavy-punk scandinave à la française sur un album
(Backseat Education) riffu à souhait, gavé de solos et de
refrains héroïques, exécutés avec une
énergie et une détermination exemplaires, une certaine
flamboyance même, et ce petit accent frenchy si exotique. Pas
forcément réservé aux hardos boutonneux. Les punks
les plus hirsutes apprécieront certainement leur clin
d’oeil aux Ramones et la vigoureuse interprétation de
“D Generated” des Reagan Youth.
(myspace.com/studiozfactory)
Toujours à Paris, atteints d’un
tropisme Backyard Babies beaucoup plus (trop) prononcé, les Tracy Gang Pussy
sont hyper lookés, décorés comme un Rose Tattoo
sortant de taule, pleins d’ambition, désireux de foutre un
coup de pied au cul de la scène rock’n’roll
française - qui par ailleurs se débrouillait très
bien sans eux - et “soutenus par Rock One, Rock Sound et Tatouage
Magazine” ! Ils jouent super bien, c’est sûr. Pour le
reste, j’ai passé l’âge. (Number4 - Apokalypse
Rds)
Après un premier album sur Nova Express en 2006, le troubadour Billy The Kill
récidive avec Joy Sex And War chez les Toulousains Kicking Rds.
En solo, le chanteur de Billy Gaz Station affectionne les ballades
délicates, soigneusement polies, souvent sombres, teintée
de country et de subtiles émanations
psychédéliques (le Kaiser est encore aux manettes).
Ça se muscle lorsqu’il flirte avec la power pop, ou
inflige à sa guitare sèche des riffs à la Stooges.
(myspace.com/billythekill)
(www.kickingrecords.com)
Encore une petite douceur ? Jetez une oreille (l’autre suivra) sur l’anthologie Her Own Kind Of Light de Jackie DeShannon
parue l’an dernier. Adulée des diggers pour avoir
signé le hit groove “Breakaway”, et paradoxe
ambulant puisqu’elle a écrit des morceaux dont les
reprises seront des hits intersidéraux, tout en se faisant
connaître comme interprète avec des chansons
composées pour elle (“Needles And Pins” de Jack
Nitzsche et Sonny Bono, ou le langoureux “What The World Needs
Now” signé Burt Bacharach et Hal David).
La charmante blondinette du Kentucky a eu une
carrière bien remplie : Sharon Lee Myers débute au milieu
des années cinquante dans la country sous le nom de Sherry Lee,
puis se rebaptise Jackie Dee pour quelques singles teenage rock. Elle
émigre en Californie, sur les conseils d’Eddie Cochran,
adopte son pseudo définitif (hommage à quelque ascendance
irlandaise), collabore avec Randy Newman ou les Byrds, avant de se
lancer dans le cinéma... Incontournable au milieu des sixties,
les Beatles lui ont proposé la première partie de leur
tournée US de 1964, Jimmy Page l’a accompagnée sur
quelques singles enregistrés à Londres, elle est
même sortie avec Elvis ! Plus tard elle croisera la route de Van
Morrison ou Bobby Womack, avant de se retirer à la fin des
années soixante-dix.
Outre “Breakaway” (repris par Irma
Thomas et les Detroit Cobras entre autres) et le classique “When
You Walk In The Room” (repris par tout le monde, des Searchers
à Status Quo, en passant par Springsteen et Psychotic Youth !),
les vingt-six titres recèlent une floppée de ballades
lumineuses (comme le magnifique “Splendor In The Grass”),
quelques pépites soul, des bluettes pop dignes de la
crème des girl groups sixties (“Don’t Turn Your Back
On Me Baby”) jusqu’au folk sophistiqué de
“Laurel Canyon”, en passant par “Come And Stay With
Me” qui fut un tube pour Marianne Faithful ou “Betty Davis
Eyes”, dont la version mondialement célèbre de Kim
Carnes a dû rapporter un bon paquet de royalties. On doit pouvoir
télécharger ça sans états
d’âme...
Dernière minute : les nouveaux Sour Jazz (American Seizure - Acetate Rds) et New York Dolls
(Cause I Sez So - Atco) viennent de tomber, et méritent mieux
que quelques lignes enthousiastes... On en reparle dans le prochain
numéro !
Sylvain Coulon
BEAST RECORDS
Belle livraison une fois de plus de la part du label breton...
Troisième album pour South Filthy le groupe
de Jeffrey Evans (68 Comeback) et Walter Daniels (Jack’o Fire),
entourés des plus belles gueules du sud profond (Jack Yarber,
John Scholey ou les fidèles Rice Moorehead et Mike Buck, pour ne
citer qu’eux). On reste dans la lignée de leur
précédent single (une autre co-production Beast et
Trashmondain de Nice), c’est à dire très roots,
quasi “acoustique”, assez différent des deux albums
précédents, mais toujours aussi envoûtant.
Retour aux affaires pour les excités
australiens Sixfthick avec un split single en compagnie de Gentle
Ben & his Sensitive Side (l’autre groupe de l’un des
deux frangins-chanteurs). On reste en territoire connue pour les
premiers avec un mid tempo intense et tendue,
“Acquaintances”, et on découvre la Face Sensible de
Ben Corbett qui nous propose une sorte de bossa punk qui ne
dépareillerait pas chez Tex Napalm ou Nick Cave. Un travail plus
personnel, à découvrir. (www.myspace.com/sixfthick)
(www.myspace.com/gentlebenhissensitiveside).
Il est enfin sorti ce premier album, All or Nothing,
des Good Old Boys de Douarnenez. Je vous faisais y a pas si longtemps
le pitch au sujet de ces jeunes bretons à la fougue et au talent
sans pareil. Le CD débute d’ailleurs sur un brûlot
imparable “Get Up ( and go away) et déplie les influences
haute-énergie du groupe avec un rappel quasi systématique
aux Datsuns, des riffs boogie-punk jusqu’aux titres des morceaux
(“Ukulele MF” qui pour le reste ressemble plus à
l’”Harmonic Generator” des neo-zélandais)...
Mais y a pas qu’eux ! On pourrait citer le MC5/Rendez-Vous Band
(“You gonna c’mon”) ou les Yes Men/Powder Monkeys
comme sur l’excellentissime “Fed up to the back
teeth”. Certains morceaux restent un cran au-dessous, mais
ça demeure un disque rare par chez nous...
(www.myspace.com/thegoodoldboysdz)
Il faut bien le dire, ce Live From Melbourne (Hang
On... Hang On...) de Spencer P. Jones & the Escape Committee, est
un disque de fan, pour les fans. Tant le son que le groupe
(notamment le batteur) ne sont pas à 100%, mais pourtant le
feeling suintent de toutes les pores plastiques de ce CD. Faut dire que
l’ami Spencer sait y faire avec des mélodies aussi
inoubliables qu’ “Execution Day” ou “The
Bogans”, parfaitement secondé par la guitare
dégoulinante de John Nolan (Bored, Powder Monkeys) et les
doublages de voix d’Hamish Marr (un peu bizarre ça des
fois sur la longueur !). Penchez-vous sur le cas Spencer P. Jones, tant
pour ses albums solo que quand il accompagne les Johnnys ou Beast of
Bourbon... Un génie ! (www.myspace.com/spencerpjones)
Un petit mot aussi sur les prochaines productions du
label. Les albums de Dead Horse Problem (le groupe du boss, Seb’)
et de Tex Napalm & Dimi Dero (Sticky Singers, une collection de
titres enregistrés chez le loup de la Ruhr, entre deux
bouteilles de vodka et des remontants en tout genre...) et un hommage
à Johnny Cash...
Et tiens, tant qu’on parle de Mr Napalm,
sachez que son album Dionysus Rising vient de sortir chez Stagger Rds.
L’un des tous bons disques du trimestre entre Scientists,
Birthday Party, Suicide et les Stooges. Saturations en tous genres,
arrangements de malade et QUELLE VOIX ! (www.myspace.com/texnapalm)
beastrecords.free.fr
ONE FOOT IN THE GRAVE
Pour sa deuxième sortie, le label de Nantes
Kizmiaz nous propose une compil de one-man/woman bands de toute
l’Europe, et presque exclusivement de l’inédit. Ils
sont tous là, le Rev. Beatman, King Automatic, le Feeling of
Love (une contribution électro-wave qui déchire un peu la
toile presque trop lisse du trash-lofi de la compilation), Decheman
(toujours aussi boogaloo le bougre !)... Enfin la liste est longue ! 17
groupes “à moi tout seul” dont on extraira le
“Woman, I wanna be your man” du Garagekid, soit la
Downliners Sect “à lui tout seul” ; les
“Nibards” de Sheriff Perkins ; Wasted Pido et le son
toujours aussi parfait des studio italiens Outside Inside et la
délicieuse Miss Ipi qui a du apprendre le blues à
l’église de Knoxville avec ses frères en 1926...
Hum. Beau boulot ! Le CD est tiré à 666 exemplaires,
commandez le votre ou brûlez... Là où vous savez !
www.myspace.com/kizmiazrds
MILK & CHOCOLATE RECORDS
Tout nouveau label basé à Munich, Milk
& Chocolate nous propose un panorama international assez pointu,
bien moins gentillet que son nom ne pourrait le laisser entendre...
Le trio Neptunes Folly vient de californie et
pratique un mix de pop-wave et de synth-punk, quelque part entre Jay
Reatard/Lost Sounds, Devo et Chrome. Plutôt pas mal même si
des fois ça fout les jetons (“Ecstatic engine”).
(neptunesfolly.com, un site en latin !)
Stella Peel sont deux, un garçon une fille,
Stella Peel sont français (Nice) et Stella Peel se sont fait
enregistrer par Steve Albini pour leur premier album... Rien que
ça ! Ambiance minimaliste, un brin noisy, mais rien de bien
renversant. (www.stellapeel.com)
Beat Beat c’est le nouveau groupe de Nolte,
batteur des autrichiens Rodriguez, qui n’a pas perdu la recette
du son qui vous vrille instantanément les neurones. Tout dans le
rouge mais avec un savoir-faire indéniable. Musicalement le duo
(devenu trio depuis quelques mois avec l’adjonction d’une
basse) est plus orienté garage-country roots avec la dose de
punk qui cimente l’histoire. Parfait ! Le disque est sorti en
co-prod avec Bachelor Rds qui pour sa part annonce un album à
venir. Restez sur la brèche ! (www.myspace.com/beatbeat)
C’est bien connu, Los Steaks du Pays Basque
sont toujours plus saignants... Euuuh, n’importe quoi ! Bon
quoiqu’il en soit le label vient d’éditer un single
4 titres du trio espagnol, entre garage trash et punk intemporel. 4
titres complètement différents, du poppy
“Tiger” en passant par le Dictators-alike
“Pills”, le heavy “Orange Fish” et un
“Red Hands” entre new-wave et Redd Kross. Difficile de se
faire une idée définitive sur ce groupe.
(www.myspace.com/lossteaks)
The Girls c’est ce groupe qu’on avait
découvert il ya quelques années par le biais d’un
album sur le défunt label Radio Blast Recordings. Basés
à Seattle, petits frères de sang des Briefs ou autres
Spits, on les retrouve un poil différents sur ce single. Deux
titres absolument marquants, mais pas forcément
immédiats... Z’ont mis une grosse dose d’acide dans
leur power-pop-wave et c’est un peu déstabilisant au
début mais on a tendance à y revenir plus que de
raison... Leur nouvel album est dispo chez Dirtnap Rds.
(www.myspace.com/thegirlsseattle)
www.milkandchocolate.de
LES JOLIS
Ils font partie de la nouvelle garde marseillaise
(avec les Dolipranes, les Puceaux, Ynodible, etc...), qui a bien appris
les leçons de punks distillées par les Hatepinks ou autre
Aggravation (C’est d’ailleurs Rudy le bassiste qui
s’est chargé de l’enregistrement du disque, et
Miguel le batteur n’est autre que le “patron” du
label Scanner Rds)... Des groupes pré-cités ils ont pris
le son, le look et les influences (Dogs, Wire, Berlin et la drogue !),
mais eux se sont plus orientés France 78, Olivenstein et Asphalt
Jungle en tête. Et on en redemande... OUIIIIIIIIIII, du lolo pour
Lolo ! (ratakans.free.fr/lesjolis)
(miguie.zorlha.free.fr/scannerrecords)
MISS CHAIN & THE BROKEN HEELS
A l’occasion de la venue en ville des
Mojomatics (très bons... Même sans le sourire !), Franz ,
le chef d’orchestre de l’excellent fanzine italien Bam
m’a refilé le 45tours de son groupe Miss Chain & The
Broken Hills. Power-pop à tous les étages avec une
chanteuse charismatique (avec une voix entre Miss Georgia Peach des
Short Fuses et Nikki Corvette... Notamment sur “Lies” qui
donne son titre au single) et un son tout à fait probant (encore
les studios Outside Inside... Décidément !). La galette
est sorti sur Shake Your Ass Rds (www.syarecords.it).
DISCOS SUBTERRANEOS
Ouhhh les BRUTES !!! Honneur aux anciens, les
bien-nommés Mostros (les Monstres de ce que j’ai compris
!), qui depuis près de 10 ans mettent à sac
l’île de Majorque avec leur punk rock’n’roll
aux accents Aerobitch (le chant féminin) / Poison Idea... Sur
l’autre face on retrouve les surexcités Motocross de
Benidorm avec leur mix Dwarves - Bored ! Bon single, belle pochette et
deux groupes que je vous recommande en live.
La dernière sortie du label d’Arnedo
(dans la Rioja... Une des meilleures appellation de la
péninsule) est un 45t des Clorox Girls de Portland. Ils
n’en sont pas à leur coup d’essai, avec 4 albums
(leur tout dernier s’appelle J’aime les Filles, chez BYO)
et des dizaines de singles à travers le monde, mais ils ont su
rester très frais ! Hmmmm ! Notamment avec ce “All I wanna
do” qui donne son titre au single, entre sucrerie-Plastic
Bertrand et Dead Boys.
www.myspace.com/discosubterraneos
JOHNNY THROTTLE
C’est le nouveau groupe de l’un des
fondateur des Parkinsons, ces expatriés portugais qui avaient
foutu le feu à Londres il y a de ça quelques
années, et qui, il faut bien le dire, ont changé le
visage rock’n’roll de la capitale anglaise... On ne compte
plus les groupes actuels dont un des membres a fait partie ou a
joué avec l’un des Parkinsons. Dans Johnny Throttle, on
retrouve leur chanteur Alfonso entouré d’ex-membres de
Menace et des Shakin’ Nasties... Punk-Rock à
l’anglaise, entre Johnny Moped, Killjoys et Slaughter and the
Dogs. PUNK, quoi ! c’est le label Wrench rds qui se rappelle
à nos bons souvenirs et sort son premier disque depuis quatre
ans...
www.wrench.org
FLYING OVER
Nouveau single pour les bordelais... ouais
z’ont définitivement quitté les charentes (-aises)
et du coup s’émancipent un peu de l’influence TV
Killers... Enfin, point trop non plus! ça reste punk, tendu,
Rickenbacker en avant... Mais on y décèle du Pistols, du
Girlschool (“Sex on Video”)... Depuis, et malgré de
nouveaux changements de line-up le groupe n’a eu de cesse de
prêcher sa bonne parole aux quatre coins de l’Europe.
“FOUR WHEELS ACTION” !
www.adrenalynrecords.com
SNAZZY BOYS
Ok, rien qu’à voir les pochettes on
sait déjà ce qu’on va se coller entre les
oreilles... Des clones des Briefs, italiens de surcroît. Et
effectivement ça ne loupe pas ! Mais contrairement à une
flopée d’autres qui vénèrent les Boys, 999
et autres Buzzcocks... voir les regrettés Exploding Hearts, ils
savent écrire de vrais bon morceaux aux mélodies
ciselées et aux guitares teigneuses, avec un son organique
qui leur sied à merveille (Mojommatt dans les studios... Outside
Inside ! Gagné !). Pas révolutionnaire mais tout à
fait recommandable. A rapprocher de nos Hatepinks (“they came
from outer space”). Ce premier album sort sur le label anglais No
Front Teeth Records, spécialisé dans le punk, sans
concessions...
www.myspace.com/nftrecords
THE LONG STRIDES
Ceux-là viennent d’Australie et sortent
leur premier album sur l’inévitable Off The Hip.
C’est l’histoire de deux freaks, Echo et Sonic, fans du
Velvet, Spacemen 3 et Jesus & the Mary Chain qui tripent dans le
studio de l’un d’eux (Echo, qui a notamment
travaillé pour les Stems) et pondent une vingtaine de morceaux
lysergiques à souhait. Par la suite ils s’entourent
d’un vrai groupe, commencent à tourner sporadiquement et
enregistrent cet album, comme une bonne remontée d’acide
après après vingt ans d’hibernation (?!)
www.myspace.com/thelongstrides
AQUA NEBULA OSCILLATOR
Ne redescendez pas de suite puisqu’il est
temps d’évoquer le deuxième album des parisiens,
Under The Moon Of... Bien moins éthéré que le
précédent il développe un garage-psyché aux
accents Hawkwind avec des guitares énormes, une basse
mamouthesque, le chant au delay de Shazzula et la batterie panzer de
Vince Posadzki (ex-Fatals)... Du psyché massif, pas le truc de
baba endormi, point de sixties-pop non plus... Du drogué, du
“qui fout les jetons” (“Silvermoon”), du
malsain, du paranoiaque... La face obscure de l’être
humain... “Somebody in your nose”.
La version vinyle est en plus magnifique !
www.paneuropeanrecording.com
THE AVERSIONS
Ça fait déjà 6 ans que les
québecois Aversions on sorti leur premier LP. Ils reviennent
aujourd’hui avec un nouvel album Ex Nihilo Nihil, un
condensé de garage, de punk, de noize-wave... sans
qu’aucun des genres ne prennent le dessus. Un style unique avec
un léger accent français à la Dogs... En concert
ils se font plus hard-core avec des tempos décuplés
et un chanteur bien énervé... Un groupe complet.
L’album est sorti chez Sonik’s Chicken Shrimp, le label de
Johnny Capote (!), spécialisé dans la
réédition punk (Kids, the 222’s...), mais pas
uniquement, puisqu’on y trouve aussi du hardcore ou les
excellentes Sunday Sinners (le groupe de Work With Me Annie des
Sexareenos)... Eclectique, éclectique !
www.sonikchickenshrimprecords
VELVET CAVE COMP.#2
Deuxième compilation pour Velvet Cave records
le label d’Indy Tumbita et de Ruby Evil, The 6th Generation
Nation Vol.2. Au programme des groupes galiciens (Cadavera, Phantom
Keys, Samesugas, etc), Espagnols (Catty Stits, los Sentios ou les bien
nommé Super Punk Rock Circus, ex Commando 9mm), et quelques
français (Sonic Angels, Blew-Up!..). Une compil de
“potes” dont on retiendra tout particulièrement la
contribution des Indomitos de Vigo, très SicKids dans leur genre.
www.myspace.com/velvetcaverecords
UTOPIANS
C’est la nouvelle signature du label
d’Ann Arbor No Fun Rds. Un groupe argentin drivé par une
jeune et talentueuse chanteuse guitariste au brin de voix rappelant
celui de Patti Smith. ça commence plutôt bien avec un
morceau pop-wave enlevé, même si on sent poindre une
légère touche indie... ça passe sur la suivante,
mais quand arrive le rythme interdit (vous savez ce roulement sur le
charley), sur le troisième morceaux, on se dit
déjà qu’ils vont trop loin... Malheureusement
ça continue sur le 4ème et là on lâche
l’affaire. Bon j’y suis quand même revenu pour
écouter le reste et je retiendrais leur “Something”
à la Lou Reed et peut-être “Manhattan Hole” ,
de loin leur morceau le plus rock’n’roll... Mais bon dans
l’ensemble ce Inhuman reste bien trop commercial pour moi.
www.nofunrecords.com
ET ENCORE...
Les parisiens You Do It Right viennent de sortir un
single chez La Ferme de La Justice. Twist, Jerk,
Rhythm’n’Blues, garage, tout ça costumé et
rempli de second degré (comme sur la ballade “Blind
Heart”)... Tellement qu’on a presque du mal à
prendre le groupe au sérieux. (www.myspace.com/youdoitright)
Le duo bordelais Hello Sunshine sort son premier
single chez Les Disques Steak. Garage-grunge déstructuré
et violent... Comme le dit le gars de Boomshine
(www.boomshinerecords.com), “ce groupe sonne comme un parpaing
dans un pare-brise”. (www.myspace.com/hellosunshinetoday)
Bordeaux encore avec l’album Ragazze Al Dente
d’Il Fulgurante. Le groupe n’existe plus (à ce
qu’il me semble), l’enregistrement date de quelques
années mais il témoigne de toute la radicalité et
de l’énergie du quatuor entre Black Flag, les Hives du
début et... Les Dead Kennedys par exemple, hurlé en faux
italien (!). (www.myspace.com/ilfulgurante)
Les Harry Sons viennent de Benidorm et on y retrouve
l’un des membre de Motocross. On rest un peu dans la même
famille, Punk-rock’n’roll tout dans le rouge avec un chant
éructé et de gros solos à l’australienne.
Premier album Benidorm City is Burning. (www.theharrysons.com)
Et on finit avec un adepte, lui aussi, de la
haute-énergie, le flamboyant Simon Chainsaw qui nous livre son
nouvel opus, Alpha Negra, et là... Ch’uis
hyper-déçu ! Morceaux lourdingues, production
générique... Evidemment y a les textes, mais plus la
magie d’avant.(www.simonchainsaw.com)
MAIS AUSSI...
Je vous parlais dans le n°
précédent du très bon album des Oh Sees, le
nouveau projet de John Dwyer (Coachwhips), bin ils viennent
d’être signé par In the Red qui sort dans la
foulée un album, Help. (www.myspace.com/ohsees)
Et on reste Dans Le Rouge avec un autre de mes
disques du trimestre, le troisième Hunches, Exit Dreams. Cela
faisait près de 5 ans qu’on n’avait eu de nouvelles
du groupe de Portland, et bien ils reviennent avec un fantastique album
pour dire au-revoir. On les regrettera... (www.myspace.com/thehunches)
Un autre des groupes que vient de signer In The Red
et qui fait pas mal parler de lui, ce sont les Strange Boys
d’Austin Texas. Un groupe aux influences très bluesy et un
chanteur qui vous fout les poils chaque fois qu’il ouvre la
bouche. Je ne connais pas encore le petit nouveau (And Girls Club),
mais leur The Strange Boys Will Now Forever Be Known As The Martin
Luther Kings est un must ! (www.myspace.com/thestrangeboys)
Du côté de la Floride, vous pouvez
jetez une oreille sur les Jacuzzi Boys et leur mix
garage-psyché-fun... Un pied chez les Black Lips, un autre chez
les Oh Sees, justement... Mais le reste du corps immergé dans
les Everglades... D’où leur fantastique “I Fought a
Crocodile”, sorti chez Rob’s House... Non, vraiment
très bien ! (www.myspace.com/jacuzziboys)
Le nouveau Demon’s Claws, Lost In The Desert est sorti dans un
quasi anonymat sur le label Telephone Explosion. En fait il ne
s’agit pas vraiment d’un nouvel album, mais d’une
compilation de raretés et de démos (quelques morceaux de
la k7 Sick Chili éditée par le même label, des
enregistrements avec King Khan et pleins de morceaux de la trempe de
leur dernier Satan’s Little Pet Pig). Son hyper-organique, voix
toujours aussi prenante, quelques morceaux plus à
l’arrache enregistrés au fond du trou par KK et une grosse
résurgence Alex Chilton sur l’ensemble... Les Canadiens
tiennent toujours le haut du pavé, Yihaaaaaaaaaaaaaaa !
(www.myspace.com/demonsclaws)
Le nouveau groupe de Rick Froberg, compère de
John “Speedo” Reis dans Hot Snakes s’appelle The
Obits...Le versant garage de notre homme, à la voix si
particulière (un peu moins hurlée que dans les Snakes).
Basse en avant, guitares très pures, batterie minimaliste aux
services de morceaux naviguant entre les sixties et les Wipers dont les
énormes “Pine On”, “Talking to The Dog”,
leur version épileptique de “Milk Cow Blues”
ou le terminal “Back and Forth” entre Fleshtones et Rocket
From The Crypt. Très bons débuts avec ce I Blame You. Et
quelle pochette ! (www.obitsurl.com)
Euuuh, moi je me retrouve complètement dans
ce nouvel album, 200 Million thousand des Black Lips... Enfin je les
retrouve complètement et ça me suffit... A quoi
pouvait-on s’attendre ? Un disque surproduit avec de faux
morceaux ? Comme les Hives ? Ben non, y a que du Black lips, du
psychédélisme léger, du flower-punk, du garage
sixties, de la power-pop (les énormes “Short fuse”
et “Drugs”) et même des envolées stoogiennes
comme sur le morceau caché de l’album. Le son est ce
qu’il est (trop de basse, guitares timides, voix nonchalantes...)
mais il colle parfaitement à l’atmosphère du
disque, du groupe... Le côté je mets mon foie sur la table
et on le dissèque. Ouais les Black Lips sont toujours l’un
des groupes les plus intéressant et inventif de la
planète ! (www.black-lips.com)
Lo' Spider
OFF THE HIP
Les Booby Traps repiquent au truc avec un second
album (Makin' It With) et un line-up légèrement
modifié, une des trois filles est partie, aussitôt
remplacée par Kendall James le bassiste des Persian Rugs, un
ex-Thurston Howlers et Crusaders. Le batteur et le lead guitariste
jouent eux par ailleurs chez les Hekawis et The Intercontinental
Playboys. Sur les morceaux les plus mordants, le groupe réveille
les fantômes des Pandoras ou The Brood et fait souvent vibrer les
mêmes cordes que les Headcoatees et Detroit Cobras. En guise de
tribut au garage punk vintage, les B. Traps reprennent le classique des
Hangmen "What A Girl Can't Do" logiquement relifté en "What A
Guy Can't Do". La fuzz qui déchirait le premier album en
permanence a baissé d'un cran et le groupe s'essaye plus
souvent, et avec un réel bonheur, aux pop songs (west coast ou
soul). Les morceaux, un tantinet moins rentre-dans-le-chou, sont plus
élaborés et illuminés par une production
futée et luxuriante avec discrètes touches d'orgue et
de... trompette.
Après plus de dix ans de stand-by, les
Breadmakers se fendent d'un sixième album (Night Of The Cobra),
enregistré sur la scène du Tote Hotel à Melbourne,
mais sans les micros d'ambiance, du coup on n'entend pas le public et
on croirait un album studio (une bonne façon de faire des
économies, mais il faut un ingé-son compétent,
c'est le cas). Le groupe de Nick Phillips, par ailleurs boss de
Corduroy Rds, y reprend quelques bons moments de ses premiers disques
épuisés depuis longtemps ("Memphis Train" de Rufus Thomas
ou le "Roosevelt & Ira Lee" de Tony Joe White) et propose six
nouveaux titres comme d'habitude épicés garage 60's soul
(chouette lifting du "Hurtin' On Me" de Music Machine") et R&B des
bayous. La magie opère toujours et les fans (on en est) seront
ravis d'y retrouver un groupe plus sauvage encore que sur les albums
précédents, avec guitare qui cisaille à tout va et
orgue qui pousse au cul une machinerie bien réglée. Et
comme peuvent en témoigner les chanceux qui ont assisté
à un des concerts de leurs tournées européennes il
y a une dizaine d'années, les Breadmakers font la
différence grâce au fameux et indispensable quota de
groove trop souvent absent chez une bonne partie de la concurrence.
Trois étoiles donc, et un des disques les plus finement
rock'n'roll de l'année.
Les Japonais Gimmies balancent des brûlots
Detroit Punk plein pot avec solos à la Fred 'Sonic' Smith
intégrés et influences australiennes
digérées (virulente version du "Beyond The Fringe" des
Lime Spiders). Dommage qu'ils n'aient pas aussi le son qui va
habituellement avec. Du coup ça manque un peu de souffle
malgré une indéniable expertise en maniement d'explosifs
et contrebande d'adrénaline. C'est leur deuxième album
(Roll Up), il est sorti en guise de soutien à la tournée
australienne de ce groupe tokyoïte.
Les Pink Fits jouent en haute tension... Et eux ont
le son adéquate et la puissance pour le booster. Même
s'ils arpentent des territoire balisés (du punk au blues), ils y
injectent le brin d'originalité qui fait de ce Deja Blues un
disque auquel on revient se confronter régulièrement en y
découvrant un nouvel os à ronger à chaque passage.
L'album est plus élaboré que leurs
précédents forfaits, le chanteur a une palette
remarquablement large et les guitaristes font alternativement pleurer
le blues (ils ont invité des potes experts en Lapsteel) et
crisser le rock'n'roll dans les virages. Si vous y ajoutez quelques
soyeux titres mid-tempo et des refrains aux mélodies qui tirent
l'oreille, vous conviendrez avec Le Barman (i-94.com) qu' : "Il n'y a
pas besoin de créer une commission d'enquête pour
réaliser qu'il se passe quelque chose là-dedans".
(www.offthehip.com.au)
THE NORVINS
Ce groupe parisien entre par la grande porte dans le
club des meilleurs gangs européens d'obédience Garage
60's. Et c'est le label allemand Soundflat Rds qui fait office de
parrain bienveillant. On avait déjà remarqué que
les Norvins en avaient sous la pédale fuzz à travers une
démo enthousiaste il y a quelque temps (voir Dig It ! #38). Ils
y reprenaient amoureusement et sur des instruments vintage "Stop It
Baby" et "You're Gonna Miss Me". Deux ans et demi plus tard, la machine
est bien huilée et le groupe sort (en vinyle et CD) un album
vintage bourré de petites bombes à la Nuggets/Pebbles
reliftées comme savaient le faire les Lyres ou les Creeps dans
les 80's. Il y a des clins d'oeil (aux Fleshtones), des reprises
("ABBA" des Paragons et le "Nothin'" des Canadiens Ugly Ducklings), le
chanteur sonne parfois étrangement comme Mick Collins et
l'organiste trame des nappes acides à s'y brûler les
esgourdes. Tous les morceaux sont rapides et le tout devrait plaire aux
fans des Staggers et des Satelliters par exemple.
On s'est arrangé pour faire écouter
à Keih Streng le titre "Fleshtones In Your Head" qui emprunte le
riff du "Vindicator's Theme" des 'Tones, voici sa réaction :
"Hey you are right !!! It sounds like Mick Collins backed by the
Fleshtones. Love it ! Well done !!! I want to meet these guys."
Le groupe a tourné en Allemagne au
début de l'année. Lors de l'étape berlinoise, ils
ont été rejoints sur scène par Rudi et Lana des
Fuzztones pour une version évidemment en surchauffe de "99th
Floor".
(www.soundflat.de)
WAU Y LOS ARRRGHS !!!
Sur leur deuxième album (Viven !!!), les
allumés espagnols de Wau Y Los Arrrghs sacrifient une nouvelle
fois, sur une bonne moitié du disque, à leur perversion
favorite : le dynamitage en règle et en espagnol d'obscurs
titres garage sixties anglo-saxons ou sud-américains. Comme
souvent avec ce genre de groupe flamboyant et dévastateur en
live, les disques peinent un peu à restituer l'ouragan
scénique. Heureusement, ils ont aussi de sérieux
arguments à faire valoir en studio et le tandem officiant
derrière la table de mixage des Studios Circo Perrotti (Jorge
Explosion & Mike Mariconda) a su exploiter au mieux les forces du
groupe : un chanteur sauvage, un guitariste brinquebalant qui torture
fuzz et réverb' sans complexes, un organiste qui jette de
l'acide dans le brasier, etc...
Le son est moins trash lo-fi que sur leur premier
album, Cantan En Español, et on sent que les tournées et
les scènes partagées avec les Black Lips ou Reigning
Sound ont rôdé le gang. La sélection des reprises a
fait le reste et les originaux (dont un génial et psychotique
hommage à Link Wray "on ne dit pas adieu, on dit à Link
Wray") font bon ménage avec les covers des Hatfields, Mockers,
Lyrics, Jonah & The Whales et autres fiers chevaliers plus ou moins
oubliés des garages mid-sixties. Verdict : un bon disque studio
par un génial groupe de scène. Comme d'habitude, Munster
Records a sorti l'album en vinyle et CD.
(www.munster-records.com)
HOG MAW Rds
Mack Stevens s'est mis en tête de consacrer un
album entier aux dangereux tordus en tous genres. Rudi Protrudi avait
déjà bien débroussaillé le sujet avec ses
deux albums solo de reprises country, mais la comparaison
s'arrête là vu que le Mack écrit lui-même ses
chansons, sans toutefois s'interdire quelques détournements
revendiqués, de Kokomo Arnold à Big Joe Turner. Le Texan
maîtrise toutes les ficelles pour trousser d'effroyables
histoires de serial killers ou mass murderers sur fond de 50's Rock
& Roll, Country et Rhythm'n'Blues. Tout y est, les duels piano /
guitare, la rythmique cimentée au feeling (le backing band, The
Texas Infidels, est français), la voix chaude et les hiccups du
Mack, le gros son (inhabituel pour le genre), jusqu'à
l'impeccable emballage : la pochette du disque (180g, en vinyle rouge
sang bien sûr) est signée Darren Merinuk, une garantie que
le quota de têtes fraîchement coupées sera
respecté. A ce stade, il ne vous étonnera guère
qu'ils aient intitulé l'album Kill ! Kill ! Kill !
Toujours en vinyle, mais petit format cette fois,
Don Cavalli (le plus authentique born on the bayou des natifs du Val de
Marne) est de retour, avec ses Rock-A-Faris, pour deux titres ("Plastic
Rockers" et "Mary Jane") suintants de roots cahotantes fifties, entre
country et swamp blues. Un 45t excitant comme une rencontre
fantasmée entre Hasil Adkins et Charlie Feathers.
The Orbitunes sonnent comme les Sonics ou les
Wailers à la fin des années cinquante, plus tout à
fait pur rock'n'roll 50's et pas encore garage sauvage, avec piano
marteau et saxo gouailleur. C'est le groupe de Jan Svensson, activiste
fifties suédois qui joue entre autres avec les Hi-Winders (ils
font du R'n'R à la Jerry Lee et ont même un jour
partagé la scène avec lui). C'est le premier single des
Orbitunes (à ne pas confondre avec les Ricains du même
nom) :"Down to a T" & "Sweep You Off Of Your Feet".
(www.myspace.com/hogmaw)
KICKING Rds
C'est un label toulousain qui sort le
dix-huitième album de Kevin K. Le disque est intitulé
Deutschland, c'est une déclaration d'amour en bonne et due forme
au pays de Kraftwerk et plus particulièrement à Berlin.
Le baladin baladeur l'aurait d'ailleurs bien enregistré
là-bas, au fameux studio Hansa By The Wall, s'il en avait eu le
moyens... Il l'a finalement mis en boîte dans une bâtisse
hantée du sud de la France en essayant de recréer
l'ambiance des albums berlinois d'Iggy et Bowie. Plus
synthétique (légère touche électro) que les
dix-sept albums précédents, mais toujours
déchiré de belles et énergiques guitares sur des
mélodies qui rappellent parfois Nikki Sudden ("How Many Times"
et ses violons à la douce désespérance) ou Stiv
Bators, ce Deutschland déroutera sans doute les plus punks des
fans de KK. Les autres apprécieront l'exercice de style
réussi et s'amuseront à y dénicher les clins
d'oeil à Iggy ou XTC (le gimmick répétitif de
"She's No Fun", volontaire ou non). Certains y verront même
peut-être le meilleur album de Kevin. Ici on apprécie
l'effort et on y revient en y prenant un peu plus de plaisir à
chaque fois. Kicking Rds vient de sortir une autobiographie de Kevin K
sous le titre How To Become A Successful Loser (!). On en reparle
dès qu'on l'a lu et on devine que ça doit être
intense vu la vie trépidante et bien chargée de
c't'homme-là !
Un poil plus plus métallique, Is There A Life
After High School ? l'album de Teenage Renegade (nouveau groupe de
Nasty Samy) donne dans le punk mélodique et
bénéficie du beau brin de voix de Madame Samy (une belle
américaine). Mention à la version bien customisée
du "Black September" de Dead Moon.
(www.kickingrecords.com)
NOVA EXPRESS
Santa Rita, le cinquième album de The Needs,
démarre garage plein pot sur un "White Trash Need Love Too" qui
cousine de près avec le "Good Guys" des Standells. Ce n'est
qu'une des facettes de ce disque qui propose des ambiances bien
différentes, du psyché-rock intense à la Jesus and
Mary Chain ou 13th Floor Elevators aux ballades hantées
portées par une voix façon REM jusqu'à une plus
sereine power pop sculptée à la Ricken'. Les fines lames
préposées aux guitares crachent sans se faire prier des
solos qui fouaillent les tripes tandis que l'orgue vient d'urgence
panser les plaies à vif. Le foisonnement d'atmosphères
changeantes met toutefois l'auditeur en peine d'y dénicher un
solide fil conducteur. Sensation renforcée par le nombre de
morceaux, dix-huit... On conseille de découper en tranches.
Les Plastic Invaders de Clermont Ferrand font eux
aussi dans la longueur avec dix-sept titres estampillés
"rétro futuristes", sorte de collision marrante entre Rezillos
et Hives. Leur garage groove hypnotique à guitares et orgue va
souvent très vite, accrochant l'oreille et affolant la guibolle
au détour des refrains. On sent le gang rodé et blanchi
sous le harnois rock'n'roll. Les Plastic Invaders étaient
jusqu'à il y a peu spécialisés (sous le nom des
Plastic Gangsters) en sets enflammés à bases de reprises
qui fonctionnent à tous les coups en secouant l'inconscient
collectif des trois accords rouillés. Il suffit de jeter un oeil
sur la pochette de ce Greatest Hits pour se faire une idée de
leur répertoire d'alors, de Blondie à Screamin' Jay en
passant par Iggy et Elvis. Et sûrement un quota de
Sonics/Standells hein ? Aujourd'hui leurs originaux s'en ressentent
forcément. On ne s'en plaint pas.
Tambours de guerre, fuzz et orgue en nappes
ondulantes, incantations cavernicoles... Les Vietnam Veterans sont de
retour, ils ont repris leur nom historique (Les Gitanes ne sont
mentionnés qu'en sous-titre cette fois) et renoué avec le
label (allemand) des grandes heures, Music Maniac, pour une
co-production Nova Maniac baptisée Strange Girls. De Diddley
Beat appuyé ("Till You Fall") en Garage Sound halluciné
(un "No Way Back" qui porte bien son nom), ces gars-là ne font
pas juste semblant d'être perturbés... Ils ont vraiment
trouvé les clés d'un univers parallèle qu'ils
rendent crédible à force d'obstination et de savoir
faire, un univers peuplé de créatures inquiétantes
bien sûr, jadis repérées déambulant chez
Roky, Sky et Sean, même s'ils savent aussi trousser des ballades
country pop avec mandoline carillonnante (lumineux "I Don't Deserve
You"). Frissons acides garantis.
(www.novaexpressrecords.com)
JACK O & The Tennessee Tearjerkers
L'ex-Oblivian continue à étonner son
monde. Sur ce nouvel album (The Disco Outlaw), Jack O (Mr Yarber pour
l'état civil) allume des brûlots Blues très
électriques attisés façon terroriste par le
guitariste John Paul Keith (!), jeune et génial musicien de
Memphis (par ailleurs leader des 1-4-5's : Buddy Holly affronte les
Beatles avec Ben Vaughn en arbitre, ils viennent de sortir leur premier
album). Et ce JPK, le bougre, se pose quasiment en maître de
cérémonie sur une majorité des titres, triturant
les racines et arrachant rugissements ou feulements à sa
bête à six cordes. Il prend même carrément
les commandes sur l'instrumental "Scratchy" (Travis Wammack), une
lourde charge bluesy rock qui ne devrait pas rebuter les fans de Roy
Buchanan. Jack avait apparemment besoin d'un gratteux qui se
lâche à la demande et enfourne le charbon au bon moment.
The Disco Outlaw est le quatrième album de Mr
O avec les TJ's, ils l'ont enregistré à Memphis. Harlan
Bobo est à la basse, Bill Roe de CoCoComa à la batterie,
Adam "Bomb" Woodward" aux claviers et donc, à la guitare John
Paul Keith, qui amené son pote John Whittemore des 1-4-5's pour
quelques chorus de gratte qui désossent dans les règles
("Against The Wall"). Et quand il n'est pas occupé à
régler son compte au bon vieux Blues qui râpe, le groupe
se laisse aller à trousser de somptueuses complaintes country
("Homesick Gypsy") ou quelques titres quasi-acoustiques et
légèrement déglingués ("Switchblade Comb"),
tel un Jonathan Richman des bayous qui aurait forcé sur la
gnôle. Et puis il y a le décoiffant "Stop Stallin",
stoogien en diable, presqu'un hommage à "TV Eye", ou le torride
"Blood Blank Blues", plus de six minutes de groovy blues garanti faire
chalouper un congrès de pharmaciens psycho-rigides à
coups de percus latinos, d'orgue de fête foraine et
d'accordéon bambochard. Et il y en d'autres que vous
découvrirez vite, sourire satisfait aux lèvres... Beau
travail d'artisan, même si le côté plus
"traditionnel" que d'habitude de l'affaire, sans grandes surprises, en
décevra sans doute quelques-uns.
(www.goner-records.com)
FELIX BAGHEERA
Nicolas Cruel / Coyote Pass
Paris avait Métal Urbain, Cleveland logeait
les Dead Boys et... Brest avait Nicolas Cruel. Il me remonte quelques
souvenirs embrumés du Parc des Expositions de Penfeld
dévasté à la Valstar et au speed. Nicolas Cruel,
c'est le nom du groupe, ouvrait pour Bijou, c'était en 78 ou 79,
la Bretagne rock'n'roll était venue se défoncer sur les
gradins du vaste gymnase en vibrant sur des riffs estampillés
"Punk" depuis peu. Le chanteur déglingué de Nicolas
Cruel, un certain Bagheera, se consumait sur scène à la
façon de ceux qui vivent trop vite et trop fort, soutenu par un
gang qui envoyait le bois comme s'il ne devait pas y avoir de
lendemains en Finistère Nord. Une claque ! Le groupe n'a pas
vécu suffisamment pour signer un contrat et laisser des traces
officielles... Heureusement, quelques archivistes et "historiens" du
rock brestois ont aujourd'hui décidé d'éditer ce
que Nicolas Cruel avait tout de même eu le temps d'enregistrer,
soit un pack de sept titres (en français et en anglais) de
pub-rock/punk tendu, entre Groovies et Hot Rods, largement aussi bons
que ceux proposés par la concurrence hexagonale de
l'époque. Si Nicolas Cruel avait eu la bonne idée
d'habiter un squat du 14ème à Paris, Christian Eudeline
leur aurait déjà consacré un bouquin...
Après le split de NC, Bagheera continuera
avec Coyote Pass, feulant et haletant sur des reprises, ou plutôt
des "relectures à la Brestoise" comme ils disent là-bas,
de classiques épileptiques tel "Let's Get Funky" ou
immensément rock comme "Yesterday's Numbers". La compilation
(Félix Bagheera - Nicolas Cruel - Coyote Pass - 1977 à
1991) leur consacre une douzaine de titres, live et studio. Bagheera
est mort au début des années 90. Too fast too soon, une
vieille histoire...
(www.lablanche.net)
MUNSTER DVD's
La liste de concerts filmés en Espagne et
édités par Munster Rds s'étoffe de deux nouvelles
références US qui s'avèrent de parfaits clients
pour l'irréprochable série.
Les Zeros ont désormais dépassé
les trente ans de carrière ! Le groupe de Chula Vista (au sud de
San Diego) a certes connu des périodes de stand-by, mais ils
sont apparemment toujours prêts à reprendre les armes,
surtout pour une bonne vieille confrontation avec le public espagnol.
Des origines, il ne manquait ce soir de 2007 qu'Hector Peñalosa
le bassiste gaucher, remplacé par Steve Rodriguez des Dragons.
Le groupe (surnommé dès le début Les Ramones
mexicains) aligne les standards impeccables ("Wimp", "Don't Push Me
Around", "Wild Weekend", "Black & White", etc...), Javier Escovedo
chante juste même si sa gratte se désaccorde
progressivement (ça les fait marrer), Robert Lopez (alias El
Vez) monte de temps en temps au micro pour cracher un hit ("Beat Your
Heart Out", "Sneakin' Out", "Yo No Quiero") et le batteur Baba
Chenelle, enveloppé dans en gilet jaune fluo type
sécurité routière (!), pousse méchamment en
faisant trembler la scène du Gruta 77. Des compos de gros
calibre balancés énergiquement par une équipe de
vieux potes qui n'ont pas perdu la main, que demander de plus ?
Hé bien peut-être juste un quart d'heure
supplémentaire, vu que le groupe n'a joué qu'une
cinquantaine de minutes, rappels compris (dont un flambard
"Chatterbox")... Mais bon, plus de trente ans... Ça incite
à l'indulgence. D'autant qu'il y a du rabe en bonus sur le DVD :
bouts de films en super 8mm et extraits d'une émission
télé de 1977, longue interview du légendaire Phast
Phreddie (qui fut manager des Zeros au début de l'histoire), un
gros bout de concert de la reformation de 92, etc... Les Zeros
méritaient un bon document, c'est enfin chose faite.
Par certains aspects, les Mooney Suzuki
d'aujourd'hui font penser à ce (bon) groupe de Seattle que j'ai
vu la semaine dernière, les Boss Martians : tous les deux ont
récemment pondu des disques hyper chiadés avec couches
d'instruments habilement superposés, choeurs célestes et
production ciselée avec une précision chirurgicale, alors
que leurs concerts sont de véritables tornades soufflant
à la puissance maximum, guitares à onze et tout à
fond Léon sans plus de façons ! J'en connais même
qui ont acheté les disques après les shows et ont
crû s'être trompés en l'écoutant une fois
rentrés chez eux, pas possible que ce soit le même groupe
!
Donc, Mooney Suzuki sur scène c'est
terriblement dévastateur, teigneux, saignant et hirsute. Les
décibels volent bas et les longs tifs des guitaristes menacent
de se coincer dans les cordes à chaque solo. Bref, ça
cloue au mur et ils ont suffisamment de morceaux marquants à
leur répertoire pour maintenir tension et attention. Les fans
des Stooges et New York Dolls se sentiront évidemment à
la maison. La galerie photos du DVD a été shootée
par Miss Elodie, notre espionne à Madrid. On la devine
d'ailleurs au premier rang reprenant en choeur le refrain de
"Good Old Alcohol..." en rappel. Tu m'étonnes...
(www.munster-records.com)
TURBOROCK
"A Douarnenez, les fleurs poussent sur les rochers"
(vieil adage breton), et si vous en soulevez-un de rocher, il y a des
chances qu'une myriade de groupes de rock s'éparpille entre vos
pieds en faisant pétarader les décibels. Prenez Billy
Bollock and The Broken Teeth par exemple, des mecs pas
décidés à se laisser manger la laine sur le dos,
fut-ce par des concitoyens tout aussi remontés (The Good Ole
Boys) et qui confirment avec un deuxième album supersonique et
foisonnant, Back To Business, qu'il y a bel et bien une solide
scène douarneniste. Carburant au MC5, Spiders From Mars ou Doc
Feelgood, BB et ses troupes injectent dans leur Rock'n'Roll haute
énergie quelques réjouissantes giclées
ryhthm'n'soul avec cuivres toniques ("Georgia In My Tank") ou power pop
racée et addictive ("I Can't Get Enough").
Plus nettement garage, The Repeaters (de Caen),
orgue et fuzz en bataille, font défiler un panaroma d'influences
estimables (60's punk, psyché, power pop) qu'ils passent
à une moulinette plutôt originale, évitant les
pièges des clichés et redites. Ils font ainsi une
excellente relecture du "Question of T°" du Balloon Farm, s'amusent
à imiter le son de l'electric jug des 13th Floor Elevators sur
"The Waterboy", reprennent le "Stay Away" des Faces (pas les British
mais les Allemands fleurons de la scène 60's de Hambourg) et
finissent l'album (A Sudden Rise In The Mercury) par une cover de leurs
concitoyens des 90's Dod & The Rods ("Russian Roulette"). Et
même si le refrain de leur "Big Black Bike" rappelle un peu le
"All By Myself" des Heartbreakers, les compos affirment une
réelle personnalité forgée à
l'écoute répétée et bien
digérée des grands classiques garage sixties. L'album est
le fruit d'une collaboration Turborock et Banana Juice Rds.
(www.turborock.com)
MAGS & ZINES
Résistance A Go-Go : Antoine Zéro s'est occupé des
interviews (Crusaders Of Love, Les Pénibles) et Cherry Boy est
passé filer un coup de main pour les chroniques. Logique donc
que les 40 pages (mini-format, un poil plus petit que le A5) de ce
nouveau n° du 'zine parigot fouettent bon le garage-punk sans foi
ni loi. Le tour review est cette fois consacré à une
turbulente virée commune de Fix It et Aggravation en Allemagne
et dans le sud de la France et on se marre en lisant la page
énumérant "Dix bonnes raisons de détester les
Hellacopters" (du calme Antoine, c'est bon, ils ont splitté) ou
celle intitulée "Les nouveaux groupes qui ne valent pas le
coup". Le tout est bien sûr d'une désopilante mauvaise foi.
(resistanceagogo@gmail.com)
442ème Rue (#82) : Vingt pages de chroniques
détaillées (de Woodie Guthrie aux romanée Counteez
!) et de news pointues par le boss du label homonyme. Vous pouvez
le commander ou le télécharger ici :
(www.la442rue.com)
Mongrel (#4) : Excellent 'zine canadien qui fait la part belle aux
garagistes du crû (Thee B-Sides, Gruesomes, Manipulators, Vicious
Cycles, etc...) et s'autorise quelques digressions qui nous vont droit
au coeur (une interview de Wreckless Eric et Amy Rigby et de la
photographe punk Bev Davies). 84 pages bien touffues par un team de
passionnés et en prime un CD présentant vingt deux gangs
garage majoritairement canadiens (Dead Ghosts, Blodshot Bill, Raised By
Wolves, etc...). N'hésitez pas.
(www.mongrelzine.ca)
OX (#83) : 115 pages en couleur, beaucoup d'interviews : Supersuckers,
Gang Of Four, Trashmonkeys, Love Boat, Muff Potter, etc... et les
tonnes de chroniques habituelles plus le CD bourré d'extraits de
quelques récentes sorties (mais pas grand chose à y
gratter pour nous cette fois).
(www.ox-fanzine.de)
EN VRAC
(mais pas n'importe comment)
The Amcats ("Jang Jang Robot" - 7". Smashed Rds) : Duo punk blues
australien (Adelaïde) entre Black Keys et early White
Stripes. Une fille à la batterie aussi, un vrai
rouleau-compresseur. Un single élégant, bien servi par
une production claire et des compos où la part est faite belle
aux riffs puissamment bluesy et à la voix
écorchée. On frise la perfection dans le genre. S'ils
emplissent tout un album avec des morceaux de ce calibre, on risque
d'en entendre reparler.
(www.smashedrecords.com)
Simon Chainsaw (Fire down Below - CD. Dark Roasted Rds) : Plutôt
que le dernier album de Simon chroniqué en début de
numéro, optez pour celui ci, enregistré il y a sept ou
huit ans et qui avait bien failli sortir à l'époque... On
en avait même chroniqué ici une version avancée. Et
puis rien, jusqu'à aujourd'hui et la résurrection de cet
album qui s'avère aussi le premier d'une série de quatre
destinés à finir en coffret (la box en carton est fournie
avec le disque, et il y a effectivement de quoi y fourrer quatre CD).
Si vous appréciez habituellement la combinaison grosses guitares
(l'axe Detroit-Sydney, Al Creed est de la partie) + mélodies
power pop valorisées par une production au cordeau, faites vous
donc plaisir.
(www.simonchainsaw.com)
Cheap Star (Speaking Like An Elephant. CD. Z&Zoe Rds) : Chouette
power pop à la Big Star / Posies par un groupe français.
L'album est finement produit par Jon Auer et Ken Stringfellow. Certes
on aurait préféré ici un peu plus de "power" dans
le cocktail, mais le résultat est suffisamment ciselé
pour éveiller l'intérêt des fans des groupes
cités plus haut et de ceux de Teenage Fan Club ou early REM. Des
orfèvres donc.
(myspace.com/zandzoe)
The Intelligence (Crepuscule With Pacman. LP/CD. Born Bad Rds) : Hum,
voilà le genre d'album qui provoque chez moi des perturbations
comparables à celles ressenties par un coq tombant sur un
décapsuleur : je me gratte la crête avec une aile et je
griffe furieusement le sol. The Intelligence (rien que le nom !) est le
groupe du batteur des A-Frames, un autre truc qui, pour paraphraser
Woodie Allen, me donne envie d'envahir la Pologne. L'option bruitiste
et "expérimentale" sans doute... Et cette obsession de citer
Britney Spears à tout propos... Celà dit, rien ne vous
interdit d'aimer ça hein ! Et dans ce cas-là vous serez
ravis d'apprendre que le groupe vient de sortir DEUX albums
simultanément ! Celui-ci est sur Born Bad et l'autre chez In The
Red. Pervers comme vous êtes, je suis sûr que cette
chronique va en faire vendre trois de plus...
(myspace.com/bornbadrecords)
The Jehosaphat Blow (7" - Donkeysack Rds) : Ils sont sans doute parmi
les premiers représentants d'une cohorte à venir de
groupe garage punk chinois. Et si on en juge par ce single
éclaireur, ça promet ! On dirait Elvis reprenant les
Heartbreakers avec un son de one man band canadien ! "Hipshaking
Hangover Cure No. 69" est déjà un tube par ici. Et la
B-side ("No Beer, No Chicks") enfonce le clou 50's punk avec peigne
à cran d'arrêt dans la poche arrière gauche. Le
single a été enregistré en Pologne (avec des
musiciens irlandais, seul le chanteur est chinois, il s'est
baladé en Europe quelques temps et est reparti remonter le
groupe à Pékin) et vous conviendrez qu'un groupe qui
affiche Girl Trouble et le Sonic Chicken Four en "amis myspace" ne peut
pas être mauvais hein ?
(www.myspace.com/jehosaphatblow)
The Jim Jones Revue : C'est le deuxième single extrait de
l'album, "Cement Mixer", avec un inédit en b-side, "Good Golly
Miss Molly". Le son est plus lo-fi que sur l'album (pourtant...) et le
cheval de bataille de Little Richard passe à
l'équarissage sans plus de manières. Une bombe !
Vérifiez que l'assurance de vos haut-parleurs court toujours...
On les a vus récemment carboniser la scène du Bikini
à Toulouse et mettre en transe les 1500 personnes venues pour...
Placebo. Irrésistibles on vous dit ! (www.jimjonesrevue.com)
The Movements (The World, The Flesh and The Devil. CD. Alleycat Rds) :
De disques en disques, ces Suédois de Göteborg cultivent le
contraste façon grand écart. Après un single
violemment garage cryptique et lo-fi, leur deuxième album
revient aux bases psyché-pop ouvragées qui
épiçaient déjà le menu du premier CD
(Grains of Oats). La production (Bjorn Ollson de TSOOL) est tatillonne,
le groupe fait feu (doux) de tout bois, violons, claviers, choeurs,
cuivres, etc... et l'ensemble est certes suffisamment foisonnant pour
qu'on cède à une invitation au voyage multicolore, mais
je me demande quand même si je ne préfère pas le
pilonnage cryptique, tendu et monochrome du récent single "The
Battle Of Being In Love"... En tout cas, ils savent tout faire et
ça doit valoir le déplacement au concert, d'ailleurs le
Cosmic Trip Festival a eu la bonne idée de les inviter cette
année).
(www.alleycatrecords.se)
The Sad Knights ("If You Follow Me" - 7". Bang ! Rds) : Groupe
toulousain de folk rock éclairé, tendance Byrds, The Band
ou Crosby Stills & Nash (période "Marrakech Express") avec
choeurs, claviers et fines compos. En B-side, ils dévoilent une
attirance pour le rock 50's avec réverb et piano tressautant.
Détail : le pianiste en question (également aux choeurs)
n'est autre que Ken Stringfellow des Posies, Big Star, etc... Ken, qui
vit à Paris, est membre à part entière des Sad
Knights et a d'ailleurs récemment tourné avec le groupe
dans le sud-ouest du pays.
(www.myspace.com/frenchbangrecords)
Sex & Dollars (S/t - CD. Un Je Ne Sais Quoi) : Ces Tourangeaux sont
d'une diabolique efficacité dès qu'il s'agit de trouer
des murs de guitares avec des solos... de guitares. Leurs compos
rappellent les Rock'n'Roll Soldiers ou les Hives des débuts (le
chanteur y est pour beaucoup et on le devine d'une présence
scénique redoutable) qui auraient fait un stage d'apprentissage
dans les 70's, il leur manque toutefois peut-être un vrai
hit (ils en sont souvent à deux doigts) pour faire de ce premier
album sans titre un réel coup de maître. Pas grave, on
n'en demandait pas tant, et les réticences sont vite
balayée par des guitaristes qui taquinent le manche comme s'ils
avaient mis la main sur la boîte à speed de Lemmy.
Jouissif donc.
(www.myspace.com/sexndollars)
Tijuana Hercules (The Almanack Of Bad Luck - CD. Black Pisces Rds) : La
voix du Captain Beefheart, des instrumentations dignes de Tom Waits, un
répertoire roots cuivré qui jumelle Louisiane et
Mississippi (Swamp Groove, Rhythm 'n' Blues), une ambiance de fanfare
"funérailles à New Orleans" comme chez les Dead Brothers,
des intonations soul à la Andre Williams, du gospel torride et
fendard... Difficile de résister à pareilles agapes. Le
groupe vient de Chicago, c'est son deuxième album et si vous
aimer entendre tarabuster les racines deep south avec
virtuosité, jetez-y une oreille, c'est vite prenant.
(myspace.com/tijuanahercules)
Pas suffisamment de place pour vous en parler en
détails (qu'ils nous pardonnent), mais vous pouvez
avantageusement y laisser traîner une oreille : *Alex Gomez et
ses tranches de blues aiguisé et allumé façon Bob
Log III ou Jon Spencer (Love Sex & Drugs - www.alexgomez.biz).
*Thee Jenerators, le groupe du boss de Twist Rds, avec un
troisième album garage sixties et power pop (Inside Outside -
www.twistrecords.co.uk). *The Kathematics, duo mixte australien entre
punk rock et pop avec chanteuse brûlante (Divorce Death Departure
- www.kathematics.com). *Dirty Boulevard, du bon vieux punk rock 77
produit par Brian James, l'ex-Damned (Radio Dirty -
www.areapirata.com). *Slim Wild Boar et sa country
sépulcro-rockab' qui fout les poils (The Lovesick, The Guilty
& The Drunk - myspace.com/theoutoforderonemanband)...
Voilà, c'est tout pour cette fois, merci de
votre fidélité, on se retrouve bientôt,
d'ici-là vous pouvez écouter la bande son de cette
rubrique, c'est le Mighty Dig It ! Radio Show sur Canal Sud à
Toulouse et sur le Web tous les jeudis à 21h30. Passez par le
site de la radio :
(www.canalsud.net)
Gildas Cospérec
digitfanzinearchives@gmail.com
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